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TTL 119: Je veux aller à l’école de Gusto

C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Un livre engagé (égalité, droits, différences)

J’ai immédiatement pensé à une bande-dessinée lue l’an dernier.

Comme l’indique son titre, « Je veux aller à l’école » est à la fois une complainte, un cri du cœur et une dénonciation de l’exploitation des enfants en général et de la non-scolarisation des jeunes filles, en particulier.

Elle a douze ans, elle étudie. Un jour, son père décide de la marier à un homme deux fois plus âgé qu’elle. Sa mère s’y oppose. Elle veut que sa fille aille à l’école. Elle sollicite l’aide de son frère qui travaille en ville. Ce dernier accepte de prendre sa nièce avec lui. Il promet à sa sœur de la scolariser. Elle est rassurée, ignorant que son frère a des projets malsains pour sa fille…

Elle a douze ans, elle a rejoint la ville mais pas pour étudier. Elle est la bonne à tout faire de son oncle et de la femme de ce dernier. Lessive, cuisine, vente de jus, telles sont ses responsabilités. Elle a douze ans et tout ce qu’elle veut c’est aller à l’école.

On plaint cette jeune fille. On espère que son calvaire finira bientôt. Et en lisant ce livre, on pense à toutes ces jeunes filles qui ont été déscolarisées ou n’ont jamais fréquenté l’école. On pense à ces jeunes filles qui deviennent des esclaves, travaillent sans répit pour des salaires de misère.

Je veux aller à l’école est une BD engagée qui dénonce la déscolarisation des enfants, l’exploitation des enfants, le mariage forcé et les grossesses précoces. C’est une BD à mettre entre les mains des petits et grands.

J’ai passé un bon moment de lecture. Très rapide, puisque la BD ne fait que 33 pages. J’ai beaucoup aimé le réalisme des dessins.

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TTL 45 – Munyal, les larmes de la patience

Le Throwback Thursday Livresque est officiellement en pause en ce mois d’août chez Carole du blog My Bo0ks. Pour ne pas perdre mon engouement à participer à ce rendez-vous, j’ai décidé de reprendre en ce mois d’août les thèmes de l’an dernier que je n’avais pas faits

1er août : Famille

8 août : Comme un oiseau en cage

15 août : La meilleure héroïne

22 août : Take me anywhere

29 août : Fantasy, fantastique, magie, SF, irréel, incroyable, miracle, au delà, anges et créatures…

 

Thème de cette semaine

Ce thème convient parfaitement au roman que je vais vous présenter. Deux jeunes femmes de ce roman sont comme des oiseaux en cage, privés de leur liberté, obligées à épouser des hommes qu’elles n’aiment pas.

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Ramla, Hindou et Safira ! Trois femmes, trois histoires, trois destins plutôt liés.

Ramla est mariée à Alhadji Issa, l’époux de Safira. Sa sœur Hindou épousera son cousin Moubarak. A toutes, l’entourage n’aura qu’un seul et même conseil : Munyal ! Patience !

Mariage forcé, violences conjugales et polygamie, Munyal, Les larmes de la patience, brise les tabous en dépeignant à une dimension nouvelle, la condition de la femme dans le Sahel.

D’inspiration sahélienne, Djaïli Amadou Amal est assurément une figure majeure de la littérature camerounaise de ces dernières années. Auteure de romans à succès, Walaande traduit en plusieurs langues, et Mistiriijo, elle dénonce les discriminations faites aux femmes. 

 

« Il est difficile le chemin de vie d’une femme ma fille. Ils sont courts ses moments d’insouciance. Elle est inexistante sa jeunesse. Elle n’a de joie nulle part sauf là où elle l’aura hissée. Elle n’a de bonheur nulle part sauf là où elle l’aura cultivé. A toi de trouver une solution pour rendre ta vie supportable. Mieux encore, pour rendre ta vie acceptable. C’est ce que j’ai fait durant toutes ces années ! J’ai piétiné mes rêves pour mieux embrasser mes devoirs! »

 

Ce roman qui est le lauréat de la première édition du prix Orange du livre en Afrique expose dans un langage simple et un lyrisme profond la condition déplorable des femmes peul en particulier. 

Elles n’ont pas le droit de dire leurs états d’âme, elles n’ont pas le droit de se plaindre. Elles n’ont que des devoirs. Elles sont chosifiées, rabaissées, ne valent rien. Celui qui a de la valeur, celui qui a tout pouvoir c’est l’homme et il en abuse. 

