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BYNF Challenge 12 – Premier rendez-vous amoureux

C’est l’heure du BYNF Challenge ! (En retard parce que j’étais en déplacement, toutes mes excuses)

Ce mois, la communauté a choisi comme thème : premier rendez-vous amoureux

 

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Je vous propose de lire la 2nde partie de La rêveuse.

 

La rêveuse – 2e partie

Je ressors du bureau de mon patron avec une montagne de choses à faire pour aujourd’hui. Qu’est-ce qu’il m’énerve celui-là ! J’ai parfois l’impression qu’il ne sait pas que ma journée de travail ne comporte que neuf heures.

Je fais une requête sur Access lorsque mon téléphone fixe sonne. C’est Evan, un contrôleur de gestion dont je suis secrètement amoureuse. Vous me comprendriez si vous aviez l’occasion de le voir. Sa taille avoisine les deux mètres, il est bronzé avec de grands yeux et une bouche… hum … une bouche gourmande qui invite aux excès…
Il m’invite à prendre un café, chose que je ne refuse jamais. Je peux ainsi partager un moment avec lui et m’enivrer de son doux parfum boisé.
Il me complimente sur ma tenue. Si tu pouvais aussi apprécier ma beauté. pensé-je
Nous discutons de choses et d’autres. Notre conversation a un air de déjà vu quand il me demande ce que je compte faire ce week-end. Oui, j’ai déjà rêvé de ce moment-là. Je lui ai dit que je le passerai avec des copines et lui m’a répondu qu’il irait à Assinie et que je pouvais me joindre à lui si je voulais. C’était peut-être une prémonition.

– Je vais le passer avec mes copines. On va sûrement aller regarder Aya de Yopougon. Et toi ?
– Ma copine nous a préparé un week-end surprise. J’ignore notre destination. me répond-il avec un large sourire.
– Le chanceux ! dis-je en riant jaune.

Je rejoins mon bureau, dépitée. Evan a une copine. Pourquoi ne me l’a-t-il pas dit ? Parce que je ne l’ai jamais demandé. Je n’ai donc pas de don de voyance. Je suis tout simplement une jeune femme de vingt-quatre ans qui vit sa vie amoureuse à travers ses rêves. Pfft !

Il est dix-huit heures quand je mets un point final à la dernière analyse qu’a demandé mon chef. Je l’appelle pour lui dire que j’ai terminé mais Monsieur n’est pas dans son bureau. Je réessaye cinq minutes plus tard sans obtenir de réponse. Ok ! Je lui fais un mail, scanne les états les plus urgents avant de mettre en veille en ordinateur. Je ne l’éteins que vendredi. C’est une recommandation du service informatique.

Je rejoins mon lit, le lieu où se déroule la partie la plus intéressante de ma vie : mes rêves.
Pourquoi ma vie n’est pas un rêve éveillé ? Pourquoi je ne peux avoir les mecs que je convoite ? Je ne suis pas miss Univers mais je ne suis pas moche non plus. J’ai de grosses qualités et de petits défauts. Pourquoi suis-je toujours célibataire ?
Je passe quelques coups de fil à mes copines avant de jeter un coup d’œil sur Facebook. Je ne m’y attarde pas. Eve essaie de me joindre.
– Coucou ma petite sœur chérie. Tu vas bien ?
– Ça peut aller.
– Ça ira mieux quand tu entendras ce que j’ai à te dire…
– Dis le moi vite.
– Ricky …
– Ne me dis pas que…
– Si !

Je me mets à sauter de joie.

– Il sera là, début septembre. Il va même faire un concert à Yamoussoukro.
– Oh là là ! Je suis trop contente. J’irai à tous ses concerts. Quel bonheur !
– Bon c’était la bonne nouvelle du jour. Je vais retrouver mon homme.
– La chance !
– Ton jour viendra.
– Tu me le dis depuis deux ans hein !
– Sois patiente, Lou.
– Ai-je le choix ? Allez, je ne te retiens pas davantage. Gros bisous. Je t’aime, Eve.
– Moi aussi « sista ».

Je vais sur la page Officiel de Ricky sur Facebook. D’habitude, c’est la première chose que je fais en me connectant mais j’ai complètement zappé aujourd’hui.
Je souris en voyant son statut qui date de six heures : « Bientôt en Côte d’Ivoire. Restez connectés. Votre Ricky »
Je suis trop contente. Mon Ricky sera là. La dernière fois que je l’ai vu c’était il y a trois ans. Il avait fait un concert guichet complet à Abidjan.
J’insère l’un de ses CD dans mon lecteur disque. Les notes de son dernier single emplissent la pièce. Je me laisse bercer par ces douces notes. Je nous imagine lui et moi en train de danser. Lentement, je rejoins le parvis des sommeils. C’est sûr, je rêverai encore de lui…

 

****

La salle est comble. songé-je en regardant autour de moi. J’attends impatiemment que le concert débute. Je veux revoir mon chanteur préféré. J’applaudis avec toute l’énergie qui m’anime quand il fait son entrée sur scène. Est-il magnifique ? Non. Le mot est trop faible pour le qualifier. J’approuve sa tenue vestimentaire : chemise cintrée blanche et pantalon noir. Elle lui donne une grâce féline. Je l’imagine sans elle. Il doit avoir au moins un tatouage, je dirais dans le bas du dos et de magnifiques tablettes de chocolat…

Je me mords la lèvre inférieure quand il saisit le micro et qu’il adresse un bonsoir chargé de sensualité à la salle. Cet homme parle à mon corps…
La salle est en effervescence. Tout le monde fredonne les airs qu’il entonne. A un moment de la soirée, il fait monter un piano à queue sur la scène.

– J’ai appris le piano rien que pour vous mesdames. J’espère que vous apprécierez mon interprétation.
– Joue seulement. On apprécie tout de toi. crie quelqu’une.

Des larmes voilent mon regard quand il exécute les premières notes. Il joue à la perfection.
Je suis parmi les premières à applaudir quand il finit son interprétation. Il s’incline pour nous saluer avant de reprendre le micro.

Il est une heure du mat quand vient l’instant de la tombola. La propriétaire du numéro sélectionné aura l’immense honneur de dîner avec Ricky.
Ricky ajoute : « ça sera peut-être un premier rendez-vous amoureux. »

Mes battements cardiaques s’accélèrent. Je le veux, ce tête-à-tête avec Ricky mais je sais que mon numéro ne sera jamais sélectionné. Je n’ai jamais de chance aux jeux de hasard.
Un silence religieux s’installe dans la salle. Une spectatrice est invitée à monter sur scène pour faire le choix. Je ferme les yeux. Je refuse de voir celle qui aura le bonheur de partager un moment avec Ricky.
– Et le numéro gagnant est le 157 !

J’ouvre automatiquement les yeux, jette un coup d’œil à mon billet. Louanne Kessié va dîner avec Ricky !
Je cours vers la scène pour présenter mon ticket. L’un des organisateurs me félicite après avoir vérifié mon ticket. Mes yeux croisent ceux de Ricky et mon cœur s’affole.
Je suis invitée à rejoindre l’équipe organisatrice à la fin du show. Je jubile en regagnant mon siège. Je suis une privilégiée. Eve n’en croira pas ses oreilles quand je le lui annoncerai.

****

Douche parfumée à la vanille, parfum capiteux, ongles manucurés, robe cloche choisie avec soin. L’image que me renvoie le miroir me sied à merveille. Je quitte la maison toute excitée. Le taxi dans lequel je me suis engouffré une demi-heure plus tôt stationne devant l’hôtel Pullman au Plateau.
Je me dirige vers le restaurant que l’on m’a indiqué. Le maître d’hôtel s’avance vers moi.

