Publié dans Arrêt sur une oeuvre

TTL 75: Les brumes de Key West de Vanessa Lafaye

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est Alcool.

L’alcool est assez présent dans ce roman que je vais vous présenter car John Morales, l’un des personnages principaux, est propriétaire d’un bar où l’alcool coule bien évidemment à flots. Quand débute la prohibition, notre héroïne, Alicia, va s’associer à lui dans la contrebande.

Couverture Les brumes de Key West

Lors d’un rassemblement du Klu Klux Klan, Alicia Cortez, 96 ans, abat un homme de de sang-froid. Ce crime, elle l’assume et le revendique.
Alicia Cortez quitte Cuba pour fuir un mari violent et trouve refuge en Floride auprès de sa tante, Beatriz. Elle comprend rapidement que celle-ci dirige, non pas un salon de thé, mais une maison close. La belle Alicia trouve petit à petit sa place dans cet univers grâce à son savoir de guérisseuse. Depuis le bateau qui l’a conduite aux États-Unis, la jeune métisse s’est rapprochée de John, ténébreux vétéran qui tient le bar d’à côté.
Mais comment s’aimer dans un pays où le racisme n’a jamais cessé d’être la norme ? Avec l’arrivée du Klu Klux Klan en ville, le drame semble inéluctable.

Je ne vous ai jamais caché mon amour pour les couples mixtes. Pour moi, c’est l’un des plus beaux projets de la création. C’est cet attrait qui m’a poussé à faire une recherche de livres sur Babelio et m’a conduite à ce 2e roman de Vanessa Lafaye.

J’ai trouvé tellement beau que l’auteure s’inspire de faits réels pour écrire cette histoire forte, émouvante. J’ai apprécié les thèmes abordés, le contexte historique décrit avec précision, l’histoire d’amour inachevée. Les brumes de Key West n’est pas loin du coup de cœur. C’est l’une de mes rares belles lectures cette année.

Comme l’auteure, je trouve que les méthodes de recrutement du Ku Klux Klan ne sont pas très loin de celles des mouvements extrémistes de notre époque.

Petite anecdote : J’ai eu beaucoup d’empathie pour l’auteure car elle écrit dans sa note de fin d’ouvrage qu’écrire un 2e roman est difficile et je le ressens en ce moment. C’est un grand challenge quand le lectorat a bien accueilli la 1ère oeuvre.

J’ai fait quelques recherches sur Manuel Cabeza, le John Morales dans la vraie vie et j’ai été heureuse de savoir qu’il a reçu les honneurs qu’il méritait en 2019. Vous pouvez en savoir plus ici

Et vous, quel titre auriez-vous choisi pour ce thème ?

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Rentrée littéraire 2020: Sublime royaume – Yaa Gyasi

No home, le premier roman de l’auteure, figure parmi mes plus belles lectures de 2018. C’est donc avec beaucoup d’excitation que j’ai débuté la lecture de ce roman.

Gifty est chercheur scientifique. D’origine ghanéenne, elle est née aux USA après l’immigration de ses parents. Elle a 28 ans quand débute le récit. J’ai beaucoup apprécié le fait que l’héroïne soit dans les STEM (STIM en français), ça change de mes lectures habituelles.

Dès le 1er chapitre, Gifty évoque sa mère qui semble être malade. L’on découvre en alternant présent et souvenirs du passé, le portrait d’une femme ghanéenne pieuse, mariée à 31 ans et qui a décidé d’immigrer aux USA via la loterie de la carte verte pour offrir le meilleur à son fils Nana. A travers sa vie, on découvre les défis de l’immigré aux USA: les boulots qu’on enchaîne, le racisme auquel l’on fait face, etc…

Croire en Dieu est-il compatible avec croire en la science ? Ce débat aussi vieux comme le monde est le thème central du récit. Gifty partage de façon très intime ses réflexions qui ne m’ont pas apporté grand chose. Ce sont en effet des questions déjà entendues.

Gifty nous partage ses recherches en neurosciences. Si j’ai apprécié ce partage au début du récit, j’ai trouvé certains passages très soporifiques.

Abordons la partie religion, foi, christianisme.

