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La société des rêveurs involontaires de José Eduardo Agualusa

Le journaliste Daniel Benchimol rêve de gens qu’il ne connaît pas mais reconnaît dans la mémoire de l’appareil photo qu’il retrouve sur une plage d’Angola. Moira Fernandes, une artiste mozambicaine habitant Le Cap, met en scène et photographie ses rêves. Hélio de Castro, un neuroscientifique, les filme. Hossi Kaley, le patron de l’hôtel Arco-Iris, ancien guérillero au passé obscur et violent, se promène dans les rêves des autres vêtu d’un costume violet, ce qui va donner à un service secret l’idée de l’utiliser pour manipuler les rêves de la population lors des élections, mais ne l’empêchera pas malgré tout de connaître un grand amour.

Les rêves rassemblent ces quatre personnages dans un pays totalitaire au bord de la destruction, où se réveillent aussi les rêves de liberté de la jeunesse.

Écrite dans un style éblouissant, cette Société des rêveurs involontaires est une histoire d’amour, un récit fantastique, un polar onirique et une vraie satire politique pleine d’humour, qui questionne la nature de la réalité tout en réhabilitant le rêve comme instrument de transformation du monde.

José Eduardo Agualusa est le 2eme auteur angolais que je lis. Le point d’entrée de ce roman est le rêve. L’onirisme a une part importante dans le récit.

Daniel, jounaliste, rêve de gens qu’il ne connaît pas mais reconnaît dans la mémoire de l’appareil photo qu’il retrouve sur une plage d’Angola.

Hossi Kaley, ancien guérillero au passé obscur et violent, se promène dans les rêves des autres vêtu d’un costume violet.

Moira Fernandes, une artiste mozambicaine met en scène et photographie ses rêves et Hélio, un neuroscientifique mène une expérience scientifique sur le rêve.

Le rêve est décrit comme un moyen d’entrer en contact avec l’autre. J’étais au début très emballée par le volet orinique du roman mais le développement de ce volet ne m’a pas convaincue. Ou peut-être suis-je passée à côté de ce que l’auteur voulait traduire.

Ce roman de 252 pages est déroutant, il demande de la concentration. Au début, je me suis emmêlée les pinceaux avec Daniel, le narrateur principal et Hossi, narrateur occasionnel. 

Je méconnais l’histoire de l’Angola et il m’a fallu quelques recherches pour savoir à quoi faisait référence l’UNITA par exemple. J’ai apprécié la partie « révolution » de l’intrigue qui met en avant de jeunes femmes et hommes. Des rêveurs de liberté mais pas que. Ils veulent aller au-delà du rêve, ils veulent que la liberté se matérialise dans leur pays. Ils la revendiquent au prix de leurs vies.

Ce roman est truffé de passages qui font réfléchir. Si les personnages sont bien construits, je n’ai malheureusement pas réussi à m’attacher à eux.

«ne vous faites pas d’illusion, mon cher Armando. Ce peuple qui proteste contre moi ne tardera pas à m’applaudir. Le peuple est inconstant, stupide et sans mémoire.»

Ce passage m’a fait penser à tous ces humains qui sont plus sensibles à la souffrance des animaux qu’à celle des humains…

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Les Jango – Abdelaziz Baraka Sakin

Couverture Les Jango

Les Jango sont décidément impayables. On les reconnaît à leur élégance tape-à-l’œil et à leur sens de la fête. Et ce sont les femmes qui mènent la danse, dans la Maison de la Mère, au cœur de toutes les rumeurs.
Les histoires les plus folles courent d’ailleurs sur Safia, élevée au lait de hyène, Alam Gishi l’Éthiopienne experte en amour, ou l’inénarrable Wad Amouna. Lorsque soudain souffle le vent de la révolte…
Dans les effluves de café grillé, de chicha parfumée et de gomme arabique, se joue une comédie humaine dont les Jango, « sages à la saison sèche et fous à la saison des pluies » sont les héros.

Le Jangawi ou Jangojoray – singulier de Jango – porte différents noms selon les mois et les saisons : on l’appelle Katakaw entre décembre et mars, lorsqu’il travaille dans les plantations de canne de Kanana et les sucreries de Khashm al-Girba, Assaleya ou al- Jounayd.
On l’appelle Fahami entre avril et mai, lorsqu’il est recruté comme oum bahatay – c’est le nom qu’on donne ici aux charbonniers – pour débroussailler les nouvelles plantations ou les terres en friche, et transformer troncs et branchages en charbon végétal.
On l’appelle Jango ou Jangojoray de juin à décembre, c’est-à-dire depuis les premières pluies jusqu’à la fin de la saison de la récolte du sésame.

Une fois que l’on sait ce qu’est un Jango, on part à la découverte des différents personnages et dans chacun d’eux résonne le mot liberté :

  • Liberté de choisir notamment à travers Al Aza qui a refusé de suivre les avis de son père et ses frères qui voulaient la marier
  • Liberté de commercer pour ces femmes qui vendent de l’alcool local et sont envoyées sans cesse en prison. 
  • Liberté d’être à travers Wad Amouna, l’efféminé
  • Liberté de corps. Le sexe, la jouissance sont très présents dans ce livre.

