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Confessions amoureuses – Giovanni Mélèdje

Le samedi 4 mars dernier, j’étais à la dédicace du 5e livre de l’auteur ivoirien Giovanni Mélèdje: un recueil de nouvelles.

J’avais mis une pause à la lecture de recueil de nouvelles mais je ne pouvais refuser l’honorable invitation qui m’avait été faite.

La couverture du livre montre une jeune femme vêtue de blanc, le visage baissé. Est-ce l’illustration de Sœur Marie-Paule, héroïne de la 1ère nouvelle ?

J’achète rarement mes livres en fonction de la 1ère de couverture, la couverture de ce livre ne m’aurait pas poussée à la dérogation de cette règle.

Le titre du livre reprend bien l’idée générale du livre. Confessions amoureuses c’est 10 confessions d’amour. Mais le titre n’est pas inédit. En faisant une recherche sur le net, j’ai retrouvé au moins 2 œuvres avec ce titre.

Parlons maintenant du fond.

Commençons par Sœur Marie-Paule, consacrée au Seigneur depuis vingt ans mais brûlante d’amour pour Doudou. Comment se sont-ils rencontrés ? La nouvelle ne révèle aucune information à ce sujet. Elle est focus sur le pas que Sœur Marie-Paule franchit et qui aura des conséquences physiques….

Amour rime avec ingratitude. Fat l’apprend à ses dépens dans la 2e nouvelle. Elle parvint à faire venir son chéri en France mais l’amour devient vite distant.

L’amour aux collets, c’est la confession amoureuse de l’activiste au caractère bien trempé Dipri et le journaliste Roro. Entre eux, tout a commencé par une violente dispute pendant laquelle Dipri n’a pas hésité à prendre Roro par les collets. Depuis ce jour, Roro ne cessera de penser à Dipri. A-t-il un penchant masochiste ?

La nouvelle « si tu m’aimes » est celle qui m’a arraché un rire. Ariel est le copain de Sido, l’une des plus belles filles du campus. Il l’aime à mourir. Mais la sublime Sido semble l’aimer à temps partiel. Elle lui demandera de poser un acte dangereux par amour pour elle. L’amour rend-il bête ?

La 5e nouvelle est un échange de mails entre deux ex. L’homme a mal digéré la rupture après avoir œuvré pour la réussite de sa belle. Dans le mail qu’il lui adresse, il lui souhaite tous les malheurs du monde.

Un amour de jeunesse peut-il résister à l’aura et au pouvoir d’un ministre ? Pierre l’expérimente malheureusement dans la 6e nouvelle.

Pour vous, c’est quoi une trahison fatale ? Pour Odile, c’est sa meilleure amie qui devient sa rivale.

Dans la 8e nouvelle, un éminent professeur de psychologie humaine est un cocu !

Jean est un fonctionnaire modèle, un époux modèle, enfin presque. Quand Doriane entre dans sa vie au cours d’une soirée, il fait d’elle sa maîtresse. Mais la jeune femme est déjà l’amante d’un autre, un homme très proche de Jean.

Dans la dernière nouvelle, un professeur fait la cour à l’une de ses étudiantes pendant de longues années. Une fois marié avec elle, il court vers d’autres. L’aime-t-il vraiment?

Je découvre la plume de Giovanni Mélèdje. Ses œuvres si je m’en tiens à ce qui est dit dans l’avant-propos du livre tournent autour de l’orbite romantique. Activiste politique, il évoque également la gouvernance dans ses nouvelles.

Globalement, j’ai apprécié ma lecture même si j’ai trouvé certaines nouvelles trop rapides. Il m’a aussi manqué de l’originalité dans le fond. En effet, les intrigues ne sont pas inédites. Une sœur qui rompt ses vœux, une jeune femme qui sort avec le père et le fils, une femme qui sort avec le copain de sa meilleure amie c’est du déjà-vu en littérature comme au cinéma.

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HOMICIDES 241, Tome 6: Retraite fatale

Le monastère des Sœurs Samaritaines, situé à 80 kilomètres de Libreville, est brutalement projeté sous les feux de l’actualité lorsqu’une de ses retraitantes est retrouvée étranglée dans sa chambre. Les autorités politiques pèsent de leur poids, à cause du statut de la victime, pour que l’affaire soit confiée à Libreville. Alors que les religieuses pensent à un cambriolage qui aurait mal tourné, la scène du crime et certains détails laissent penser à quelque chose de plus élaborée. Qui a tué Marguerite Efale ? Le capitaine de police Mandy Rose Nguema mène l’enquête.