« Si tu mènes une vie pieuse, une vie morale, alors tout ce que tu accomplis sera prière, disait ma mère. Au lieu de prier toute la journée, vis ta vie comme une prière. »

J’ai apprécié cette présence spirituelle et les sous-thèmes religieux : la rigidité de certaines institutions religieuses, l’hypocrisie au sein de la communauté chrétienne, les jugements, rumeurs, le respect de la croyance de l’autre, etc… Et là, je profite de cette lucarne pour dire ceci : aucune assemblée chrétienne n’est parfaite. Si vous cherchez la perfection à l’Eglise, vous! L’Eglise est composée d’hommes imparfaits qui aspirent à être des hommes de bien. Ce sont des êtres faillibles, pouvant vous offenser. Gravez-le dans votre cabeza. Par ailleurs, la foi c’est d’abord et avant tout une relation avec Dieu avant d’être une histoire partagée avec une communauté.

D’autres thèmes sont également abordés à savoir la difficulté d’intégration dans un pays, une culture différente de la nôtre, l’addiction, la gestion du deuil, la dépression, la grossesse tardive, la venue d’un enfant non-désiré, la relation mère-fille.

Autant de thèmes qui rendent l’histoire familiale de Gifty touchante mais pas au point de verser une larme et de marquer l’esprit.

Les personnages sont peu nombreux et évitent toute confusion au lecteur. Gifty est un personnage difficile à cerner, je n’ai d’ailleurs pas compris ses choix sentimentaux. J’aurais voulu avoir le point de vue de la mère pour connaître le côté pile de l’histoire.

Les chapitres courts permettent au lecteur de supporter la cadence très lente du récit. La plume est fluide mais la structure complexe du récit m’a parfois un peu perdue.

Ecrire un deuxième roman après le succès du premier n’est pas du tout évident. En tant qu’auteure, j’en sais quelque chose. Je n’ai pas été subjuguée par Sublime royaume mais je salue l’auteure pour son courage tout en espérant que la prochaine oeuvre ait plus de puissance.

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

TTL 66 : Témoin à charge – Agatha Christie

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est : Un roman adapté
Je me permets encore une fois de modifier le thème afin de vous présenter une nouvelle adaptée

Témoin à charge (Witness for the Prosecution) est un film américain de Billy Wilder, sorti en 1957.
Il est adapté de la pièce de théâtre Témoin à charge d’Agatha Christie, elle-même adaptée de la nouvelle Témoin à charge.
Une nouvelle intégrée dans un recueil de nouvelles policières.
Télécharger ce livre au format PDF
Le beau et désargenté Leonard Vole a-t-il tué la vieille et fortunée miss French, afin d’hériter? Sa femme parviendra-t-elle à le disculper?
Bien que le docteur Meynelle ait recommandé à Mrs Harper d’éviter les émotions fortes, celle-ci reçoit un choc lorsqu’elle entend la voix de son défunt époux la rappeler à lui, à travers son nouveau poste de radio.
Le jeune Jack Harrington est-il en train de perdre la raison ou fait-il l’objet d’une sombre machination ? A 9 h 25, tous les matins, il est le seul à entendre une femme crier  » A l’assassin ! « .
Quant au célèbre détective privé Hercule Poirot, à travers ces cinq nouvelles, il va avoir fort à faire : résoudre l’énigme d’un habitué du restaurant  » Gallart Endeavour  » ; déjouer l’arnaque d’une belle jeune femme ; élucider le meurtre de Valentine Chantry, morte empoisonnée sur l’Ile de Rhodes; comprendre comment le rêve prémonitoire du milliardaire excentrique, Benedict Farley, a pu se réaliser.

l'Afrique écrit

Témoin à charge : Mr Vole est accusé du meurtre d’une vieille dame richissime. Mr Mayherne, son avocat, est persuadé de son innocence et décide de se battre pour le démontrer…

T.S.F – La radio : Le neveu de veuve Mrs Harter lui a offert une radio. Un soir, Mrs Harter entend la voix de son mari décédé depuis des années à travers les ondes de la radio. Ce dernier lui demande de se préparer parce qu’il va venir la chercher…

Le vase bleu : Jack Harington aime le golf par-dessus tout. Lors d’un parcours, il entend le cri d’une femme appelant à l’aide. Ce cri semble n’être entendu que de lui… 

Le mort avait les dents blanches : un client du restaurant vient dîner tous les mardis et jeudis dans un restaurant en commandant à chaque fois les mêmes mets. Une habitude qui prend fin avec la mort de ce client…

Double manœuvre : Hastings et Hercule Poirot prennent le bus afin de rendre visite à un ami sollicitant l’aide du détective. Dans ce bus, nos deux acolytes sont abordés par Mary Durrant venu apporter des figurines à un homme riche contre 500 livres. Malheureusement, les figurines lui sont dérobées…