L’auteur également revendique sa liberté d’écrire malgré la censure. C’est un choix osé qu’il fait à travers ce livre.

J’ai découvert les jango et leur quotidien mais aussi le quotidien de femmes qui n’ont visiblement que 3 choix de vie: devenir des Jangojorayya, fabriquer de l’alcool ou se prostituer. 

L’auteur évoque également l’importance de respecter les us et coutumes, la culture des autres

ce que je considérais comme un mal selon ma propre éducation pouvait être perçu autrement dans d’autres cultures, selon d’autres valeurs.

Le style est entraînant. On est parfois entre fable et réalité à travers le récit des divers personnages mais certains faits m’ont gênée : j’ai notamment été choquée du viol sur mineur qui a été banalisé.

Les personnages sont intéressants à suivre mais j’ai déploré le fait qu’il n’y ait pas souvent de réelle transition pour introduire un personnage.

J’aurais aimé que les femmes se racontent elles-mêmes. Aussi, il reste à mon sens des zones d’ombre dans leurs vies. Je fais surtout référence à Safia.

Ce roman est finaliste du Prix les Afriques 2021.

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Washington Black – Esi Edugyan

La Barbade, 1830. À onze ans, Washington Black n’a d’autre horizon que le champ de canne à sucre de la plantation où il travaille avec d’autres esclaves. Quand le destin frappe à sa porte, c’est sous les traits de Titch, un scientifique anglais, jeune frère de son maître qui le choisit comme serviteur. Wash montre un talent inné pour le dessin et une curiosité d’esprit telle qu’il est promu assistant pour le projet fou de l’extravagant inventeur: construire un ballon dirigeable. Lorsqu’un vent mauvais les oblige à quitter précipitamment l’île à son bord, l’aventure prend un cours inattendu. Du pôle Nord à la Nouvelle-Écosse, de Londres à Amsterdam, plus qu’un voyage, c’est un parcours initiatique qui attend le jeune Wash, en ce siècle de découvertes. Mais le chemin le plus dur à parcourir sera celui qui le conduira vers la liberté, une liberté assumée et entière.

 

Mon avis

L’histoire débute à Faith Plantation, la Barbade. De mémoire, je n’ai jamais lu un récit se déroulant à la Barbade en particulier sur l’esclavage. J’ai par conséquent développé un intérêt spécial pour le récit.

Washington est un jeune esclave de la plantation. Le maître vient de mourir mais sa mort ne signifie pas la fin de leurs souffrances. Un nouveau maître arrive et celui-là est pire que le défunt.

Un être qui a toujours appartenu à un autre apprend très tôt à observer les yeux de son maître ; ce que je vis dans ceux de cet homme me terrifia. Il me possédait, comme il possédait tous ceux parmi lesquels je vivais, il possédait nos vies mais nos morts aussi, et il en tirait trop de plaisir. Il s’appelait Erasmus Wilde.

 

Un homme violent qui n’hésite pas à administrer les pires punitions à ses esclaves : brûlé vif, lange coupée, forcé à manger le contenu d’un pot de chambre. 

 

Washington est un « nègre des champs ». Un soir, il est appelé à la Grande maison pour servir, devenir un « nègre de maison ».  Il peut maintenant lécher les assiettes du maître.

« Tu n’y touches pas, nègre », me dit vivement Maria en voyant mon œil se poser sur un plat de pâtisseries près de la porte.
Je la regardai, percé à jour, apeuré. Quelque chose changea dans son expression, s’adoucit.
« Plus tard tu pourras, dit-elle d’une voix moins dure. Quand tu débarrasses, tu peux lécher ce qui reste.
– C’est vrai ? demandai-je.
– Mais seulement ce qu’ils ont laissé, seulement quand tu racles leurs assiettes, ajouta Gaius. Pas question pour toi de manger du frais.
– On a le droit de lécher les assiettes, Kit », dis-je en lui souriant, émerveillé.

 

C’est dans la grande maison qu’il va être choisi par Titch le jeune frère de son maître pour être son assistant. Débute alors une aventure humaine et scientifique de la Barbade en passant par la Virginie, l’Arctique, la Nouvelle-Ecosse, Londres et Marrakech. Des voyages intéressants même si le passage au Pôle Nord m’a légèrement ennuyée. Les descriptions des endroits sont réalistes et nous permettent de nous y projeter.

Wahsington Black c’est le récit d’un jeune homme en quête de son identité, d’une liberté, en recherche d’un avenir sûr.

« Liberté, Wash, est un mot qui possède des sens différents selon les personnes », dit-il, comme si je ne savais pas mieux que lui à quel point c’était vrai.

