Après avoir lu la nouvelle d’Aqiil Gopee, une envie furieuse de lire des réécritures de contes est montée en moi. J’ai donc découvert la saga des contes du royaume de Sarah Pinborough. Les couvertures sont superbes !
Une saga, trois tomes portant sur Blanche Neige, Cendrillon et la belle au bois dormant.
Après avoir consulté les avis de lecteurs sur la saga, j’ai commencé par le 3e tome qui est un préquel aux deux autres.
Le prince d’un royaume dont on ignore le nom est jugé puéril selon ses parents. « Il a besoin de vivre une véritable aventure », affirment-ils.
Le roi va lui confier une mission : trouver une ville enfouie. Un terrible fléau s’est abattu sur elle. La forêt, toute vibrante de magie si près des flancs de la montagne, s’est refermée sur elle. Les arbres et les taillis se sont mis à pousser, si hauts et si denses que la cité tout entière et ses habitants se sont retrouvés coupés du monde et engloutis à jamais.
Le prince est accompagné d’un chasseur dans cette mission. Je pensais revisiter l’univers de la Belle au bois dormant mais l’auteure va au-delà. Ce tome est une imbrication de plusieurs contes: le chaperon rouge, La belle au bois dormant, la Belle et la bête, Raiponce…
Au début, ça paraît un peu brouillon. Cela peut perturber car on ignore où l’auteure veut nous mener mais on se laisse porter par son imagination et son audace.
Elle s’est complètement éloignée des contes traditionnels, les a faits à sa sauce au point de mettre des scènes crues de sexe !!!! Elle est dans l’air du temps mais c’est une démarche incongrue pour moi.
Quid de la forme ?
Narration à la 3e personne, vocabulaire désuet. J’ai trouvé que ça convenait au contexte de l’œuvre.
J’ai passé un bon moment de lecture mais il n’y a pas eu l’étincelle. J’ai trouvé certains passages très lents.
Je ne me suis attachée qu’à deux personnages : le chasseur et Petra, le chaperon rouge. J’aurais voulu qu’ils finissent ensemble mais ils en ont décidé autrement. Que voulez-vous ? Les personnages font ce qu’ils veulent.
Le conte s’achève sur une fin ouverte. Y aurait-il un tome 4 prévu ?
La majorité des lecteurs ayant détesté le tome portant sur Blanche Neige, je suis passée au tome 2, dédiée à ma princesse Disney préférée : Cendrillon.
Là encore, l’auteure fait à sa guise. J’oublie complètement la Cendrillon qui m’a fait rêver toute petite et reste attentive à la nouvelle version de Cendrillon.
20 ans, rousse, vivant avec son père, sa belle-mère et l’une de ses belles-sœurs pas du tout méchante. C’est une sœur à aimer. Elle est intelligente, déterminée, loin d’être capricieuse.
Cendrillon est la servante de toute la maison mais le père ne dit rien. Il a d’autres choses à faire comme publier son roman. Dès les premières lignes, l’auteur m’a donné un personnage à détester : le père.
Cendrillon rêve depuis toute petite de se marier au prince mais ne peut assister au bal. Sa fée marraine intervient, lui permet d’y assister mais lui pose une condition une fois qu’elle sera fiancée au prince et amenée au château.
On découvre que cette fée marraine n’en est pas vraiment une et que le prince charmant a bien des secrets…
J’avoue avoir eu un peu de mal avec cette réécriture. Cette Cendrillon est avide de désir charnel, s’adonne au plaisir en solitaire. On est vraiment dans un conte pour adultes libertins. Je n’ai pas du tout apprécié. Ce n’est pas ma vision de la relation sexuelle.
J’ai par contre apprécié sa relation avec le chasseur. J’ai l’impression que c’est le personnage que l’auteure travaille le mieux.
Comme dans le tome 3, l’auteure fait intervenir des personnages d’autres contes tels que Hansel et Gretel, Robin des bois et Blanche Neige !
Je n’ai pas du tout compris l’épilogue avec Blanche Neige, ça n’avait aucun sens pour moi.
Par ailleurs, il y a certaines péripéties comme la disparition des enfants du village qui ne sont pas assez développées.
Ces bémols n’ont pas altéré le côté divertissant de ma lecture mais ils sont assez persistants pour ne pas faire de ce conte une lecture mémorable.
Pour vous, chers amis, qu’est-ce qu’une réécriture de conte ?
Doit-elle garder les éléments essentiels du conte traditionnel ou être une histoire parallèle à l’original ?