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Le bonheur, comme l’eau – Chinelo Okparanta

J’ai reçu ce roman dans le cadre du Swap Des livres et des thés sur Livraddict. Nous avions opté pour le COLIS AMATEUR :
     – 1 carte
     – 1 MP
     – 2 livres de la WL
     – 2 boites de thés 
     – des goodies en lien avec le thème

Nous avons ajouté chacune un 3e livre et ma binôme a choisi un livre qui n’était ni dans ma WL globale ni dans ma WL spécifique du swap. Elle l’a choisi sur recommandation de sa libraire. 

En mai dernier, j’ai donc accueilli dans ma Pile à Lire Le bonheur, comme l’eau.

Un titre intriguant. J’ai essayé en lisant chacune des dix nouvelles qui composent le recueil de découvrir la raison du choix d’un tel titre. La réponse m’est venue de la 8e nouvelle :

Le bonheur est comme l’eau, dit-elle. Nous essayons toujours de le saisir, mais il nous file toujours entre les doigts.

 

Les personnages de ce recueil sont à la recherche du bonheur. Le bonheur que l’on n’a pas et qu’on refuse aux autres.

Qu’ils soient centraux ou secondaires, ils espèrent qu’on leur accorde ce qu’ils attendent, ce qu’ils désirent mais le bonheur semble capricieux.

Ces dix nouvelles sont très féminines à l’exception de la 9e nouvelle où le narrateur est un homme.

Nos narratrices montrent leurs vies d’épouse, de fille, de femme.

Époux qui considère plus ses richesses matérielles que la vie de sa femme.

Époux axé plus sur son plaisir et qui n’entend pas la douleur de sa femme.

Époux qui bat sa femme et sa fille.

Les mères ont une influence presque dominatrice dans la vie de leurs filles, leur demandent de se marier, faire un enfant, se blanchir la peau ou taire leur orientation sexuelle.

L’homosexualité doit être un thème cher à l’auteure puisqu’il est le thème de deux nouvelles. Pourquoi ne s’intéresse-t-elle qu’au lesbianisme? Est-ce dû au fait que les personnages centraux sont des femmes ?

La foi chrétienne est un thème transversal aux nouvelles. On sent comme un désir de garder sa foi personnelle et ne pas l’imposer à d’autres. On sent une remise en question des principes bibliques pour se concentrer uniquement sur l’amour quel qu’en soit la forme.

J’ai entendu la voix de ces femmes, la vie intime de familles nigérianes, en Afrique ou en Amérique, aux prises avec leurs rêves, leurs traditions et la réalité de tous les jours.

J’ai passé un bon moment de lecture. La plume de l’auteur est fluide, pleine de sensibilité.

C’est mon #MardiConseil. Quel est le vôtre ?

 

 

 

 

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Love is Power ou quelque chose comme ça

Prenez deux vieilles femmes abandonnées à leur sort, un jeune homme dont l’unique ambition est d’être un arnaqueur du web, des enfants de 14 et 12 ans livrés à eux-mêmes, une mère ivrogne, un professeur qui a une relation extra-conjugale avec l’une de ses élèves, une épouse violentée par son mari dès qu’il endosse son uniforme de policier, un homme qui souffre de mauvaise haleine, des agents des forces de l’ordre corrompus, un couple qui se dispute l’amour de leur unique enfant, un cousin épris de sa petite cousine, un couple interracial qui s’aime sans engagement. Placez les au Nigéria en faisant une escale rapide à Nairobi. Donnez à ces hommes et femmes le temps de s’exprimer et vous obtiendrez Love is Power ou quelque chose comme ça.

Adrian Igoni Barrett fait une étude captivante des mœurs au Nigéria et nous montre les multiples facettes de ce pays. Le Nigéria et son instabilité politique des années 70, ses bandits de grand chemin, ses arnaqueurs, sa population en proie à la misère.

L’amour occupe une grande place dans ce recueil et est exposé avec ses multiples visages : amour interdit, possessif, exclusif. L’amour est interrogé, éprouvé.

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Le sexe est monnaie d’échange, moyen de pression ou plaisir tout simplement.

La plume d’Adrian Igoni Barrett a été une belle découverte. J’ai trouvé son écriture succulente. J’ai eu l’impression à chaque nouvelle de découvrir un auteur différent. Les nouvelles sont de longueur variée et chacune d’elles possède un style singulier.

Mes nouvelles préférées sont : Ce qui était arrivé de pire, le problème de ma bouche qui sent, Godspeed et Perpetua, une histoire d’allées et venues à Nairobi.

 

Ce qui était arrivé de pire

Veuve, Maa Bille se sent abandonnée par ses enfants qui vivent pour la plupart à l’étranger. Elle doit aller au CHU pour une énième opération des yeux mais il n’y a personne pour l’accompagner. 

Cette nouvelle plaisante aborde le “devoir” des enfants envers leurs parents. Des parents qui se sont pliés en quatre pour leurs enfants et qui attendent un peu le retour de l’ascenseur. Leurs enfants doivent-ils toujours être présents pour eux ? Doivent-ils leur rendre tout le bienfait ? J’ai bien aimé la réponse de Maa Bille

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Le problème de ma bouche qui sent

Une nouvelle pleine d’humour où un homme nous confie son problème de mauvaise haleine.

