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Pandora box, tome 3 : La gourmandise

12 livres en attente de chronique. Mon excuse préférée : à quoi ça servirait d’écrire un avis de 3 lignes ? Il faut trouver un élan de motivation. Alors, j’ai pensé à un Abécédaire. G comme Gourmandise.

Tézé est le nouveau directeur de l’AFSSA, l’Agence Française pour la Sécurité Sanitaire des Aliments. Il a été nommé à ce poste, malgré son jeune âge, par son père, ministre de la Santé, qui voit d’abord en lui quelqu’un de compétent, mais aussi et surtout quelqu’un de confiance. Son premier dossier porte sur la recrudescence au niveau national des demandes spontanées de tests ESB, visant à diagnostiquer ou non la maladie de la vache folle chez des bêtes en présentant les symptômes. Les tests ont beau s’avérer négatifs, le problème reste entier.

Plongé en apnée dans les méandres de l’élevage intensif, Tézé n’a pas les coudées franches. D’énormes intérêts sont en jeu. L’industrie agro-alimentaire pèse de tout son poids pour calmer le jeu. Mais devant l’augmentation exponentielle de cas troublants, Tézé, résistant aux lobbies, demande des tests plus poussés. Les résultats sont alarmants : tout porte à croire qu’on a à faire à une variante de la maladie de la vache folle, plus terrible encore que la première !

La gourmandise des hommes les aurait-elle rendus fous ?

Je ne me serais pas attardée sur cette bande-dessinée s’il n’y avait pas eu une thématique sur la gourmandise dans le swap marathon de lecture 2022.

J’ai apprécié le coup de crayon réaliste des dessins et le traitement de la gourmandise sous toutes ses formes: gourmand de pouvoir, d’argent et de viande… Jusqu’où l’homme est prêt à aller pour défendre son intérêt personnel ?

Cette BD a l’allure d’un documentaire sur la chaîne agro-alimentaire en Occident. Elle est instructive, à la limite du dérangeant. J’ai eu la désagréable impression d’être indexée, moi qui suis une grande consommatrice de viande. Les auteurs cherchent-ils à me faire culpabiliser ? Je suis pour un meilleur traitement des bêtes mais de là à me passer de viande…

La gourmandise fait partie de la saga Pandora Box dont chaque tome est axé sur un péché capital. Certains d’entre eux m’intéressaient mais j’ai été refroidie par leurs notes moyennes sur Livraddict.

Connaissez-vous la saga ?

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Les trois femmes du consul – Jean-Christophe Rufin

12 livres en attente de chronique. Mon excuse préférée : à quoi ça servirait d’écrire un avis de 3 lignes ? Il faut trouver un élan de motivation. Alors, j’ai pensé à un Abécédaire. F comme Femmes. F comme Françoise ou Fatoumata, les femmes du vieux Béliot.

À Maputo, capitale du Mozambique, aucun client n’ose s’aventurer à l’hôtel dos Camaroes, malgré son jardin luxuriant. C’est que le patron est un vieux Blanc au caractère impossible. Aussi quand on le retrouve mort un matin, flottant dans sa piscine, nul ne s’en émeut. Sauf Aurel Timescu, roumain d’origine, Consul adjoint à l’ambassade de France. Calamiteux diplomate, c’est un redoutable enquêteur quand il pressent une injustice. Trois femmes gravitent autour du défunt. C’est vers l’une d’entre elles que se dirigent arbitrairement les soupçons de la police. Pour démontrer son innocence, le Consul va devoir entrer dans la complexité de relations où se mêlent l’amour, la chair et l’intérêt. Avec sa méthode intuitive et ses tenues loufoques, Aurel va s’enfoncer plus loin que quiconque dans ces passions africaines. Jusqu’à débusquer le « gros coup ». Celui qui a coûté la vie au vieil hôtelier. Et qui nous plonge dans un des plus grands drames écologiques de la planète.


Aurel Timescu, cinquantenaire, arrivé en poste dans la capitale mozambicaine, 6 mois plus tôt, a vécu 15 jours dans l’établissement du défunt Roger Béliot. La femme française de Béliot a été arrêtée et en tant que ressortissante française, elle a droit à une protection consulaire. Le consul Aurel a pour mission de lui rendre visite. Dès la première visite, Mme Béliot Françoise lui demande de la faire sortir de prison. Elle n’est pas responsable de la mort de Béliot. Elle accuse la 2e femme, la Mozambicaine.

