12 livres en attente de chronique. Mon excuse préférée : à quoi ça servirait d’écrire un avis de 3 lignes ?
La nouvelle année s’annonce et fait naître un désir: remettre le compteur à zéro.
Il faut trouver un élan de motivation. Alors, j’ai pensé à un Abécédaire.
C comme complot.
De quoi parle le texte ?
Un homme convoite les biens de son ami. Il a une stratégie: utiliser sa nièce comme appât. Il conclut un marché avec cette dernière: elle devra séduire l’ami et devenir son épouse. Il est déjà marié mais qu’importe ! La polygamie n’est pas un péché dans leur contrée.
L’ami se laisse séduire, couvre sa belle d’attentions et de cadeaux pour le plus grand bonheur de l’oncle. La femme légitime est délaissée.
Le complot est une dénonciation burlesque de multiples injustices conjugales en Afrique. Dans cette œuvre, Gusto campe, dans des scènes quotidiennes réalistes, les travers de la « jungle » humaine des foyers africains.
J’ai beaucoup apprécié les dessins, j’aime le coup de crayon de Gusto.
J’ai trouvé que l’intrigue avait de la consistance mais j’ai trouvé la fin précipitée.
C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est :Enfant (s)
J’ai choisi un livre où un jeune adulte raconte ses chemins d’enfance.
Issa, enfant espiègle et joueur rempli d’une tenace force de vivre ; Moussa, jeune adulte à la dérive questionnant le sens de l’existence ; Khadidja, femme mûre, sage et remplie d’une solide expérience. La rencontre improbable de ces trois personnages sur une plage d’Assinie en Côte d’Ivoire nous plonge dans le tourbillon de trois chemins de vie qui se répandent et se répondent sous la plume exaltée et aérienne de Demba Diop, primo-romancier, mais déjà conteur ultime.
Le jour montant est un livre à mi-chemin entre autofiction et développement personnel.
L’auteur raconte son enfance. Il a grandi loin de ses parents. Il raconte ses mille-et-une vies, de Treichville à Port-Bouët en passant par Cocody.
Le jour montant met en lumière la religion en général et la foi musulmane en particulier. Le titre est une référence à Ad-Dhuha, le Jour qui monte en français. C’est le nom traditionnellement donné à la 93e sourate du Coran. Le livre est divisé selon les cinq piliers de l’Islam à savoir : la Shahada (la profession de foi), la Zakat, mais aussi le pèlerinage à la Mecque, le jeûne et enfin la prière.
L’auteur est un bon conteur. Les personnages traversent des épreuves mais on ne tombe pas dans le pathos. Ses réflexions sur le sens de la vie font penser à Paulo Coelho.
Dans l’ensemble, je reste sur ma faim, comme si l’on ne m’avait pas raconté toute l’histoire. Et on aurait pu se passer du petit Issa qui n’a pas vraiment joué un rôle prépondérant dans le récit.
C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est :Z comme…
Zamba
Une femme se retrouve assignée à résidence pour neuf longs mois, victime de l’arbitraire. Dans son pays, Zamba, les gouvernants nommés Anges Bienfaiteurs font régner la terreur. Le chef des miliciens, Arsène Kâ, s’empare des biens privés et tue en toute impunité.
La narratrice écrit l’histoire de sa famille et de son pays. Elle tisse et retisse le lien entre elle et ce peuple de Zamba qui n’en finit pas d’attendre l’aurore. Sensible et poétique, ce roman, en dressant un tableau intime et politique, fait le plaidoyer des peuples de la nuit.
L’auteure dénonce les différents abus et exactions auxquels a été en proie la Côte d’Ivoire, pays qu’elle nomme Zamba dans la fiction.
Tanella Boni dénonce la corruption, la manipulation des consciences, l’atteinte aux libertés individuelles. Ce tableau politique ne m’a pas intéressée. J’ai plutôt développé de l’intérêt pour le tableau intime dressé.
Matins de couvre-feu c’est l’histoire d’une femme au nom absent. Elle est propriétaire d’un restaurant. Un jour, son univers bascule. La vie sociale et professionnelle de la narratrice s’arrête. Prisonnière de ses quatre murs, elle pense aux femmes de sa vie: sa mère, sa belle-sœur, son amie. Ces femmes ont été victimes d’un abandon matériel ou affectif. Elle évoque les difficultés des couples, ces hommes qui n’arrivent pas à aimer les femmes comme il faut.