Un meurtre dans un monastère ? La liste des suspects est d’emblée circonscrite et scindée en 3 parties: les retraitants, les sœurs ou le personnel du monastère. Même si on a une identité du tueur au fur et à mesure que les indices sont donnés, l’auteur réussit à nous surprendre avec le mobile du meurtre.

Côté vie privée du capitaine, j’ai apprécié ses « retrouvailles » avec le père de son fils. Un moment d’émotion.

C’est ma 1ère fois d’aller aussi loin dans une saga. C’est rare de trouver des polars africains francophones alors j’en ai profité à fond. 😀

Est-ce que j’attends une suite des aventures du capitaine Mandy Rose ? Pas vraiment. Mais cela ne veut pas dire que je ne lirai pas d’éventuelles suites. 😀

En fait, je pense avoir fait le tour du personnage principal tant dans sa vie professionnelle que sentimentale.

Le capitaine Moure, le nouveau venu et remplaçant du capitaine Lindzondzo, pourrait raviver mon intérêt pour la suite s’il intervient aux côtés du capitaine Mandy ou si la suite de la saga lui est réservée.

Petit bémol: j’ai trouvé qu’il y avait pas mal de coquilles dans le texte. Il y en avait bien entendu dans les précédents tomes mais leur nombre était trop accentué à mon goût dans ce tome 6.

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TTL 146: Le sacre de Djétéhi

Avec du retard, je vous présente le Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Une lecture qui sort de votre zone de confort.

J’ai immédiatement pensé au théâtre, ce genre que je lis rarement.

 » Je suis une racine. Et je porte en silence la robustesse des arbres, la densité des feuilles et l’harmonie des lianes. Les passants remercient les feuilles pour leur ombre, révèrent les arbres pour leur tronc et bénissent les fruits pour leur succulence. Mais seuls savent verser des libations les initiés, car conscients de ce que l’arbre ne bourgeonne qu’à la force de ses racines… »

Par un usage subtil du mythe, le dramaturge nous mène ici au cœur d’une réflexion féconde sur les problématiques de la tradition, de l’environnement et du pouvoir.

Au Loglèdou, Pamadrou et Diwéri ont une ambition commune : être à la tête du pays.

Un poste de dirigeant de nation pour deux hommes. L’un doit se retirer mais ni Pamadrou ni Diwéri ne sont prêts à le faire. Chacun essaie de montrer pourquoi il est le meilleur choix, chacun use de toutes les armes en sa possession pour fragiliser son adversaire.

L’origine identitaire est questionnée, remise en question. Les crimes commis sont étalés sur la place publique.

Cette pièce de théâtre qui s’étale sur 86 pages est le reflet de la scène politique ivoirienne des années 2000.

Josué Guébo est un auteur ivoirien prolifique. C’est la première fois que je le lis. Ce texte théâtral montre sa parfaite maîtrise de la langue et du genre mais je n’ai pas rencontré l’émotion. Je n’ai pas été bluffée par le fond de l’histoire.

Quel livre auriez-vous choisi pour ce thème ?

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HOMICIDES 241, Tome 5: le dossier 13

Le directeur général de la chaîne « Gabon 241 » est retrouvé mort dans un motel au nord de Libreville. Le décès de cet ancien journaliste vedette de la chaîne privée, connu pour ses frasques et ses nombreuses aventures extra-conjugales, alimente les conversations dans la capitale. Le lieu du crime laisse penser à une crise cardiaque mais très rapidement, de nombreux éléments indiquent qu’il s’agit d’un crime. Qui en avait après Lilian Célestin Mvouri au point de mettre fin à sa vie ?

Une épouse qui décide de se venger de la débauche notoire de son conjoint ?

Un mari cocufié et blessé dans son orgueil ?

Un collaborateur rongé par la jalousie ?

La veuve Mvouri, le général Mangouka sont les premiers suspects mais très vite l’enquête débouche sur de nouvelles pistes. La victime prenait plaisir à faire chanter des hommes…

J’ai apprécié le fait qu’il y ait plus d’actions que dans le tome précédent. Je n’avais pas l’identité du tueur jusqu’à ce que le dernier indice soit donné. Le dénouement de l’affaire se fait dans la tristesse. Pas pour le tueur qui était une vraie crapule mais pour le meurtrier.