Aurel Timescu décide de mener l’enquête.

J’ai eu un peu de mal au début à entrer dans le récit mais une fois l’enquête ouverte, le roman se lit seul. La thématique sous-jacente au meurtre est pertinente et d’actualité. L’enquête est globalement intéressante mais il m’a manqué des rebondissements, des fausses pistes, du suspense.

Aurel Timescu est le personnage central d’une saga de 5 tomes. Les trois femmes du consul en est le tome 2. Avec son caractère bien trempé, sa passion pour le piano, le vin et ses quelques notes d’humour, Aurel sait se rendre intéressant mais pas attachant. Il ne m’a pas communiqué la furieuse envie de découvrir un autre tome.

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L’insigne du boiteux – Thierry Berlanda

Un assassin, qui se fait appeler le Prince, exécute des mères de famille sous les yeux horrifiés de leurs jeunes fils âgés de 7 ans. Opérant à l’arme blanche avec une rare sauvagerie, le meurtrier taille ses victimes en lanières. Telle est la punition qu’il inflige. Mais qui punit-il ? Et de quoi ?
Pour répondre à ces deux questions fondamentales, le commandant Falier s’adjoint les services du professeur Bareuil, spécialiste des crimes rituels, « retraité » de la Sorbonne, et de Jeanne Lumet, qui fut sa plus brillante élève. Or la jeune femme est mère d’un petit garçon de 7 ans. Détail qui n’échappera sans doute pas au Prince…

Tout a commencé par …

une envie de lire romans policiers et thrillers qui ne sont pas des pavés. J’ai fouillé sur Livraddict et les retours majoritairement positifs sur cette œuvre ont entraîné ma lecture.

Je rame à contre-courant parce que je n’ai pas passé un bon moment de lecture avec ce roman.

Dès les premières pages, j’ai eu du mal avec le style d’écriture: des tournures de phrase trop grandiloquentes, d’autres plus maladroites.

L’intrigue n’a pas eu longtemps mon intérêt. J’ai décroché à certains moments. J’aime bien les histoires princières mais celle de notre assassin ne m’a pas captivée.

Parlons des personnages. J’ai eu une empathie éphémère pour Jeanne Lumet; aucun flic n’a réussi à me donner l’envie de m’attacher à lui. Je suis restée indifférente au profil de l’assassin. La relation de Jeanne avec le professeur Bareuil m’a mise mal à l’aise. Franchement, un mec qui essaie de forcer un baiser, tente de me peloter, je ne le revois plus jamais de ma vie.

Quant au dénouement final, je l’ai trouvé très théâtral. Je crois que je n’étais définitivement pas la cible de cet auteur.

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Ne la réveillez pas – Angélina Delcroix

Le lieutenant Philippe Donelli et l’adjudante Joy Morel sont appelés le même jour sur des affaires d’homicides codés. Pourtant, mille kilomètres les séparent… Commence alors une course contre la montre pour stopper l’hémorragie de cadavres. La particularité du tueur : s’insinuer dans l’esprit de ses adversaires au point de réveiller en eux une confusion psychique frôlant dangereusement la folie. Intelligence sadique, modes opératoires troublants et variés : la lucidité des enquêteurs va être sérieusement entravée. Et si leur pire ennemi n’était pas le tueur…

Tout a commencé par …

une envie de lire romans policiers et thrillers qui ne sont pas des pavés. J’ai fouillé sur Livraddict et les retours majoritairement positifs sur cette œuvre ont occasionné ma lecture.

L’histoire s’ouvre sur un prologue. Mars 2015, Seine-et-Marne. Un homme vient de tuer sa mère. Un homme étrange l’appelle Numéro 10, lui annonce que ce n’est qu’un jeu.

Un jeu dans lequel l’adjudante Joy Morel, 36 ans, travaillant depuis cinq ans à la brigade de recherche de Meaux se verra obligée d’intervenir…

J’ai mis beaucoup de temps à terminer ce roman. Est-ce dû à l’excès de violence ou aux personnages auxquels je ne me suis pas attachée ?