Ces femmes n’ont pas le droit à l’éducation, mariées très jeunes, plongées dans des foyers polygames où elles doivent tout endurer en silence.

Ramla rêvait d’être pharmacienne mais à 17 ans son oncle la marie de force à un cinquantenaire qui a déjà une épouse.

Sa demi-sœur Hindou est mariée de force à son cousin qui va prendre un malin plaisir à la battre. Ses parents lui demandent de supporter, de continuer à aimer son mari, s’en occuper. 

Safira n’est pas instruite. Les femmes naissent uniquement pour l’homme et leurs enfants. Mariée très jeune à son époux, le second mariage de ce dernier bouleverse sa vie. Elle décide de pourrir la vie de sa co-épouse, de reconquérir son mari. 

La lecture de ce roman m’a révoltée et dire qu’il est basé sur des faits réels !

C’est un roman engagé qui donne l’envie de combattre toutes ces coutumes qui avilissent la femme. Elles doivent être bannies.

 

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Quel livre auriez-vous choisi ? Faites-moi sortir des sentiers battus ! 

 

 

Une citation tirée du roman : Les yeux trahissent toujours les faiblesses du cœur, même les plus voilées.

 

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La Kube du romantisme entre joie et désillusion

Ce mois-ci nous vous embarquons dans le thème du romantisme avec la collection &moi, une collection 100% romance !

La Kube

 

Nous étions en février et vous savez mon attrait pour la romance, comment aurais-je pu passer à côté de cette Kube ?

J’ai donc sauté sur l’occasion et passé commande.  

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La préface

C’est ma 3e Kube et j’ai trouvé cette préface utile car elle indique les coups de cœur des libraires : trois livres sur l’Amérique des paumés. Il y a également une chronique de Page des Libraires et l’une des nouvelles libraires Kube propose une sélection de cinq romances : 

  • Dévorez Toute résistance serait futile de Jenny Colgan
  • Nos étoiles contraires de John Green
  • La Petite librairie des cœurs brisés d’Annie Darling
  • Un jour de David Nicholls
  • Carry on de Rainbow Rowell

Elle les a classées en 5 thèmes : la romance la plus improbable, la plus longue, la plus magique, la plus triste, la plus littéraire. Sauriez-vous rattacher chaque livre à un thème ?

Vous avez 5 minutes pour le faire 😀

J’ai bien envie de me laisser tenter par les livres de Jenny Colgan et Annie Darling. Et vous ?

 

Le cadeau de l’éditeur du mois

J’ai été déçue. Je m’attendais à des extraits de livre, des nouvelles romantiques personnalisées, hélas ! Je n’ai reçu que trois grandes cartes représentant trois romans des éditions &moi. Elles sont jolies mais je vais sûrement les insérer dans mes prochains swaps ou ma box Aïkan car j’ignore personnellement ce que je peux en faire 😦

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Les goodies

  • Un marque-page

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  • Un joli carnet et un crayon pour écrire nos pensées

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  • Deux sachets Clipper Teas dont un sachet d’infusion bio fleurs de sureau, hibiscus et camomille et un sachet de thé blanc framboise bio aromatisé

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J’ai commencé par le thé blanc car je n’en avais jamais goûté. J’ai apprécié le parfum, doux en bouche mais je l’ai trouvé légèrement acide. J’ai moins apprécié le second.

  • Une carte postale que j’enverrai promis, juré, craché à Sarah, ma libraire spéciale Kube. Elle est mon élue depuis ma première commande car elle est fan de littérature africaine.

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Ici également, j’ai été déçue car ces goodies ne sont pas en accord avec le thème.  Je m’attendais à du sensationnel romantique : un marque-page en cœur ou des bougies parfumées par exemple. 

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Le livre

Je désirais lire une histoire d’amour de couple hétéro mixte (blanc/noir) ou de couples afro. J’ai indiqué la liste suivante à Sarah :

Le sel et le miel de Candy Miller – Cendrillon de Jean-Claude Derey – The hate you give d’Angie Thomas – Le clan des femmes d’Hemley Boum

J’étais sûre de recevoir Le sel et le miel mais Sarah a choisi

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Ce livre mérite un 18/20 ! Il est excellent. Telles sont les phrases que j’ai prononcées en refermant le livre.

J’ai l’habitude de mettre les livres reçus dans la Kube dans ma box littéraire Aïkan mais celui-là je pense que je vais le garder.

J’avais demandé à lire une belle histoire d’amour. Le clan des femmes a obéi à mon souhait.