– Bonsoir. J’ai rendez-vous avec le chanteur Ricky. Je…
– Attendez un instant, s’il vous plaît.

Il s’éloigne de moi, revient quelques minutes plus tard avec l’un des organisateurs du concert. Ce dernier vérifie encore une fois mon ticket avant de me conduire vers la table. Mon rythme cardiaque s’accélère quand Ricky se lève pour me tirer ma chaise. Oh ! Mon Dieu ! Je ne rêve pas. Je vais vraiment dîner avec Ricky ! Il faudrait que je prenne des photos sinon Eve ne me croira pas.

– Vous allez bien ? 
– Oui. Merci de demander. Et vous ? 

Je baisse la tête. Je n’arrive pas à soutenir son regard.
– Je suis épuisé mais bon un dîner en charmante compagnie ne se refuse pas.
– Je… je suis très contente de pouvoir dîner avec vous. Je suis l’une de vos plus fidèles admiratrices.
– Vraiment ?

J’acquiesce d’un signe de tête. Il m’adresse un sourire plein de grâce. Je ne tarde pas à y répondre. Le serveur nous apporte deux coupes de champagne.

– A notre soirée…
– Louanne. Je m’appelle Louanne.
– A notre soirée, Louanne.
– A notre soirée, Ricky.
– Vous… je pense qu’on va passer au tutoiement… tu peux m’appeler Eric. C’est mon prénom…Ton petit-ami doit avoir totalement confiance en toi pour te laisser dîner avec moi.
– Je suis célibataire. répliqué-je avec un léger sourire

Il a l’air de ne pas me croire. Je le jure sur tout ce que j’ai de plus cher.

– Je suis peut-être faite pour rester célibataire
– Tu as tout ce qu’il faut pour ne pas le rester.
Quinze minutes plus tard, il sait en quoi consiste mon travail, ce qui me passionne (après lui, bien sûr). Il répond à mes questions avec une touche d’humour. Ce mec est en or !
– Tu es une femme rare, Louanne. J’ai rencontré des tas de femmes mais aucune d’elles n’a ce que tu as.
– Et qu’est-ce que j’ai ?

Il me fixe longuement sans rien dire. Ma gêne s’accentue lorsqu’il prend ma main dans la sienne. Il me demande si j’ai envie de danser. Oserais-je dire non ?
Je le suis, complètement hypnotisée. J’ai hâte de vivre enfin un rêve éveillé…

 

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Retrouvez les articles des autres membres de la communauté :

Le blog d’Ivory – Les chroniques de Sapitou – Lady Sunshine – Be Noire – Fanta Styck – Be Black’ N’ Pretty 

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BYNF Challenge 11 – Pièce favorites de notre penderie ou vanity

Ce mois, les BYNF ont choisi comme thème : Pièce favorites de notre penderie ou vanity

Ma muse n’a pas eu d’inspiration nouvelle, elle m’a donc proposé de partager un texte que j’ai écrit il y a quelques années.

La rêveuse – première partie 

« Un rêve est la moitié d’une réalité. » Joseph Joubert 

 

C’est la nuit du zouk au Palais de la culture de Treichville. Une myriade d’artistes se revendiquant de ce genre musical ont été invités mais je ne suis venue que pour un seul : Ricky, chanteur antillais d’une trentaine d’années. J’ai porté mon T-shirt favori : un T-shirt à son effigie.  
J’ai les étoiles plein les yeux quand il fait son entrée sur scène, entrée qui est saluée par un tonnerre d’applaudissements et des cris stridents de spectatrices. 

– Eh ben ! dis-je en regardant ma sœur. Nous n’étions pas les seules à l’attendre.
– Je t’assure. J’espère qu’il chantera plus de trois chansons. J’aimerais trop qu’il chante « Amour au Soleil »

Je n’ai pas de préférence. J’aime tout ce qu’il chante, tout ce qui vient de lui. Il pourrait juste chanter «La » ou chanter «la vie est belle». Il réussirait à me charmer. Que voulez-vous ? Il est doué, mon Ricky. 

Il entonne «Amour au Soleil» l’un des titres à succès de son premier album et ma sœur est aux anges. Ça lui rappelle des souvenirs, des souvenirs que je n’ai pas et que je n’aurai peut-être jamais. J’applaudis à n’en point finir quand il la finit. Ricky ! Ricky !
Il nous salue de sa voix suave avant d’entonner un autre air.

« Donne-moi tes peurs
Confie-moi tes craintes
Laisse-moi être ton ami 
Avant d’être ton amant

Dans ton esprit, je veux habiter
Dans ton cœur, je veux régner
Laisse-moi être ton amoureux
Avant d’être ton amant »

Je le regarde chanter, les yeux pleins d’admiration. Ah ! Ricky ! Cet homme est la sensualité faite chair. Comment un homme peut être aussi sensuel rien qu’en tenant un micro ?
Il exécute quelques pas de zouk. Je ferme les yeux et je m’imagine dans ses bras. Des frissons me parcourent l’échine. Des pensées interdites fourmillent dans mon esprit, pensées qui ne se matérialiseront jamais. Jamais un homme comme lui ne pourrait s’intéresser à moi. Il est si… et moi si…

Un nuage passe dans mes yeux quand il finit sa prestation. Zut ! Pourquoi les bonnes choses ont toujours une fin ? 
Je ne saurais dire quels artistes sont passés après Ricky. Je repassais en boucle sa prestation dans sa tête. L’on me comptera bientôt parmi ses fanatiques, je crois.

Le show terminé, ma sœur et moi regagnions la sortie quand je le vis passer. Il porte un jean moulant, une chemise bleu marine près du corps et des todds. Il est encore plus sexy que tout à l’heure. Mon Dieu ! Que faut-il faire de bien pour avoir un tel homme dans sa vie ?
Je demande à ma sœur de presser le pas. On pourrait peut-être avoir un autographe.
Il répond à l’une des questions du journaliste quand quelqu’une sortie de je ne sais où crie : 

– Voici mon mari ! 

Je la regarde, me mets à rire. Non mais elle se mire dans la lagune Ebrié ou quoi ? Elle pense vraiment qu’elle peut être la femme de Ricky ? Elle compte sur quoi ? Son postérieur plat et sa poitrine quasi inexistante ? La foi fait dire de ces choses aux gens !

– Va chercher ton mari ailleurs, ma chérie. Celui-là c’est mon mari. Criai-je
Je regrette mes mots quand je le vois se retourner. 

– A qui suis-je le mari ?

Silence radio. J’ai trop honte. J’aurais demandé à ma sœur qu’on s’en aille sur-le-champ si cela n’aurait pas été suspect. Qu’est-ce qui m’a pris de dire ça ? 

– C’est vous qui avez dit que je suis votre mari ? 

Il me le demande en souriant. Je réponds à son doux sourire avant de baisser la tête. Si la honte pouvait tuer. Mon cœur s’affole quand il nous demande de rester le temps que l’interview finisse. Que veut-il nous dire ? 
Je visualise divers scénarios quand je l’entends nous dire qu’il a fini. Nous nous retrouvons des minutes plus tard en train de bavarder dans sa loge, loge où les bouquets de fleur ne font point défaut.

– Ça ne doit pas être facile d’être une star. Vous devez en recevoir des centaines par jour.
– Effectivement. Heureusement qu’elles ignorent où j’habite. 