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Godspeed et Perpetua

Une différence d’âge entre un homme et une femme. Un mariage arrangé où va naître lentement l’amour. Puis l’enfant vient et l’amour devient exclusif. Père et fille s’installent dans un monde où la mère n’est pas conviée. Cette dernière se réfugie momentanément dans la religion. Des années s’écoulent et la politique entre en jeu.

Il y a du rire, des larmes dans cette nouvelle. La chute m’a émue.

 

Une histoire d’allées et venues à Nairobi

Un couple mixte où l’homme veut vivre un amour sans engagement, un amour au présent, n’a pas envie de se nourrir de promesses. J’ai apprécié l’interpellation de Leo dans ce magasin où des indiennes ont fait preuve de racisme. Les Indiens et leurs castes de merde !

Ces petites phrases sur l’amour m’ont fait sourire :

« L’amour, c’est revenir même quand tu ne peux pas »

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J’ai reçu ce livre lors du Colore ton swap. Pour en savoir plus, cliquez ICI

L’image mise en avant a été prise au restaurant POINT BARRE au Plateau (Abidjan), un restaurant cosy avec une décoration très littéraire. 

 

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La fille du roi araignée – Chibundu Onuzo

Lagos est un univers avec deux planètes, celle des riches et leur luxe affolant et celle des pauvres et leur misère désolante.

Deux planètes qui ne se rencontrent que par l’entremetteur qu’est l’amour.

À dix-sept ans, Abike Johnson, la fille d’un richissime magnat de Lagos, a l’habitude de se laisser porter par l’immense Mercedes noire de son père dans les rues de la ville. Un jour, alors que la voiture est assaillie par des vendeurs à la sauvette, le regard d’Abike croise celui d’un colporteur : jeune, beau, élégant sous ses haillons, il détonne dans la foule. Lui vit dans un quartier mal famé. Tous les jours, il parcourt des kilomètres en vendant des glaces pour subvenir aux besoins de sa sœur et de sa mère. Abike découvre un univers inconnu qui la fascine et invite à son tour le jeune homme dans son monde.

Le colporteur a un surnom mais est désigné par sa profession tout au long du livre. Une façon de le rabaisser, le cantonner à son environnement ?

Le jeune homme est attachant. J’ai apprécié son courage, son dévouement au service de sa famille. Joke, sa petite sœur est une blague à elle seule. Insolente, elle nous apporte quelques moments de rire.

Ce roman relate avec précision le climat social de Lagos : les familles moyennes vivant au-dessus de leurs moyens, les sollicitations financières de la famille élargie qui s’étendent à l’infini, la solitude face aux problèmes financiers et ces riches dont la fortune repose sur corruption, proxénétisme et autres pratiques douteuses.

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Au début, j’ai cru lire une histoire d’amour young adult sans relief puis est venu le moment où les secrets du passé ont refait surface. La romance s’efface pour laisser la place à un thriller. Nos amoureux doivent choisir leur camp : celui de l’amour ou le rétablissement de la justice.

On a envie d’action. Les masques tombent, les apparences trompent…

Grands manipulateurs et novices en la matière élaborent leurs stratégies.

J’aurais voulu qu’Abby (vous découvrirez qui c’est en lisant le livre) perde à son jeu de séduction, que Runner G sorte glorieux et non honteux de sa vengeance mais l’auteure en a décidé autrement.

Merci à Chibundu Onuzo pour ce voyage divertissant à Lagos. L’alternance des points de vue marqués par un changement de la police d’écriture est un peu déroutante au début mais on finit par s’y habituer.

 

Pour en savoir plus sur le roman, cliquez ICI

 

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Né un mardi – Elnathan John

2003, BAYAN LAYI

Je découvre une petite communauté où des jeunes gens fument, se vantent des gens qu’ils ont tués. Ce sont des enfants dans la rue livrés à eux-mêmes, à la violence. J’ai été choquée par la facilité qu’ils ont à tuer.

A l’approche des élections, ces jeunes sont utilisés par les partis politiques pour coller les affiches et instaurer le désordre, affliger les corrections quand cela est nécessaire.

Dantala fait partie de la bande de jeunes de Bayan Layi. C’est le plus jeune de la bande. Il l’a rejointe il y a deux ans, à peu près au moment où il a terminé ses études coraniques à l’Islamiyya de Malam Junaidu. Il n’avait pas envie de retourner en famille alors il est resté avec ces jeunes. Dantala n’est pas très proche des membres de sa famille éclatée. Il ignore où sont ses frères, ce qu’est devenue sa mère.

Un soir d’émeutes, pris en chasse par la police, il s’enfuit. Il trouve refuge à Sokoto auprès de Sheikh Jamal, un imam salafiste, et son adjoint Malam Abdul-Nur Mohammed.

