Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Le tunnel – Ernesto Sabato

Juan Pablo Castel est artiste peintre et meurtrier. C’est son histoire qu’il va dépeindre depuis sa cellule. Un autoportrait tout en taches sombres, bardé par endroit de couleurs violentes, d’éclairs de lucidité, que ni sa conscience ni les faits ne peuvent contenir. Un autoportrait au fusain, noir et gris, avec du rouge. Ce rouge qui prendra bientôt plusieurs significations, au fil de son témoignage et de sa volonté de se comprendre : le rouge de la passion et le rouge du sang. Car, dès le départ, Juan Pablo Castel nous dévoile tout. Il est l’assassin de la femme qu’il continue à aimer, malgré la mort, plus que sa vie.

Derrière un pseudo roman policier à l’intrigue dévoilée se cache un ouvrage à l’ambition téméraire : nous donner à voir toute la pensée de l’auteur, son humanisme, sa vision du monde moderne, son existentialisme. À la fois réflexion sur la solitude de l’artiste et sur l’incapacité de son personnage à communiquer, cet livre est aussi une touchante mise en écriture de la passion amoureuse, lucide et cruelle.

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En 2017, j’ai voulu découvrir la littérature sud-américaine. J’ai dressé une liste de livres à découvrir dans laquelle figurait le Tunnel. J’ai enfin pu le lire grâce à ma binôme du swap mythologie grecque qui l’a inséré dans mon colis.

Lors d’un Salon à Buenos Aires où sont exposées ses œuvres, Juan Pablo remarque une jeune femme qui semble intriguée par un point de détail sur une de ses toiles, détail auquel personne n’avait jusqu’ici fait attention.

Enthousiasmé de savoir qu’enfin une personne puisse le comprendre véritablement, il fait de Maria, la jeune femme, une obsession et met tout en œuvre pour la retrouver. Maria devient le centre de son monde.

Il nous raconte la passion dévastatrice qui les a liés dans les rues animées de la capitale argentine. Passion folle, amour exclusif, drogue dure, relation abusive.

Maria est déjà en couple et il accuse de le tromper, de ne pas l’aimer, de lui mentir. Il essaie de trouver des preuves pour justifier sa jalousie maladive.

S’ensuivent des conflits réguliers qui vont déboucher sur le drame.

J’ai apprécié cette lecture rapide, ce récit bien narré où la jalousie mène la danse : le tango de la passion amoureuse puis la valse de la mort.

 

Le portrait de Juan Pablo est intéressant. Misanthrope, nihiliste, vaniteux, égocentrique, il est. Il analyse tout, sans arrêt. Le moindre geste, la moindre phrase, l’intonation de cette phrase, tout est passé à la loupe.

 

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Le portrait de Maria est quant à lui un mystère insondable. J’aurais aimé que le narrateur nous donne des pistes pour cerner sa personnalité, connaître ses sentiments. J’ai refermé le livre avec trop de points en suspens, de questions sans réponse.

Il y a  matière à interprétation, à discussion.  Etudier ce roman à l’école aurait été une  plus-value. J’en ai été convaincue après lecture de cette note de lecture. 

 

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Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Les deux romances de la collection ADORAS à éviter

ADORAS Mes lectures d’adolescente. Cette collection de romances m’a fait découvrir l’amour et ses contes de fée. Avec elle, j’ai rêvé mon prince charmant.  

La Collection Adoras créée en mai 1998 est le fruit d’un travail de groupe avec à sa tête M. Guy Lambin, DG des éditions NEI-CEDA, Essoh Méliane, Directrice de la collection ainsi que l’ancien responsable littéraire, l’écrivain  Isaïe Biton Koulibaly. 
Les romans de la collection Adoras plongent le lecteur dans une monde de tendresse, de coups de foudre, de passions ou se côtoient modernisme et coutumes.

Je me suis plongée à nouveau dans l’univers des ADORAS avec Amour en cage, l’un des derniers romans de la collection. 