Le poids de l’éducation pèse toujours si lourd sur la langue d’une femme
L’écriture de Tanella Boni est poétique, à certains moments philosophique. Ma lecture a été intéressante mais pas mémorable. Il m’a manqué un je-ne-sais-quoi. J’ai ressenti l’émotion des personnages mais elle a été fugace.
C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Sorcières
J’ai pensé à la sorcière noire Hadja Kimya dans la compagnie des tripolitaines
A Tripoli, dans les années soixante, on fête la circoncision du narrateur. Pourtant le jeune garçon ne peut se résoudre à quitter le royaume régi par sa mère et ses amis, Fella la « mangeuse d’hommes », Nafissa qui fume et qui boit, Jamila la sensuelle. Toutes tripolitaines d’origine arabe, berbère, africaine, italienne, juive. De ses errances d’une femme à l’autre, dans une société où l’on ne mâche pas ses mots et où le regard porté sur les hommes est sans concession, le petit mâle en devenir forge sa sensibilité. C’est un monde débridé, puritain, une Libye hors temps qui s’exprime dans cette ronde de portraits de femmes. Au-delà des contraintes de la bienséance comme dans l’intimité d’un gynécée, explosent leurs bravades et leurs malices, leurs vengeances et parfois leurs révoltes.
J’ai apprécié cette découverte de Tripoli. L’auteur nous offre un voyage dépaysant à travers les paysage et les divers plats cités.
Il dresse le portrait de femmes tripolitaines aux origines diverses: arabe, berbère, italienne, etc…
Des femmes vendues, battues, surveillées et d’autres qui ont su arracher leur liberté à des hommes dominants, sans bienveillance.
Le mari de Tante Zohra ne lui laisse presque rien. Le mari de tante Hiba la frappe pour un rien. Zaineb s’est aspergée de naphte pour échapper au mariage.
« Oui, qu’est-ce que je disais, oui, le mariage! C’est affreux, ça, chier des filles qui seront esclaves toute leur vie et des garçons qui vont les faire trimer et tisser l’ennui et la mort! No et non ! Disait souvent tante Nafissa ;
« Toutes les femmes ne peuvent pas faire comme toi, tante Nafissa ! Répondait ma mère d’une voix atone
Ces femmes évoquent leurs amours interdits, contrariés. Elles crient leur besoin de liberté, d’être.
Le petit Hadachinou est au milieu de toutes ces femmes et on espère qu’il grandira en ne reproduisant pas les actes des mâles.
J’ai trouvé la lecture de ce roman intéressante mais elle ne laissera pas un souvenir impérissable.
C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Gourmandise
J’ai pensé à un livre qui se dévore rapidement et où on évoque des friandises de l’île Maurice.
Comment Tizan a transformé une sauterelle en vache ? Pourquoi un éléphant et une baleine sont convaincus qu’un petit lièvre est beaucoup plus fort qu’eux ? Autour de Tizan, du compère jaco, du lièvre et des personnages populaires de la tradition orale mauricienne, ce recueil réunit 9 contes rusés et drôles pour découvrir une île Maurice remplie de malice.
Tizan est un personnage populaire de la tradition orale mauricienne. On le retrouve dans 3 des contes qui composent ce recueil: la sauterelle de Tizan, Tizan et ses gâteaux-cannettes, Tizan et le panier volant.
Comme tous les enfants mauriciens, Tizan aime plus que tout les gâteaux-cannettes, des bonbons multicolores en forme de billes, avec lesquels on joue avant de les déguster. Cette envie de gâteaux-cannettes va le conduire sur le chemin d’une sorcière. C’est avec plaisir que j’ai retrouvé ce conte découvert dans Contes d’Afrique.
Le recueil de contes est entraînant. Au programme: de l’ingéniosité, de la débrouillardise, des taquineries, du rire. J’ai apprécié qu’il y ait des hommes mais aussi des animaux comme personnages de ces contes. J’ai apprécié le contenu de ces contes et la douceur de leurs illustrations.
C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Scolaire !
J’ai choisi un recueil de textes écrits par des collégiens et lycéens ivoiriens.
Ce livre N’zassa recueille les meilleurs textes des élèves des lycées et collèges de la Côte d’Ivoire, présentés lors de la 7e édition du concours littéraire Madeleine Tchicaya. Poésie, contes, nouvelles et théâtre sur le thème : « Les jeunes et les nouveaux médias (téléphone mobile, l’internet, les réseaux sociaux) : quel impact ? »
J’ai apprécié rencontrer poésie, nouvelle, conte et théâtre au même endroit. Les intrigues débordent d’imagination. Chapeau à ces collégiens et lycéens qui exposent à travers leurs textes les effets positifs et négatifs de l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux. Comme dit le proverbe : en toutes choses a mesure. L’utilisation du téléphone portable, d’internet et des nouveaux médias a bon nombre d’avantages pour les élèves: faire des recherches, se cultiver mais il y a aussi le revers de la médaille : la tricherie, la sextorsion, le broutage, etc…
Les adolescents ont besoin d’être sensibilisés à l’usage du téléphone, d’internet et des réseaux sociaux. Ce recueil de textes est un bon moyen de sensibilisation.