 

 « Il y a plusieurs sortes de bonheur, Washington. Parfois ce n’est pas à nous de choisir, ni même de comprendre, celui qui nous est accordé. »

 

On suit les pas de Wash, son passage d’enfant esclave à celui de jeune homme scientifique.

On découvre des personnages intéressants comme le capitaine Benedikt. J’ai apprécié le lien d’amitié entre Titch et Washington.

La structure narrative simple, la fluidité du ton employé m’ont permis de lire ce pavé de 432 pages en moins d’une semaine. 

Il y a assez de termes scientifiques mais pas au point de lasser le lecteur,  l’ouvrage reste accessible. Ce fut une sympathique lecture, originale dans sa façon d’aborder l’esclavage mais il m’a manqué quelque chose : j’aurais voulu que la reconnaissance de Washington dans le milieu scientifique soit plus développé dans le roman.  

 

détails ouvrage

Roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020

Éditeur : Liana Levi

Date de publication : Avril 2019

Nombre de pages : 432

Disponible en grand format, format poche et numérique 

 

fleur v1

 

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Célibataire, heureuse et prête à tout par Katherine Heiny

Merci aux éditions JC Lattès et NetGalley pour cette opportunité de lecture.

Le célibat et moi, c’est une histoire d’amour sans fin. De ce fait, tout écrit sur le sujet m’attire.

En découvrant ce titre, j’ai pensé qu’il était question de jeunes femmes célibataires heureuses ou malheureuses nous relatant des situations cocasses.

En lisant le résumé, j’ai compris qu’il n’allait pas être question de célibat mais d’infidélité… 

 

Elles sont neuf femmes entre 17 et 40 ans et à l’exception de Nina, elles ont toutes un amant. Elles nous exposent leur définition du bonheur, dévoilent l’inconstance de leurs désirs parfois éphémères.

Aventures d’un soir, mensonges réguliers ou passagers sont leurs activités quotidiennes. Sexe et désir semblent être le moteur du battement de leur cœur. Cinq d’entre elles sont mariées ou en voie de se marier. 

Leurs aventures extraconjugales m’ont parfois bien fait rire. L’héroïne de la nouvelle Blue Heron Bridge est l’épouse d’un homme âgé et elle a une relation extra-conjugale avec un homme de deux ans son cadet. 

Josie, héroïne de la 7e nouvelle du recueil  jongle entre mari et amant qu’elle a d’ailleurs rencontré via Facebook. Cet amant est marié et entretient des relations extraconjugales uniquement avec des femmes mariées. Il va lui annoncer qu’il a trouvé une nouvelle conquête cette fois-ci via Twitter. 😀

 

Le recueil nous offre légèreté et humour mais il m’a manqué de la profondeur et de l’originalité. J’avoue avoir été déçue par certaines nouvelles tant sur le fond que sur la forme. La plupart des femmes sont mariées et ont un amant qui lui aussi est marié. Ce fait redondant m’a lassée.

En outre, je n’ai pas adhéré à la structure narrative. Elle s’apparente à de la chick-lit mais je l’ai trouvée peu aboutie.

Deux nouvelles sont narrées à la 2e personne du pluriel. J’ignore si c’est dû à la traduction en français mais la narration qu’on retrouve le plus souvent se fait à la 2e personne du singulier (tu) et non au pluriel (vous).

Maya est un personnage central de ce recueil, elle apparaît en effet dans trois nouvelles. C’est peut-être une raison pour donner l’un des titres des nouvelles où elle apparaît au recueil mais je trouve ce choix inapproprié étant donné que la majeure partie des portraits sont ceux de femmes mariées et non de célibataires.

J’aurais encore préféré comme titre Monsieur et Madame Rhett Butler, titre de la 9e nouvelle qui colle plus à l’esprit du recueil. Les personnages principaux de cette histoire se retrouvent souvent dans des hôtels où ils ne déclinent jamais leurs réelles identités.

Cette nouvelle m’a d’ailleurs fait penser à Tristesse au paradis. L’héroïne, jeune fille de 17 ans sort avec son professeur d’histoire de 20 ans son aîné. Ce dernier lui a demandé de ne parler de cette histoire à personne. Exactement ce qu’a fait Willy 😀

 

La satisfaction n’a pas été au rendez-vous avec cette lecture mais nul ne dit qu’il en sera de même pour vous. Je vous laisse donc le lien d’achat ICI

N’hésitez pas à me partager votre avis si vous le lisez.

