La naissance de l’islam, c’est d’abord l’histoire d’une femme, Khadija. La première épouse du prophète, celle qui l’aimait quand il n’était qu’un jeune caravanier, celle qui avant tous lui a dit : « Moi, je crois. »
Veuve, belle et riche, Khadija doit se remarier pour maintenir sa place dans la société très masculine de La Mecque. Contre toute attente, elle choisit un homme pauvre, Muhammad ibn ‘Abdallâh. En dix ans de bonheur, elle impose Muhammad auprès des puissants clans de La Mecque et forme avec lui un couple exceptionnel, modèle de sagesse et de modération. Mais une série de tragédies s’abat sur le pays. La peste, les inondations et la mort endeuillent la famille. Face à ces coups du destin, Khadija fait preuve d’un courage et d’une force inouïs.
La paix revenue, Muhammad s’isole dans le désert ou, un jour, l’ange Gabriel lui transmet les paroles du Dieu Unique. Muhammad croit devenir fou, il a peur. Khadija, elle, pressent qu’il s’agit là d’un grand événement. Se dressant contre tous pour défendre la parole nouvelle de son bien-aimé, elle pose les fondements sur lesquels Muhammad ibn ‘Abdallâh bâtira l’une des plus remarquables aventures religieuses du monde.
Marek Halter aime dresser les portraits de femmes dans les religions monothéistes et j’apprécie son regard de romancier sur ces femmes.
Après avoir lu le tome 2 de la saga les femmes de la bible, j’ai entamé la saga sur les femmes de l’Islam.
Marek Halter nous offre une sympathique découverte de l’Arabie dans les années 600 de notre ère. Il a représenté fidèlement l’ambiance de l’époque, on s’y croirait presque.
J’ai apprécié le portrait de Khadija, une femme d’exception. Femme forte qui n’a pas peur de s’exprimer, inflexible en affaires, femme intrépide, femme orgueilleuse, femme amoureuse qui a « construit » le destin de son époux.
Pour celui de la plus riche des veuves de Mekka : Khadija bint Khowaylid. Une femme
assez puissante pour que chacun, à Mekka, la respecte autant qu’un homme.
— Mon épouse agit selon sa volonté, pas selon la mienne. C’est ainsi depuis nos épousailles.
Pendant longtemps, Waraqà avait désapprouvé qu’elle reste sans époux. À présent, il s’irritait de ce que, mariée, elle demeure une femme qui s’exprime, pense et décide. Qu’elle reste la saïda bint Khowaylid et ne se contente pas d’être soumise à Muhammad ibn`Abdallâh.
Grâce à ce récit, j’ai vu les prémices de la religion islamique, religion que je méconnais. La révélation de l’Ange Gabriel intervient dans les 50 dernières pages.
Ce livre a ôté des pans de mon ignorance même s’il est assez romancé. Je ne savais pas notamment que la pierre noire était vénérée avant la période islamique. Elle était déjà associée à la Kaaba, un sanctuaire pré-islamique qui faisait l’objet de pèlerinages.
La fin est précipitée et il y a quelques temps morts dans le récit mais l’ensemble vaut le coup.
Dans la descendance de Khadija, Fatima est celle qui a attiré mon attention. C’est une fille au cœur de garçon. Vu que le deuxième tome de cette trilogie sur les femmes de l’Islam lui est consacré, je vais peut-être l’insérer dans mes lectures avant la fin de l’année.
D’autres citations
Laisse-les régler ça, ce sont des histoires d’orgueil masculin. Ils ne savent pas que la gloire ressemble au marché : quand on y reste trop longtemps, les prix baissent.
Il cherchait les mots et la plus douce manière dont il pourrait user. Il n’en trouvait pas. La mort ne possède que les mots de la mort.
Avez-vous déjà lu des romans de Marek Halter ? Lequel avez-vous fortement apprécié ?