Un amour en cage par [ME, Tana, ., Adoras]

Il ne supporte plus qu’elle porte certains habits trop près du corps à son goût.
Il ne supporte plus qu’elle travaille, estimant être assez riche pour deux.
Il ne supporte plus ses amis et fait le vide autour d’elle.
Il ne supporte plus qu’elle reçoive des coups de fil, qu’elle rentre tardivement à la maison et les gifles se font plus fréquentes. Ariane n’en peut plus des scandales et crises de jalousies que Éric, l’amour de sa vie provoque et qui fait de leur quotidien, un enfer. Alors, même s’ils s’aiment profondément, il faut prendre au plus vite une décision avant que l’irréparable ne se produise …

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A la lecture de la 4e de couverture, je m’attendais à une histoire palpitante. J’ai malheureusement été déçue. J’attendais la passion mais elle ne s’est pas présentée au rendez-vous. Ariane et Eric ne m’ont pas fait vibrer. Eric et sa jalousie maladive ne m’ont pas fait rêver. Je n’ai pas désiré être dans les bras d’Eric, je n’ai pas envié Ariane.

Le statut externe du narrateur ne m’a pas charmée, j’ai d’ailleurs trouvé sa narration assez scolaire.

J’attendais la surprise mais elle ne s’est pas présentée au rendez-vous. L’histoire était linéaire, il n’y avait pas d’intensité dans l’émotion. 

Les romances ADORAS veulent faire voyager leurs lecteurs en leur permettant de découvrir les côtés positifs de la Côte d’Ivoire, de l’Afrique avec ses us et coutumes, ses plus beaux sites touristiques, ses valeurs traditionnelles, ses mets culinaires, ses curiosités artisanales et vestimentaires.

Avec un amour en Cage, on part au Maroc, en Tunisie mais le voyage tel que relaté n’est pas synonyme d’évasion. C’était une succession de descriptions…

Je n’ai pas trouvé que des points négatifs à cette histoire. J’ai bien aimé le fait que la psychologie soit abordée dans cette romance. En Afrique, on pense qu’aller voir un psychologue est une affaire de blancs, on n’en voit pas l’intérêt. Et pourtant un psychologue peut être d’une grande utilité surtout pour les jaloux comme Eric. 

Un amour en cage a été un rendez-vous littéraire raté pour moi et je vais vous présenter une autre romance ADORAS qui m’a encore plus déçue : La flèche de Cupidon.

La flèche de Cupidon par [Laffourtiere, Maud, ., Adoras]

 

Comment tenter de reconquérir son ex-mari lorsqu’on est jalouse et dotée d’un caractère exécrable ? C’est bien dans cette périlleuse aventure que la très belle Morgane a décidé de se lancer. Sa tâche est d’autant plus difficile que l’objet de tous ses désirs vient de s’éprendre de la douce Nova.

 

l'Afrique écrit

J’ai reçu ce livre lors d’un Livresque et j’étais toute joyeuse. Ayant en tête le souvenir fleuri des premiers romans de la collection ADORAS, je m’attendais à un florilège d’émotions. 

Hélas, la flèche de Cupidon ne m’a pas atteinte en plein cœur. Elle ne m’a pas effleurée, elle a survolé ma tête et pourtant je ne suis pas très difficile à convaincre en matière d’amour. 😀

J’avais décidé de ne pas faire une chronique de ce livre mais après réflexion, je pense qu’il est important que je vous montre les romances ADORAS à éviter. 

Nova et Alban sont de nouveaux voisins qui vont expérimenter le coup de foudre. Ils s’apprivoisent, tentent de construire une belle histoire d’amour mais Morgane, l’ex-femme d’Alban veut le reconquérir. Jalouse à l’excès, elle va user de stratagèmes loin d’être originaux comme une grossesse. J’en ai marre de ce genre de scénario.

Il m’a manqué de l’originalité dans cette histoire, du début jusqu’à la fin. Il m’a manqué des surprises, des rebondissements originaux, de l’émotion. J’aurais voulu me sentir dans la peau des personnages. Hélas, la narration à la 3e personne n’y aide pas beaucoup. 

L’histoire est très superficielle à mon goût. C’est une histoire qu’on raconte pour meubler le temps et non pour marquer les esprits.

 

Pour moi, une romance doit faire rêver, donner envie, émerveiller et ces deux romans n’ont pas atteint cet objectif intrinsèque à toute romance.

Ne les lisez pas, je vous aurais prévenus ! 

 

fleur v1

 

 

Publié dans Ma poésie

A force d’aimer trop, souvent on…

Tout excès nuit. L’excès d’amour nuit-il ? Si oui, à qui ? A celui qui aime ou celui qu’on aime ? L’amour peut-il être destructeur ? L’amour peut-il étouffer ?

La passion est-elle différente de l’amour ? Quand on se donne à corps perdu dans une relation, est-ce qu’on en récolte vraiment les fruits ?

Peut-on aimer sans rien attendre en retour ?