 

GM signature

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Le Tambour des larmes- Prix Ahmadou Kourouma 2016

Sahara mauritanien. Issue de la tribu des Oulad Mahmoud, la belle Rayhana, promise à un avenir paisible, voit son horizon s’assombrir. Son amant, un brillant ingénieur au verbe clinquant, a disparu. La jeune fille est enceinte. Pour éviter le déshonneur, sa mère la contraint à abandonner son enfant et la marie de force. Mais Rayhana se rebelle. Elle s’enfuit, troquant l’univers clos du campement contre le tumulte des villes d’Atar et de Nouakchott. À la recherche éperdue de son fils, elle trouve soutien et réconfort auprès d’une esclave affranchie, d’un homosexuel raffiné et d’un étudiant idéaliste qui tentent de la protéger de la fureur des siens. Car pour se venger, dans un geste de défi superbe, Rayhana a emporté avec elle le tambour sacré de la tribu, scellant ainsi son destin à la rage des hommes. Une épopée du désert contemporaine où se télescopent la modernité et les traditions ancestrales, l’État et les codes tribaux, l’oppression et le désir de liberté des jeunes filles, le tam-tam et les téléphones portables. Au-delà des contrastes, s’esquisse le tableau tout en finesse d’une société fascinante, éclairante sur l’actualité du monde.

 

l'Afrique écrit

J’ai aperçu ce livre pour la première fois, lors du Prix Ivoire 2016, l’auteur étant l’un des invités d’honneur de cette 9e édition. Je l’ai rangé dans un coin de ma tête lorsque j’ai appris qu’il avait reçu le Prix Ahmadou Kourouma 2016.

La rencontre avec un livre c’est comme avec un homme il faut attendre le bon moment pour passer à l’acte. J’ai donc attendu le bon moment pour lire le Tambour des larmes.

Beyrouk a un style qui attendrit. Sa plume est fluide et poétique, simple et belle. Il aborde par petite touche des questions d’ordre politique.

Il nous fait découvrir la vie dans le Sahara Mauritanien et dans les villes comme Atar.

Dans ce désert, comme en ville, on suit les traces de Rayhana, jeune femme qui fuit pour ne pas oublier qu’elle est mère, se retrouver, retrouver un bout de sa chair qu’on a éloigné d’elle par honneur.

Au passé comme au présent, Rayhana nous parle de sa vie avant l’arrivée de cet enfant qu’elle n’a pas désiré et la vie après qu’on ait arraché ce dernier de ses bras de mère.

On croise différents personnages étonnants au désert comme en ville qui nous font sourire par leur hospitalité, leur courage, leur sens du service, leur caractère impitoyable.

Le tambour des larmes est un cri pour la liberté. Liberté des esclaves, l’affranchissement des rites ancestraux.

Le tambour des larmes est un cri pour étouffer les vanités et les mensonges, refuser que les autres décident à notre place.  

Lecture intéressante et utile pour moi qui n’y suis jamais allée en Mauritanie mais pas transcendante. Il m’a manqué une avalanche d’émotions.

 

Je suis actuellement dans une phase de recherche de lectures marquantes, des livres qui remuent l’âme. Si vous avez des suggestions de lecture, n’hésitez pas à les inscrire en commentaire. 🙂

 

fleur v1

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Lecture commune de Underground Railroad – Prix Pulitzer 2017

J’ai repéré ce livre grâce à l’émission la Grande librairie. Je l’avais inscrit dans ma liste de livres à lire cette année et Ève, une fidèle abonnée sur Facebook et à ma box littéraire, m’a proposé une lecture commune.

Nous avons débuté la lecture le 5 Mai, Eve l’a lu en moins de 3 jours. Il m’a fallu une semaine pour le lire, faute de temps.

 

DE QUOI PARLE LE TEXTE ?

 

Underground Railroad est une fiction historique. Récit très utile pour moi puisque j’ignorais l’existence du chemin de fer clandestin.

Cora est le personnage principal. Jeune esclave de 16 ans, née dans une plantation de coton de Géorgie. Un jour, Caesar, esclave arrivé à la plantation il y a un an et demi lui dit qu’il va s’échapper via l’Underground Railroad et qu’il aimerait qu’elle vienne avec lui. 

C’était la grand-mère de Cora qui parlait à travers elle, ce dimanche soir où Caesar mentionna le chemin de fer clandestin, l’Underground Railroad, et où elle dit non. 

« J’ai pas l’intention de me faire tuer par Connelly, ni par la patrouille, ni par les serpents. » Cora plissait encore les yeux d’incrédulité face à la bêtise de Caesar quand elle reçut son premier bol de soupe. Le Blanc passe ses journées à essayer de vous tuer lentement, et parfois de vous tuer plus vite. Pourquoi lui faciliter la tâche ? Voilà au moins une chose à laquelle on pouvait dire non.

 

Trois semaines plus tard, elle dit oui. C’était la voix de sa mère, Mabel, qui parlait à travers elle. Mabel s’était échappée, il y a environ 6 ans de la plantation, laissant sa fille toute seule. On ne l’avait jamais retrouvée. 

Cora va quitter la Géorgie à bord du chemin de fer clandestin, mis en place par des blancs. On découvre alors toute la terminologie de ce chemin de fer :

  • les gens qui aidaient les esclaves à trouver le chemin de fer étaient les « agents » 
  • les guides étaient les « chefs de train »
  • les lieux secrets étaient les « stations » 
  • les « chefs de gare » cachaient les esclaves chez eux

 

Arrivée en Caroline du Sud, elle découvre une ville où des noirs et des blancs cohabitent. Elle s’y sent bien, n’a pas envie de continuer son chemin vers la liberté mais la désillusion va frapper à sa porte. 