Dantala dont l’autre nom est Ahmad, apprend l’anglais avec son ami Jibril, développe l’intérêt sexuel pour la femme, psalmodie l’appel à la prière, lit tout ce qu’il peut, il observe la société dans laquelle il vit et nous fait découvrir les dan daudu, les efféminés au Nord du Nigéria.

Je n’ai pu m’empêcher de rire en lisant cet extrait 

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Les années passent. Dantala est heureux mais les tensions entre communautés sunnites et chiites ne cessent de croître. J’ai découvert les différents mouvements musulmans : les tariqa, izala, les chiite ainsi que les bras de fer d’idéologies religieuses. Chaque mouvement veut l’emporter, vider le camp de l’autre.

Lentement, l’auteur nous mène sur la voie de l’islamisme radical. Malam Abdul-Nur Mohammed, moralisateur loin d’être parfait, fait sécession et part à la campagne fonder une secte extrémiste. 

L’islam n’est pas synonyme de paix. – L’islam est synonyme de soumission. De soumission à la volonté d’Allah. Et la volonté d’Allah n’est pas la volonté des infidèles ou la volonté de l’Amérique. L’islam signifie que nous ne nous soumettons à rien ni à personne en dehors d’Allah.

Né un mardi nous montre les dangers du fanatisme, la manière de fonctionner des islamistes et les raisons qui pourraient pousser un jeune à suivre le chemin de l’islam radical : la terreur ou la perte de repère.

Ce roman est violent, il nous fait passer par tant d’émotions : peur, douleur, rire, colère, amour !

J’ai beaucoup apprécié cet amour fraternel qui a lié Jibril et Dantala. Des inconnus peuvent devenir notre famille, des gens pour qui nous serions prêts à risquer notre vie.

J’ai apprécié la loyauté de Dantala envers Sheikh Jamal et Jibril, chose qui a manqué aux politiciens corrompus qui figurent dans le roman. Ils sont habiles dans les promesses qui ont pour durée de vie le temps des élections.

Si seulement on avait un hôpital ici, je ne serais pas obligée de faire ce long trajet aller et retour pour lui apporter des affaires, mais non, quand ils n’achètent pas des voitures et qu’ils ne distribuent pas de la viande pendant les élections et la Sallah, ils ne font rien. Dites-moi, pour l’amour d’Allah, qu’est-ce qu’un peu de viande quand je suis obligée de faire tout ce chemin pour trouver un hôpital ?

Le fatalisme est évoqué, Dieu beaucoup interrogé. A-t-il toujours un pourquoi, un plan, une raison à toute souffrance ?

Elnathan John dresse un portrait réaliste du Nigéria : la survie au cœur de la violence. C’est une lecture utile et inédite pour moi avec ce moudjahid qui est un chrétien converti à l’islam. Du peu de lectures faites jusqu’ici sur le terrorisme ou l’islam radical, je n’avais pas autant appris sur la guerre d’idéologie entre sunnite et chiite. 

 

Quid de la forme du roman ?

L’auteur nous sert un registre dramatique avec quelques notes d’humour. Sa plume est réaliste, accessible. Les descriptions des lieux, de l’atmosphère sont assez élaborées pour nous permettre de bien nous les représenter.

J’ai retrouvé l’ambiance de la cité de la saison des fleurs de flamme. J’ai été agréablement surprise de découvrir à la fin du roman que les deux auteurs sont amis. Qui s’assemble, se ressemble…

J’ai noté un bémol : quand on a aucune culture islamique, on est un peu perdu avec les termes. Un lexique s’imposait pour moi.

Pour en savoir plus sur le roman, cliquez ICI

Bon Vendredi Lecture à tous ! J’ai hâte d’être à 19h TU. Il y a la nuit de l’écrivain à Abidjan. Je vous ferai vivre la soirée sur Twitter. N’hésitez pas à suivre mon compte 🙂

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La saison des fleurs de flamme – Abubakar Adam Ibrahim

Je suis parfois lasse d’écrire des chroniques après mes lectures. En pareille circonstance, un livre arrive, me choque et me donne l’envie d’écrire. Ça a été le cas avec La saison des fleurs de flamme.

L’oeuvre est scindée en deux parties aux proportions différentes. Des proverbes parfois comiques introduisent chaque chapitre.

Si on n’avait rien su des origines du vautour, il aurait prétendu qu’il venait de Médine, proverbe introductif du chapitre 25

 

Hajiya Binta Zubaïru vit avec sa nièce Fa’iza et sa petite fille Ummi dans un faubourg du Nigéria. Veuve depuis dix ans, elle est cambriolée un jour par Reza, un voyou aux cheveux hérissés. Ce jour-là, Binta renaît. Ses désirs longtemps réprimés au cours de son mariage sont libérés au contact de cet homme.

Binta répond à l’appel des sens, se laisse emporter par la passion. Une idylle érotique et secrète naît entre une bonne musulmane, respectable mère de famille et l’un des seigneurs à San Siro, immeuble inhabité qui est le repaire des dealers.