Côté sentimental, le couple Grégoire-Mandy est officiellement formé. On en apprend davantage sur l’homme d’affaires qu’est Grégoire. L’un de ses business n’est pas très éthique. Personnellement, à la place de Mandy, je lui aurais demandé de cesser ce business.

Et vous, qu’auriez-vous fait si votre conjoint a un business qui n’est pas très éthique ?

Pour ceux qui désiraient profiter de ce polar pour découvrir Libreville, passez votre tour. La description des quartiers, des mets, des habitudes (hormis celle de la polygamie généralisée) n’est pas très poussée.

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HOMICIDES 241, Tome 4: le dernier voyage

Un vol commercial en provenance de Paris se transforme en scène de crime peu avant son atterrissage sur le tarmac de l’aéroport international Léon M’ba de Libreville. Pour les responsables de la compagnie aérienne présents sur les lieux ainsi que les autorités aéroportuaires, il s’agit vraisemblablement d’un décès naturel. Cette hypothèse est renforcée par le constat de police effectué en présence du médecin légiste à bord de l’appareil après le débarquement des passagers. Cependant, quelques jours plus tard, les résultats de l’autopsie les surprennent. Ils révèlent que l’infortunée passagère est décédée d’un arrêt cardiaque mais indiquent contre toute attente que ce dernier a été provoqué par une substance chimique qui lui a été administrée pendant le vol. Les 16 membres d’équipage et les 365 passagers sont désormais suspects. Qui a assassiné Emmanuelle Inès Edzang ?

Une mort en plein vol ? La victime empoisonnée ? Comment ne pas penser à la mort dans les nuages d’Agatha Christie ?

La victime, âgée de 36 ans était inspecteur central de douanes. Elle dirigeait une enquête interne sur des malversations douanières. L’un des opérateurs économiques concernés par l’enquête est-il le meurtrier ? Était-il présent à bord ?

Côté vie sentimentale, la victime avait une rivale. Est-ce là qu’il faut creuser ? Faut-il investiguer dans le présent de la victime ou aller fouiller son passé?

La capitaine Mandy Rose Nguema n’a pas le talent inégalable de Poirot mais elle mène l’enquête avec dextérité. Elle fait le tri dans la liste des 16 membres d’équipage et des 365 passagers, potentiels suspects. La police scientifique intervient en dernier ressort. La capitaine de police ne peut capitaliser que sur les recoupements d’informations.

L’auteur décrit de façon très précise les vêtements glamour de son héroïne. C’est la marque de fabrique du personnage mais je trouve très rébarbatif qu’on indique à chaque fois ce qu’elle porte. Je pense qu’on pourrait laisser l’imagination du lecteur jouer de temps en temps.

Côté vie privée, Mandy Rose n’est pas encore la petite amie officielle de GOT mais le presque couple a au moins connu une légère contrariété. J’apprécie le caractère de GOT: un alpha qui prend soin de sa princesse mais ne gère pas du tout ses caprices. Dans ce tome, il apporte un indice de résolution de l’enquête.

En fin de chronique du tome 3, j’avais indiqué que je plaçais de grosses attentes dans le tome 4. Je reste encore sur ma faim en termes de complexité de l’intrigue. L’identité du tueur n’est pas facile à deviner, l’auteur a réussi son coup mais j’aurais été plus charmée par le récit s’il y avait un duo de meurtrier par exemple, une course contre la montre ou un mobile qui sort des schémas classiques de littérature policière.

Dans ce tome, la reconstitution du crime manque au puzzle.

En ce qui concerne les thématiques sous-jacentes, la polygamie (ce que l’Occident appelle polyamour), l’absence d’un père ainsi que l’injustice que peut ressentir une famille à la suite d’un homicide classé sans suite sont évoqués.

Pour le tome 5, je ne placerai pas d’attente sur le volet policier. Je vais plutôt me focaliser sur la vie privée de Mandy Rose en espérant qu’il y ait de ce côté plus de rebondissements.

Que lisez-vous en ce moment ?

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TTL 144: Le désert de ton cœur refleurira

Avec du retard, je vous présente le Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Festif

J’ai pensé à une romance lue le mois dernier qui évoque les festivités d’un mariage : celui du frère de l’héroïne.

C’est d’ailleurs l’héroïne qui en est l’organisatrice.