Trio à Rhodes : Hercule Poirot en vacances voit surgir les problèmes avec l’arrivée de Mr et Mrs Gold. Monsieur Gold semble très attiré par Mrs Chantry, femme volage et mariée à un homme rustaud. Lorsque cette dernière est assassinée, Hercule n’en est pas surpris…

Le rêve : Benedict Farley, le milliardaire excentrique fait part d’un rêve récurrent étrange où il se suicide à Hercule Poirot. Une semaine plus tard, ce rêve devient réalité…

Le mystère du bahut espagnol: Mr Clayton a été découvert assassiné, gisant dans un grand bahut espagnol. Les soupçons se portent sur un ami de son épouse dont elle était très éprise….

Dans ce recueil de huit nouvelles, il n’y a pas que des crimes à élucider. Il y a des escrocs à démasquer notamment ces héritiers qui veulent hériter avant l’heure et expérimentent à leur plus grand désespoir ce que veut dire l’expression A malin, malin et demi.

Dans ce recueil …

des amants/amoureux secrets sont prêts à tout pour se débarrasser du mari gênant,

l’ésotérique et le mystère sont invoqués,

les personnages sont tout sauf des saints : cupides, menteurs, voleurs. Les maux sont divers et variés.

Ça a été un plaisir de retrouver ce cher Hercule Poirot dont les cellules grises sont toujours au paroxysme de leur activité. Sympathique lecture dans l’ensemble même si je m’attendais à plus de rebondissement, des mobiles complexes et diversifiés pour les meurtres.

Un amour interdit Alyssa Cole

– Oh, monsieur Poirot ! Je trouve qu’il n’y a rien de plus intéressant, de plus inconcevable que les humains. […] Au moment précis où l’on croit les avoir pénétrés à fond, ils font une chose complètement inattendue.

Hercule Poirot tourna la tête.

– Non, ce n’est pas exact. Il est extrêmement rare que quelqu’un commette une action qui ne soit pas dans son caractère.

fleur v1

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Pension Vanilos – Agatha Christie

C’est pour une bien mince affaire qu’on dérange le grand Hercule Poirot : dans une pension de famille peuplée en majeure partie d’étudiants, il s’est produit toute une série de menus larcins et de petits actes de malveillance – délits trop insignifiants pour qu’on prévienne la police et qui semblent encore moins dignes du génie de Poirot.
Mais la liste des méfaits est si bizarre que l’attention du célèbre détective en est piquée. Alors que l’enquête commence, les choses se gâtent. En fait, elles deviennent intéressantes : trois cadavres resteront sur le carreau. Le prix à payer pour la découverte d’un bien vilain trafic…

 

l'Afrique écrit

 

  • Un soulier de bal (d’une paire neuve)
  • Un bracelet (de fantaisie) 
  • Une bague en diamants (retrouvée dans le potage)
  • Un « compact » de poudre de riz
  • Un bâton de rouge à lèvres.
  • Un stéthoscope.
  • Deux boucles d’oreilles.
  • Un briquet.
  • Un vieux pantalon de flanelle.
  • Des ampoules électriques.
  • Une boîte de crottes au chocolat
  • Une écharpe de soie (retrouvée en morceaux)
  • Un sac à dos (même observation)
  • De l’acide borique (en cristaux)
  • Des sels de bain.
  • Un livre de cuisine.

 

Tels sont les éléments disparus à la pension vanilos, un hôtel réservé aux étudiants dans Hickory Road. 

Pourquoi ont disparu des objets si dissemblables ? Y a-t-il dans cette diversité, une intention ?  

Ce vol est-il l’oeuvre d’un cleptomane résidant dans la pension ?

Est-ce Patricia Lane, l’étudiante qui prépare un diplôme d’histoire ou d’archéologie, Valérie Hobhouse, l’esthéticienne, Bateson, l’étudiant en médecine, Célia Austin, l’infirmière ?

Serait-ce l’oeuvre de Gopal Ram ou Chandra Lal, les étudiants hindous, Achmed Ali, l’égyptien, Sally Finch, Mac Nabb, Nigel, Elizabeth ou encore Akimbombo ? 

L’inspecteur Sharpe mène en grande partie l’enquête. Hercule Poirot intervient en partie dans la résolution de l’affaire. J’avoue que son sens de l’observation et de déduction m’épate à chaque lecture.