 

A San Siro, l’herbe était reine. En marge de ce trafic, certains garçons revendaient aussi d’autres produits : codéine, sirops divers, Tramadol et autres mixtures, mais pour le voyou aux cheveux hérissés, l’herbe était le summum

 

Une idylle naît entre une femme de 55 ans et un homme de 25 ans. Trente ans d’écart choquant la bienséance mais minimisés par la passion.

La passion fait fi des différences et de la perception qu’on a de ceux qu’elle possède. Elle ne distingue ni le bien ni le mal.

Pourquoi il faudrait que les choses soient bien ou mal ? Pourquoi elles seraient pas tout simplement comme elles sont ?

Ce qui lie Binta à Reza m’a gênée. Au-delà de leur grande différence d’âge, il flotte entre eux un parfum d’inceste. Binta voit en Reza le fils aîné qu’elle a perdu, celui à qui elle n’a pu témoigner de l’affection à cause de cette tradition arabe qu’est la kunya. Reza voit en Binta la mère absente, celle qui l’a délaissé.

Dans ce roman, il n’est pas que question d’amour illicite. L’auteur dépeint l’atmosphère politique du Nigéria : manipulations et menées pour acquérir le pouvoir, corruption de la police, échecs des politiques sociales, économiques. C’est désolant de voir ces jeunes hommes à qui l’on donne des diplômes sans leur garantir un avenir professionnel.

L’auteur évoque les conséquences des conflits religieux à Jos à travers le traumatisme de Fai’za. Il pointe du doigt le poids des traditions, traditions parfois sordides. J’avoue n’avoir rien compris de la kunya. Le concept est resté flou dans mon esprit. J’ai déploré le fait que l’auteur ne le décrive pas assez. Google est mon meilleur ami mais il n’a pas pu me donner de plus amples informations.

L’histoire se compose de plusieurs drames bouleversants. Au milieu de ces drames, la flamme de l’espoir persiste.

Leila, même si tu sais que le monde doit finir demain, plante un arbre.

 

Les voix de Binta, Leila, Fai’za nous somment de continuer à croire en l’humanité, croire que l’homme est encore capable du meilleur et non du pire. J’ai beaucoup apprécié la pluralité des portraits de femmes dans l’oeuvre.

 

Je découvre la plume de l’auteur et elle est agréable à lire. Le ton employé est mélancolique, tragique. Le langage est souvent imagé, le style logique (phrase enrichie de subordonnés). Quelques longueurs ralentissent la fluidité de la lecture mais n’entachent pas la qualité du roman

La saison des fleurs de flamme est à mettre entre les mains des passionnés de la morale, de la passion, de la politique. Ils risquent d’aimer. 

 

l'auteur du mois

L’auteur, Abubakar Adam Ibrahim, est journaliste. Il a 39 ans. Son premier roman, Season of Crimson Blossoms, a été publié en 2015 par Parrésia (Nigeria) et Cassava Republic (Royaume-Uni). Il lui a valu le prix de littérature NLNG, le plus important prix littéraire nigérian, représentant 100 000 dollars. Il est publié en traduction française en 2018 par les Éditions de l’Observatoire sous le titre La Saison des fleurs de flamme.

 

Pour plus d’informations sur le livre, cliquez ICI

 

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L’Ombre d’une différence de Sefi Atta

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Soucieuse de son confort et de son indépendance, Deola vit à Londres, tenant ainsi à distance son pays, le Nigeria, et sa famille installée à Lagos. Marquée par une jeunesse ballottée entre deux mondes, elle manoeuvre, dans ses relations professionnelles et amicales, pour éviter de s’exposer, de cristalliser sa différence. Sous ses dehors impassibles, rires, indignations, espoirs, affections et doutes se bousculent en une émouvante effervescence. De retour au Nigeria dans le cadre d’une mission, elle retrouve sa famille, qui commémore le décès de son père, et elle cède à la tentation d’une aventure amoureuse. Cette rencontre, véritable grain de sable dans la vie bien rodée de Deola, l’amène à se libérer du carcan qu’elle s’était imposé, à dépasser son insidieuse frustration pour s’engager dans une voie risquée, mais choisie.
Avec une sobriété ciselée, une tenue remarquable, un humour incisif, une vraie tendresse pour ses personnages et pour les villes de Lagos et de Londres, Sefi Atta explore les questions de l’exil, de la famille, de l’amitié, de la féminité, de l’altérité, restant au plus près du bruissement entêtant de la vie.

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Ce roman dresse le portrait de la société nigériane où le christianisme moderne occupe une place importante. Deola n’est pas pratiquante, elle croit en Dieu un jour sur deux. Ses réflexions parfois judicieuses sur le christianisme hypocrite, tapageur m’ont beaucoup fait rire :

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Deola, fille de bourgeois, est une immigrée à Londres. L’immigration…  Les occidentaux sont toujours des expatriés, des émigrés donc et les Africains des immigrés. Je me demande quand est-ce que la tendance va s’inverser…

Deola à travers sa propre expérience et celle de son amie Subu nous montrent comment se vivent l’immigration nigériane en Angleterre ou aux USA, l’ostracisme et le racisme. Certains nigérians en immigrant se comportent comme des Anglais, d’autres tiennent à préserver leur origine. Dans le milieu professionnel, parfois, le plafond de verre est brisé, parfois non.