Niki Njoya. Trentenaire, entrepreneure résidant à Kribi, ville balnéaire camerounaise. Professionnellement, elle n’a rien à envier à quiconque : directrice d’une agence de mode et d’une chaîne hôtelière. Côté sentimental, c’est le désert. Convaincue que son père a abandonné sa famille pour se réfugier dans les jupes d’une femme plus jeune que sa mère, elle refuse de vivre une histoire d’amour.

Quand elle rencontre Yann Nsangou, homme d’affaires, elle est tout de suite attirée mais lutte de toutes ses forces. Elle espère s’en tirer mais Yann ne lui laisse aucune occasion de s’échapper de la cage de son cœur.

Cette romance offre une lecture très rapide. Le lecteur a un aperçu de la vie à Kribi. Ayant lu un grand nombre de cette collection Adoras, j’ai apprécié le fait que celle-ci se passe en dehors de la Côte d’Ivoire. Côté romance, Niki et Yann ne révolutionnent pas le genre. Le couple offre des moments intéressants de tendresse mais il ne m’a pas fait vibrer.

Quel livre auriez-vous choisi pour ce thème ?

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HOMICIDES 241, Tome 3: les flammes du châtiment

La paisible cité du quartier « Charbonnages » est secouée lorsqu’une femme meurt carbonisée dans un incendie qui a embrasé sa villa. Les sapeurs-pompiers confient à la police que l’incendie est d’origine criminelle. Le portrait moral de cette femme aux amants multiples et aux relations sociales contrariées, fait émerger une multitude de suspects ; chacun avec un mobile solide. Qui a tué Brigitte Eyang ? Le capitaine de police Mandy Rose Nguema mène l’enquête.

Dans ce 3e volet des homicides made in Gabon, le capitaine Nguema a affaire à un triple homicide. Brigitte Eyang a reçu plusieurs balles. L’incendie semble avoir été déclenché pour déguiser son assassinat. Le coupable n’a voulu laisser aucune trace de son méfait encore moins des témoins. Le fils de Brigitte et sa nounou sont des victimes collatérales.

La liste des suspects est très longue. Brigitte Eyang est passée dans un nombre incalculable de lits provoquant le courroux des épouses trompées et la rage des amants trahis.

Difficile de plaindre la victime principale et de réclamer justice pour elle. Son côté froid et perfide ne plaide pas en sa faveur. J’ai surtout eu de la peine pour son fils et la nounou qui n’avaient rien demandé.

Les suspects sont écartés peu à peu. On croit un moment avoir deviné l’identité du coupable mais l’auteur nous entraîne sur une fausse piste. La révélation de l’identité du tueur est surprenante. J’ai apprécié qu’on aille au-delà du crime passionnel.

Mandy Rose est une héroïne attachante. L’auteur décrit de façon très précise ses vêtements glamour. C’est la marque de fabrique du personnage mais j’ai trouvé un peu rébarbatif qu’on indique à chaque fois ce qu’elle porte. Je pense qu’on pourrait laisser l’imagination du lecteur jouer de temps en temps.

La vie sociale de notre presque quarantenaire et mère célibataire est évoquée en toile de fond. On découvre son arrière-plan familial et social. J’ai beaucoup apprécié l’humour de sa meilleure amie. Son idylle avec Grégoire Omer Tsiengori progresse lentement. De quoi attiser la curiosité du lecteur pour les tomes suivants.

Au niveau de la forme, la plume de l’auteur n’a pas perdu son accessibilité mêlant français courant à l’argot gabonais.

Je place de grosses attentes dans le tome 4, espérant qu’il soit encore plus original que ses prédécesseurs en termes de déroulement de l’intrigue, le mobile du crime, les thématiques sous-jacentes.

Sinon, vous lisez quoi en ce moment ?

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Le complot – Gusto

12 livres en attente de chronique. Mon excuse préférée : à quoi ça servirait d’écrire un avis de 3 lignes ? La nouvelle année s’annonce et fait naître un désir: remettre le compteur à zéro. Il faut trouver un élan de motivation. Alors, j’ai pensé à un Abécédaire. C comme complot.

De quoi parle le texte ?

Un homme convoite les biens de son ami. Il a une stratégie: utiliser sa nièce comme appât. Il conclut un marché avec cette dernière: elle devra séduire l’ami et devenir son épouse. Il est déjà marié mais qu’importe ! La polygamie n’est pas un péché dans leur contrée.