S’ils avaient été raisonnables et avaient poursuivi leur voyage, Caesar et elle seraient déjà dans les États libres. Comment avaient-ils pu croire que deux misérables esclaves étaient dignes de la générosité de la Caroline du Sud ? Qu’une nouvelle vie existait si près, juste derrière les limites de la Géorgie ? Ça restait le Sud, et le diable avait de longs doigts agiles. Et puis, après tout ce que le monde leur avait enseigné, comment ne pas reconnaître des chaînes quand on les leur fixait aux poignets et aux chevilles… Celles de Caroline du Sud étaient de facture nouvelle – avec des clefs et des cadenas typiques de la région – mais elles n’en remplissaient pas moins leur fonction de chaînes. Ils n’étaient pas allés bien loin.

 

Elle dormit très mal. Sur les quatre-vingts couchettes, les femmes ronflaient et s’agitaient sous les draps. Elles s’étaient mises au lit en se croyant libres, hors d’atteinte des Blancs, de leur contrôle et de leurs injonctions concernant ce qu’elles devaient faire et être. Convaincues qu’elles maîtrisaient le cours de leur vie. Mais ces femmes demeuraient un troupeau domestiqué. Non plus une pure marchandise comme naguère, mais du bétail : élevé et stérilisé. Parqué à l’intérieur de dortoirs comme dans un clapier ou des cages à poules.

 

C’est comme ça qu’agissent les tribus européennes, disait-elle. Ce qu’elles ne peuvent pas contrôler, elles le détruisent.

 

Son maître Randall a donné l’alerte. Cora est une fugitive et est activement recherchée par le chasseur d’esclaves Ridgeway. Ce dernier n’ayant pu retrouver la mère, retrouver la fille devient son ultime but.

La peur s’installe. Les prières commencent, on a peur qu’il la retrouve. Quand cela arrive, la peur devient effroi. Quel sort son propriétaire va-t-il lui réserver ?

On suit attentivement chacune des péripéties. On gémit de douleur en lisant les avis de recherche des fugitifs, le sort qui leur est réservé ainsi qu’aux blancs qui les cachent.

J’ai eu une immense peine pour Homer, ce jeune garçon attaché à Ridgeway. C’est son homme de main. Il l’accompagne partout dans ses sales besognes. Il est admiratif de son maître, comme s’il était son créateur. A travers lui, on se se rend bien compte de l’impact psychologique de l’esclavage.

A plusieurs reprises dans le récit, les blancs qualifient de bêtes les Noirs oubliant que ce sont eux qui les ont abrutis pour pouvoir mieux  les manipuler.

 

Colson Whitehead nous montre le visage de l’Amérique d’autrefois, un visage qui n’a pas perdu ses marques…

 

Sur la forme, le livre se lit plutôt aisément, il y a quelques longueurs mais elles ne sont pas gênantes.

Underground Railroad est un roman nécessaire. Pour l’acheter, cliquez ICI

 

Ève a adoré. C’est un coup de cœur et le roman lui a donné envie de lire d’autres livres sur l’esclavage. J’ai également d’autres livres dans ma PAL sur l’esclavage mais je lirai d’autres livres avant eux. J’ai besoin de souffler. 

 

Connaissiez-vous le chemin de fer clandestin ? Avez-vous lu d’autres œuvres de Colson Whitehead ? 

 

GM signature

 

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La cueilleuse de thé, portrait d’une femme forte

Couverture Cueilleuse de thé

Au Sri Lanka, l’ancien Ceylan, Shemlaheila est cueilleuse de thé dans une plantation. Depuis dix ans déjà, elle ploie sous les lourds sacs de feuilles de thé et sous le joug des contremaîtres, mais, à l’aube de ses vingt ans, la jeune femme a d’autres rêves. Elle est bien décidée à partir, à échapper à la condition de celles qui, dans les théiers et dans les maisons, sont au service des hommes. Elle ne sera pas cueilleuse de thé toute sa vie, comme sa mère, comme toutes ces femmes asservies qui n’ont d’autres horizons que les interminables rangées de théiers…

Du Sri Lanka à Londres, à la découverte d’un pays complètement différent du sien, Shemla va découvrir une autre culture, d’autres personnes et surtout d’autres envies. La cueilleuse de thé qu’elle a toujours été choisira-t-elle de revenir au pays, ou de se créer une nouvelle vie ?

l'Afrique écrit

J’ai éprouvé beaucoup de peine pour Pokonaruya, cueilleuse de thé, victime d’un mariage arrangé. Elle est brimée par sa belle-mère et son époux de pacotille Datu-Guemi, un homme détestable au plus haut point. J’ai adoré la punition qu’a réservé Shemlaheila à ce dernier. Cet homme méritait le pire, il a humilié tant de femmes !