À quelques kilomètres au nord de Libreville, des initiés du rite ancestral Abandji s’enfoncent dans la forêt du Cap Esterias afin d’y effectuer une cérémonie traditionnelle lorsqu’ils découvrent les corps mutilés d’un enfant et d’une jeune femme. Ces découvertes macabres interviennent alors que de nombreuses associations dénoncent à travers des marches et des campagnes sur les réseaux sociaux ces crimes dits « rituels » qui restent impunis. Qui a commandité les assassinats du petit Joël Mandoyi et d’Arlette Ndinga ? Le capitaine de police Mandy Rose Nguema mène l’enquête.
Un plaisir de retrouver le capitaine Mandy Rose Nguema. Talon aiguille, vêtement chic et silhouette glamour, on l’imagine exercer un métier dans l’industrie de la mode. Mais c’est au sein de la brigade criminelle du commissariat central qu’elle dirige, que Mandy Rose Nguema a décidé de faire carrière.
Dans ce 2e volet des homicides made in Gabon, le capitaine Nguema a affaire à 2 corps avec des organes retirés, retrouvés dans la forêt du Cap.
Les victimes: Arlette Christelle Ndinga, âgée de 23 ans et Joël Mandoyi, 11 ans. 2 vies écourtées, 2 familles endeuillées.
L’absence d’organes des 2 victimes fait penser aux « crimes rituels », assassinats commis dans le seul but de prélever des organes des victimes selon les besoins des hommes de pouvoir.
Les victimes sont-elles liées ? Quels sont les meurtriers et commanditaires de ces meurtres ?
Si ma lecture du tome 1 date, j’ai trouvé que ce 2e tome avait plus d’épaisseur que son prédécesseur en terme de rebondissements. J’ai particulièrement été émue par le mobile d’un des crimes.
J’ai apprécié retrouver Mandy Rose. C’est une héroïne attachante. L’auteur décrit de façon très précise ses vêtements glamour. C’est la marque de fabrique du personnage mais j’ai trouvé un peu rébarbatif qu’on indique à chaque fois ce qu’elle porte. Je pense qu’on pourrait laisser l’imagination du lecteur jouer de temps en temps.
La vie sentimentale de notre presque quarantenaire et mère célibataire est évoquée en toile de fond. Fan de romance, j’ai hâte de voir ce que va donner cette idylle naissante avec Grégoire Omer Tsiengori, 45 ans et père de 2 enfants.
J’espère également que les instants de vie de Mandy avec son fils, ses amis, sa famille… seront décrits.
Au niveau de la forme, la plume de l’auteur n’a pas perdu son accessibilité mêlant français courant à l’argot gabonais.
A l’ombre des crimes rituelsoffre un bon moment de lecture. Ce récit de 200 pages n’est pas qu’une enquête policière. Il met le doigt sur des faits de société tels que les crimes rituels et l’esclavage moderne.
Il m’a fallu presque 4 ans avant de lire la suite des enquêtes policières de Mandy Nguema. Je lui fais la promesse et je vous prends à témoin de ne pas laisser s’écouler autant de temps pour aller à la rencontre du 3e tome.
C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : V comme…
Virus, celui du SIDA.
C’est le thème central de la bande-dessinée John Koutoukou de l’écrivain ivoirien Benjamin Kouadio.
Abstinence, fidélité à son partenaire ? Complètement démodé. Le sexe libre est à l’honneur. John Koutoukou, le moralisateur, avertit les hommes et les femmes qu’il croise des dangers des rapports sexuels non protégés mais personne ne veut manger le bonbon avec son emballage.
Il interpelle à cor et à cri mais autour de lui n’est perceptible que la voix des rapports sexuels non protégés. Le SIDA se propage comme une traînée de poudre dans la cité. Des victimes font d’autres victimes.
Il est scandalisé par ces jeunes filles qui troquent leurs corps contre de l’argent, encouragés par des parents qui ne voient que le gain facile. John Koutoukou est choqué et le lecteur aussi.