Pension Vanilos offre un sympathique instant de lecture. Une lecture fluide, une intrigue bien menée même si son dénouement m’a paru un peu tiré par les cheveux.

Ce roman contient assez de préjugés raciaux. Je n’ai pas apprécié les traits caricaturaux des étrangers notamment Akibombo.

Un exemple : les nationalités des étrangers sont clairement dites : jamaïcaine, française, indien, turc, égyptien mais Akibombo est nommé l’Africain. On dit qu’il vient d’Afrique Occidentale. Depuis quand l’Africain est une nationalité ? Il est également appelé le Noir mais la française ou l’hindou ne sont jamais appelés la blanche ou le jaune. Ça m’a agacée cette fixation sur sa couleur de peau m’a agacée.

 


 

Je vous souhaite à tous un heureux mois d’avril. 

 

fleur v1

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

La rumeur de Lesley Kara – suspense pychologique

Nourrissez la rumeur… Puis regardez-la vous engloutir.

Parmi les habitants de la petite station balnéaire de Flinstead se cacherait, sous une fausse identité Sally McGowan, une femme coupable d’avoir poignardé un petit garçon alors qu’elle n’avait que dix ans. C’est ce que dit la rumeur, celle que Joanna répand, sans penser à mal, simplement pour faire la conversation et s’intégrer auprès de ses nouvelles voisines. Mais la machine s’emballe et la tranquille petite ville est gagnée par la paranoïa. Joanna ne voit qu’une solution : enquêter pour découvrir la vérité. Mais le danger est déjà si proche…

Couverture La rumeur

Ça commence par une rumeur. Des murmures à l’entrée de l’école. […] Je n’ai pas de temps à perdre à écouter les commérages des uns et des autres. Jusqu’à ce que j’aperçoive le visage de Debbie Barton. […]

La mère de Jake – Cathy, il me semble – jette un rapide coup d’œil autour d’elle avant de parler :

– il paraît qu’une célèbre tueuse d’enfant habite ici, à Flinstead…

– D’où tiens-tu cette histoire ?

Cathy prend une profonde inspiration. 

– Disons que je tiens ça de quelqu’un qui connaît quelqu’un dont l’ex-mari était flic. Peut-être que rien de tout ça n’est vrai, mais vous savez il n’y a pas de fumée sans feu. Et mon mari affirme qu’ils les envoient toujours dans des petites villes comme la nôtre.

 

La rumeur a été lancée par Cathy mais elle est propagée par Joanna Critchley, notre narratrice principale. La première fois au club de lecture pour détourner la conversation, la 2e pour tisser un lien avec des mères à l’école de son fils.

 

Dès lors, toutes les femmes deviennent suspectes. Qui est Sally ? Serait-ce Susan Marchant ou Sonia Martins dont les initiales concordent avec ceux de Sally McGowan ou encore Liz ou Kay ?

Le suspense est au rendez-vous. La lecture est fluide et captivante grâce aux courts chapitres. (Il y en a 54 en tout)

L’auteure brouille les pistes et elle m’aurait eue si je ne m’étais pas souvenue du livre S’il vous plaît sauvez-moi d’Helen Callaghan qui m’a mise sur une bonne piste. Elle a quand même réussi à me surprendre avec le dénouement final.

 

J’ai passé un très bon moment de lecture. J’ai apprécié les thèmes de ce récit : la gestion du deuil suite au meurtre d’un être cher, le sentiment d’injustice, la culpabilité, les crimes commis par un enfant. Doit-on payer en tant qu’adulte pour les crimes qu’on a commis quand on n’était qu’un enfant ?

En tant que fan inconditionnelle des couples mixtes, j’ai apprécié le couple que forment Joanna et Michael. 🙂

Je garde le nom de cette auteure anglaise en tête. Peut-être lirai-je son deuxième roman qui sort cette année. 

 

 

GM signature

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

La ligne verte de Stephen King à lire et faire lire

Résumé de l'oeuvre

Paul Edgecombe, ancien gardien-chef d’un pénitencier dans les années 30, entreprend d’écrire ses mémoires. Il revient sur l’affaire John Caffey – ce grand Noir au regard absent, condamné à mort pour le viol et le meurtre de deux fillettes – qui défraya la chronique en 1932.
La ligne verte est le reflet d’un univers étouffant et brutal, où la défiance est la règle. Personne ne sort indemne de ce bâtiment coupé du monde, où cohabitent une étrange souris apprivoisé par un Cajun pyromane, le sadique Percy Wetmore avec sa matraque et Caffey, prisonnier sans problème. Assez rapidement convaincu de l’innocence de cet homme doté de pouvoirs surnaturels, Paul fera tout pour le sauver de la chaise électrique.