J’ai admiré la force de Shemlaheila, son NON catégorique face à la fatalité. Elle sait qu’elle a le pouvoir de changer son destin, celui qu’on colle par facilité aux femmes. Elle veut vivre sa vie, ses rêves et elle s’en donne les moyens même quand le parcours est difficile.

C’est une femme attachée à ses racines, forte, courageuse, une féministe comme on les appelle aujourd’hui. Elle est déterminée et non bornée. Elle réajuste ses ambitions quand il le faut. 

Avec elle, j’ai revu mon aventure d’immigrée, le bonheur des rencontres, la richesse d’une culture différente de la mienne. 

Plus tard, viendraient l’exaltation du retour, la joie de son enrichissement, la gratitude pour ce qu’elle était devenue. Elle n’avait pas seulement appris la langue, elle n’avait pas seulement engrangé des connaissances, elle avait appris la liberté d’être femme.

Son histoire d’amour n’était pas évidente. L’auteure m’a mise sur une fausse piste, a réussi à créer la surprise. Eh oui, une histoire d’amour peut en cacher une autre.

Par contre, je suis restée sur ma faim. Il y a quelques instants d’amour mais ils sont brefs. J’aurais voulu en savoir plus sur l’histoire d’amour de Shelma et D.

J’ai moins aimé la fin, je l’ai trouvé très précipitée.

Le livre est plutôt axé sur la quête d’indépendance de Shelma que sur l’amour. Ce n’est pas de la romance mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas du romantisme. 

Cueilleuse de thé est très complet en terme de romantisme. Il en respecte les thèmes et principes à savoir la mélancolie, la nostalgie, le moi en souffrance, la nature, le désir de fuite, le voyage, le rêve et la spiritualité.

 

CONCLUSION : Ce livre nous rappelle les conditions des femmes dans le monde qui doivent être améliorées. Les femmes doivent pouvoir jouir de leurs droits, les hommes doivent arrêter de croire que le corps des femmes leur appartient, les jeunes filles doivent étudier et non se marier si tôt.

Ce roman est à lire et à faire lire à toutes les femmes qui luttent pour que d’autres femmes soient libres et heureuses. 

signature coeur graceminlibe

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Terre Ceinte : survivre à la menace terroriste

Je continue ma découverte d’œuvres ayant reçu des prix littéraires. Celui que je vous présente aujourd’hui en a reçu deux : Le Grand Prix du roman métis en 2015 et le Prix Ahmadou Kourouma la même année.

Résumé de l'oeuvre

À Kalep, ville du Sumal désormais contrôlée par le pouvoir brutal des islamistes, deux jeunes sont exécutés pour avoir entretenu une relation amoureuse.
Des résistants tentent de s’opposer à ce nouvel ordre du monde en publiant un journal clandestin. Défi lancé au chef de la police islamique dans un climat de tension insoutenable qui met en évidence des contradictions et brouille tous les repères sociaux. Mais la vie, à sa façon mystérieuse, reprend toujours ses droits.
Terre ceinte met en scène des personnages enfermés dans un climat de violence. L’écrivain sénégalais en profite pour interroger les notions de courage et de lâcheté, d’héroïsme et de peur, de responsabilité et de vérité. À travers des dialogues étonnamment vibrants, des temps narratifs puissants, la correspondance échangée par les mères des deux victimes, s’élabore une réflexion contemporaine sur une situation de terreur.

l'Afrique écrit

 

Dieu est parti. Il a quitté ce monde depuis très longtemps dégoûté par son spectacle. Les Hommes sont seuls, ils font ce qu’ils veulent, car tout leur est permis. Et ce qu’ils veulent c’est le Mal : l’Homme est mauvais, et la société le rend encore plus mauvais.

Je n’aime pas la charia. Je l’ai détesté en regardant le film Timbuktu et je l’ai détesté davantage en lisant ce roman. 

Comment des hommes peuvent-ils manquer d’humanité et tuer leurs semblables sans une once de culpabilité et de tristesse ? Je n’arrive pas à le comprendre. 

Aimer Dieu, c’est aimer les hommes, et non se séparer d’eux.

 

Le fanatisme est dangereux et quand les hommes interprètent le silence de Dieu comme un accord ou un soutien c’est terrible. 

L’auteur dresse une belle fresque de la société opprimée par l’intégrisme religieux. Il dévoile les pensées profondes de ceux qui pensent défendre le nom de Dieu en imposant la terreur et celles de ces femmes et de ces hommes qui subissent cette terreur.

Sous l’angle de vue d’Abdel Karim, on découvre le profil psychologique d’un chef islamiste. Avec Ismaila, on réalise comment un jeune homme plein de vie s’éteint lentement dans le radicalisme.

Si les djihadistes viennent en Côte d’Ivoire et instaurent leur climat de terreur (je touche du bois) que ferai-je ? 