En attendant de trouver réponse à ces questions, je vous propose la lecture d’un poème de Corneille, un coup de cœur. Savourez ses doux mots. 

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Jalousie

N’aimez plus tant, Phylis, à vous voir adorée :
Le plus ardent amour n’a pas grande durée ;
Les nœuds les plus serrés sont le plus tôt rompus ;
A force d’aimer trop, souvent on n’aime plus,
Et ces liens si forts ont des lois si sévères
Que toutes leurs douceurs en deviennent amères.
Je sais qu’il vous est doux d’asservir tous nos soins :
Mais qui se donne entier n’en exige pas moins ;
Sans réserve il se rend, sans réserve il se livre,
Hors de votre présence il doute s’il peut vivre :
Mais il veut la pareille,
et son attachement
Prend compte de chaque heure et de chaque moment.
C’est un esclave fier qui veut régler son maître,
Un censeur complaisant qui cherche à trop connaître,
Un tyran déguisé qui s’attache à vos pas,
Un dangereux Argus qui voit ce qui n’est pas ;
Sans cesse il importune, et sans cesse il assiège,
Importun par devoir, fâcheux par privilège,
Ardent à vous servir jusqu’à vous en lasser,
Mais au reste un peu tendre et facile à blesser.
Le plus léger chagrin d’une humeur inégale,
Le moindre égarement d’un mauvais intervalle,
Un sourire par mégarde à ses yeux dérobé,
Un coup d’œil par hasard sur un autre tombé,
Le plus faible dehors de cette complaisance
Que se permet pour tous la même indifférence ;
Tout cela fait pour lui de grands crimes d’état ;
Et plus l’amour est fort, plus il est délicat.
Vous avez vu, Phylis, comme il brise sa chaîne
Sitôt qu’auprès de vous quelque chose le gêne ;
Et comme vos bontés ne sont qu’un faible appui
Contre un murmure sourd qui s’épand jusqu’à lui.
Que ce soit vérité, que ce soit calomnie,
Pour vous voir en coupable il suffit qu’on le dit ;
Et lorsqu’une imposture a quelque fondement
Sur un peu d’imprudence, ou sur trop d’enjouement,
Tout ce qu’il sait de vous et de votre innocence
N’ose le révolter contre cette apparence,
Et souffre qu’elle expose à cent fausses clartés
Votre humeur sociable et vos civilités.
Sa raison au dedans vous fait en vain justice,
Sa raison au dehors respecte son caprice ;
La peur de sembler dupe aux yeux de quelques fous
Etouffe cette voix qui parle trop pour vous.
La part qu’il prend sur lui de votre renommée
Forme un sombre dépit de vous avoir aimée ;
Et, comme il n’est plus temps d’en faire un désaveu,
Il fait gloire partout d’éteindre un si beau feu :
Du moins s’il ne l’éteint, il l’empêche de luire,
Et brave le pouvoir qu’il ne saurait détruire.
Voilà ce que produit le don de trop charmer.
Pour garder vos amants faites-vous moins aimer ;
Un amour médiocre est souvent plus traitable :
Mais pourriez-vous, Phylis, vous rendre moins aimable ?
Pensez-y, je vous prie, et n’oubliez jamais,
Quand on vous aimera, que l’amour est doux ; mais…

Pierre Corneille, Poésies diverses

Ce beau poème m’a fait penser à cette chanson d’Eminem et Rihanna. Bonne écoute et surtout aimez comme il faut. 😉

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Respire de Estelle Kirniak

Respire

C’est sans hésitation qu’Apolline accepte de se rendre à Berlin pour y réaliser un documentaire sur un groupe de pop rock allemand. Face au leader du groupe, si troublant et séduisant, la photojournaliste a bien du mal à cacher son attirance pour lui.

Mais d’étranges meurtres vont venir assombrir le début de leur idylle. Sans le savoir, la jeune femme va s’embarquer dans une galère dont les mots-clefs seront angoisse, suspense, hémoglobine et amour.

J’ai pu lire ce livre grâce au service presse d’Edilivre et je tiens à les remercier pour cette opportunité. 

Ma dernière lecture de roman policier remontant à quelques mois et les commentaires positifs à propos du livre sur le site de l’éditeur ont inscrit ce roman dans mes premiers choix de lecture.

Je l’ai entamé avec beaucoup d’excitation pensant m’embarquer dans une aventure où l’adrénaline serait reine.