Il rit mais j’ai l’impression qu’il chante. Tout en lui est une douce mélodie.
Je sors de ma rêverie quand j’entends ma sœur lui dire que je suis l’une de ses plus grands fans et que c’est grâce à moi qu’elle l’a connu. Je lui jette un regard lourd de reproche. Elle va m’entendre celle-là ! Qu’est-ce qui lui a pris de dire ça ?!

– Ah bon ? Fan à quel point ? me demande-t-il un sourire en coin. 

Je commence à citer les shows qu’il a faits en Côte d’Ivoire et où j’étais allée juste pour le voir. Il sourit à nouveau, me dit qu’il est flatté de me compter parmi ses fans. 
Il est temps qu’on parte. Je réfléchis à comment le lui dire quand il m’embrasse.
Ce n’est pas un baiser chaste. Oh non ! Je peux vous l’assurer. C’est un vrai baiser hollywoodien. Je ferme les yeux, passe ma main sur sa joue et j’ai savouré. Ses lèvres sont douces. C’est affreusement boooon! 
J’ai la bouche entrouverte et les yeux toujours fermés quand il lâche mes lèvres des minutes plus tard.
Je suis encore sous le choc. Je… c’est… je viens d’embrasser Ricky ! 

– Je suis désolée. Je n’aurais pas dû.
– Eh ! C’est à moi de m’excuser. C’est moi qui t’ai embrassé. 

Il me sourit avant de dire : « pile au moment où je pensais à arrêter le boulot pour me chercher une femme, je tombe sur toi. C’est un signe du destin. Ça te dit qu’on essaye ? » 

J’ouvre grand les yeux. Une minute. Ricky veut se mettre en couple avec moi ? Je m’attrape la tête, crie comme si je venais d’apprendre que j’avais gagné au loto. Mais oui, j’ai gagné au loto ! C’est incroyable ! Je m’apprête à formuler un gros oui quand….

 

Dring ! Dring ! Dring !
J’ouvre les yeux. Putain ! Pourquoi ce réveil sonne toujours au mauvais moment ? Je le désactive avant de mettre mon coussin sur ma tête. Merde ! Je rêvais !

J’essaie de me rendormir pour le continuer juste deux minutes mais rien n’y fait. Je suis définitivement éveillée. Je rejoins la salle d’eau. J’en sors une demi-heure plus tard, élégamment vêtue d’un chemisier blanc et de ma jupe-crayon préférée en wax. Cette jupe-crayon, je l’adore !

Je repense à mon rêve en partant au boulot. Je suis contrôleuse interne dans une institution de transfert d’argent. Jaune et noir ça vous parle ? Non ? Tant pis !
Je passe mes doigts sur mes lèvres, revois Ricky en train de les embrasser délicatement. C’était si bon ! Heureusement que le rêve est permis. Je n’aurai jamais la chance de l’embrasser dans la réalité, jamais…

© Grâce Minlibé

Sur une échelle de 10, quelle note donneriez-vous à ce texte ? Avez-vous envie de connaître les coulisses de cette histoire ? Que les curieux lèvent la main ! 😀

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Di Hair Box, Amsa pour elles et Beebee from Cocody ont participé au challenge. Cliquez sur leurs noms pour accéder à leurs articles. 

La bise !

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Publié dans Panaché

Abidjan lit les mauvais genres ?

Abidjan Lit Collectif (ALC!) est né de l’envie furieuse de contribuer à un activisme littéraire africain fructueux.

Le 1er chapitre a été lu le 23 septembre 2016 et j’ai été frustrée de n’avoir pu y participer. Aussitôt  la date du second chapitre annoncée, aussitôt mon inscription faite. 

J’ai donc eu le plaisir le vendredi 9 décembre 2016 de participer à cette rencontre littéraire avec des passionnés de lecture comme moi.

 

Aucun texte alternatif disponible.

Avez-vous des lectures secrètes ? Etes-vous fan des romans de gare, des romances, des bandes dessinées, des polars cinglants que certains jugent comme de la mauvaise littérature ?

Les mauvais genres, tel a été le thème de cette deuxième rencontre d’Abidjan Lit.

 

Laure, membre du Collectif Abidjan Lit a lu un extrait de La vie et demie de Sony Labou Tansi, une scène de torture très lourde à digérer pour moi, une scène hilarante pour les autres. Nous sommes dans le fantastique, le champ de tous les possibles. 

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Qui définit qu’un livre fait partie du mauvais genre ? Telle est la question posée par Josue Guébo. Si les goûts et les couleurs ne se disputent pas, tous les participants sont unanimes sur une chose : le mauvais genre est le politiquement incorrect, le genre qui n’est pas reconnu par ses pairs. Le mauvais genre c’est la littérature marginale. 

Pour Josué Guébo, le mauvais genre est considéré comme tel parce qu’il est prévisible, a tendance à manquer d’originalité et à rechercher la facilité. La littérature est un art, elle doit être élitiste. Propos qui a suscité un riche débat. 

Chacun avoue ses lectures secrètes me permettant ainsi de découvrir la fameuse série SAS, une série erotico-policière à l’allure de James Bond. 

Je dévoile sans détour ma passion pour la romance. J’en lis, j’en écris également et je n’en ai pas honte ! 😀

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J’aime les belles lettres comme celles de Marie N’Diaye, dans une lecture, je recherche également l’évasion, une cascade d’émotions. 

Abidjan lit c’est l’occasion de rencontrer des auteurs et illustrateurs de tous genres…

C’est avec plaisir que j’ai découvert  Fatim C. BRISSI, illustratrice, avec qui nous avons parlé bandes dessinées, romans graphiques et phylactères…

Aziz Doumbia, rappeur ivoirien nous a fait découvrir l’un de ses textes. Un texte rythmé, savoureux, plein de mélancolie.

J’ai aussi rencontré pour la première fois Paul Sika, photographe connu. J’ai eu le plaisir de lire l’un de ses textes secrets.

Un photographe écrivain ?

Un musicien, prix Nobel ? 

Pourquoi mettre des frontières entre les différents genres ? 

Edwige, membre du collectif a mis un point final à la rencontre en lisant des textes gorgés de poésie. 

Abidjan Lit, c’est faire exister tous les modes d’expression. A quand la prochaine rencontre ?

GM signature

Publié dans Interviews

Les Déboires amoureux de Mady : rencontre avec l’auteure

Avec plus de 24000 abonnés sur sa page Facebook, « Les déboires amoureux de Mady » est un classique des chroniques africaines qui a emporté ses lecteurs dans de magnifiques aventures. Rencontre avec l’auteure.

 

Les déboires amoureux de Mady

Comment se définit la chroniqueuse de « Les Déboires amoureux de Mady » ?

 

J’aurais beaucoup de mal à me définir, mais si je dois nécessairement le faire, c’est que je suis difficile à cerner (même pour moi-même hein lol). Je suis une jeune gabonaise, passionnée d’écriture, de lecture, et de culture africaine… Ecrire est mon moyen d’expression favori, lire mon passe-temps préféré…

 

J’ai beaucoup apprécié la chronique les mirages de l’amour. Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire cette histoire ?

Disons que j’avais constaté qu’autour de moi, beaucoup de filles, moi y compris, passaient à côté de l’amour véritable, à cause d’un idéal, alors on a un mec idéal en tête, et c’est lui seul qu’on veut avoir. Dès qu’on trouve un qui s’en rapproche, on se fait aveugle même au fait qu’il n’a pas les mêmes sentiments que nous, on se fait des films, d’où les mirages de l’Amour… Au départ c’était cela, et au fil du temps j’ai développé l’histoire en abordant des thèmes comme les disparités culturelles, l’infidélité de la femme qui reste encore quelque peu taboue…Bref, j’ai laissé parler mon imagination en y ajoutant quelques anecdotes de mon « déjà vécu » et des expériences d’amies, de proches ou simplement de lectrices qui demandaient des conseils in box.