Je vous l’avoue, en le mettant dans ma liste, je ne pensais pas qu’il s’agissait d’une histoire d’amour. Des amoureuses de littérature afro en ont dit beaucoup de bien et je désirais ardemment le lire.

Merci Sarah de m’avoir envoyé ce livre.

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Hemley Boum nous raconte la vie de la mère de son père, une biographie un peu romancée mais on a la chance d’avoir très souvent les pensées directes de la grand-mère. Elle a décidé de l’appeler Sarah et elle a bien choisi le nom car sa grand-mère_comme Sarah_ va éprouver la stérilité et être obligée de partager son homme.

le clan des femmes

Mais l’histoire ne commence pas avec la stérilité. Sarah a été mariée à un sénile lorsqu’elle avait environ 9 ans. Une petite fille qu’on va forcer à grandir. Un mariage précoce et forcé qui met en colère et on espère que les mentalités vont changer pour que cela s’arrête définitivement.

Hemley Boum nous décrit l’organisation de la communauté et la place des femmes dans celle-ci.

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Elle fait le portrait touchant de plusieurs femmes en particulier Première épouse, la première épouse de l’époux de Sarah. Une femme qui va l’épauler, la faire grandir.

Le clan des femmes

 

Hemley Boum

Sarah va avoir la chance de vivre un véritable amour, une réelle intimité avec un homme. Un homme qui n’a aimé qu’elle comme je suis sûre qu’Abraham a aimé Sarah.

J’ai été touchée par sa façon d’aimer Sarah dans le meilleur comme dans le pire. Cet homme est impressionnant. J’espère que mes sœurs et amies connaîtront cet amour.

Un autre portrait admirable est celui de la guérisseuse qui va livrer de belles pensées sur la maternité.

 

Le clan des femmes

citation le clan des femmes

J’ai passé un très bon moment de lecture. Je déclare solennellement que ce livre est à lire et à faire lire.

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Pour la première fois, je ne suis satisfaite qu’à 60% du contenu de ma Kube. J’espère que ma prochaine commande me fera oublier ma déception. J’attends d’avoir le coup de cœur pour l’un des prochains thèmes. 

Avez-vous déjà tenté l’expérience Kube ?

 

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La mariée rebelle de Mady Remanda

Un voyage littéraire en terre gabonaise, ça vous dit ? Accordez-moi quelques minutes d’attention et allons ensemble à la découverte de la mariée rebelle de Mady Remanda.

 

La première de couverture

Une photo portrait d’une belle jeune femme en robe de mariée. Pour un jour censé être le plus beau de sa vie, elle n’a pas l’air très heureuse. Son visage est renfrogné. Mon neveu dirait : “la tata est fâchée.”

Sur qui ou quoi son regard est-il fixé ? Vers qui ou quoi ses pensées sont-elles tournées ?

Ces questions ont-elles leurs réponses dans la quatrième de couverture ?

La quatrième de couverture

C’est un extrait de dialogue. La femme qui s’exprime est l’épouse d’un docteur qui se prénomme Christian. Leur couple a sans doute un souci au niveau du devoir conjugal. Ils ne peuvent coucher ensemble et elle lui interdit d’aller voir ailleurs.

La femme en a gros sur le coeur. Elle en veut terriblement aux parents de son époux. Que s’est-il donc passé ?

Etes-vous assez curieux pour découvrir le contenu du roman ? Moi, je l’ai été et je vous dis ce que j’ai pensé de mes deux heures de lecture.

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Gina Ngoma est une jeune femme gabonaise aux formes généreuses, passionnée de la décoration intérieure. Quelques jours la séparent de son entretien à la CNSS. Elle espère décrocher son premier CDD d’un an.

Elle avait tout planifié sauf ce mariage arrangé avec Christian Adiéhénot, 3e de la famille Adiéhénot, l’ancien employeur de ses parents.

Gina s’insurge. Un mariage forcé (ou arrangé c’est selon)  au 21e siècle avec ce Christian qu’elle trouve arrogant ? Jamais de la vie !

Sa mère l’implore, elle finit par accepter et jure qu’elle va mener la vie dure à Christian.

Pauvre Christian, trentenaire au physique de folie qui ferait chavirer le cœur de toute femme. Ce médecin chirurgien issu d’une famille respectable a dû rompre avec sa fiancée américaine Sandy pour obéir à ses parents. Gina est insupportable, elle l’épuise moralement. C’est une mariée rebelle.

L’intrigue est donc basée sur la vengeance de Gina. On sourit des actes qu’elle fomente. A un moment, j’ai trouvé qu’elle en faisait trop.