Les hommes savent être barbares. J’ai eu une pensée pour toutes les victimes de la barbarie nazi. Face à tant de noirceur, j’ai apprécié le début de romance de Joy.

L’identité du tueur n’est pas si facile à deviner. L’auteure a su jouer avec le mystère.

Je salue le travail de recherche de l’auteure mais j’ai eu du mal à croire à son histoire.

La fin donnerait envie à tout esprit curieux de lire le tome 2 mais je ne m’y aventurerai pas. Je n’ai pas spécialement envie de retrouver Joy et toute sa clique.

Nous naissons tous fous, certains le demeurent.

Samuel Beckett

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Dernière donne – Jean-Michel Guenassia

Dans la vie, il y a les bons et les méchants, et il y a les autres. Baptiste Dupré est un homme atypique. Les codes classiques de la morale ne lui inspirent rien, il est libre et affranchi, c’est un joueur. Rien ne le définit mieux que le jeu, l’adrénaline, le coup de poker qui vient rompre l’équilibre fragile d’une partie. Ne craignant ni le hasard ni la concurrence, sa confiance lui a rapidement permis de venir à bout de tous les obstacles dressés sur son chemin. C’est ainsi qu’il a construit sa carrière d’avocat et gagné le cœur de sa femme. Mais après quelques années, Baptiste finit par s’ennuyer ferme. Les jours qui se succèdent lui semblent devenus ternes et répétitifs. Jusqu’au soir où il croise enfin un adversaire à sa mesure. Et qu’il se lance dans un pari terriblement risqué…

Ce livre n’a jamais figuré dans ma wishlist. Je n’en avais jamais entendu parler. Je l’ai découvert à l’un des stands au Salon International du Livre d’Abidjan où il était vendu à petit prix.

Le résumé intriguant m’a poussée à l’acquérir. Le héros, Baptiste Dupré, est décrit comme un homme atypique. J’ai voulu découvrir cette personnalité et ce pari terriblement risqué dans lequel il s’est lancé.

J’ai eu un peu de mal à entrer dans le récit en raison de la narration poussive.

Le profil psychologique de Baptiste Dupré, notre héros, est décrit dès les premières pages du récit. Le mal, le bien ne sont pas des questions sur lesquelles il s’appesantit. Il aime jouer, parier. La vie lui sourit. Avocat, il a épousé la femme qu’il aime, il n’a aucun souci d’argent.

Les problèmes s’incrustent quand il se remet au jeu après 7 ans d’abstinence. Moreno, patron du casino où Baptiste Dupré enchaîne les pertes, lui propose un deal. On sait que Baptiste Dupré s’engage dans un plan foireux mais pas à ce point.

Les péripéties sont invraisemblables mais on veut y croire. Le suspense est présent. On veut savoir comment Baptiste se sortira du pétrin.

A l’approche du dénouement, j’avoue avoir ri des personnages. Tout ça pour ca ?!

La fin du récit ne m’a pas convaincue. Elle est bâclée selon moi.

Que lisez-vous aujourd’hui ?

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Le sang des Belasko – Chrystel Duchamp

Cinq frères et sœurs se réunissent dans la maison de leur enfance, la Casa Belasko, une imposante bâtisse isolée au cœur d’un domaine viticole au sud de de la France.

Leur père, vigneron taiseux, vient de mourir. Il n’a laissé qu’une lettre à ses enfants, dans laquelle sont dévoilés nombre de secrets.

Le plus terrible de tous, sans doute : leur mère ne se serait pas suicidée – comme l’avaient affirmé les médecins six mois plus tôt. Elle aurait été assassinée…

Au cours de cette nuit fatale, les esprits s’échauffent. Colères, rancunes et jalousies s’invitent à table. Mais le pire reste à venir. D’autant que la maison – coupée du monde – semble douée de sa propre volonté.

Quand, au petit matin, les portes de la Casa se rouvriront, un membre de la fratrie sera-t-il encore en vie pour expliquer la tragédie ?

Comment ce livre est arrivé dans ma PAL ?

En recherche de romans policiers qui font moins de 300 pages, une Livraddict m’a proposé de découvrir les romans de Chrystel Duchamp.