 

Couverture La Ligne verte
Edition lue en epub

 

L’an dernier, j’ai demandé à une férue de lecture quels étaient les livres de Stephen King qu’elle me recommandait. Elle m’a cité deux ou trois titres parmi lesquels figurait la ligne verte

Je l’ai téléchargé, le résumé étant assez alléchant. Après lecture des premiers chapitres, des souvenirs sont remontés à la surface. J’avais déjà vu ce John Caffey, ce géant. Une recherche sur Internet l’a confirmé. Il y a 15 ou 20 ans, j’ai regardé la ligne verte.  Ce film poignant m’a marquée puisque j’ai encore en mémoire l’acteur qui jouait le rôle de John Caffey.

Résultat de recherche d'images pour "la ligne verte film""

Après avoir lu le livre, je peux vous dire qu’il a interprété ce rôle à la perfection. 

 

Revenons à l’origine, au livre. Les premiers chapitres se déroulent à l’automne 32 au Pénitencier à Cold Moutain. Paul Edgecombe est un garde-chef pénitencier. Il travaille au bloc E, dans le couloir de la mort qu’on appelle la ligne verte à Cold Mountain à cause du lino par terre. Il nous présente l’univers du bloc E, les pensionnaires actuels :  ceux qui vont être au cœur de cette histoire en particulier John Caffey, ce noir accusé d’avoir violé et tué deux fillettes. 

Stephen King nous livre une bouleversante histoire avec de l’émotion, des réflexions pertinentes et des personnages attachants.

J’ai souvent l’habitude de dire que certains criminels méritent la peine de mort mais Stephen King m’a donné l’envie d’être plus tolérante, il les a humanisés. Au bloc E, j’ai trouvé l’incendiaire, violeur et meurtrier Delacroix touchant et les conditions dans lesquels il a quitté ce monde m’ont touchée.

« Ils vous touchent, vous savez; vous ne voyez pas le pire en eux, ces pulsions qui martèlent leurs horreurs comme des démons à la forge. » – Paul Edgecombe

 

Mais il y a d’autres criminels très dangereux aussi bien en dehors qu’à l’intérieur de la prison. Je parle notamment de ceux de la trempe de William Wharton — qui se surnomme lui-même « Billy the Kid »

« William Wharton. Il avait un tatouage sur le bras : Billy the Kid, pour qui il se prenait. Rien qu’un gosse, mais dangereux. Je me souviens encore de ce que Curtis Anderson, il était alors sous-directeur, avait écrit à son sujet : « Un vrai frappadingue, et fier de l’être. Il a dix-neuf ans, mais ce type n’en a plus rien à foutre . » Il avait souligné la dernière phrase. »

Que faut-il faire pour cette tranche de criminels, maintenir la peine de mort pour protéger le monde de leur pouvoir de destruction ?

Que faut-il faire de ces mauvais hommes comme les appelle John Caffey ?

 

J’ai vraiment été touchée par l’innocence de John Caffey. Son pouvoir de guérison apporte un côté surnaturel au récit qui n’est pas déplaisant. Les miracles apportent une touche d’espérance à la vie…

Ce livre soulève également les conditions de travail difficiles des gardes pénitenciers qui côtoient souvent des personnalités dangereuses et de l’accompagnement psychologique qui leur fait souvent défaut. Des conditions de travail qui aujourd’hui encore laissent à désirer dans certaines parties du monde. 

J’ai été émue par la facilité avec laquelle on a condamné John Caffey, c’était tellement plus facile de condamner les noirs à cette époque….

J’ai pensé aux innocents accusés à tort et aux coupables laissés en liberté.

J’ai pensé aux innocents passés sur la chaise électrique et aux coupables morts paisiblement dans leur sommeil.

J’ai pensé aux injustices de cette vie et j’ai été émue aux larmes. 

 

 

 

Résultat de recherche d'images pour "la ligne verte film""

 

« J’suis fatigué de toutes les fois où j’ai voulu aider et que j’ai pas pu. J’suis fatigué d’être dans le noir. Dans la douleur. Y a trop de mal partout. » – John Caffey

 

Si vous n’avez pas encore lu ou regardé l’adaptation, je vous encourage à le faire. 