Ne se supportant plus, les malheureux mariés décident de divorcer. C’est à ce moment que leur vie commune va basculer. L’intrigue sentimentale entre en scène…

La particularité de l’auteur en romance c’est de sublimer le banal, le déjà-vu. Mady y arrive. Ce n’est ni extatique, ni bouleversant mais on passe un bon moment de lecture. Le style fluide de l’auteure aide beaucoup.

J’ai apprécié le couple Christian – Gina. Leur histoire m’a captivée. Une fois la dernière page tournée, j’ai eu envie de lire une autre histoire d’amour. Que voulez-vous ? Les gens qui s’aiment, ça me fait rêver !

C’est le premier roman de Mady que je lis après avoir lu ses chroniques captivantes sur Facebook. Mady Remanda maîtrise l’art de conter mais dans ce roman j’ai eu l’impression qu’elle avait dicté l’histoire à quelqu’un. Je n’ai pas reconnu sa plume ensorcelante dans les lignes. J’ai été choquée par les 18 fautes repérées, les incohérences au niveau de la taille de Christian, les dates, mois de mariage.

J’en ai discuté avec elle, elle m’a assuré que le manuscrit n’avait pas été recorrigé et qu’il l’est actuellement. Je vous invite à le lire et à vous faire votre propre idée de cette mariée rebelle au Gabon.

Pour réserver votre billet d’avion, cliquez ICI

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Throwback Thursday Livresque 13 – Girl Power

Voici le Throwback Thursday Livresque !

Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d’Instagram mais vraiment concentré sur les livres !

Ce que permet ce rdv ? De ressortir des placards des livres qu’on aime mais dont nous n’avons plus l’occasion de parler, de faire découvrir des livres à vos lecteurs, de se faire plaisir à parler de livres !

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Cette semaine, le thème est Girl Power (féminisme ou des romans avec un personnage principal féminin) proposé par La tête en Claire

 

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Puisqu’on est le lendemain de la journée de la femme, j’ai choisi de vous présenter un livre à l’univers très féminin : 

Une si longue lettre de Mariama Ba

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Une si longue lettre est une oeuvre majeure, pour ce qu’elle dit de la condition des femmes. Au coeur de ce roman, la lettre que l’une d’elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie, pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage.
Elle y évoque leurs souvenirs heureux d’étudiantes impatientes de changer le monde. Elle rappelle aussi les mariages forcés, l’absence de droit des femmes comme le droit à l’éducation. Et tandis que sa belle-famille vient prestement reprendre les affaires du défunt, Ramatoulaye évoque alors avec douleur le jour où son mari prit une seconde épouse, plus jeune, ruinant vingt-cinq années de vie commune et d’amour.
La Sénégalaise Mariana Bâ est la première romancière africaine à décrire avec une telle lumière la place faite aux femmes dans sa société.
Ce puissant livre parle des douleurs et des espoirs d’une femme. Il exhorte les femmes à s’impliquer de plus en plus à la gestion des choses publiques, à dire non quand il le faut.
J’ai lu cette oeuvre au collège et elle m’a laissé un bon souvenir. Cette longue lettre est touchante, pleine de sensibilité. J’ai aimé le ton doux amer de l’oeuvre. J’ai eu mal au coeur en voyant tous les combats à mener pour une  meilleure valorisation de la femme en Afrique. Le statut de veuve en Afrique est parfois si éprouvant. Souvent, la belle-famille vous spolie, vous humilie, c’est écoeurant. 
Une si longue lettre est une oeuvre à lire et à faire lire. J’espère que vous l’inscrirez dans votre PAL. 🙂
Et dire que j’ai aimé cet homme, dire que je lui ai consacré trente ans de ma vie, dire que j’ai porté douze fois son enfant. L’adjonction d’une rivale à ma vie ne lui a pas suffi. En aimant une autre, il a brûlé son passé moralement et matériellement, il a osé pareil reniement… et pourtant. Et pourtant que n’a-t-il fait pour que je devienne sa femme !
 Alors que la femme puise, dans le cours des ans, la force de s’attacher, malgré le vieillissement de son compagnon, l’homme, lui, rétrécit de plus en plus son champ de tendresse. Son œil égoïste regarde par-dessus l’épaule de sa conjointe. Il compare ce qu’il eut à ce qu’il n’a plus, ce qu’il a à ce qu’il pourrait avoir.
Il faut inciter la femme à s’intéresser davantage au sort de son pays. Même toi qui rouspètes, tu as préféré ton mari, ta classe, les enfants à la chose publique. Si des hommes seuls militent dans les partis, pourquoi songeraient-ils aux femmes? La réaction est humaine de se donner une large portion quand on partage le gâteau.
Quand on pense que chaque seconde écoulée abrège la vie, on doit profiter intensément de cette seconde, c’est la somme de toutes les secondes perdues ou cueillies qui fait les vies ratées ou réussies.
Quel livre choisirez-vous pour ce thème ? 
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Throwback Thursday Livresque #7 – Années 90, année rebelle