Ma première rencontre a  lieu avec Apolline, l’héroïne du livre. Je n’ai pas  le temps de la cerner qu’une deuxième rencontre a lieu. Une rencontre avec l’horreur : le tueur du lac de Tegel. La terreur fige mes paupières ;  être à la place de Véronica, sa victime, ne fait pas partie de mes envies. 

À l’écart du chalet en bois, dans une vieille dépendance prête à s’écrouler au moindre coup de vent, une petite lueur dansait au travers des lames de bois, de la façade et devant un plan de travail, le diable assis, confectionnait un patchwork mais ce n’était pas de carrés de tissus que le plaid était composé, mais de différents scalps de femme qu’il assemblait à l’aide d’une aiguille pour cuir. 

Je m’installe confortablement, me demande de quelle manière le tueur fera parler de lui dans les prochaines lignes. Je m’attends à côtoyer l’horreur mais l’amour version Harlequin fait irruption.

L’idylle entre Apolline et Sven, le leader du groupe de pop rock allemand débute. Du premier regard à la première promesse de couple, tout est prévu pour que les fanatiques des romances puissent trouver satisfaction.  

Le roman policier se revêt du manteau de la romance durant quelques chapitres avant de revenir à son état naturel. Les machinations commencent, les meurtres reprennent. Le détective en moi peut enfin s’exprimer.

Qui est le tueur du Lac Tegel : Sven dont le chalet se trouve au lac Tegel ? Je ne peux l’exclure de la liste des coupables, l’une de ses anciennes petites amies, Mélissa  fait partie des victimes. Et qui est cette femme brune qui menace Apolline ?

Si la réponse à la deuxième question s’énonce vite, celle de la 1ère question ne se formule pas sans doute. 

Les péripéties s’enchaînent tantôt prévisibles, tantôt imprévisibles. Les morceaux du puzzle s’assemblent, les masques sautent. Le dénouement a lieu et est enrobé de rose bonbon. 

Pour une fois, je n’ai pas apprécié qu’un roman soit court. Certaines parties résumées auraient pu être plus détaillées pour qu’on les ressente mieux.

J’aurais voulu que l’histoire soit plus axée sur le tueur du Lac Tegel, qu’on passe plus de temps avec le psychologue-criminologue Jonathan et l’inspecteur Berny qu’avec Apolline.

J’aurais voulu que l’histoire soit plus terrifiante ; qu’elle donne plus de frissons. J’aurais voulu que ce roman soit plus un roman policier qu’un conte de fées. 

Même avec ces bémols, « Respire » reste un roman à découvrir surtout si vous aimez lire « les cœurs qui s’aiment ». Sa forme est de qualité  : la charpente de l’oeuvre est solide, le style de l’auteur fluide, le niveau de langue approprié au contexte de l’oeuvre. 

Je vous souhaite une bonne découverte de l’oeuvre et n’hésitez pas à repasser par ici pour donner votre avis sur l’oeuvre quand vous l’aurez lu. 

Biographie de l’auteur

Née en 1971 dans l’Aisne en France, Estelle KIRNIAK travaille et réside à Chivy les Etouvelles. Cette femme auteur a étudié dans le prêt-à-porter et de la haute couture. Passionnée de roman d’amour et de faits divers, elle décide de franchir le pas et d’écrire son premier roman policier intitulé : respire.

Quelques détails sur l’oeuvre

Nombre de pages : 182

Date de publication : Avril 2016

signature coeur graceminlibe

Publié dans Psyché

Atteinte du syndrome de besoin de reconnaissance

Et moi ? Et moi ?

Ce sont les mots que prononce silencieusement son âme.

Face triste, cœur serré, Elle aurait voulu… elle aurait voulu…

Elle aurait voulu que ces félicitations s’adressent à elle, que ces compliments lui reviennent, que ses actions soient louées.

compliment

Elle aurait voulu qu’on l’auréole, avoir la première place, être sous le feu des projecteurs. En elle, brûle ce désir d’être connue, reconnue, d’avoir son compte d’admiration sans cesse crédité.

syndrome du besoin de reconnaissance

Elle a besoin qu’on lui dise : merci d’exister !

Elle fait triste mine à chaque fois que les rayons de lumière sont projetés sur quelqu’un d’autre tandis que l’étau de l’obscurité se referme sur elle.

Elle ne voudrait pas que je vous le dise mais n’ayant signé avec elle aucun contrat de confidentialité, mes lèvres ne resteront pas scellées.

Je ne le chuchoterai pas à vos oreilles, ce que j’ai à vous dire n’a pas l’allure d’un secret.

Je ne le dirai pas avec une voix mielleuse, mère porteuse de l’hypocrisie.