L’ami se laisse séduire, couvre sa belle d’attentions et de cadeaux pour le plus grand bonheur de l’oncle. La femme légitime est délaissée.

Le complot est une dénonciation burlesque de multiples injustices conjugales en Afrique. Dans cette œuvre, Gusto campe, dans des scènes quotidiennes réalistes, les travers de la « jungle » humaine des foyers africains.

J’ai beaucoup apprécié les dessins, j’aime le coup de crayon de Gusto.

J’ai trouvé que l’intrigue avait de la consistance mais j’ai trouvé la fin précipitée.

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TTL 142: le jour montant

C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Enfant (s)

J’ai choisi un livre où un jeune adulte raconte ses chemins d’enfance.

Issa, enfant espiègle et joueur rempli d’une tenace force de vivre ;
Moussa, jeune adulte à la dérive questionnant le sens de l’existence ;
Khadidja, femme mûre, sage et remplie d’une solide expérience.
La rencontre improbable de ces trois personnages sur une plage d’Assinie en Côte d’Ivoire nous plonge dans le tourbillon de trois chemins de vie qui se répandent et se répondent sous la plume exaltée et aérienne de Demba Diop, primo-romancier, mais déjà conteur ultime.

Le jour montant est un livre à mi-chemin entre autofiction et développement personnel.

L’auteur raconte son enfance. Il a grandi loin de ses parents. Il raconte ses mille-et-une vies, de Treichville à Port-Bouët en passant par Cocody.

Le jour montant met en lumière la religion en général et la foi musulmane en particulier. Le titre est une référence à Ad-Dhuha, le Jour qui monte en français. C’est le nom traditionnellement donné à la 93e sourate du Coran. Le livre est divisé selon les cinq piliers de l’Islam à savoir : la Shahada (la profession de foi), la Zakat, mais aussi le pèlerinage à la Mecque, le jeûne et enfin la prière.

L’auteur est un bon conteur. Les personnages traversent des épreuves mais on ne tombe pas dans le pathos. Ses réflexions sur le sens de la vie font penser à Paulo Coelho.

Dans l’ensemble, je reste sur ma faim, comme si l’on ne m’avait pas raconté toute l’histoire. Et on aurait pu se passer du petit Issa qui n’a pas vraiment joué un rôle prépondérant dans le récit.

Quel livre auriez-vous choisi pour ce thème ?

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TTL 140: Matins de couvre-feu – Tanella Boni

C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Z comme…

Zamba

Une femme se retrouve assignée à résidence pour neuf longs mois, victime de l’arbitraire. Dans son pays, Zamba, les gouvernants nommés Anges Bienfaiteurs font régner la terreur. Le chef des miliciens, Arsène Kâ, s’empare des biens privés et tue en toute impunité.

La narratrice écrit l’histoire de sa famille et de son pays. Elle tisse et retisse le lien entre elle et ce peuple de Zamba qui n’en finit pas d’attendre l’aurore. Sensible et poétique, ce roman, en dressant un tableau intime et politique, fait le plaidoyer des peuples de la nuit.

L’auteure dénonce les différents abus et exactions auxquels a été en proie la Côte d’Ivoire, pays qu’elle nomme Zamba dans la fiction.

Tanella Boni dénonce la corruption, la manipulation des consciences, l’atteinte aux libertés individuelles. Ce tableau politique ne m’a pas intéressée. J’ai plutôt développé de l’intérêt pour le tableau intime dressé.

Matins de couvre-feu c’est l’histoire d’une femme au nom absent. Elle est propriétaire d’un restaurant. Un jour, son univers bascule. La vie sociale et professionnelle de la narratrice s’arrête. Prisonnière de ses quatre murs, elle pense aux femmes de sa vie: sa mère, sa belle-sœur, son amie. Ces femmes ont été victimes d’un abandon matériel ou affectif. Elle évoque les difficultés des couples, ces hommes qui n’arrivent pas à aimer les femmes comme il faut.

Le poids de l’éducation pèse toujours si lourd sur la langue d’une femme

L’écriture de Tanella Boni est poétique, à certains moments philosophique. Ma lecture a été intéressante mais pas mémorable. Il m’a manqué un je-ne-sais-quoi. J’ai ressenti l’émotion des personnages mais elle a été fugace.

Quel livre auriez-vous choisi pour ce thème ?