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Le Throwback Thursday Livresque est un rendez-vous livresque initié par BettieRose Books.

Le but est de parler d’une « ancienne » lecture (pas la toute dernière ou l’actuelle) autour d’un thème qu’elle aura au préalable défini.

Le thème de cette semaine est : années 80 ou années 90 (date d’écriture ou date de l’action)

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Très contente que Betty ait validé mon thème !!!

 

J’ai décidé de vous présenter un roman écrit en 1998 dont je suis fière d’avoir un exemplaire

 

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Résumé 

Enlevée par les frères du vieux Sando à qui on l’avait mariée de force il y a vingt ans, Malimouna avait fui son mari. Aujourd’hui, bien qu’adulte et mariée par amour à Karim, la tradition l’oblige à rejoindre son véritable époux de gré ou de force dans son village de Boritouni. Cet événement permet à Malimouna de regarder dans le rétroviseur pour faire la rétrospective de sa vie. Une existence de femme rebelle. Rebelle contre l’excision, le mariage forcé, la polygamie, l’infidélité conjugale, le racisme qui minent les mariages interraciaux, la violence sur les femmes. Tous ces maux qui entravent l’épanouissement des femmes.

Le pays d’où vient Malimouna est imaginaire. C’est quelque part en Afrique. 

Rebelle est un livre courageux, un roman féministe qui porte haut la voix des femmes. Là où les femmes se taisent, Fatou Keita à travers Malimouna crie à gorge déployée pour dénoncer les maux de femmes. Ceux qu’on excuse…  Rebelle est un roman qui dénonce les traditions qui font du mal à la femme.

Le parcours initiatique de Malimouna rappelle tous les combats de la femme : la lutte contre les discriminations, les idées reçues et les violences perpétrées contre des millions de femmes corvéables ; la lutte pour l’égalité, la liberté, l’indépendance, la justice, l’accès à l’instruction.

J’ai admiré la force de Malimouna qui n’hésite pas à dire non. Elle prend des coups, les rend autant que possible avec diplomatie. J’ai beaucoup aimé sa relation avec Philippe, à l’époque, j’étais une grande fan des couples mixtes 😀

Les nombreuses thématiques développées font de Rebelle, un roman complet. Ce roman est révoltant, touchant, plein de sensibilité. On n’en sort pas indemne de cette histoire. 

Et vous, quel livre proposeriez-vous pour ce thème ? 

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Mille soleils splendides

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Ouvre tes oreilles en grand et retiens bien la leçon : de même que l’aiguille d’une boussole indique le nord, un homme qui cherche un coupable montrera toujours une femme du doigt. Toujours. Ne l’oublie jamais, Mariam.

Ce sont les mots que Nana adresse à sa fille Mariam, sa petite fille harami (bâtarde), fruit d’une union illégitime.

Mariam, une enfant que l’on met à l’écart, à qui l’on rappelle dès que l’on a l’occasion qu’elle n’est pas désirée.

Mariam, une enfant qui chérit un père dont l’amour ne se manifeste que lorsqu’ils ne sont que tous les deux.

Mariam, une jeune fille dont on ne considère pas la valeur, une adolescente que l’on vend, que l’on marie de force à Rachid, un homme qui peut être son père.

On assiste impuissante à ce mariage forcé, au calvaire de Mariam incapable de donner la vie, à la violence domestique qu’elle subit, à la multiplication de ses peines, à la soustraction de sa liberté.

– C’est notre lot à nous, Mariam. Les femmes comme nous ne font rien qu’endurer. On n’a pas le choix. Tu comprends ?

Le temps s’égrène, l’Afghanistan est rongé par la guerre et l’occupation soviétique. Le pays se métamorphose sans affecter positivement la vie de Mariam ;  Rachid son mari est toujours aussi méprisant.

La condition de vie de Mariam est un cas isolé ? L’entrée en scène d’une autre jeune fille afghane, Laila, nous apporte une réponse.