 

GM signature

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

TTL 56: Bonnes résolutions – The miseducation of Riley Pranger

Image associée

Que 2020 soit une belle année pour vous.

 

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est : bonnes résolutions.

Je ne vais pas vous présenter les bonnes résolutions prises par les personnages d’un livre mais les miennes 😀

Si vous tenez à découvrir un livre où le personnage prend des résolutions, vous pouvez lire ce Throwback Thursday Livresque fait il y a deux ans :  Les frasques d’Ebinto

 

En décembre dernier, j’ai pris comme résolution de lire des romances interraciales en anglais. Il n’y a qu’une poignée de ces romances traduite en français et j’étais assez frustrée. J’ai donc décidé de partir à la source afin de m’abreuver.

J’ai débuté avec The miseducation of Riley Pranger de Pepper Pace, tome 4 de la série An Estill County Mountain Man.

Résumé de l'oeuvre

When all you know is what you were taught by parents and friends that are ignorant to the world, you grow up to be a man like Riley Pranger, a passive racist and chauvinistic. But Riley is going to get a fast re-education when a single black mother rents his home for the summer and he has no choice but to recognize the actions of the people around him.
Stella Burton is a no nonsense, 6-foot tall curvaceous black woman who has no problem with hurting a man’s ego. She is opinionated, specifically about a country where she has been single handedly raising her multi-racial son to be a well-rounded black man.
What happens when white privilege is suddenly challenged? When races clash and you mess with the wrong black woman?

 

Riley Pranger est un américain blanc qui vit à Cobb Hill dans le comté d’Estill (Kentucky). Dans ce comté, on compte les noirs sur les doigts. Riley est garagiste, vit seul, rend régulièrement visite à sa grand-mère qui vit dans un établissement pour personnes âgées, fréquente l’église. Barbu, il change des personnages masculins auxquels je suis habituée dans les romances. 

Il mène sa petite vie tranquille jusqu’au jour où Pete, un collègue du garage d’origine guatémaltèque, reçoit un avis d’expulsion. Selon sa femme Theresa, c’est un membre de la famille Pranger qui l’a dénoncé à l’immigration. Bodie, le propriétaire du garage, pense directement à Riley et décide de le renvoyer.

En attendant de trouver du boulot, il décide de louer le petit chalet situé à côté de sa maison au public. Il a déjà reçu une offre d’une jeune femme il y a quelques mois mais l’a ignorée. Il conclut donc l’affaire, la jeune femme étant toujours intéressée.

Quelques semaines plus tard, il découvre avec grande surprise que sa locataire est Stella Burton, une afro-américaine avec un enfant métis aux yeux aussi gris que les siens…

L’intrigue met du temps à se mettre en place (on arrive au vif du sujet au 8e chapitre), on aurait pu se passer de quelques descriptions, la romance ne prend forme que dans les derniers chapitres mais les thèmes abordés sont percutants: la politique migratoire aux USA, le racisme qu’il soit passif ou actif, la suprématie blanche.

Riley est adorable, Stella quant à elle est une femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, une femme forte comme je les aime. Indépendante, elle est loin d’être mièvre, n’a pas peur de dire ce qu’elle pense. J’ai adoré la partie où elle n’a pas hésité à donner un coup de poing à cet homme qui a traité son fils de bâtard. 😀

L’auteure fait apparaître dans ce tome des personnages d’autres tomes. Elle m’a donné envie de découvrir le tome 1 de la série qui est une version moderne de la belle et la bête.

Beast (Estill County Mountain Man #1)

 

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

Quelles sont vos résolutions livresques ? 

 

 

fleur v1

 

 

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

J’ai lu Dégels de Julia Phillips

 

Dans ce roman, on entre très vite dans le vif du sujet. Le premier chapitre nous présente brièvement Alyona et Sophia. Nous sommes au mois d’août et ces deux filles de 11 et 8 ans vont être enlevées, là, sous nos yeux de lecteur. L’auteure retranscrit avec habileté les circonstances au point de nous faire ressentir l’angoisse.

Les mois vont s’écouler sous forme de chapitres et à chaque mois, une femme entre en scène. Elles s’appellent Olya, Katya, Valentina, Lada, Ksyusha, Revmira, Nadia, Oksana, Natasha, Zoya et Marina. Adolescentes ou femmes matures, célibataires ou épouses, mères ou sœurs, blanches ou indigènes. Elles sont liées par le sang ou l’amitié.