 

Y a-t-il un passage de cette histoire que vous aimez particulièrement ?

A vrai dire j’aime toute l’histoire (lol) mais il y a bien un passage que je préfère, c’est celui où Ozy dit à Cléo « Je veux être son père », en parlant du bébé qu’elle vient d’avoir, alors même que pour tout le monde il s’agit du bébé conçu lorsque Cléo trompe Ozy avec Dan.

Vous voyez cette petite scène résume le message que je voulais faire passer aux hommes dans ce texte. Je ne voudrais pas m’étendre ici, la leçon se trouve dans l’histoire, mais juste leur dire qu’il y a une chose que les hommes doivent se dire, c’est qu’il ne faut pas confondre l’amour avec la faiblesse, la tolérance avec la lâcheté. C’est vrai que l’adultère d’une femme est une chose dure à surmonter pour l’égo d’un homme, pour toutes les raisons sociologiques et sociétales que nous connaissons, mais tout comme les femmes arrivent à pardonner l’infidélité, les hommes devraient réfléchir à deux fois avant de prendre des mesures radicales.

Je ne fais pas ici l’apologie de l’infidélité, je dis juste que, lorsqu’il y a encore des choses à sauver, il faut les sauver, si vous vous aimez et que vous êtes conscients que l’autre  a fait un faux pas, aidez-la à se relever, et surtout aidez-la à ne plus sentir le besoin de recommencer…

 

Laquelle de vos histoires avez-vous été fière d’écrire ou avez-vous adoré ? Pourquoi ?

En réalité j’ai aimé toutes les écrire, chacune pour des raisons différentes. Mais j’aime particulièrement deux de ces histoires : « Les Déboires de Mady » qui reflètent encore aujourd’hui mon immaturité dans la chronisphère, c’étaient mes débuts, mes premiers pas, je suis tombée parfois, j’ai rampé, j’ai marché, j’ai couru, puis j’ai pris mon envol…Quand je relis ce texte je me sens toujours un peu attendrie, attendrie de revoir mes débuts mais surtout mon inspiration de l’époque, un peu maladroite mais déjà assez riche. Et puis il y a « Dans les yeux de Kimia », je pense que mon imagination n’a jamais atteint un tel degré, c’est mon avis. J’étais inspirée, motivée, j’ai tout donné dans ce texte, jamais je n’avais écrit avec autant de passion…ce roman est de loin l’un de mes meilleurs écrits à mon avis…

 

Laquelle avez-vous écrit avec difficulté ? Pourquoi ?

 

Je crois que l’écriture en elle-même ne pose pas de problème, c’est surtout l’atmosphère de la chronisphère qui était assez difficile pendant la période où j’écrivais « Venir d’en bas » et surtout « Dans le cœur de Stéphane », j’avais pris assez sur moi et je supportais moins les remarques désobligeantes et les attaques parfois personnelles. J’avais de moins en moins de temps à consacrer à la page et je commençais à me lasser des guéguerres entre « chroliseurs » et entre chroniqueurs ou tout simplement entre les différents acteurs de la chronisphère. Cela me plaisait de moins en moins parce qu’écrire a toujours été pour moi source d’apaisement et bien-être et là ça devenait carrément source de stress, il fallait maintenir la barre haut, se surveiller, bref…cela ne m’apportait plus le plaisir et la joie que j’aime tant sentir lorsque j’aligne des mots pour en faire une histoire… C’est ce qui a été difficile à un moment. Sinon globalement, lorsque j’ai trouvé l’angle d’attaque et la trame principale, je n’ai aucun problème à écrire, cela va tout seul.

 

Sur quel thème vous n’écrirez sûrement jamais ?

J’aime penser que je n’ai pas de limite, mais pour le moment je ne saurais écrire sur l’homosexualité, du moins pas en faire le thème central de mon récit, je peux le mentionner ou le faire intervenir, mais surtout pas me focaliser dessus. Pourquoi ? Eh beh parce que j’ai encore du mal à en saisir les contours, et mon jugement, je déteste parler des choses que je ne maîtrise pas…Peut-être dans quelques années qui sait ?

 

 

Vous venez de publier Mon amour, ma destinée en toi. Pouvez-nous dire en quelques mots de quoi parle cette histoire ?

Oh comme d’habitude, une histoire d’amour à l’Odika (célèbre mets de la gastronomie gabonaise = sauce de chocolat indigène) comme je le dis souvent. Un amour de jeunesse qui s’est trouvé interrompu quelque part, et qui des années après se retrouve sur un même chemin…Rien de très compliqué, ce n’est pas aussi dense que les chroniques, mais bon il paraît que ça vaut le détour !

 

Vous avez publié essentiellement des romans et de la romance. Pensez-vous publier dans un autre genre ?

(Rires)

Je pourrais…

Mais je doute que je le ferai. Mady Remanda se veut romancière. C’est un auteur de la romance mais essentiellement des romances à l’africaine, je préfère en rester à la littérature sentimentale à l’africaine pour le moment.

 

Où vous voyez-vous l’année prochaine à la même date ?

Certainement au même endroit…

 

Quelles sont vos passions en dehors de l’écriture ?

Les voyages… la culture africaine…

 

Quels sont vos 3 livres préférés d’auteurs africains ?

Ouf !

Quel dilemme y’en a tellement !

Alors je pourrais citer :

« Les frasques d’Ebinto » d’Amadou Koné que je ne pourrais jamais oublier

« Une vie de bonne fortune » de Louisando N’dohou qui est un auteur ivoirien dont j’apprécie vraiment le style et l’inspiration

«  Essola » d’Alban Désiré Afene, un très bon auteur gabonais

Permettez-moi de citer « La mouche et la Glu » d’Okoumba Nkoghé un des piliers de la littérature gabonaise…

Y’en a beaucoup…d’autres

 

Quel est votre top 5 de chansons africaines qui évoquent l’amour ? 

  

  • L’amour d’une mère de Patience Dabany

 

 

 

  • Adia d’Oliver Ngoma

 

  • Odo de Raquel

 

  • Mutoto de Lokua Kanza

 

 

  • Kidiamfuka de Fally Ipupa

 

Là aussi y en a beaucoup, la musique est une de mes passions aussi.

 

Petit bonus pour nos lecteurs, nous allons établir votre portrait chinois

  • Si j’étais un parfum de glace, ce serait … Crème brûlée
  • Si j’étais un téléphone portable, ce serait … Sony Xperia
  • Si j’étais un support musical, ce serait … La cithare
  • Si j’étais une saison, ce serait … le Printemps
  • Si j’étais un épice, ce serait … Le persil
  • Si j’étais un philosophe, ce serait … Jean-Paul Sartre
  • Si j’étais une révolution, ce serait … Celle de Patrice Emery Lumumba
  • Si j’étais une invention, ce serait … Le téléphone
  • Si j’étais une des 7 merveilles du monde, ce serait … La muraille de Pékin
  • Si j’étais une île, ce serait … Mbagnié
  • Si j’étais un prix littéraire, ce serait … Ceux qui n’existent pas encore
  • Si j’étais un signe de ponctuation, ce serait … le point de suspension (j’adoorrre !)
  • Si j’étais une déesse grecque, ce serait … Athéna
  • Si j’étais un sport collectif, ce serait … Le hand-ball
  • Si j’étais un art martial, ce serait … Le Kung-Fu

 

 

Un petit mot de fin ?