Deola travaille dans une ONG qui audite des projets humanitaires dans le monde, le Nigéria y compris. Une nation riche de pétrole, pleine de potentiel qui tend encore la main. Jusqu’à quand ?

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La narratrice nous expose les habitudes hilarantes et paradoxales des nigérians à Lagos comme à Londres. Elle dresse surtout le portrait de femmes indépendantes. Des femmes qui choisissent qui elles veulent aimer, refusent de se plier aux directives des autres quand il s’agit de leurs vies. Elles font le choix de rester seule, de quitter un mariage où l’homme ne les respecte pas. 

Notre héroïne, elle, fait face à plusieurs choix : quitter Londres pour Lagos, abandonner la solitude pour un compagnon, garder un enfant non désiré ou pas.

 

Ce roman m’a séduite par son humour, sa fluidité, ses personnages pittoresques, les thématiques qu’il aborde. J’ai passé un agréable moment de lecture. Etant dans ma période « romance » j’aurais voulu vivre davantage le nouvel amour de Deola. Il a été plutôt bref pour moi. 

Vous avez une amie immigrée, trentenaire ou quadragénaire célibataire ? Ce livre est top pour son cadeau de Noël.

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Éditeur : ACTES SUD

Date de publication : Mai 2014 

Nombre de pages : 368 

Traduit de l’anglais (Nigeria) par : Charlotte WOILLEZ

Existe aussi en format numérique. Voir ICI

 

 

 

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Le meilleur reste à venir de Sefi Atta

 

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Enitan et Sheri sont deux jeunes filles en rupture contre l’ordre et le désordre d’un Nigeria à peine sorti de la guerre du Biafra, un pays où se succèdent coups d’état militaires et régimes dictatoriaux. Deux jeunes filles puis deux femmes qui, du début des années 1970 au milieu des années 1990, veulent échapper à l’enfermement d’une société oppressive et machiste. Sheri, belle et effrontée mais blessée à jamais choisira l’exubérance et la provocation. Enitan tentera de trouver son chemin entre la dérive mystique de sa mère, l’emprisonnement de son père, sa carrière de juriste et le mariage lui imposant, en tant que femme, contraintes et contradictions. Et c’est à travers la voix de ce personnage inoubliable que Sefi Atta compose ici un roman initiatique d’une remarquable puissance, un livre dans lequel le destin personnel dépasse le contexte historique et politique du Nigeria pour se déployer dans le sensible jusqu’au cœur même de l’identité et de l’ambiguïté féminines.

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Les parents d’Enitan n’ont pas facilité son engouement pour le mariage. Des parents qui se disputent tout le temps, demandent à leur enfant d’une dizaine d’années de se ranger de leurs côtés, qu’est-ce que ça doit être éprouvant pour un enfant !

Enitan vit tant bien que mal dans cet environnement, la nature lui donne une aide, une bouée de sauvetage : Sheri. Une fille très belle qui fait plus grande que son âge, très drôle aussi qui vit dans un foyer polygame où les femmes s’entendent plutôt bien avec leur mari. 

Toute l’attention du lecteur se porte sur l’amitié entre ces deux jeunes filles et les atmosphères différentes de leurs maisons. A la pointe de l’adolescence, la vie de Sheri prend un mauvais tournant, la jeune fille devient brutalement femme puis une « moitié de femme« , incapable de devenir mère. 

Enitan part à Londres. De retour au pays, elle fait son service civique, fait une première rencontre avec l’amour qui se solde par un échec. Elle ose une deuxième rencontre avec l’amour et finit par se marier.

Son amie Sheri, reine de beauté, refait surface. Sa vie a complètement changé. Son père mort, la famille de celui-ci les spolie. Sheri et sa famille se battent pour subvenir à leurs besoins. La première action de son guide de survie : se faire entretenir par un « sugar daddy » polygame.

 

Ne te fais d’illusion sur personne. Et prie pour ne jamais te trouver dans une situation où tu as besoin des autres. C’est là que tu vois vraiment combien ça fait, deux plus deux.

 

En partant, je me dis soudain que j’étais heureuse de ne pas être belle. La beauté d’une femme incitait parfois les gens à la traiter comme une poupée; ils jouaient avec, ils la trimbalaient, la tripotaient, la démembraient, puis s’en débarrassaient. La beauté pouvait aussi rendre une femme paresseuse, si elle était trop souvent félicitée et trop longtemps rémunérée pour ça.

 

Les deux amies de longue date se retrouvent, s’épaulent face aux divers tremblements qui vont secouer leurs vies. Il y a eu une mutation dans leurs caractères. Sheri est devenue réservée, Enitan est devenue la rebelle. Rebelle à la soumission qu’une femme doit à son mari. Enitan n’est pas un as de la cuisine comme Sheri, elle voudrait un partage des tâches domestiques dans son foyer mais son mari et sa belle-mère ne l’entendent pas de cette oreille.