Elles ont entendu parler de l’enlèvement ou sont plus ou moins concernées par l’enlèvement. L’une a aperçu les filles avant leur kidnapping, l’autre ne peut plus voir sa meilleure amie à l’extérieur par mesure de sécurité suite à l’enlèvement des filles. Une autre a sa sœur qui s’est volatilisée il y a quatre ans comme par miracle…

 

dégels

 

Ces femmes exposent leurs quotidiens faits de fantasmes, de désirs, de solitude et de pertes. Au Kamtchatka situé aux confins de la Russie, les relations de couple sont fragiles, la plupart des femmes rencontrées sont mères célibataires ou divorcées.

Les portraits qui m’ont émue sont ceux de Revmira et Marina. Revmira qui se retrouve seule à nouveau après la mort d’un être cher et Marina, la mère d’Alyona et Sophia.

 

Julia Philips nous offre un voyage dépaysant en Russie plus précisément au Kamtchatka. Les paysages ont l’air magnifiques mais l’autarcie de cette région ne me donne pas envie d’y aller.

Via Wikipédia, j’ai appris que l’île et sa capitale avaient totalement été interdites aux étrangers pendant 50 ans jusqu’en 1990 en raison de la présence d’infrastructures militaires ultra secrètes. 

On ressent qu’il y a au Kamtchatka trois peuples distincts : les russes, les indigènes (peuples du Nord) et les étrangers. Les deux derniers groupes sont moins traités que les russes et accusés des dérives de la société.

 

Vous ne pouvez pas imaginer à quel point on était en sécurité, les filles. Pas d’étrangers. Pas d’inconnus. Ouvrir la péninsule a été la plus grave erreur que les autorités aient jamais commise. » Elle avait reposé la télécommande. « Maintenant, nous sommes envahis par les touristes, les migrants. Les indigènes. Ces criminels. »

 

C’est seulement quand le Kamtchatka s’est ouvert aux étrangers qu’on a commencé à avoir des crimes.

 

J’ai apprécié ce roman à plusieurs allures : roman policier, recueil de nouvelles, roman contemporain. L’auteure a bien retranscrit l’atmosphère du huis-clos.

J’ai été émue par les deux derniers mois où le suspense est à son paroxysme. On y  découvre également ce que sont devenues Alyona et Sophia. 

J’espère que vous n’allez pas hésiter à faire cette expérience de lecture. Pour l’acheter, cliquez ICI

 

signature coeur graceminlibe

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Célibataire, heureuse et prête à tout par Katherine Heiny

Merci aux éditions JC Lattès et NetGalley pour cette opportunité de lecture.

Le célibat et moi, c’est une histoire d’amour sans fin. De ce fait, tout écrit sur le sujet m’attire.

En découvrant ce titre, j’ai pensé qu’il était question de jeunes femmes célibataires heureuses ou malheureuses nous relatant des situations cocasses.

En lisant le résumé, j’ai compris qu’il n’allait pas être question de célibat mais d’infidélité… 

 

Elles sont neuf femmes entre 17 et 40 ans et à l’exception de Nina, elles ont toutes un amant. Elles nous exposent leur définition du bonheur, dévoilent l’inconstance de leurs désirs parfois éphémères.

Aventures d’un soir, mensonges réguliers ou passagers sont leurs activités quotidiennes. Sexe et désir semblent être le moteur du battement de leur cœur. Cinq d’entre elles sont mariées ou en voie de se marier. 

Leurs aventures extraconjugales m’ont parfois bien fait rire. L’héroïne de la nouvelle Blue Heron Bridge est l’épouse d’un homme âgé et elle a une relation extra-conjugale avec un homme de deux ans son cadet. 

Josie, héroïne de la 7e nouvelle du recueil  jongle entre mari et amant qu’elle a d’ailleurs rencontré via Facebook. Cet amant est marié et entretient des relations extraconjugales uniquement avec des femmes mariées. Il va lui annoncer qu’il a trouvé une nouvelle conquête cette fois-ci via Twitter. 😀

 

Le recueil nous offre légèreté et humour mais il m’a manqué de la profondeur et de l’originalité. J’avoue avoir été déçue par certaines nouvelles tant sur le fond que sur la forme. La plupart des femmes sont mariées et ont un amant qui lui aussi est marié. Ce fait redondant m’a lassée.