La famille, lieu où l’on se construit mais où on peut également se détruire. La fratrie, source de joie mais aussi de grande peine.

Le résumé de ce roman est très tentant mais l’histoire est-elle originale ?

Les querelles fratricides, il en existe depuis la genèse de ce monde. Clin d’œil à Caïn et Abel.
Des secrets de famille ? La thématique existe en littérature depuis belle lurette.
Où se trouve donc l’originalité de ce récit ? La casa belasko qui nous ouvre les portes du récit, cette impression d’exorcisme imminent.
J’ai beaucoup apprécié la personnification de la maison, l’angoisse entre 7 heures du soir et 7 heures du matin.
David, le benjamin, était mon personnage chouchou. Celui que je voulais à tout prix protéger. Mais dans cette tragédie familiale, personne n’est innocent.

Passé le 1er acte, le rythme devient haletant. L’histoire se lit d’une traite. Une bonne découverte pour moi malgré quelques éléments invraisemblables. L’auteure a voulu créer plusieurs effets de surprise, ce que ne refuserait aucun lecteur, mais certaines scènes sont parfois peu crédibles notamment la révélation finale du père.

La rancune est la plus dévastatrice des tempêtes, disait papa. Elle désunit les frères et les sœurs. Elle détruit les familles.

Les émotions non exprimées ne meurent jamais. Elle sont enterrées vivantes et libérées plus tard de façon plus laide.

Avez-vous lu ce roman ? Vous tente-t-il ?

Avez-vous des romans policiers contemporains de moins de 300 pages à me conseiller ?

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Autopsie d’un imposteur – Vincent Zabus et Thomas Campi

Un polar qui se déroule dans les années 50, à Bruxelles, capitale défigurée par les travaux de L’Exposition Universelle. Un polar existentiel entre un maquereau citant Shakespeare et un héros cherchant à trouver coûte que coûte sa place dans un monde trop moderne pour lui. Un polar où il sera question de prostitution estudiantine, de vieilles bourgeoises, de pieds humains congelés et de jolies indics…

Comment ce livre est-il arrivé dans ma PAL ?

Cette année, je veux lire plus de BD et de romans policiers. Sur Livraddict, Autopsie d’un imposteur a ces 2 tags. 2 en 1. Que demande le peuple ?

Je l’ai lu en février et j’ai la flemme d’écrire mon avis. Pour me motiver, j’ai tenté de faire un abécédaire du livre.

Ascension sociale. Louis, notre héros en rêve. Il ne veut plus se contenter de regarder les beaux costumes, il veut les porter.

Bruxelles. C’est le lieu du récit, l’endroit où Louis projette d’être avocat.

Camille est son amie. Consciente que ses fins de mois sont

Difficiles, elle lui apprend qu’on cherche des serveurs pour une soirée à laquelle elle doit se rendre. A cette soirée, notre

Etudiant en droit rencontre monsieur Albert, écrivain frustré, responsable d’un réseau de prostitution discret au service des riches. Louis reçoit une proposition indécente.

Fier, il décline. Lui,

Gigolo ?

Hors de question ! C’est

Indécent mais le

Jeune homme n’a plus de quoi payer son loyer. Bientôt, il ne lui restera plus de sous pour un

Kebab.

Louis finit par accepter.

Mais dans cette

Nouvelle vie, Louis devient un imposteur. Fini l’

Odeur de la

Pauvreté. Mais la duplicité, la honte deviennent le

Quotidien de Louis. Un accident se produit et malheureusement, pour Monsieur Albert, il n’y a pas de

Rédemption. Chantage, manipulation deviennent le lot de Louis. Comment s’en sortir ? Son destin est-il d’être le pantin à vie de M. Albert ?

Thomas Campi et Vincent Zabus jouent sur le yin et yang. Des dessins aux couleurs chaudes pour un

Univers glauque. Parlons de l’intrigue. Ce n’est pas

Vraiment ce à quoi je m’attendais. En lisant polar dans le résumé, je m’attendais à une enquête policière mais il fallait plutôt voir le côté thriller. Le héros est intéressant à suivre dans sa quête de richesse et de reprendre le contrôle de sa vie. Monsieur Albert aurait pu s’appeler

Wilhem tant il est contradictoire et mystérieux. Le

Xhosa ? Il ne connaît pas, la seule langue qu’il maîtrise est celle de la théâtralité. La vie est une fiction grandeur nature pour lui.