Enitan aimerait pouvoir dire haut et fort ce qui la contrarie mais c’est chose presqu’interdite dans une société où la femme a vocation à se taire. Elle aimerait que les femmes s’intéressent plus aux questions sociétales, que leurs yeux voient bien au-delà de leurs foyers, qu’elles expriment leurs opinions, prennent part à la tribune politique.

Une politique bancale où les élus cupides ne pensent qu’à leurs ventres, usent et abusent de leurs pouvoirs pour brimer ceux qui se révoltent, osent dire non à leurs débordements.  

Ce récit initiatique expose la politique dictatoriale en Afrique, la complexité des rapports homme-femme. Il questionne sur le choix de la polygamie / monogamie, le poids de la belle-famille dans un foyer, le rôle de la femme dans la société, notre rapport à la beauté. 

J’ai eu quelques moments de lassitude, l’impression de tourner en rond mais je ne regrette pas d’avoir effectué ce voyage au Nigéria. Les notes d’humour présentes dans ce roman y sont beaucoup pour quelque chose.

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  • Broché : 429 pages
  • Editeur : Actes Sud
  • Date de parution : 5 janvier 2009
  • Collection : Lettres africaines
  • Traduit de l’anglais par : Charlotte Woillez

 

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Vaudace Tome 2 : un conte de fée révolutionnaire

Alors que tout semblait enfin bien parti entre Mugusi et elle, Éloïse tombe sur une photo qui remet tout en question, une photo surgie du passé de Mugusi qui semble lié au sien. Quelle est la vraie raison de la présence de ce dernier à Libreville, pourquoi possède-t-il une photo de sa mère dans ses affaires ? Qui est l’homme à côté duquel pose cette dernière et surtout : comment cela va-t-il affecter leur relation naissante ? Le mutisme buté dans lequel Mugusi se retranche achève de briser la fragile confiance qui s’était établie entre eux après Tokyo, et sonne le glas de leur histoire.

De Libreville à Lagos, laissez-vous embarquer dans le dernier volet d’une saga mythique, où la quête d’ambition se confond à celle de l’amour, où la passion de la mode, du succès et l’audace nous entraînent au-delà de nous-mêmes, à la rencontre d’un nous qui nous pousse à puiser dans des réserves dont nous ne soupçonnions pas même l’existence.

 

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Je remercie l’équipe de communication de l’auteure pour ce service presse. J’ai d’ailleurs été agréablement surprise que ma remarque sur la couverture du TOME 1 ait été prise en compte.  Pour en savoir plus cliquez ici

Nous sommes toujours dans l’univers impitoyable de la mode. Je salue d’ailleurs le travail de recherche de l’auteure pour décrire fidèlement cet univers.

Le ⅘ de l’histoire se déroule à Libreville. Pas question d’essayer de découvrir l’animation de la capitale gabonaise ou de contempler la nature, c’est un roman psychologique alors l’auteure est centrée sur la description de l’état intérieur de ses personnages. Cependant, on a un petit aperçu de la vie à Lagos, ville où l’histoire est transposée dans le ⅕ du récit.

Eloïse, la rebelle n’a pas changé. Sa franchise, son ambition, son courage, son envie de concrétiser ses rêves sont restés intacts. Idem pour l’amour qu’elle porte à Mugusi. A ses côtés, elle perfectionne son talent, fait grandir sa passion pour les beaux vêtements.

 

Mugusi également n’a pas changé. Il aime Eloïse à sa façon. Il est toujours aussi froid, asocial, mystérieux et obsédé par son succès.

Leur relation, elle, évolue et nos amoureux deviennent des concurrents. J’avoue que j’ai apprécié les voir s’accrocher, se détester. 

Leur rivalité est de courte durée, ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre est trop fort mais …. les zones d’ombre de Mugusi mettent à mal leur relation.

Cet homme fort a une grande faiblesse, une faiblesse qui émeut.

Cette faiblesse parce qu’elle est difficile à contrôler effraie. Eloïse, elle, n’a pas peur de l’affronter. J’ai admiré son courage. L’amour donne les ailes pour survoler le gouffre de la peur.

Vaudace est un conte de fée révolutionnaire. Ici, c’est la femme forte qui accourt sur son cheval blanc pour sauver son prince ! Son amour donne un nouveau souffle à sa relation avec Mugusi. Ils deviennent partenaires en affaires, partenaires en amour…

J’ai fermé ce livre avec cette pensée en tête : l’amour n’est qu’une question d’abandon….

Ce tome 2 est un roman de qualité même si des coquilles viennent gâcher sa clarté. Les personnages sont aboutis, les thèmes abordés sont travaillés, l’auteure ne survole ni les questions psychiatriques, ni celles liées au féminisme.

On sent bien que l’auteure veut encourager les femmes à être des working girl, des femmes indépendantes qui réussissent par elles-mêmes et les inciter à plus d’entraide entre elles.

Elle inspire l’audace aux entrepreneurs. A travers Eloïse, c’est le parcours semé d’embûches de l’entrepreneur lambda qu’elle dresse : les challenges, les peurs, les doutes, les réorientations, la volonté d’y arriver.

Et vous ne vouliez rien demander à personne c’est ça ?

