Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Noir: entre peinture et histoire

Un beau-livre sur le blog ? Quelle nouveauté ! 😀

Avant de vous présenter le livre, j’aimerais bien vous dire comment je l’ai découvert.

Mon père a regardé un soir une émission sur une chaîne d’informations internationales. Quelques jours plus tard, il m’a demandé si je pouvais trouver Noir : entre peinture et histoire en librairie. J’ai sauté cette étape et ai commandé directement sur Amazon en passant par une très bonne amie. Je tiens à la remercier même si elle ne verra pas le message. Grâce à elle, j’ai accès quand elle fait des détours à Abidjan aux livres invisibles dans les librairies abidjanaises.

J’ai offert le livre à mon père puis je l’ai emprunté pour pouvoir vous dire ce qu’il contient 😀

 

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La démarche de ce livre consiste à s’intéresser à la perception des Noirs, exclusivement au prisme de leur représentation par les peintres européens. 

Les plus grands noms de la peinture européenne ont représenté des Noirs : Rembrandt, Picasso, Matisse, Cézanne, etc…

Dès le début, les auteurs indiquent pourquoi ils préfèrent le terme Noir aux autres termes utilisés pour désigner les africains ou afro-descendants. Lorsque j’étais en France, je détestais qu’on nous appelle Black au lieu de Noir. Appelle-t-on les blancs White ?

Dire Noir n’est pas une insulte mais dire nègre, négrillon, bamboula oui. 

 


 

Les auteurs de ce beau-livre d’art et d’histoire, Naïl Ver-Ndoye et Grégoire Fauconnier,  passionnés par l’histoire des Noirs ont choisi pour ce livre leurs coups de cœur d’amateur d’art. 

Les peintures sélectionnées s’organisent autour de dix thèmes :

  1. Allégorie d’un territoire
  2. Religion
  3. Corps
  4. Esclavage
  5. Figures politiques
  6. Domesticité
  7. Talents
  8. Guerre
  9. Scènes de vie
  10. Présence noire

Pour chacun de ces thèmes, les auteurs ont sélectionné cinq œuvres principales qui ont fait l’objet d’une analyse, complétée par une mise en relation avec d’autres peintures. 

Les analyses sont concises et suscitent l’intérêt d’aller plus loin dans la découverte des tableaux et personnages présentés. Une longue bibliographie est disponible en fin de livre et je compte y piocher de temps en temps mes lectures car j’ai envie d’approfondir l’étude des thèmes abordés.

Ces 240 pages sont très instructives. Saviez-vous que les Noirs étaient représentés dans l’art européen dès la plus haute antiquité ou encore qu’il était difficile à la Renaissance d’obtenir la couleur noire ?

 


 

Les Noirs ont été peints par les artistes européens pour représenter l’Afrique, incarner l’exotisme des Antilles. On y voit le reflet de la perception des Noirs par la société européenne. Les stéréotypes sur la force physique, la sexualité sont bien présents. 

Des figures religieuses comme le mage Balthazar, Saint Maurice, l’abbé Moussa, Séphora sont présentées.

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Les Européens ont été intrigués par le corps noir. Les hommes ont fantasmé sur le corps de la femme noire, en ont fait un objet sexuel, n’hésitant pas à la violer sans être incriminés (Voir le tableau ci-dessous de Christiaen van Couwenbergh)

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L’esclavage des Noirs a également fait l’objet de nombreux tableaux : les captures ont été peintes ainsi que la vie dans les plantations, le long chemin vers la liberté.

J’ai découvert deux hommes : Ayouba Diallo, imam sénégalais et William Ansah Sessarakoo, prince fante envoyé à Londres pour parfaire son éducation. Tous deux ont un point commun : ils ont été esclaves en Europe durant quelques années et ont pu revenir en Afrique. 

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De grandes figures politiques noires ont marqué l’Europe comme Jean-Baptiste Belley,  John Tockson qui a servi un roi de Suède. J’ai découvert ces personnages via ce livre et je lui suis reconnaissante d’avoir ôté un pan de mon ignorance.

Les Noirs ont joué toutes sortes de rôles au sein des foyers : des nègres de cour, des nègres de luxe. Ils ont été peints pour leurs talents. Peintres, acteurs, danseurs, mannequins, boxeurs, ils étaient.

Le parcours extraordinaire de certains personnages induit que la force d’une destinée peut parfois l’emporter sur le joug des normes sociales.

Les Noirs ont participé aux conflits armés menés par les puissances européennes. Des peintres ont immortalisé ces combattants.

Ce beau-livre est à lire et à faire lire. J’ai découvert des personnalités extraordinaires notamment celles de Samuel Coleridge-Taylor et Belle. J’ai écouté l’une des symphonies du premier et je compte regarder Belle, le film d’Amma Asante. 

 

 

Sarkozy disait en 2007 à Dakar que l’homme africain n’était pas assez entré dans l’histoire. Y aurait-il une âme bienveillante pour lui offrir Noir : entre peinture et histoire ?