Merci de m’avoir suivie et accompagnée dans l’aventure des « Déboires Amoureux de Mady » A nous revoir sur d’autres plateformes s’il plaît à Dieu.

A vos marques, Prêts, LISEZ ! LISEZ ! LISEZ les auteurs africains, ils ont besoin de vous, il faut que cette littérature fleurisse et s’épanouisse encore plus.

 

Propos recueillis par

 

GM signature

Publié dans Interviews

Tout ce qui brille : rencontre avec l’auteure

Elle est ma « number one » dans le monde des chroniques africaines et vous partagerez mon avis quand vous aurez lu ses histoires. La narration est précise, fine ;  ses mots sont empruntés aux dieux et donnés aux hommes avec générosité, le fond des histoires savamment construit. 

Elle est « ma number one » et je me demande pourquoi elle n’a pas encore été repérée par les chasseurs de tête dans le monde de l’écriture, pourquoi elle n’est pas encore sortie de l’anonymat, n’a pas encore reçu de prix littéraires.  

Elle est « ma number one » et elle … elle… elle, c’est la chroniqueuse de Tout ce qui brille

Rencontre avec la délicate auteure qui me fait tressaillir comme l’a fait mon amour d’adolescence. 

tout ce qui brille
Source sunubiir.com

 

Comment se définit la chroniqueuse de Tout ce qui brille  en 4 # ?

#Tordue  #Passionnée  #Gauche  #Compulsive

Parlons de la chronique « Tout ce qui brille. » C’est un tourbillon émotionnel et au niveau de l’esprit. Où avez-vous appris à écrire comme ça ? (rires) Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

 Lool, je devrais réellement apprendre, maintenant que vous le dites.

Alors. Tout ce qui brille. C’était vraiment écrit sur un coup de tête, une sorte de d’auto thérapie, puis c’est devenu  un peu plus réfléchi. Je ne m’attendais à ce que les lectrices aiment l’histoire… A vrai dire je ne m’attendais pas à en avoir beaucoup, de lectrices. Mais bon, je suppose qu’on aime toutes une romance un peu compliquée, qui finit bien, où on se dit des mots d’amour, où les méchants finissent seuls et mal et où des bébés naissent. Je ne suis pas une romantique. Vraiment. Mais je pense que pour un premier essai, la romance était le chemin à suivre, moins risqué. En plus, je venais de finir « Orgueil et préjugés ». Donc disons que j’étais encore un peu ivre de ce chef d’œuvre en écrivant.

 

Si vous deviez la résumer en une phrase, quelle serait-elle ?

 

L’amour malgré, en dépit de, de toute façon et parce que.

 

Imaginez que l’on vous demande de lire un seul passage, lequel choisiriez-vous ?

 

« Parce qu’il est des jours où tu es celle sur qui on compte. Et où tu dois être assez forte pour d’autres. Que ça soit ma famille ou Malik, je suis des fois, celle sur qui on compte. Et ces fois, comme maintenant, je le dois bien à Malik, de prendre ses armes lorsqu’il les baisse. »

 

 Sur quel thème vous n’écrirez sûrement jamais ?

 

Il ne faut jamais dire jamais. Et je ne pense pas qu’il existe un sujet que je ne voudrais pas traiter. Quand l’inspiration vient on ne fait que suivre. Mais si je peux dire, je suis sure de ne pouvoir écrire en  point de vue zéro : utiliser la troisième personne, raconter l’histoire en narration omnisciente. Je ne me vois pas écrire de cette façon là.  J’aime raconter les histoires par point de vue interne, utiliser la puissance du « je », entrer dans la peau des personnages, leur faire raconter leur propre histoire, leur faire s’adresser au lecteur sans intermédiaire.

 

Où vous voyez-vous l’année prochaine à la même date ?

 

Août 2017. J’espère être dans la paix où je suis maintenant par la grâce de Dieu. J’espère être en vie et être inspirée. Je devrais dire que j’espère avoir un boulot stable parce que j’aurais presque fini mes études à cette date et, bon, le chômage, ce n’est pas sympa… Mais j’espère juste être heureuse dans mon corps et dans mon esprit, chez moi (et en vacances j’espère !) et avoir les gens que j’aime heureux.

 

Quelles sont vos passions en dehors de l’écriture ?

 

Ma maman. Lire, évidemment. A ce stade, c’est bien plus qu’une passion. C’est quelque chose entre la nécessité et de la dépendance. J’aime aussi cuisiner, la poésie, la musique, regarder des séries télévisés et films longs et lents, refaire le monde dans ma tête… Oui je suis très ennuyeuse.

Présentez-nous une femme que vous lisez, ou que vous suivez, admirez, une femme avec laquelle vous auriez envie de collaborer ou que vous auriez envie de connaître personnellement.

 Tellement d’options que je ne saurais me résoudre à choisir. Je vais donc rester dans le monde des chroniques auquel j’appartiens et je vais dire : Sadjee ou Chrystel. Chroniqueuse de la page « Mille mots un amour » et auteur du merveilleux, du touchant « L’innocente ». Je l’adore. Avant même de savoir qui se cachait derrière ses histoires, je la dessinais dans ma tête, convaincue qu’elle avait des doigts fins que l’on regardait puis aussitôt  qui inspiraient la confiance, qui respiraient le talent pur. Je me connectais à ses mots, les parcourant avidement, n’arrivant pas à croire qu’elle écrive des chroniques sur Facebook et pas des Best Sellers. La première fois qu’elle a commenté ma chronique en cours, je me suis sentie toute chose, comment assumer ses écrits nouveaux et tâtonnants quand un tel génie vous lit ? J’adore Sadjee.

 

Quels sont vos 3 livres préférés d’auteurs africains ?

 

1 Une si longue lettre de Mariama Bâ.

2 Le monde s’effondre de Chinua Achebe.  

3 Mes hommes à moi de Ken Bugul.

 

Quel est votre top 5 de chansons africaines qui évoquent l’amour ? 

 

Viviane Ndour- Dekkore. Vieille chanson mais du Sénégal mais toujours aussi bien

Youssou Ndour- Chimes of Freedom.

Carlou D- Nene Galé. 

Daara J- Allah

2face – African queen

 

Petit bonus pour nos lecteurs, nous allons établir votre portrait chinois 

  • Si j’étais un parfum de glace, ce serait le café
  • Si j’étais un support musical, ce serait un piano
  • Si j’étais une saison, ce serait la saison des pluies
  • Si j’étais un épice, ce serait la cannelle
  • Si j’étais une révolution, ce serait la révolution des suffragettes
  • Si j’étais un prix littéraire, ce serait un Pulitzer
  • Si j’étais un signe de ponctuation ce serait une virgule
  • Si j’étais un dieu grec, ce serait Hermès

  

Un petit mot de fin ?

Ce fut un plaisir de répondre à vos questions, je vous remercie et je remercie mes lecteurs pour la patience, pour les encouragements et pour l’entrain. J’espère que les mots qu’on s’échange sur la page iront bien au-delà. Et vive Facebook (si seulement on pouvait écrire en italique aussi) … Lol. Merci à vous.