Non. Je voulais épuiser mes propres ressources avant d’appeler à l’aide. Il faut d’abord essayer très fort soi-même, puis si on n’y arrive pas, appeler au secours.

Respire et dis-toi juste : j’avance car ce qui pourrait m’arriver de pire ce serait de baisser les bras.

Le succès dépend des autres. L’accomplissement personnel ne dépend que de nous-mêmes. Et je préfère ne dépendre que de moi-même. Je sais que vous aussi. Alors réfléchissez-y. Si c’est après le succès que vous courrez, vous le ferez toute votre vie.

Je recommande ce livre à ceux qui sont fans de romans psychologiques, de développement personnel, de romance moderne.

Il aurait été mon 1er coup de cœur de l’année si certains points de vue d’Eloïse ne m’avaient pas irritée. Ceux qui me connaissent sauront de quoi je parle. 😉

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BON A SAVOIR  : Des petits clins d’oeil sont faits à des  personnages d’autres histoires de l’auteure : Elle et Adrien, Alexander et Leila, Gabriel, Denis, Lola. Pour en savoir plus sur ces personnages, vous n’aurez qu’à lire leurs histoires sur la page Facebook de l’auteure.

Lien d’achat : ICI

Nombre de pages  : 352

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Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Les pêcheurs de Chigozie Obioma, triste histoire

Couverture Les pêcheurs

 

Un jour de janvier 1996, dans un village du Nigeria, quatre frères profitent de l’absence de leur père pour pêcher au bord du fleuve interdit Omi-Ala.
Le sorcier Abulu, qui les a vus, lance sur eux une terrible malédiction : l’aîné, Ikenna, mourra assassiné par l’un de ses frères.
La prophétie bouleverse les esprits, et hante la famille jusqu’au dénouement tragique.
Avec cet admirable récit dans lequel le tempo du conte africain accompagne la peinture du monde contemporain, Chigozie Obioma invente une forme nouvelle d’écriture romanesque.

l'Afrique écrit

 

Quand le pilier de notre fratrie s’écroule, tout s’écroule avec lui…

Ikenna, Boja, Obembe, Benjamin… Ce n’étaient que des enfants. L’aîné n’avait pas encore seize ans. Ils ne méritaient pas d’être autant acculés, emprisonnés par la fatalité.

Il y a des rencontres qui ne doivent jamais se faire, on n’en sort pas sain et sauf, des personnes qui ne doivent jamais croiser notre chemin au risque d’être engloutis dans leur chaos. 

Il y a des mots qui détruisent et ces mots-là jamais ne doivent être dits, jamais ne doivent être répétés parce qu’il est difficile de les négliger, oublier. 

Pourquoi as-tu répété ces mots, Obembe ? Pourquoi y as-tu cru, Ikenna ? Pourquoi ?

Telles sont les questions que j’ai posées aux personnages de cette fiction qui pour moi étaient plus que des personnages de papier. Leurs sentiments n’ont pas été inventés, ils sont si réels : le désespoir, l’effroi, la haine se ressentent avec une telle intensité. 

 

Quand un malheur nous tombe dessus, on le subit. Quand un malheur nous est annoncé, doit-on le préparer ? 

J’ai vu dans ce livre le pouvoir des superstitions et des croyances. J’ai vu comment elles peuvent soulager (prières de la mère, l’environnement de l’église) et comment elles peuvent détruire (prophétie d’Abulu).

J’ai assisté impuissante à leurs malheurs. J’ai cherché en vain des alternatives pour que ça s’arrête mais je n’étais pas le destin, cette force supérieure. L’Homme n’est pas l’infini, il est limité, il y a des choses qui lui échappent, je l’ai davantage compris en lisant ce roman. 

 

L’ambivalence a été l’une de mes compagnes pendant ce temps de lecture. J’en ai voulu au père qui n’a pas écouté à temps les signaux que lui envoyaient son épouse par rapport aux enfants mais je l’ai admiré pour sa maîtrise de soi, son courage, son espérance de jours meilleurs. Cet homme a voulu un avenir meilleur pour ses fils et il a fait le nécessaire pour que cela arrive. 

J’en ai voulu à Ikenna, Boja, Obembe mais des enfants en proie à l’effroi pouvaient-ils gérer autrement les circonstances ?

J’ai détesté Abulu mais cet homme était-il réellement lui-même ?

J’ai eu mal au cœur pour cette mère déstabilisée parce qu’elle n’arrive pas à éviter les maux qui menacent ses enfants. 

Les quelques événements comiques glissés dans le roman tombent à point. Ils allègent le poids de la tristesse que dégage ce roman. 

 

Les pêcheurs est un excellent roman psychologique. L’auteur nous a servi une belle analyse de ses personnages : la description des états d’âme, passions, conflits psychologiques, sentiment de fraternité est réussie.

 

C’est aussi un beau récit lyrique, très imagé. J’ai beaucoup aimé les comparaisons utilisées par le narrateur :

  • le père de famille est  l’aigle,
  • la mère est la  fauconnière,
  • Ikenna, le python, 
  • Boja, le parasite,
  • Obembé, le limier,
  • Benjamin, la phalène. 