Y a-t-il des

Zones d’ombre dans le récit ? J’en ai vu après ma 1ère lecture. Je n’avais pas compris ces masques d’animaux qui pointaient Louis. En relisant pour écrire cette chronique, je me rends compte qu’ils expriment un fait : on ne se détache jamais de l’endroit où l’on vient. Le passé n’admet jamais d’être oublié…

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J’ai apprécié cet exercice. J’espère que vous aussi. Et en cherchant d’autres titres de livre avec le mot imposteur, je suis tombée sur une BD: les imposteurs.

L’avez-vous déjà lue ?

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Misère – Davina Ittoo

Sarita, la mère d’Arjun, pressent le malheur lorsque surgit dans le village de Rivière des Anguilles, à l’île Maurice, un enfant à six doigts. Un seul mot traverse encore les lèvres de ce garçon esseulé, frêle et muet : « Misère ». Arjun, le prodige joueur de vînâ le recueille. Tandis que la musique tisse d’étranges liens entre eux, les femmes du village dansent au rythme des convictions ancestrales et des désirs inavouables. Sur une île hantée par les spectres de la colonisation et de l’indépendance, le destin des habitants aux coeurs affamés de liberté se noue autour de cet être mystérieux…

Rivière des Anguilles, village, proche de l’océan Indien, août 1967

Un jeune homme, Arjun, découvre un enfant réfugié dans les latrines de sa maison. Cet enfant a six doigts et ne sait dire que le mot misère.

Malgré le refus de sa mère Sarita, persuadée des malheurs qu’accompagne cet enfant, Arjun le prend avec lui. Mais comment accueillir un enfant musulman dans un village d’hindous ?

Le lecteur fait un bond en avant de 20 ans.

Des références aux violences entre hindous et musulmans sont faites. Mais elles sont données à titre indicatif car je n’ai pas réellement perçu leur impact sur nos personnages.

L’indépendance de l’île est évoquée mais ce n’est pas un événement majeur pour nos personnages. Leurs problèmes sont ailleurs…

On découvre Vidya, la fille d’Asha, qui semble folle. Conséquence de la disparition de son amant Arjun ou de la fièvre qui s’est emparée des habitants du village après l’arrivée des musiciens ?

Dans ce récit, les dieux et la musique occupent le devant de la scène. Peut-être un peu trop pour moi. Le caractère ensorcelant des instruments de musique comme le vînâ et les danseurs tourneurs n’a pas opéré sur moi.

Le désir sexuel est présent dans le récit: on oscille entre passion et attirances interdites.

Ôtez la présence des dieux, de la musique et du sexe, que reste-t-il dans ce livre de 264 pages ? Un secret révélé à travers les pages noircies d’un carnet intime.

Si j’ai trouvé les débuts du récit intriguant, j’ai fini par me perdre dans les pages suivantes. Le niveau d’attraction n’est pas régulier. Il y a des passages intéressants et d’autres que j’ai survolés sans regrets. Parfois, il m’a semblé que le roman était confus et j’ai compris cette impression en lisant les mots de l’auteure dans une interview de la gazette

Il n’y avait aucun lien entre ces histoires et je n’ai pas construit de plan pour les relier. J’ai avancé pas à pas, sans vraiment savoir où j’allais…

Misère ! Le roman avec ses envolées lyriques n’a pas su m’apprivoiser. Je remercie toutefois la bibliothèque Encres Noires qui m’a permis d’aller à la rencontre de ce roman. Je le rends avec gratitude.

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La nuit divisée – Wessel Ebersohn 

Le prélude est déchirant. Nous sommes en 1978. La jeune Cissy a 14 ans et elle est en compagnie de son frère de 5 ans. Ils sont tous deux affamés, leur mère est absente de leur logis depuis deux nuits. Quand Cissy voit des boîtes de biscuits dans une épicerie, elle ne peut résister. Elle est hélas abattue de deux balles par le tenant de l’épicier: Johnny Weizmann.