Propos recueillis par 

signature coeur graceminlibe

Vous pouvez vous enivrer des histoires de l’auteur sur sa page Facebook ou sur la superbe plateforme Sunubiir.com

Publié dans Interviews

Les petites histoires d’Akissi : rencontre avec l’auteure

S’il m’a permis de rester en contact avec mes amis et de faire la promotion de mon recueil de poèmes, le réseau social Facebook a également permis à la lectrice passionnée que je suis de lire des histoires aux couleurs africaines gratuitement !
J’ai découvert ces chroniques écrites la plupart du temps par des auteures anonymes en 2012. Combien j’ai passé mes heures de stage à lire ces romances africaines ! (que mon maître de stage me pardonne) 
Je suis tombée amoureuse de 5 belles plumes, l’auteure de Les Petites Histoires d’Akissi en fait partie. Rencontre avec cette auteure qui écrit de la romance comme on réalise un scénario. 

Les petites histoires dakissi

Comment se définit la chroniqueuse de Les petites histoires d’Akissi en 4 # ?
#flemmardeinvétérée   #procrastineuseenchef  #amoureusedelamour   #sensible

Vous avez écrit une dizaine d’histoires. Quelles ont été vos sources d’inspirations ?
La vie en général, mes expériences, les gens que je rencontre, ma famille…
Laquelle de vos histoires avez-vous été fière d’écrire ou avez-vous adoré ? Pourquoi ?
C’est difficile de faire un choix, chaque histoire est un peu comme un enfant pour moi et vous savez combien il est difficile pour un « parent » de  « hiérarchiser » ses enfants. Néanmoins  j’ai un petit coup de cœur pour « le contrat » peut-être du fait de la folie d’Abigaïl, de sa force à surmonter les épreuves de la vie tout cela mêlé à la tendresse particulière que j’ai pour la famille Annan.
Laquelle avez-vous écrit avec difficulté ? Pourquoi ?
« Les moitiés » et je pense que ma co-chroniqueuse pour cette histoire ne me contredira pas. Le plus de la chronique c’est l’interaction avec les lecteurs qui est quasi immédiate. Le problème c’est que parfois c’est dur de voir que le message qu’on a voulu faire passer n’est pas celui qui est perçu. On a plusieurs fois eu envie de tout arrêter mais comme on dit « découragement n’est pas ivoirien »*
En outre, pour un des personnages en particulier, j’ai du aller chercher et remuer quelque chose de profond, d’insoupçonné, de tapi là quelque part en moi et que j’ai malencontreusement réveillé, j’ai ressenti son mal être au plus profond de moi-même, je me rappelle avoir pleuré une nuit entière, c’était une expérience très difficile mais enrichissante quand même…
Sur quel thème vous n’écrirez sûrement jamais ?
L’homosexualité peut être, c’est un thème que je ne maîtrise pas assez pour être à l’aise et laisser dériver ma plume et mon imagination. J’ai déjà eu quelques idées dans ce sens mais je n’arrivais pas à les matérialiser.
Avez-vous des projets d’édition ?
Pas en ce moment, mais j’y pense…
Où vous voyez-vous l’année prochaine à la même date ?
L’année prochaine ? Mais c’est après demain  ! Lol . Plus sérieusement je ne sais pas, je préfère ne pas y penser mais j’espère avoir au moins parlé de mon projet de roman à quelqu’un du métier ou avoir écrit mon premier scénario.
Quelles sont vos passions en dehors de l’écriture ?
Le chant, le cinéma, la danse de salon (de mon salon hein pas de tango ni cha cha cha abeg), la lecture, la mode, les chaînes youtube et blogs beauté…
Présentez-nous une femme que vous lisez, ou que vous suivez, admirez, une femme avec laquelle vous auriez envie de collaborer ou que vous auriez envie de connaître personnellement.
J’adore le duo Christina – Lauren auteur de la série des « Beautifuls ». Ces deux dames me fascinent, même si la mécanique de leurs histoires est pratiquement toujours pareille (belle gosse+beau gosse=amour éternel) on dirait qu’elles écrivent d’une seule main, je n’arrive pas à distinguer Christina de Lauren et pour avoir déjà co-écrit je sais combien c’est difficile de fusionner 2 plumes. J’aimerais bien les rencontrer et leur poser tout un tas de questions.
J’ai aussi un coup de cœur pour Jennifer ARMENTROUT et sa série de « Jeux ». 
Quels sont vos 3 livres préférés d’auteurs africains ?
Une si longue lettre, Mariama BA
Le Baobab Fou, Ken Bugul
Je suis noir et je n’aime pas le manioc, Gaston Kelmann
Quel est votre top 5 de chansons africaines qui évoquent l’amour ? 
5- Obianuju de Efya
4- Comment te dire de Bana C4
3- Oh my my my   de Lady Jay
2- Coucou  de Charlotte Dipanda
1-Ko ma si de  Lara Georges

Petit bonus pour nos lecteurs, nous allons établir votre portrait chinois 
  • Si vous étiez un parfum de glace ce serait … Oreo
  • Si vous étiez un téléphone portable ce seraitNokia 3310
  • Si vous étiez un support musical, ce seraitvinyle
  • Si vous étiez une saison, ce serait l’été
  • Si vous étiez un épice, ce serait la cannelle
  • Si vous étiez une des 7 merveilles du monde, ce serait … le Taj Mahal
  • Si vous étiez une île, ce seraitl’île de Gorée
  • Si vous étiez un signe de ponctuation ce seraitles trois points de suspension
  • Si vous étiez une déesse grecque, ce serait … Athéna
  •  Si vous étiez un sport collectif, ce serait le beach-volley
  • Si vous étiez un art martial, ce seraitle taekwondo
Un petit mot de fin ?
Juste vous dire merci de m’avoir sollicitée pour cette interview,  souhaiter une excellente  continuation, une longue vie  et une belle visibilité à votre blog et  faire un gros bisous à tous mes lecteurs, mes poussins du poulailler, la Mère poule ne vous oublie pas…
* Proverbe ivoirien qui signifie que le découragement ne fait partie des habitudes de l’ivoirien. 
Propos recueillis par 

fleur v1

Publié dans Panaché

Lecture musicale d’Ewa, votez pour votre préféré

Coucou les amis,

Ils ont été nombreux à trouver le concours  complexe. Mais que voulez-vous ? Ma tasse, elle a de la valeur, je ne pouvais quand même pas la brader. 😀

Trois amazones et un guerrier ont voulu relever le défi.

Pourriez-vous s’il vous plaît écouter leurs propositions et voter pour votre préféré ?

 

els

 

  1. La proposition de B’Né  

 

2. La proposition de Cina

 

3. La proposition d’Hervé

 

 

4. La proposition de Lorie

 

Je vous remets le poème pour que vous puissiez voir si la musique proposée peut être jouée en lisant le poème.

 

Ewa

Elle vient des tropiques
Elle, mon amour idyllique
Elle n’a aucune manière rustique
Celle qui me rend euphorique

Je ne peux m’empêcher de frissonner
En découvrant sa douceur cutanée
Chocolat qui s’allie au beurre de karité
Respecter sa peau, telle est sa priorité

Impossible de ne pas bénir le sein qui l’a tissée
Quand elle me fait découvrir ses trésors amassés
Et entassés à sa gorge et son admirable postérieur

Mais votre dame n’est belle que de l’extérieur
Me diriez-vous. Chers amis, détrompez-vous
Cette étincelle à qui je me dévoue

L’Isis dont je me suis épris
Marque par sa grandeur d’esprit
Douce et humble de cœur
En elle ne vit aucune rancœur

Elle n’est ni jalouse ni étouffante
Elle demeure ma source abondante
De chaleur, de joie et de tranquillité
Avec elle, le quotidien revêt de simplicité

Émancipée, elle n’épuise pas ma bourse
Ma princesse se charge aussi des courses
Je ne lui dois rien, elle n’exige rien de moi
Son plus beau cadeau est d’être près de moi

L’Isis dont je me suis épris
Me chérit pour ce que je suis
Elle a la solidité indispensable
Pour construire un foyer durable

© Grâce Minlibé 11/02/2015 _ 18h02

J’ai fait l’exercice et je vous avoue que j’ai l’embarras du choix.