En outre, je n’ai pas adhéré à la structure narrative. Elle s’apparente à de la chick-lit mais je l’ai trouvée peu aboutie.

Deux nouvelles sont narrées à la 2e personne du pluriel. J’ignore si c’est dû à la traduction en français mais la narration qu’on retrouve le plus souvent se fait à la 2e personne du singulier (tu) et non au pluriel (vous).

Maya est un personnage central de ce recueil, elle apparaît en effet dans trois nouvelles. C’est peut-être une raison pour donner l’un des titres des nouvelles où elle apparaît au recueil mais je trouve ce choix inapproprié étant donné que la majeure partie des portraits sont ceux de femmes mariées et non de célibataires.

J’aurais encore préféré comme titre Monsieur et Madame Rhett Butler, titre de la 9e nouvelle qui colle plus à l’esprit du recueil. Les personnages principaux de cette histoire se retrouvent souvent dans des hôtels où ils ne déclinent jamais leurs réelles identités.

Cette nouvelle m’a d’ailleurs fait penser à Tristesse au paradis. L’héroïne, jeune fille de 17 ans sort avec son professeur d’histoire de 20 ans son aîné. Ce dernier lui a demandé de ne parler de cette histoire à personne. Exactement ce qu’a fait Willy 😀

 

La satisfaction n’a pas été au rendez-vous avec cette lecture mais nul ne dit qu’il en sera de même pour vous. Je vous laisse donc le lien d’achat ICI

N’hésitez pas à me partager votre avis si vous le lisez.

 

GM signature

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

TTL 50 – Un palais d’épines et de roses

Thème de cette semaine : Contes & légendes

Pour une fois, j’ai pensé à un bon nombre de livres. Je vous aurais présenté les contes de Korotoumou ou Contes des royaumes mais j’en ai déjà parlé sur le blog et vous savez que j’aime vous présenter des inédits pour le Throwback Thursday Livresque. 🙂

Par conséquent, c’est ce livre qui sera à l’honneur aujourd’hui.

Couverture Un palais d'épines et de roses, tome 1

En chassant dans les bois enneigés, Feyre voulait seulement nourrir sa famille. Mais elle a commis l’irréparable en tuant un Fae, et la voici emmenée de force à Prythian, royaume des immortels.
Là-bas, pourtant, sa prison est un palais magnifique et son geôlier n’a rien d’un monstre. Tamlin, un Grand Seigneur Fae, la traite comme une princesse.
Et quel est ce mal qui ronge le royaume et risque de s’étendre à celui des mortels ?
A l’évidence, Feyre n’est pas une simple prisonnière. Mais comment une jeune humaine d’origine aussi modeste pourrait-elle venir en aide à de si puissants seigneurs ?
Sa liberté, en tout cas, semble être à ce prix.

 

Après avoir découvert une réécriture d’Hansel et Gretel, j’ai voulu lire quelques réécritures de contes. Dans mes recherches, je suis tombée sur Un palais d’épines et de roses de Sarah J. Maas.

 

Au début, j’étais un peu perdue avec les différentes dénominations : les Fae, les enfants des élus. Heureusement, j’ai réussi à apprivoiser l’univers au fil de ma lecture.

Je n’ai pas compris le choix du prénom de Lucien, ami et émissaire de Tamlin. Même les mortels n’ont pas de prénoms aussi contemporains.

J’ai admiré le caractère de Feyre, son dévouement envers sa famille et son état d’esprit au cœur des épreuves. Je me suis attachée à elle, j’ai beaucoup été touchée par son illettrisme.

Les autres personnages ne sont pas sans caractère qu’ils soient du côté du bien, du mal ou jouant un double jeu. Le récit a d’ailleurs plus de saveur à l’entrée en scène d’Amarantha, grande reine de Prythian.

J’ai apprécié cette ingénieuse réécriture du conte de la Belle et la Bête et l’histoire d’amour qu’elle comporte. Cette dernière s’installe progressivement et se révèle intense lorsqu’elle déploie ses ailes. 

Le couple Feyre/ Tamlin m’a charmée. Je comptais poursuivre la lecture de la saga afin de les retrouver mais les commentaires des internautes sur le tome 2 m’a refroidie. Apparemment Feyre va s’enticher de Rhysand et je n’aime pas les infidélités. (rires)

 

 

Quel livre auriez-vous choisi ? Faites-moi sortir des sentiers battus ! 

 

 

fleur v1