Légitime défense ? Selon la rumeur publique, le petit commerçant laisserait, certaines nuits, la porte de son magasin ouverte pour mieux piéger ses « victimes »…

Johnny Weizmann a tué huit personnes en dix ans, toutes noires sauf une. On ne lui a jamais fait de procès à cause du Criminal Procedure Act qui dit qu’on peut raisonnablement user de violence pour se défendre ainsi que sa propriété.

Le colonel Freek Jordaan l’oblige à aller voir le psychologue Yudel Gordon. Des séances que Weizmann écourte assez vite. Yudel pressent la récidive de Weizmann. Il se met donc à la recherche de preuves pour l’arrêter dans son élan.

Cette violence banalisée envers les noirs m’a mise mal à l’aise. J’ai senti ma poitrine se comprimer à chaque scène glauque. Je n’ai pas du tout aimé la fin qui montre combien l’Afrique du Sud, les Afrikaners ont fait preuve d’une injustice sans nom envers les Noirs.

Les différences de race et de langage, les itinéraires contradictoires, les diverses sociétés se côtoyant et s’excluant les unes les autres, les intérêts divergents : tout cela faisait qu’il était plus sûr et plus facile d’être blanc plutôt que noir quand on tombait aux mains de la police de sécurité.

J’ai bien aimé suivre cette 2e enquête du psychologue Yudel Gordon même si le rythme était poussif par moment. Les personnages sont crédibles, leurs réactions cadrent avec le contexte de l’époque.

Le 4e tome des enquêtes de cet inspecteur me tente. J’espère pouvoir le lire dans un avenir proche.

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Les 700 aveugles de Bafia – Mutt-Lon

Couverture Les 700 aveugles de Bafia

Les 700 aveugles de Bafia retrace les trajectoires de deux femmes qui n’auraient jamais dû se rencontrer : Damienne Bourdin, jeune Marseillaise, médecin des troupes coloniales fraîchement arrivée en Afrique pour travailler auprès du Dr Jamot, et Débora Edoa, infirmière auxiliaire indigène, princesse Ewondo.
Nous sommes en 1929 au Cameroun. Le Dr Eugène Jamot, grand nom de la médecine tropicale, dirige la Mission permanente de prophylaxie de la maladie du sommeil. À la tête d’une armée de médecins français et d’infirmiers indigènes, il tente de lutter contre la terrible maladie. Malheureusement une bavure médicale survient dans une subdivision sanitaire, qui produit plusieurs centaines d’aveugles, induisant au passage une révolte indigène. Damienne Bourdin, l’héroïne principale, se voit confier par Jamot la responsabilité d’exfiltrer l’infirmière Débora Edoa, dont la présence sur les lieux de la révolte est sur le point de compliquer la donne en provoquant une guerre tribale.

Ce récit relate une bavure médicale inconnue du grand nombre. Dommage que rien n’ai été écrit sur ce sujet jusqu’ici. On ressent un sentiment d’injustice parce que le vrai coupable n’a pas répondu de ses actes, les victimes n’ont pas été dédommagées par l’administration coloniale.

Ce récit évoque également les tensions tribales mais je n’ai pas réellement perçu les causes de dissension entre les ewondo et les bafia.

La lecture est fluide, la thématique intéressante mais il m’a manqué de la profondeur dans les portraits de certains personnages notamment celui d’Abouem, le chef traditionnel qui va initier la révolte.

Il est vrai que le parcours de Damienne, cette jeune Marseillaise, médecin des troupes coloniales est intéressant à suivre. Il est vrai qu’à travers elle et Edoa, on rencontre des femmes libres, qui ne se laissent pas dicter leurs choix mais j’aurais préféré que l’histoire soit racontée du point de vue des autochtones, des aveugles, de ceux qui ont subi la bavure médicale.

La fan de romance, d’amour avorté que je suis a bien apprécié l’histoire avortée de Rouget.

Entre roman historique et roman d’aventures, Les 700 aveugles de Bafia est une intéressante découverte, un roman qui invite à se souvenir, à ne pas oublier ce qui a été fait.

La citation préférée

Dans chaque famille paisible, on trouve des germes latents de discorde, et il finit toujours par arriver quelqu’un qui excelle dans l’art de les agiter.