Je ne le dirai pas d’un ton solennel, je ne suis pas amie avec le protocole.

Je le dirai avec le ton le plus normal qui existe dans ma panoplie vocale : elle a le syndrome du besoin de reconnaissance. 

Selon Lysiane Panighini, une psycho-praticienne, le besoin de reconnaissance ne se fait pas vis-à-vis de n’importe qui, mais plutôt par rapport à des personnes ou groupes « référents ». Des entités reconnues comme ayant une certaine valeur morale, éthique, hiérarchique, culturelle, ou affective, voire tout cela en même temps »

« Plus la personne ou le groupe a une importance pour nous, et plus le besoin de reconnaissance peut être grand. Être reconnu par ces derniers, c’est dans une certaine mesure être aimé et apprécié d’eux. » Sous entendu, « si ces personnes reconnaissent ce que je suis cela veut dire que j’ai une certaine « valeur » et que j’existe à leurs yeux. »

Pour Lysiane Panighini, cette problématique prend ses sources la plupart du temps dans l’enfance. Certains enfants sont survalorisés par leurs parents et deviennent ainsi dépendants de reconnaissance des personnes « référentes » qu’ils aiment le plus ».

Ce besoin devient handicapant lorsque la personne n’est plus apte à s’auto-évaluer à une juste mesure et lorsque la personne s’oublie elle-même au profit de cette quête d’approbation. Elle peut alors en arriver à perdre de vue ses propres valeurs, pour essayer de coller au plus près des personnes référentes. Il peut y avoir aussi une impression de rabaissement, de non respect de soi, et surtout un grand sentiment de tristesse lorsque la reconnaissance ne vient pas.

Comment se débarrasser de ce besoin de reconnaissance qui emprunte le même chemin que la jalousie ? 

Il faut  :

  • Avoir le sens du partage. Se dire sans cesse : je ne suis pas le soleil, la terre ne tourne pas autour de moi. Je ne suis pas le centre du monde, l’autre a autant besoin que moi de compliments.

 

  • Ne pas accorder trop d’importance aux compliments, l’excès nuit.

 

  • Travailler son estime de soi, se valoriser.

 

  • Développer une indépendance par rapport au regard ou aux dires des autres.

 

  • Développer l’humilité.

 

 

 

Ne quittez pas la page si vite ! Je vous soupçonne d’avoir ce syndrome. Faites vite ce test pour que je sois située ! 😀

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

De l’autre côté du regard

Ken Bugul aime la vie ; ce sentiment simple, enveloppant, gouverne « De l’autre côté du regard » et lui confère une aura singulière.

Dialogue subtil entre une fille et sa mère morte, le roman se déroule comme une prière amoureuse où les membres d’une famille sont tour à tour requis, interrogés, décrits, aimés pour ce qu’ils sont. Au-delà de ce que chacun a pu donner ou prendre aux autres, seule compte leur vérité propre, leur trajectoire dans une vie qui se prolonge après la mort, de l’autre côté du regard.

De l'autre côté du regard

Après avoir lu Riwan ou le chemin de sable qui m’a beaucoup intriguée, j’ai voulu connaître  un peu plus  Ken Bugul.

J’ai eu plusieurs retours positifs concernant  Le Baobab fou mais il était indisponible à la FNAC. Sur l’étagère réservée aux livres de l’auteur se trouvait De l’autre côté du regard. La quatrième de couverture étant assez intéressante, j’ai quitté la FNAC avec cette oeuvre en main.

J’ai pris mon temps pour lire cette œuvre parce qu’elle a l’allure d’un long poème qui demande à être analysé, déchiffré.

Je me suis attardée sur chaque phrase pour ressentir chaque mot de la narratrice, pour faire mienne son expérience de petite fille ayant vécu loin de sa mère.

La narratrice décrit la femme qu’elle est : une femme qui a toujours été en manque de l’affection de sa mère ; une femme jalouse de sa nièce qui devrait être la petite-fille de sa mère mais  fut autre chose pour elle !

Ma mère ne m’avait pas beaucoup parlé.

Ma mère ne parlait qu’avec Samanar.

Moi,  ce que je voulais c’était ma mère.

Je voulais que ma mère s’occupât de moi.

Ce que je voulais, c’était détourner ma mère de ma nièce Samanar.

Ce que je voulais, c’était avoir ma mère à moi, enfin.

La narratrice s’interroge sur les raisons qui ont poussé sa mère à l’abandonner sur le quai d’une gare et sur l’amour que cette dernière éprouvait pour elle.