Vais-je subir ou réagir comme le Père Badji, Déthié, Codou, Madjigueen Ngoné, Vieux, Alioune ? Vais-je souffrir en silence, dos courbé, visage résigné ou souffrir en résistant, dos droit et visage déterminé ?

Déthié était la Liberté. Codou était la Justice. Madjigueen Ngoné était l’Egalité. Vieux était le Refus. Alioune était la Beauté. Le Père Badji était le Mystère. Tout cela constituait l’homme.

 

Il n’ y a naturellement ni héros ni salauds, et le courage, n’a alors pas plus de sens, ni de valeur, que la lâcheté. Il n’ y a d’abord que des gens qui ont peur et qui, ensuite, font quelque chose de cette peur: ils volent avec les ailes qu’elle leur donne aux talons, ou demeurent au sol, désespérément perclus.

 

J’ai apprécié la résistance des amis de Malamine, leur lutte pour éviter qu’on ne leur vole leur vie et leurs jours heureux. 

La guerre lui semblait être ce qui ne cessait de vouloir effacer le passé, une sorte de vaste destruction non seulement des villes, mais encore de quelque chose de plus essentiel en l’homme : du souvenir de ce qu’il a été, des joies qu’il a eues, de ses espoirs, des temps heureux.

 

Mon personnage coup de cœur est le Père Badji. J’ai apprécié sa nature mystérieuse et sa bravoure.

 

Ce livre m’a fait réfléchir sur l’unité d’un peuple et ses inconstances.

Ce journal a fait un pari sur le peuple. Il perdra car il ne faut jamais parier sur le peuple : il ne fait jamais ce que l’on attend de lui.

 

Il m’a également fait réfléchir sur la justice, la tolérance, l’importance de la liberté.  

Le récit ne s’achève pas comme je l’espérais. La victoire sur les djihadistes est de courte durée. Je me souviens encore du degré de tristesse qui a pris place dans mon cœur lorsque j’ai fermé le roman.

J’ai été sous le charme de la plume de l’auteur. Il a su faire une exacte représentation de la réalité contemporaine qu’est l’intégrisme religieux. C’est un pur littéraire, les mots se mettent sans rechigner au service de la réalité qu’il veut décrire.

C’est également un philosophe et ce côté m’a légèrement lassée. J’ai dû relire certaines phrases pour bien les comprendre. 

 

Terre Ceinte est un livre d’actualité. Il est à découvrir absolument.

 

lauteur

Mohamed Mbougar Sarr, fils de médecin, fait ses études secondaires au prytanée militaire de Saint-Louis-du-Sénégal avant de venir en France faire des classes préparatoires au lycée Pierre-d’Ailly de Compiègne puis intégrer l’École des hautes études en sciences sociales. Il a reçu plusieurs distinctions. La dernière est la médaille de bronze au concours de nouvelles des 8e jeux de la Francophonie. 

 

GM signature

 

 

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La tresse de Laetitia Colombani, lu et…

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Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.

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Smita, l’intouchable, m’a émue avec son histoire. L’Inde est un pays que je n’aime pas beaucoup. Je déteste ce pays pour le peu d’attention qu’il accorde aux femmes, elles sont violées fréquemment, elles n’ont aucun droit.

Smita le sait : une femme n’a pas de bien propre, tout appartient à son époux. En se mariant, elle lui donne tout. En le perdant, elle cesse d’exister. Lackshmama ne possède plus rien, à part un bijou qu’elle est parvenue à dissimuler sous son sari, offert par ses parents pour son mariage. Elle se souvient de ce jour faste où, ornée de riches parures, elle avait été conduite au temple par sa famille en liesse pour célébrer ses noces. Elle était entrée dans le mariage avec somptuosité ; elle en sortait dans un total dénuement. Elle aurait préféré que son mari l’abandonne, avoue-t-elle, ou la répudie, au moins la société ne l’aurait pas reléguée au rang de paria, peut-être ses proches auraient-ils montré quelque compassion, là où ils ne lui témoignaient que mépris et hostilité. Elle aurait préféré naître sous la forme d’une vache, ainsi elle aurait été respectée.

J’aurais préféré ne pas naître, lui a confié Lackshmama avant de disparaître.

 

En Inde, les animaux sont plus sacrés que les humains et ça je ne le supporte pas. 

J’ai ressenti de la colère et beaucoup de peine en lisant les mauvais traitements qu’elle a subis. J’ai admiré sa force, son courage, sa révolte, son non à la fatalité, sa soif de liberté. Elle est mon personnage coup de cœur. Il m’a été difficile de la laisser.

Après elle, vient Giulia. Cette jeune sicilienne de 20 ans qui va reprendre l’affaire familiale. Elle dépasse les préjugés, les différences pour suivre son cœur. Sa relation avec Kamal est aussi un coup de cœur. C’est un homme doux, calme, qui ne va pas hésiter à l’épauler pour assurer la reprise de l’affaire familiale. 

