Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Délices des tropiques – Isac Grah

Sorcellerie, solidarité sont le quotidien de Zéboyo, un petit village tranquille. Tout bascule lors d’un match de football entre le FC Bakolé et l’AS Zéboyo. Madou, supporteur de l’équipe de Bakolé, se voit humilier et copieusement rosser par Aby Tagnon. Cette bagarre marque pour Aby Tagnon le début de son exil avec Timaty, son épouse, dans la forêt sacrée de Djrêplo, afin d’échapper aux forces de l’ordre venus l’arrêter. Le couple y passa dix-huit ans. Des années faites de rencontres mystérieuses et d’harmonie avec la nature. Aby et sa femme auront des enfants dont Kanignon, qui, de retour dans le village, s’opposera au règne des sorciers.

 

l'Afrique écrit

 

Un livre acheté au dernier SILA sur le stand de ma maison d’édition. L’auteur m’a demandé si j’aimais l’Afrique lors de la dédicace du livre.

L’Afrique et ses mystères m’intriguent.

L’Afrique et ses mets gourmands me ravissent.

L’Afrique et son animisme m’intéressent moins.

J’ai aimé cette Afrique retrouvée dans ce roman. Je suis largement sous influence chrétienne mais lire ce roman qui ennoblit l’animisme ne m’a nullement gênée.

J’ai été saisie par l’expérience sensorielle que procure ce livre. Il mêle tradition et modernisme. On se retrouve en pleine forêt, à l’écoute de la nature. Les divers mets présentés font venir l’eau à la bouche. Les yeux spirituels s’ouvrent grâce aux génies bienfaiteurs. J’ai apprécié la dose de surnaturel.

Ce récit qui s’étale sur 144 pages est écrit avec un langage soutenu et non pédant. 

Certains faits dans la construction du récit m’ont échappé. Le 1er chapitre s’ouvre sur les aveux d’un sorcier dont les œuvres ont été révélées par un pasteur. Son nom n’est pas révélé. D’où vient-il ? Comment-il arrivé au village ? Que fait-il ensuite ? Ensuite on bascule dans la présentation. Qu’est donc devenu ce pasteur ?

Kanignon mène une croisade contre le clan des sorciers. Il en bat quelques-uns mais on ignore s’ils ont tous été vaincus.

Les dernières pages évoquent un prophète imposteur du nom de Vaka qui n’en est pas à sa première venue au village. Est-il le pasteur du début du roman ? 

Je n’ai aucune réponse à ces questions et par ailleurs j’ai trouvé que la fin était légèrement abrupte. 

Ce roman du terroir offre une lecture sympathique mais il ne s’inscrira pas au palmarès des plus belles lectures de 2019.

 

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