La vie familiale de Laila est différente de celle de Mariam. Laila est une enfant légitime, une enfant négligée par sa mère, très aimée par son père. Un père qui ne la mariera jamais de force.

« Je sais que tu es encore jeune, disait-il, mais je veux que tu comprennes une chose dès maintenant : le mariage peut attendre. Pas l’éducation. […]

Parce qu’une société n’a aucune chance de prospérer si ses femmes ne sont pas instruites, Laila. Aucune chance. »

Laila a des amies, va à l’école, s’éveille à l’amour. est amoureuse de son meilleur ami, Tariq. La vie de Laila n’est en aucun cas calquée sur celle de Mariam. L’avenir de Laila est prometteur…

Ces vies très distinctes vont pourtant s’entrecroiser. Une tragédie fera de Laila, la co-épouse de Mariam.

Deux vies très distinctes vont se mêler et créer une histoire commune, un cocktail de méfiance, de complicité, d’amour, de sacrifice…

Avant que ses parents meurent et que sa vie chavire, Laila n’aurait jamais cru qu’un corps humain puisse endurer tant de violence, tant de cruauté, et continuer malgré tout à fonctionner.

« Mille soleils splendides » est un roman vivant et plein de saveurs.

« Mille soleils splendides » est la photographie de l’Afghanistan de 1960 à 2003, son chaos politique et social engendré par ses différentes gouvernances.

« Mille soleils splendides » représente les 1000 visages de la femme. La femme brave, la femme apeurée, la femme esclave, la femme libre, la femme qui lutte, la femme qui subit, la femme qui souffre mais sourit, la femme qui aime, la femme qui hait, la femme qui donne la vie, la femme qui tue…

Ce roman dépeint toutes les formes de l’amour : amour passion, amour filial, amour-amitié… 

Ce roman attriste, révolte, effraie, émeut. Il nous révèle combien il est difficile d’être une femme en Afghanistan.

« À l’attention des femmes : Vous ne quitterez plus votre maison. Il est inconvenant pour une femme de se promener dehors sans but précis. Pour sortir, vous devrez être accompagnée par un mahram, un homme de votre famille. Si vous êtes surprise seule dans la rue, vous serez battue et renvoyée chez vous. En aucun cas vous ne dévoilerez votre visage. Vous porterez une burqa à l’extérieur de votre maison. Sinon, vous serez sévèrement battue. Il vous est interdit de vous maquiller. Il vous est interdit d’arborer des bijoux. Vous ne vous afficherez pas avec des vêtements aguichants. Vous ne parlerez que lorsqu’on vous adressera la parole. Vous ne regarderez aucun homme droit dans les yeux. Vous ne rirez pas en public. Sinon, vous serez battue. Vous ne vous vernirez pas les ongles. Sinon, vous serez amputée d’un doigt. Il vous est interdit d’aller à l’école. Toutes les écoles pour filles seront fermées. Il vous est interdit de travailler. Si vous êtes reconnue coupable d’adultère, vous serez lapidée. Ecoutez bien et obéissez. Allah-u-akbar. »

Le personnage de Mariam m’a énormément touchée. Cette femme pleine d’amour et si brave a eu une vie inachevée, a touché le bonheur du bout des doigts.

La mort est omniprésente dans « Mille soleils splendides » mais n’arrive pas à étouffer la vie, l’espoir en une vie meilleure…

Envie de découvrir ce livre ? Cliquez ici

Grand merci à la chroniqueuse de Tout ce qui brille qui m’a fait découvrir ce roman.

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Obsession

L’Attente fortement ressentie par le personnage de la nouvelle Obsession… – qui a inspiré le titre de ce recueil – est un leitmotiv partagé par plusieurs autres nouvelles. Dans Marie-Espoir, Comment choisir ? et Tic-tac, après maintes déceptions, la vie s’annonce  enfin prometteuse pour Marie, Sakhine et Aboua. Quant à la cupidité, véritable gangrène sociale, elle fait prendre des risques à Betty, Elisa et Aby, trois jeunes dames pourtant pleines de vie dans Les attaquantes, et même à Jacob pour qui l’argent semble plus précieux que sa santé dans Le matelas. Ainsi va la vie, entre déboires et rayonnements, vices et innocences…

Dans ce recueil de quinze nouvelles, des travers de notre société  comme l’inceste, le mariage forcé, l’escroquerie, côtoient des sentiments nobles tels que l’Amour et le Don de soi, pour montrer que l’Espoir est toujours et encore permis.