 

La traduction de ce roman est sublime, j’imagine que la version originale doit être encore plus puissante. 

Ce roman restera longtemps dans ma mémoire. Je le recommande aux passionnés de roman psychologique et le déconseille à ceux qui sont déprimés.

Les auteurs nigérians sont à suivre de très près. Ils possèdent d’excellentes qualités de conteur.


Résultat de recherche d'images pour "chigozie obioma"Né en 1986 au Nigeria, Chigozie Obioma enseigne la littérature aux États-Unis. Son premier roman, Les Pêcheurs, publié dans 26 pays, a immédiatement connu un immense succès public et critique.

Pour en savoir plus sur le roman, cliquez ici

 

 

 

 

 

 

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Publié dans Revue cinéma

THE CEO, un film de Kunle Afolayan divertissant mais…

Quand j’ai moins de livres à lire, je regarde des films. La semaine dernière pour célébrer la présence d’une amie en vacances à Abidjan et soutenir le cinéma africain, j’ai regardé THE CEO, un film de Kunle  Afolayan, producteur nigérian. Ce film regroupe des acteurs de plusieurs nationalités : kenyane, haïtienne, nigériane, béninoise, ivoirienne, sud-africain, marocaine.

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SYNOPSIS

Transwire communication, société de téléphonie mondiale, est l’opérateur leader au nigéria. Le DG, un expatrié à la retraite, décide d’envoyer cinq cadres suivre un cours de leadership dans une station balnéaire.
Cette escapade est organisée dans le but de désigner le nouveau Président Directeur Général de la société : THE CEO.
Le formateur, le mystérieux Dr Amet Zimmerman, commence le cours en invitant les dirigeants à se livrer à une partie de jeu de chaises musicales d’enfant afin d’étudier leur mode opératoire. Complot et trahison prennent le dessus. Un cadavre est retrouvé le lendemain matin, « mort par accident ». Un par un, chaque candidat commence à être éliminé, jusqu’à ce qu’il n’y en reste que deux.

mon-avis-de-lecture

Je suis restée sur ma faim avec THE CEO. Avec le trailer et le synopsis, je m’attendais à être fortement impressionnée tant par la technique du film que par l’intrigue mais mes attentes sont restées insatisfaites.

Il y a eu un réel travail dans la réalisation du film, rien à voir avec les films nollywoodiens que je regarde sur Youtube. J’ai apprécié le choix des musiques, les costumes qui sont un bel hommage à la mode africaine. Le cadrage était excellent, les fondus également. J’ai apprécié que les bons côtés de l’Afrique soient mis en avant.

Le casting a aussi été excellent. J’ai énormément admiré :

  • Riikard (Nico Panagio), le winner. Il est là pour gagner et cela se sent dans sa gestuelle, son attitude. J’ai aimé son arrogance, sa détermination, son franc parler et son sex appeal. Ce mec est du chocolat blanc !

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  • Kola (Wale Ojo), le playboy, le bon confident, le leader qui ne se met pas en avant. Il a joué son rôle à la perfection.

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  • Dr. Zimmerman (Angelique Kidjo) a parfaitement joué son rôle. Qui aurait cru que la diva jouerait aussi bien qu’elle chante ! J’ai aimé son sang froid, son charisme.

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  • La surintendante Ebenezer (Hilda Dokubo). Elle a joué le rôle d’un vieux policier qui avait été dans le rôle pendant plus de deux décennies et elle n’était même pas habitué à un ordinateur, mais préférait la vieille machine à écrire. Elle apporte une touche d’humour et de fraîcheur à ce décor si sombre.

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Les autres acteurs principaux comme Eloise (Aurelie Eliam) et Yasmin (Fatym Layachi) qui m’ont moyennement convaincue.

THE CEO est une histoire d’ambition, de pouvoir, de corruption pour la protection des intérêts dans une Afrique moderne. Chaque prétendant au poste de CEO avait un squelette dans le cadavre. J’ai apprécié l’originalité de l’intrigue et le suspense qui l’accompagne. Choisir le CEO d’une entreprise de télécommunications en organisant un jeu de chaises musicales, il fallait la trouver l’idée.

L’intrigue était bonne mais elle a fini par s’écrouler. Le suspense, le frisson se sont mués en incompréhension.

J’ai trouvé que certains secrets honteux n’étaient pas très recherchés.

Certaines scènes n’étaient pas strictement nécessaires comme celle du Maroc où un frère de l’un des cadres a été appelé au téléphone. On aurait pu se contenter d’entendre la voix du frère.

J’ai eu un grand moment de solitude à la fin du film. J’ai eu l’impression d’avoir assisté à un cours de physique quantique. J’ai été agréablement surprise que le tueur ne soit pas celui auquel je pensais mais je n’ai absolument pas compris ses intentions qui motivaient les meurtres.

Je n’ai pas non plus compris l’intervention des chinois. Bref ! La fin m’a laissée perplexe.

Pour moi, THE CEO mérite bien un

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Avez-vous vu ce film ? Qu’en avez-vous pensé ?

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