En novembre dernier, j’ai commandé la Kube et voici ce que j’ai formulé à Sarah de la librairie Terre des Livres : je remplis ma carte des auteurs africains alors j’aimerais bien recevoir un roman en français de moins de 230 pages d’un auteur de l’une des nationalités suivantes : namibien, tanzanien, mozambicain, tanzanien, ougandais ou éthiopien. Quant aux genres, si ça peut être du contemporain, policier/thriller ou de la romance ça m’irait très bien. Les biographies/ essais à éviter. Pas mon envie de lecture en ce moment.
Après des mois d’attente, j’ai pu déballer mon colis …
…et j’ai découvert Les belles choses que porte le ciel de Dinaw Mengestu. Cet auteur américain est d’origine éthiopienne.
La jeune Sépha a quitté l’Éthiopie dans des circonstances dramatiques.Des années plus tard, dans la banlieue de Washington où il tient une petite épicerie, il tente tant bien que mal de se reconstruire, partageant avec ses deux amis, Africains comme lui, une nostalgie teintée d’amertume qui leur tient lieu d’univers et de repères. Mais l’arrivée dans le quartier d’une jeune femme blanche et de sa petite fille métisse va bouleverser cet équilibre précaire…
Un premier roman brillant et sensible par un jeune écrivain américain d’origine éthiopienne.
Sépha, immigré aux USA venu d’Ethiopie il y a près de 17 ans, est notre narrateur principal. Dès les premières lignes, il nous présente à ses deux amis, Ken le kenyan et Joseph de la RDC, immigrants comme lui.
On découvre au fil des pages du récit leurs chemins de vie.
On découvre leurs habitudes, leurs petits jeux. Ils citent par exemple un dictateur puis ils devinent l’année et le pays. A travers ce jeu, on s’aperçoit du nombre impressionnant de coups d’état réussis ou avortés en Afrique.
Lorsque Judith et sa fille débarquent dans le quartier de Sépha, on imagine le début d’une relation amoureuse pour ce jeune homme célibataire qu’est Sépha.
Mais les belles choses que porte le ciel n’est pas une romance. C’est un récit sur l’amour et l’amitié, l’immigration, la nostalgie du pays qu’on a dû quitter, la mélancolie de l’exil non désiré mais nécessaire, le sentiment d’entre-deux
« Si ça te manque tellement, lui hurla-t-il un jour, pourquoi tu n’y retournes pas? Comme ça t’auras plus besoin de dire sans arrêt, « C’est comme l’Afrique », et « On dirait l’Afrique ». Mais tu veux pas y retourner. Tu préfères que ça te manque confortablement ici plutôt que la détester chaque jour sur place. »
C’est un roman qui évoque les dictatures militaires en Afrique. J’ai découvert succinctement à travers lui les histoires politiques de l’Ethiopie et du Kenya. L’auteur évoque la dictature en Ethiopie dans les années 70 : les arrestations, les enlèvements, les répressions.
Je m’étais porté volontaire pour remettre des tracts à des gens de confiance. Je n’avais que seize ans. Je ne croyais pas encore aux conséquences de nos actes.
J’ai découvert la plume de Dinaw Mengestu, plume lyrique qui fait côtoyer espérance et tragédie.
La structure du récit est assez complexe puisqu’on fait des aller-retour entre l’instant présent et des événements passés.
Le rythme du récit est parfois lent, on avance à petits pas et le lecteur qui préfère un déroulement accéléré risque de s’ennuyer.
J’ai apprécié ma lecture mais la passivité de Sépha m’a un peu lassée. Il donne l’impression d’être un homme errant aux USA, ne sachant pas quelle orientation donner à sa vie. il vivote, pensant au lieu de se mettre à l’action pour sa vie sentimentale, sa vie professionnelle.
Je remercie Sarah pour cette découverte et j’ai hâte de poursuivre mon remplissage de ma carte des auteurs africains.