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En parcourant la quatrième de couverture, on peut penser que ce recueil est banal, qu’il vaut un autre livre et pourtant …

L’on ferait un «Reading–faux-pas » en sous-estimant la force de cette œuvre.

En parcourant mon blog, vous pourrez voir que j’ai lu plus d’une dizaine de recueil de nouvelles, si vous me demandez celui qui m’a le plus marquée,  je vous dirais : Obsession de Komara Constance Mariam.

J’ai l’habitude de lire des nouvelles avec des chutes brutales, inattendues, Komara Constance Mariam m’a fait découvrir des nouvelles aux belles ouvertures et forts goûts d’inachevé.

La majorité des nouvelles se termine avec une action en suspens, l’auteur donne la liberté au lecteur de trouver la fin qui lui convient.

La plume de l’auteur est simple, sans fioritures ce qui permet au lecteur de se projeter facilement dans les scènes décrites.

L’auteur ne veut pas ennuyer son lecteur et on le sent dans les moindres détails. Chaque héros de nouvelles a une profession différente ce qui nous permet de voyager dans des décors distincts : expert en développement durable, banquière, entrepreneur, professeur à domicile, policier…

Il en est de même pour les sujets évoqués : inceste, recherche d’une ascension sociale, cupidité, corruption, pauvreté, chômage, mariage consanguin…

 Quelles sont les nouvelles que j’ai préférées ?

Marie-Espoir

Je parie qu’avec un prénom pareil, vous m’imaginez pleine d’espoir ! Je vis sur une « Terre d’Espérance »  mais hélas, je ne peux être la mascotte de mon pays tant je suis le pessimisme personnifié !

L’emploi de Marie-Espoir est en-dessous de son niveau d’études, sa vie sentimentale est un désastre.  Désespérée de sa situation, elle se réfugie dans la prière et les veillées à l’église. Là-bas, elle recevra une prophétie qui désignera son mari, un homme auquel elle ne s’attendait pas et le lecteur non plus…

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle pour la mise en exergue d’un fait que l’on rencontre souvent dans les églises évangéliques où des couples sont formés sur la base de prophéties divines. Révélation divine ou calcul sentimental effectué par les pasteurs ? Seul DIEU, le pasteur et le couple formé le savent … 😀

Cette nouvelle se termine sur un gros dilemme et j’avoue avoir élaboré plusieurs scénarii pour la suite de cette histoire.

J’y suis, j’y reste

J’y suis et j’y reste ! Vous les jeunes d’aujourd’hui vous êtes ingrats. Comment comprendre que vous voulez me faire quitter la maison qui vous a vu naître ? Dans cette maison, j’ai été pauvre. Dans cette même maison, j’ai eu ma fortune.

Un père de famille refuse de quitter sa maison située dans un bidonville et pourtant sa situation financière lui permet de le faire. Pour quelle raison est-il si attaché à cette maison ? La réponse est à la fin de cette nouvelle

J’ai bien aimé  le côté mystique de cette nouvelle qui fait 10 pages. Là encore, l’histoire s’achève sur un choix que doit opérer l’un des protagonistes de l’histoire et l’on ne peut en tant que lecteur s’empêcher de vouloir choisir pour lui.

Tic Tac parce que j’ai connu la période de chômage et toutes les interrogations qui en découlent.

Comment choisir ? Rester dans une vie de maîtresse frustrée d’un homme marié ou épouser un étranger et vivre une union longue distance avec son corollaire de contraintes, ou alors me mettre en couple avec un collègue avec tout ce que cela impliquera comme déconvenues professionnelles et racontars sur notre compte ?

A la place de l’héroïne, qu’auriez-vous fait ? Moi, je cherche encore … 😀

 

Et pourtant c’est lui. Un homme est accusé d’avoir volé le portefeuille d’un autre. L’accusatrice est formelle mais le portefeuille ne se retrouve pas sur l’accusé. Où se trouve-t-il donc ? Cette nouvelle s’étale sur 2 pages. J’ai beaucoup apprécié sa touche d’humour.

Veuf mais pas trop  Un homme perd sa femme. En plein deuil, il s’aperçoit que celle qu’il a épousé n’était pas vraiment sa femme… J’ai été agréablement surprise par la fin. Là encore, on ne peut s’empêcher de s’imaginer la suite des événements de l’histoire.

Fatalité qui dénonce les conséquences du mariage consanguin. L’histoire m’a beaucoup émue.