 

Enfin, Sarah, la dure à cuire. Elle ne montre pas ce qu’elle ressent. L’environnement dans lequel elle évolue ne lui laisse pas le choix. Mère divorcée, elle se consacre à sa carrière. Juste au moment d’atteindre le sommet, elle  fait face à une maladie qui atteint le cœur de la féminité. J’ai eu beaucoup moins d’empathie pour elle. Elle veut être forte, veut endurer toute seule alors je n’ai pas trouvé utile de prendre part à sa peine. 😛 Elle m’a touchée quand elle a décidé d’arrêter d’être invincible.

Elle ne sera plus jamais Sarah Cohen, cette femme puissante et sûre d’elle que beaucoup admiraient. Elle ne sera plus jamais invincible, plus jamais une super-héroïne. Elle sera elle, Sarah, une femme que la vie a malmenée, entamée, mais elle sera là, avec ses cicatrices, ses failles et ses blessures. Elle ne cherchera plus à les cacher. Sa vie d’avant était un mensonge, celle-ci sera la vraie.

 

J’ai apprécié le lien qui unit ces trois femmes. Laetitia Colombani nous présente un féminisme soft. Je n’apprécie pas beaucoup ce féminisme qui veut pousser les femmes à être des invincibles, tuer leur sensibilité. 

Ce roman à l’écriture fluide se dévore en quelques heures. Si vous voyez ce livre, lisez-le c’est un ordre ! 😀

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Parution : 10/05/2017
Pages : 224
Prix : 18.00 €
Prix du livre numérique:  12.99 €
lauteur
Laetitia Colombani est scénariste, réalisatrice et comédienne. Elle a écrit et réalisé deux longs-métrages, À la folie… pas du tout et Mes stars et moi. Elle écrit aussi pour le théâtre. « La tresse » est son premier roman.
GM signature
Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Cent sonnets insignes allant vers

A la différence du roman, un recueil de poèmes quel qu’il soit apporte toujours une agréable surprise au lecteur, TOUJOURS. 😀

Sansonnets, un cygne à l’envers de Pierre Thiry ne déroge pas à la règle. Ce recueil de 100 sonnets surprend tant par l’originalité de son contenu que par son architecture.

Petit rappel pour les novices en poésie : 

Un sonnet  est un écrit à forme fixe constitué de quatorze vers répartis en deux quatrains (strophes de 4 vers) et deux tercets (strophes de 3 vers) Il est généralement constitué d’alexandrins qui riment entre eux. Ce sont des écrits avec une technique exigeante.

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Ce recueil contient cent sonnets décalés, 1400 vers « qui sonnent un peu timbrés ». Impossible d’avoir la mine serrée ou d’être grincheux en le parcourant, il nous arrache des sourires.

« Ces sonnets sont des sourires en réponse à tes sourires qui me donnent encore et encore envie d’écrire et de sourire. » affirme l’auteur en début du recueil 

Ces cent sonnets ont tantôt l’allure d’une fable, tantôt l’allure d’un conte. Ils sont l’épiderme de cent histoires où interviennent des personnages farfelus comme le Senor Sonéklacique.

Ils évoquent nos situations du quotidien comme les scènes dans le métro, l’attente à la caisse, à l’arrêt d’autobus. Dans ces sonnets, l’auteur ne se met aucune restriction, il parle de tout et de rien. Pour lui, toutes les occasions sont bonnes pour faire des vers, des rimes, des sonnets.  

J’ai été impressionnée par le talent de l’auteur, c’est un penseur. Avec 3 sonnets, il fait une thèse, une antithèse et une synthèse philosophiques.

C’est un artiste. Il jongle avec les vers, manipule les rimes à sa guise, fait des acrostiches quand ça lui chante. 

C’est un styliste des mots. Il déshabille un sonnet pour en revêtir quatre autres en apportant ci et là des retouches. (sonnets 62,63,64,65,66) Le déjà-vu devient alors inédit…

Parce que vous le valez bien, je vous partage des sonnets que j’ai beaucoup aimés

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ophelie

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J’ai pris plaisir à lire ce recueil. Je le recommande à ceux qui veulent lire la Poésie autrement et qu’ils veulent s’amuser en lisant. 

Quelques détails de l’oeuvre…

124 pages 

Auteur: Pierre THIRY

Editeur: BoD  2015

Lien d’achat : ici ou là 

…et sur son auteur 

Né en 1962, Pierre Thiry a été administrateur de théâtre, vendeur de disques, programmateur de concerts. Il aime flâner chez les bouquinistes, jouer du violoncelle, écrire le soir à la lueur d’une chandelle. Il anime régulièrement des ateliers d’écriture. Pour consulter son site officiel, cliquez ici

Ps : Merci beaucoup à l’auteur pour ce service presse. Les milliers de kilomètres qui nous séparent ne l’ont  pas freiné. Le recueil a traversé l’Atlantique, il est venu en Côte d’Ivoire. Merci ! Merci ! Merci ! 

signature coeur graceminlibe