Quand survient la mort de sa mère, les interrogations de la narratrice s’intensifient. Le souvenir de sa mère la hante davantage. Une nuit, au cours d’une  pluie, elle a l’impression d’entendre la voix de sa mère.

Le monologue de la narratrice fait place à un doux murmure, un doux dialogue entre mère et fille…

J’ai aimé lire cette confidence familiale, ce regard porté sur le lien entre une mère et  sa fille, un frère et une sœur, une tante et une nièce…

Moi qui avais vécu la plus grande partie de ma vie sans les miens !

Sans communication, sans complicité.

Sans vécu, sans histoire commune.

Une famille à laquelle j’appartiens, mais qui n’est pas vraiment ma famille.

Comme je le veux !

Je n’ai pas senti les odeurs de la nuit avec ma famille.

Je n’ai pas vécu les moments essentiels avec ma famille.

J’ai jeté un regard vers les miens et j’ai compris que j’étais riche de nos communications, de notre complicité, de notre vécu, notre histoire commune. Ce livre m’a rappelé combien être entouré des siens est si important !

L’histoire est linéaire, les rebondissements sont inexistants mais cela n’empêche pas de  passer un bon moment de lecture. Le ton de la narration rend l’histoire très prenante.

J’ai aussi apprécié les notes d’humour de Ken Bugul.

 

Je n’aime pas la plaisanterie. Elle est souvent de mauvais goût.

Tout le monde ne sait pas plaisanter, à mon avis.

Il faut allier intelligence, finesse d’esprit, raffinement et générosité pour plaisanter.

Une plaisanterie doit faire rire et non faire ricaner.

Avez-vous déjà lu Ken Bugul  ? Lequel de ses livres avez-vous préféré ? 

Quelle autobiographie vous a marqué dans votre parcours de lecteur passionné ?

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Adultère

Paulo Coelho

Linda a 31 ans et, aux yeux de tous, une vie parfaite : elle a un mari aimant, des enfants bien élevés, un métier gratifiant de journaliste et habite dans une magnifique propriété à Genève. Cependant, elle ne supporte plus de faire semblant d’être heureuse quand, en vérité, elle ne ressent rien d’autre qu’un sentiment grandissant d’apathie et d’indifférence.
Jusqu’au jour où elle retrouve un ancien petit ami. Jacob est un homme politique de premier plan et, lors d’une interview, il éveille en elle un sentiment oublié depuis longtemps : la passion.
Elle fera tout pour conquérir cet amour impossible et devra aller au plus profond d’elle-même pour enfin trouver le bonheur.

Ah, le mariage! Une structure pleine de défis et d’enjeux importants, une aventure qui nécessite une profonde réflexion sur le choix de son partenaire…

Quand la passion perd de son éclat, que faire pour lui redonner son lustre d’antan? Suivre l’exemple de Linda?

Je n’ai jamais été si contente de fermer un livre et de passer à autre chose.

La faute à qui? A Linda! J’ai détesté ce personnage!!! 

Je l’ai trouvée hypocrite, feignant un amour pour Jacob, dissimulant l’objectif réel de sa conquête de cet amour de jeunesse: tromper son ennui, satisfaire un caprice.

J’ai eu une profonde admiration pour son mari, l’amour qu’il éprouve pour Linda m’a touchée.

Ses mots sur la vie et l’amour m’ont fait réfléchir:

Nous ne pouvons pas oublier que la vie est de notre côté. Elle aussi veut être meilleure. Aidons-la!

L’amour est en mouvement constant et ne se répète jamais.

C’est la troisième oeuvre de Paulo Coelho que je lis et celle-ci ne m’a malheureusement pas emportée comme l’Alchimiste et Onze minutes. La faute à qui? Linda!

J’ai quand même apprécié les réflexions de l’auteur sur l’ingrédient strictement nécessaire pour réussir la recette du mariage et accéder au bonheur ainsi que ces clins d’œil à la spiritualité

Pourquoi l’Amour est-il plus important que la Foi? Parce que la Foi n’est qu’une route qui nous conduit au Plus Grand Amour.

Dès que nous nous éloignons de Dieu, nous vivons une existence fragmentée. Nous tentons de trouver l’unité, mais nous ne connaissons pas le chemin du retour, alors nous sommes dans un état de constante insatisfaction.

Quelle est votre oeuvre préférée de Paulo Coelho?

Grâce Minlibé

Auteur de Chimères de verre