Sarita, la mère d’Arjun, pressent le malheur lorsque surgit dans le village de Rivière des Anguilles, à l’île Maurice, un enfant à six doigts. Un seul mot traverse encore les lèvres de ce garçon esseulé, frêle et muet : « Misère ». Arjun, le prodige joueur de vînâ le recueille. Tandis que la musique tisse d’étranges liens entre eux, les femmes du village dansent au rythme des convictions ancestrales et des désirs inavouables. Sur une île hantée par les spectres de la colonisation et de l’indépendance, le destin des habitants aux coeurs affamés de liberté se noue autour de cet être mystérieux…

Rivière des Anguilles, village, proche de l’océan Indien, août 1967
Un jeune homme, Arjun, découvre un enfant réfugié dans les latrines de sa maison. Cet enfant a six doigts et ne sait dire que le mot misère.
Malgré le refus de sa mère Sarita, persuadée des malheurs qu’accompagne cet enfant, Arjun le prend avec lui. Mais comment accueillir un enfant musulman dans un village d’hindous ?
Le lecteur fait un bond en avant de 20 ans.
Des références aux violences entre hindous et musulmans sont faites. Mais elles sont données à titre indicatif car je n’ai pas réellement perçu leur impact sur nos personnages.
L’indépendance de l’île est évoquée mais ce n’est pas un événement majeur pour nos personnages. Leurs problèmes sont ailleurs…
On découvre Vidya, la fille d’Asha, qui semble folle. Conséquence de la disparition de son amant Arjun ou de la fièvre qui s’est emparée des habitants du village après l’arrivée des musiciens ?
Dans ce récit, les dieux et la musique occupent le devant de la scène. Peut-être un peu trop pour moi. Le caractère ensorcelant des instruments de musique comme le vînâ et les danseurs tourneurs n’a pas opéré sur moi.
Le désir sexuel est présent dans le récit: on oscille entre passion et attirances interdites.
Ôtez la présence des dieux, de la musique et du sexe, que reste-t-il dans ce livre de 264 pages ? Un secret révélé à travers les pages noircies d’un carnet intime.
Si j’ai trouvé les débuts du récit intriguant, j’ai fini par me perdre dans les pages suivantes. Le niveau d’attraction n’est pas régulier. Il y a des passages intéressants et d’autres que j’ai survolés sans regrets. Parfois, il m’a semblé que le roman était confus et j’ai compris cette impression en lisant les mots de l’auteure dans une interview de la gazette
Il n’y avait aucun lien entre ces histoires et je n’ai pas construit de plan pour les relier. J’ai avancé pas à pas, sans vraiment savoir où j’allais…
Misère ! Le roman avec ses envolées lyriques n’a pas su m’apprivoiser. Je remercie toutefois la bibliothèque Encres Noires qui m’a permis d’aller à la rencontre de ce roman. Je le rends avec gratitude.