Il n’y a qu’une seule tasse et quatre propositions. A qui la donneriez-vous ?

Fin des votes : 28 Mai à 23h59 GMT

Publié dans Panaché

Un an du blog – Le 1er concours

Chers tous ,

J’ai l’immense plaisir de vous annoncer l’ouverture du 1er concours du blog !

1er concours de graceminlibe

Pour remporter une tasse magique de Chimères de verre, je vous mets au défi : trouver THE musique instrumentale qui accompagne harmonieusement le poème Ewa

Ewa

Elle vient des tropiques
Elle, mon amour idyllique
Elle n’a aucune manière rustique
Celle qui me rend euphorique

Je ne peux m’empêcher de frissonner
En découvrant sa douceur cutanée
Chocolat qui s’allie au beurre de karité
Respecter sa peau, telle est sa priorité

Impossible de ne pas bénir le sein qui l’a tissée
Quand elle me fait découvrir ses trésors amassés
Et entassés à sa gorge et son admirable postérieur

 

 
 
Mais votre dame n’est belle que de l’extérieur
Me diriez-vous. Chers amis, détrompez-vous
Cette étincelle à qui je me dévoue

L’Isis dont je me suis épris
Marque par sa grandeur d’esprit
Douce et humble de cœur
En elle ne vit aucune rancœur

Elle n’est ni jalouse ni étouffante
Elle demeure ma source abondante
De chaleur, de joie et de tranquillité
Avec elle, le quotidien revêt de simplicité

Émancipée, elle n’épuise pas ma bourse
Ma princesse se charge aussi des courses
Je ne lui dois rien, elle n’exige rien de moi
Son plus beau cadeau est d’être près de moi

L’Isis dont je me suis épris
Me chérit pour ce que je suis
Elle a la solidité indispensable
Pour construire un foyer durable

© Grâce Minlibé 11/02/2015 _ 18h02

Comment participer au concours ? Envoyer via ce formulaire le lien Youtube de la chanson instrumentale que vous proposez pour accompagner le poème ci-dessus.

Si vous n’arrivez pas à remplir le formulaire, vous pouvez m’envoyer votre proposition via ma page Facebook Grâce Minlibé

Quand participer ? 

Du vendredi 20 mai au mardi 24 mai à 18 heures GMT.

Le mercredi 25 mai, je publierai les différentes propositions sur ma page Facebook Grâce Minlibé et vous pourrez voter pour la proposition que vous préférez.

Le jeudi 26 mai, j’annoncerai le nom de l’heureux gagnant.

Qui peut participer ?

Toute personne résidant en Côte d’Ivoire ou ayant une attache en Côte d’Ivoire (vraiment désolée les amis pour cette stricte restriction mais je ne peux m’engager financièrement pour les envois postaux  😦 )

Bonne chance les amis ! Hâte d’écouter vos différentes propositions 🙂

Ps : Et si vous êtes hors de la Côte d’Ivoire et avez envie de jouer malgré tout, n’hésitez pas. Bisous.

Publié dans Panaché

Livresque 17 : championne, l’enjailleuse, provocation

Livresque 17

Livresque ?! Qu’est-ce que c’est ?

Un événement littéraire organisé par une promotrice culturelle ivoirienne Yehni Djidji.

Soucieuse du rayonnement de la littérature à travers la lecture et l’écriture, elle a mis en ligne en Septembre 2012 le site 225nouvelles, plateforme où les écrivains débutants ou confirmés peuvent publier leurs nouvelles.

Elle a décidé de passer du virtuel au réel et d’accroître l’impact de l’action, en créant un espace d’expression pour ceux qui ont déjà la fibre littéraire : Livresque. Il permet également de susciter l’envie chez les autres en proposant des activités sortant des pratiques usuelles.

 

Livresque 17 est ma 3ème participation à cet événement qui a lieu tous les deux mois, j’ai eu envie de vous la faire vivre en mots et images. 

 

Tout a commencé par le mot d’introduction de la promotrice, mot qui a précédé la lecture du 1er chapitre de Championne l’enjailleuse.

Que dirais-je de ma 1ère rencontre avec cette oeuvre ? J’ai apprécié sa façon de venir à moi avec ses mots simples, son ton léger. 

Stéphane, fondateur du blog Des mots, des images a fait chanter les mots en lisant deux poèmes écrits en hommage à l’attaque terroriste de Bassam : Ivoirien va vous décourager et Se taper mille vierges

La présentation de Wakili Alafé, l’invité de ce Livresque 17 et auteur de Championne l’enjailleuse, a été faite par Yehni Djidji et a servi d’introduction au moment d’échange avec l’auteur. De nombreuses questions lui ont été posées : 

 

D’où lui vient son inspiration ? 

Des faits observés, vécus par des proches. 

Pourquoi l’usage du nouchi  (argot ivoirien) quand on connaît le niveau de langue de l’auteur ? 

Pour faire un clin d’œil à ce langage local ou de rue qui caractérise la Côte d’Ivoire. 

L’enjailleuse, pourquoi le choix d’un tel prénom pour l’héroïne ? 

Pour ne pas avoir de problème avec les femmes. Pour ne pas qu’en nommant l’héroïne  Estelle ou  Catherine, des femmes portant ces prénoms se sentent indexées. 

Quels auteurs ont inspiré Alafé Wakili ? 

André Brinks, Jean-Paul Sartre 

Quand a-t-il fini d’écrire l’oeuvre ? 

En 2009. Une première relecture qui d’ailleurs n’a pas abouti a été faite en 2010-2011.

Il a décidé de faire sortir cette histoire du placard après sa rencontre avec l’éditeur Yahn Aka

 

Que doit-on retenir de l’oeuvre ? 

Il est bien de vouloir être champion encore faut-il l’être dans le droit chemin.

Il y a certaines catégories de champion qu’il vaut mieux ne pas envier, vers lesquelles il ne faudrait pas se tourner. 

Comment devient-on écrivain ? 

On écrit parce qu’on a quelque chose à dire. 

3 mots qui définissent l’oeuvre  ? 

Championne – L’enjailleuse – Provocation

Si l’on propose 50 millions à l’auteur et qu’on lui demande en échange de brûler l’un de ses ouvrages,que ferait-il ? 

Il préfère garder son livre. La somme proposée n’est pas très significative pour lui. 

L’amitié a t-elle plus de valeur que l’amour ? 

Non mais il faut savoir que l’amour ne suffit pas au bonheur. 

 

 

Un intermède musical nous a permis de digérer le fructueux  échange  avec l’auteur et a été une belle transition pour le… Book Blind Date

Cet instant, je l’adore. Un livresque sans Book Blind Date c’est comme boire du Perrier sans les bulles.

En quoi consiste-t-il ?  Chaque participant doit  venir avec un livre neuf ou en bon état à offrir. C’est le droit d’entrée à Livresque. Un numéro lui est attribué. Il motive son choix pendant un court speech tout en ne mentionnant ni le titre ni le nom de l’auteur de l’œuvre. Au moment de l’échange, les participants, par ordre d’arrivée, choisissent un livre sur la base du résumé des « speakers ».