Cette BD est intéressante pour sensibiliser contre le SIDA. Par contre, j’ai trouvé inutile l’introduction de l’aspect religieux à travers l’évangélisation.
Encordés derrière un même scénariste, sept dessinateurs africains partent à l’assaut des sommets que sont le Kilimandjaro (Tanzanie), le mont Cameroun, le Rif (Maroc), l’Emi Koussi (Tchad), l’Atakora (Togo) et le mont Hombori (Mali). Ces six histoires, étonnantes et drôles, s’attachent à donner une image plus verticale de ces pays, une invitation à s’élever vers les cimes.
J’ai acheté cette BD au stand des éditions Harmattan.
Le résumé m’a beaucoup intriguée. Je me demandais comment ces quelques sommets d’Afrique pouvaient être le centre d’un récit. Pour éviter de me remuer les méninges pendant longtemps, j’ai démarré ma lecture.
Tout au long de ma lecture des 6 histoires composant cette bande-dessinée, j’ai été en face de 4 situations :
1/ j’apprécie le style du dessin mais je n’adhère pas à l’histoire ou je reste sur ma faim.
2/ je trouve le récit intéressant mais le style du dessin n’est pas à mon goût
3/ Ni le style du dessin, ni le récit n’arrivent à me satisfaire
4/ j’apprécie à la fois le style du dessin et le récit
Le mont Hombori est l’unique histoire pour laquelle j’ai apprécié à la fois le récit et le style du dessin. Ce n’est d’ailleurs pas ma 1ère rencontre avec le dessinateur, Massiré Tounkara. Pour découvrir la première rencontre, c’est par ici.
1983, monts hombori, centre du Mali.
Gilles veut faire une première à mains nues. Qu’importe cela coûtera. Alain Kondé, son guide, lui explique que les monts sont sacrés pour les gens du coin. Il faut faire des sacrifices, demander l’autorisation aux chefs locaux.
Le chef annonce qu’il n’est pas possible de grimper sur le Tondo. Mais Gilles digère mal ce refus. De nuit, il quitte furtivement sa chambre, part à la rencontre du Tondo à ses risques et périls. Au fil des planches, l’on se demande ce qu’il adviendra de lui. J’ai apprécié l’atmosphère morose du récit.
C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Une romance.
Forte d’une solide expérience acquise auprès des plus grands chefs étoilés français et auteure d’un blog culinaire à succès, Sandra décide du jour au lendemain de tout plaquer pour réaliser son vœu le plus cher : exercer son art dans son pays d’origine, le Gabon. Une promesse d’embauche dans un restaurant gastronomique et hop elle saute dans le premier avion avec un billet aller simple. Hélas, la (re)découverte des réalités locales contrecarrent ses grandes espérances. Au terme de longs mois de disette, d’échecs, et de doutes, un hôtel huppé de la capitale lui accorde enfin sa chance. Élaborer une carte spéciale fêtes de fin d’année, facile. Le seul hic, c’est de devoir le faire en étant le second d’un otangani*, qui ne connaît pratiquement rien à la cuisine. Sandra qui s’est toujours battue pour être reconnue à sa juste valeur ne compte pas laisser passer cette injustice. Elle a un plan pour évincer ce bel imposteur aux yeux gris-vert. Mais parviendra-t-elle seulement à faire la part des choses entre ses ambitions et ses sentiments ?
D’habitude, je ne laisse pas la couverture d’un livre me guider dans l’achat d’un livre mais pour ce roman d’Owali Antsia, ça a été le cas.
Je l’ai lu en décembre dernier. Composé d’une vingtaine de chapitres et un épilogue, je comptais en faire un calendrier de l’avent spécial lecture mais j’ai vite oublié l’idée. Les chapitres étaient bien trop courts pour me limiter à un chapitre par jour.
J’ai mis un peu de temps à m’habituer au langage courant/familier utilisé. J’ai apprécié qu’au-delà de la romance, la vie de nos héros soit décrite ainsi que leurs challenges personnels. Sandra retourne dans son pays et fait face à la dure réalité de la recherche d’un emploi, Enzo doit s’intégrer dans un pays qu’il ne connaît pas.
J’ai apprécié le couple Enzo/Sandra. Ils ne révolutionnent pas le genre mais offrent un sympathique moment de lecture. J’ai trouvé leurs instants d’amour trop courts. J’aurais voulu qu’il y ait plus de péripéties romantiques.
Par contre, j’ai souligné pas mal de coquilles. J’espère que l’auteure pourra les corriger afin d’offrir au lecteur un ouvrage de qualité.