Quelques nouvelles ne m’ont pas séduite. Il s’agit de :

Renoncer.  Le récit d’un policier qui se laisse entrainer dans la corruption et décide d’y renoncer. La moralité est forte mais je n’ai pas été transportée émotionnellement.

Mes yeux ont vu. Un amoureux de la nature au point de voir en elle une femme… L’histoire se lit aisément mais elle ne m’a pas emportée.

Le matelas.  Un homme à l’apparence très pauvre et pourtant très riche. J’ai déjà entendu une histoire de ce genre avec le même début, le même corps et la même fin. Je m’attendais à une autre tournure de l’histoire, plus originale.

La grenouille du Marabout. Le début de la nouvelle ressemble à un conte. Je n’arrivais pas à entrer dans l’histoire. J’ai relu les premières pages à deux reprises.

Garba le Jouisseur veut officier comme marabout afin d’assouvir ses fantasmes démesurés. Il utilise donc un subterfuge pour arriver à ses fins. Son manège fait rire, la fin de l’histoire aussi mais je m’attendais à une autre tournure, à une fin plus explosive.

Je vous souhaite une très belle découverte de l’œuvre.

Quel recueil de nouvelles lu vous a marqué ?

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Photo de groupe au bord du fleuve

Elles sont une quinzaine à casser des blocs de pierre dans une carrière au bord d’un fleuve africain, et elles ont décidé ensemble de doubler le prix de vente de leur sac de gravier .jusque-là acheté à vil prix par des entrepreneurs voraces. L’enjeu de cette lutte n’est pas seulement l’argent et sa faculté de transformer les rêves en projets – recommencer des études, ouvrir un commerce, prendre soin de sa famille …. Malgré des vies marquées par la pauvreté, la guerre, l’oppression au travail, les violences sexuelles et domestiques, les « casseuses de cailloux » découvrent la force collective et retrouvent l’espoir. Cette journée ne sera pas comme les autres, et les suivantes pourraient bien bouleverser leur existence à toutes, à défaut de changer le monde.

Photo de groupe au bord du fleuve

Ce roman de plus de 400 pages décrit la réalité de l’Afrique, ses miracles qui sont routine quotidienne ailleurs : accès à l’eau potable, l’électricité et soin médical ; ses traditions qui ne favorisent pas la condition de la veuve, expropriées de tous ses biens, à la merci d’une belle-famille cupide et hypocrite.

Triste à dire, mais en Afrique il n’ y a pas que le sida et la malaria qui tuent, le mariage aussi.

Et chaque souffrance est unique. Personne ne peut vivre ni supporter celle d’une autre.

Photo de groupe au bord du fleuve est le portrait de femmes qui se construisent une deuxième vie parce qu’on a détruit la première, ont subi le pouvoir de l’Etat, du sexe masculin.

Au fil des pages, on découvre des femmes avec un passé douloureux, un présent laborieux et un futur qu’elles espèrent radieux. Elles ne font pas que l’espérer, elles se battent pour l’avoir.

Analphabètes ou instruites, coquettes ou hommasses, elles dépassent leurs différences et s’unissent pour résister aux pressions sociales et défendre leur droit primordial : le respect et la dignité.

Photo de groupe au bord du fleuve est le portrait d’un pays, d’un continent qui donne toujours l’avantage aux hommes, portrait d’un pays, d’un continent où le peuple doit penser à l’intérêt général, le Président et ses collaborateurs à leurs intérêts personnels.

C’est triste de voir qu’au 21e siècle, l’exploitation de l’homme par l’homme existe encore …

Ce roman est plein de sentiments : rire, tendresse, larmes, peur, doute, révolte, déception … L’histoire n’est pas linéaire, attise notre envie d’aller jusqu’au bout. J’avoue que j’éprouvais de la culpabilité quand je devais lâcher le livre quelques instants pour vaquer à mes occupations quotidiennes.

J’ai adoré ce roman pour la condition de la femme africaine qu’il met en évidence et l’espoir qu’il instille ! Que dire du caractère bien trempé de ces femmes !  J’ai admiré leur force, leur solidarité, leur détermination, leur sacrifice…

Où se trouve la sincérité d’une solidarité si cela n’implique aucun sacrifice ?

J’ai adoré ce roman pour la narration à la deuxième personne que je trouve originale et vivante, pour cette porte ouverte à l’imagination du lecteur concernant  l’évolution d’un amour naissant …

Ce livre est gravé dans ma mémoire, inscrit au Top 3 de mes coups de cœur littéraires.

Grâce Minlibé

Auteur de Chimères de verre