J’ai offert Drôle de printemps et reçu Histoires à lire lumières toutes allumées de Hitchcock ! Je compte le lire en juin, je me ferai un plaisir de vous partager ma note de lecture. 

Livresque 17 s’est achevé par un doux cocktail. Devant soutenir ma réputation, je n’ai malheureusement pas pu me goinfrer. 

J’ai pu faire dédicacer mon exemplaire de Championne l’enjailleuse qui m’a été offert par une amie et celui d’Exode Moral, le recueil de poèmes de l’éditeur de Championne l’enjailleuse, Yahn Aka

 Voili, voilou, j’espère que votre premier rapport Livresque vous a plu. 

 Pour voir des photos de l’événement, cliquez ici et

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Jazz et vin de palme

Jazz et vin de palme

Un livre qui figure dans le Top 10 d’une chroniqueuse émérite doit être inscrit à notre « wishlist » et c’est ce que j’ai fait.

Jazz et vin de palme est entré dans ma liste de « livres à lire » fin 2014. Le nom est resté dans un coin de ma mémoire, il s’est fait discret, si discret au point de devenir invisible…

En ouvrant la bibliothèque de mon père, il y a quelques jours grande a été ma surprise de voir Jazz et vin de palme ! Quelle ne fût encore ma surprise de voir que ce livre m’appartenait et que je l’avais reçu comme récompense de fin d’année en 3ème !

Ma bouche dessinant un large sourire, j’ai pris ce qui était mien, pris congé de la terre pour découvrir l’univers que voulait bien m’offrir Emmanuel Dongala sans me connaître.

Il a écrit ce livre pour moi, il a deviné mon goût pour le jazz, les belles lettres, les récits drôles, poignants, inspirants.

Que de belles fleurs lancées à cet écrivain. Sont-elles méritées ? Permettez que j’expose la cause de tant de louanges.

Jazz et vin de palme est un recueil de huit nouvelles.

L’étonnante et dialectique déchéance du camarade Kali Tchikati est la 1ère nouvelle du recueil. Le narrateur, Kuzevo, nous plonge dans l’ambiance de Pointe-Noire et nous fait rencontrer Kali Tchikati, son ami qu’il n’avait pas revu depuis 5 ans depuis qu’on l’avait exclu du Parti unique. Kali raconte ce qu’il est devenu, annonce qu’il va bientôt mourir parce qu’ensorcelé par un oncle. Au fil des pages, il raconte l’opposition entre l’idéologie communiste et la religion occidentale et africaine, son rejet de cette dernière et ce que ça lui aura coûté.

Une entrée en matière assez légère, j’ai légèrement ri, l’histoire ne m’a pas emportée, c’est donc sans regret que je suis passée à la 2ème histoire : Une journée dans la vie d’Augustine Amaya .

Amaya est une commerçante de Brazzaville qui va à Kinshasa acheter des marchandises. Au poste de police de la frontière du Zaïre, la règle veut qu’on laisse sa carte d’identité, ce que fait Amaya. Malheureusement, sa carte s’égare. Elle se rend trois jours de suite au poste de police du Beach d’où elle ressort bredouille à chaque fois.

Elle s’y rend une énième fois ;  une énième journée où l’on observe l’absence de conscience professionnelle, l’abus de pouvoir de l’administration dont les horaires d’ouverture et fermeture des bureaux dépendent de l’humeur de ses agents.

Une journée où l’on assiste, impuissant au retard que prendra le commerce d’Amaya, à toutes ses factures qu’elle ne pourra pas régler à temps.  Cette nouvelle est l’hymne des présents infructueux, le chant de demain qu’on espère beau ; elle m’a rappelé Photo de groupe au bord du fleuve.

Dans la 3ème nouvelle, on fait le procès du père Likibi, garant de la tradition africaine dans le village de Madzala et la sous-région, doté de pouvoirs mystiques, accusé d’avoir provoqué la sécheresse dans le village en arrêtant la pluie le jour du mariage de sa fille et d’aller à l’encontre des lois anti-fétichistes du pays.

Les dialogues sont vivants, drôles ;  le vocabulaire coloré, intéressant. L’histoire s’achève sur un drame. Qui perd la vie ? A vous de le découvrir…

Un homme est recherché activement dans la 4ème nouvelle, son crime : avoir assassiné le président-fondateur de la nation. Un homme qu’on ne démasquera jamais, un homme tapi quelque part…

Cette nouvelle de 9 pages ne m’a pas transportée malgré sa dernière ligne qui véhicule un joli message : « L’homme, espoir d’une nation et d’un peuple qui dit NON, et qui veille… »

La 5ème nouvelle, la cérémonie, est celle qui m’a fait le plus rire. Un militant modeste communiste raconte avec un style dynamique, réaliste, humoristique sa vie de « rouge » et l’inauguration de la prise de fonction du nouveau directeur de l’usine où il travaille, poste qu’il convoitait.

Mon honnêteté m’oblige cependant à vous dire que moi aussi j’ai détourné, en un moment de faiblesse contre-révolutionnaire, des biens de la communauté nationale; mais aujourd’hui ma conscience est tranquille car j’ai payé ma dette envers la société et le parti. En effet, après un an de prison ferme et après avoir intégralement remboursé les trois boîtes de sardines, dont une était avariée, que j’avais « empruntées » un jour où il n’y avait rien à manger à la maison pour les gosses.

Au départ, quand ils nous ont demandé d’être rouge, je ne savais pas s’ils parlaient de la couleur des vêtements ou de la couleur de la peau.[…] Pendant un mois, je ne me suis habillé que de rouge. […]Dans notre pays, les services de sécurité, c’est-à-dire notre CIA ou notre KGB, utilisent souvent des femmes d’une moralité douteuse pour tirer des renseignements aux gens surveillés, eh bien chaque fois que je découvrais que l’une d’elles était une espionne de l’Etat, je faisais tout pour coucher avec elle en m’arrangeant pour toujours me déshabiller en pleine lumière afin qu’elle vît que même mon slip était rouge !

 

Je ne crois plus aux fétiches et je suis contre Dieu car la religion est le whisky… le chanvre… l’oignon… le morpion…. Le pion du peuple.

 

Jazz et vin

La 6ème nouvelle qui donne son titre au recueil, Jazz et vin de palme nous fait pénétrer dans le royaume de la politique-fiction. Le monde entier est envahi par des  extra-terrestres. Les organisations de sécurité mondiales se réunissent. Le délégué du Kenya propose qu’on discute avec le chef de la tribu des envahisseurs autour de verres de vin de palme. Des études scientifiques ont montré qu’ils étaient réceptifs à la musique de John Coltrane et au vin de palme.

Cette nouvelle est un prélude à la dernière nouvelle du recueil : A love supreme où Emmanuel Dongala écrit sur la tragédie du musicien John Coltrane à la recherche de l’absolu, une tragédie qui apparaît comme un écho, et peut-être une réponse à la tragédie collective décrite dans les premières nouvelles.

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle parce qu’elle m’a ramenée à mon présent d’auteur inconnu. Les mots de John Coltrane m’ont émue, boostée. Sa musique m’a transportée.

Du jazz, du vin de palme ? Oui, j’en veux et à volonté ! Et vous ?

Ps : Oui, vous savez compter, il manque une nouvelle. Je n’ai pas du tout compris sa place dans le recueil, j’ai donc préféré économiser mon temps et des mots en l’omettant. 😀