Le lien d’achat par ICI

GM signature

Publié dans Ma poésie

Mon Kinder surprise grandeur nature

 

Parce que vous avez aimé le poème d’hier et que vous semblez en redemander, je vous en offre un autre. Dédicace à toutes celles qui ont rencontré l’amour au moment où elles ne s’y attendaient plus.  🙂 

 

 

love

 

Mon kinder surprise

Si l’on m’avait dit qu’un homme me referait sourire
En conjuguant au subjonctif passé le verbe frémir
Si l’on m’avait dit qu’un homme me dirait je t’aime
Et qu’en un instant je deviendrais enfant de bohème…

Si l’on m’avait dit que je ressortirais mes carnets d’adolescents,
Les ouvrirais aux pages qui contenaient des prénoms d’enfants;
Si l’on m’avait dit que pour un homme, je serais un être cher
Et qu’il ne me rappellerait pas combien je suis dépourvue de chair…

Si l’on m’avait dit que l’amour fantasmé deviendrait réalité,
Que mon cœur vibrerait pour un homme-enfant,
Que le petit-neveu de mon meilleur ami deviendrait mon amant
Et qu’il accepterait avec gratitude que je sois la matrice qui porte sa lignée,

Je ne l’aurais jamais cru car longtemps j’étais persuadée
Que pour accéder au bonheur il n’y avait qu’un seul procédé…
La vie m’a rappelé qu’elle ne cesserait de me surprendre
Et que de ses convictions, il ne faut jamais dépendre

© Grâce Minlibé 29/03/2015 _ 15h38

Publié dans Interviews, Quand on est célib'

Qu’est-ce que 29 ans sur une vie de 80 ?

« Je suis de nature sensible mais pas fragile pour autant, j’aime rigoler et j’ai une imagination débordante. Je suis une maman solo depuis 6 ans même si je dois l’avouer que mon célibat n’est entièrement effectif que depuis 3 ans. On se dit souvent célibataire même quand un pote est un peu trop proche de vous et qu’on refuse tout simplement de s’avouer la vérité (parce que ça reste platonique). »

C’est ainsi que Didi, belge d’origine congolaise se décrit. Je l’ai découverte grâce à la magie de la blogosphère. J’apprécie sa façon très courageuse et pragmatique d’aborder le célibat et j’ai eu envie qu’elle partage son expérience avec vous. 

 célibat

Un verbe qui caractérise l’amour selon toi ?

L’amour pour moi c’est choisir de donner (son temps, son attention, sa vie…), choisir d’apporter quelque chose avant de penser à recevoir, choisir de vivre avec et pour la personne aimée.

Pour toi, c’est quoi la solitude ?

La solitude c’est n’avoir personne autour de soi. Personne à qui parler, avec qui échanger, rire. Je ne pense pas que le célibat soit un moment de solitude. Il est vrai que l’on est seule du point de vue amoureux mais il nous reste toutes ces personnes autour qui nous aiment comme nos amis, la famille.

As-tu des complexes ? Te sens-tu bien dans ta peau ?

J’en ai comme tout le monde mais je fais de mon mieux pour vivre avec ce que je ne peux pas changer. Ce ne sont pas deux, trois bourrelets qui vont m’empêcher de me sentir bien dans ma peau. (Rires)

Te sens-tu différente des autres femmes parce que tu es célibataire ?

Pas du tout ! Je ne me sens en rien différente des autres. Je suis une jeune femme tout ce qui a de plus ordinaire et ce n’est pas mon statut marital qui détermine celle que je suis et encore moins les relations que j’ai avec les autres femmes.

Je trouve cependant dommage que la société dans laquelle nous vivons veut nous classer : femme célibataire égale femme libre et parfois libertine, féministe qui déteste la gente masculine, opportuniste et voleuse de mari…

Comment ta famille ou tes amis perçoivent ton célibat ? 

Ma famille le prend bien. Je ne suis pas la seule célibataire et jusqu’ici tout va bien. Il arrive parfois, mais c’est assez rare, que certains membres de ma famille (souvent des femmes mariées) ne comprennent pas nos choix et se mettent en tête de nous trouver le compagnon idéal. Mais de façon générale ma famille sait défendre la cause des célibataires. Avec mes amis c’est pareil même s’il nous arrive, à l’approche de nos anniversaires respectifs, de nous demander pourquoi nous sommes encore sur le marché. En général, on finit par en rire.

Qu’est-ce que tu apprends pendant cette période de célibat ? Qu’est-ce qui a changé en toi depuis que tu es célibataire ?

Depuis que je suis célibataire, j’apprends à penser à moi avant tout. Mon célibat c’est mon moment, je veux savoir qui je suis, ce que je veux, ce que j’attends de la vie et dans quelle direction je vais. J’ai repris mes études et obtenu mon bachelier, je recherche du boulot, bref je me construis.

J’ai appris à me concentrer et me focaliser sur ce qui est le plus important sans chercher à vivre uniquement pour faire plaisir aux autres. Ce n’est pas toujours évident mais dans ma tête c’est moi d’abord ! Je ne dis pas qu’il n’est pas possible de se trouver quand on est en couple mais moi ça ne m’a pas aidée.

Quelle est ta fierté en tant que femme ?

Au risque de surprendre quelques mamans comme moi, ma plus grande fierté ce n’est pas mes enfants même si je les aime de tout mon cœur. Je vais peut-être paraître très futile à ce moment précis mais ma plus grande fierté c’est mon diplôme. Vous ne pouvez pas savoir tout le travail, les efforts qu’il y a derrière. Je savais que ce ne serait pas évident que ça me prendrait du temps mais au final j’y suis arrivée.  

Quelle est ta fidèle habitude depuis que tu es célibataire ?

Les longues promenades pour me vider la tête.

Quel est ton secret pour être célibataire et ne pas envier les personnes en couple ?

Je n’ai pas de secret. J’ai fait le choix de rester célibataire, pour l’instant en tout cas, même s’il m’arrive parfois de me dire que les choses seraient mieux si j’étais en couple. En général, je me rappelle des raisons qui ont motivé mon choix.

Et plus sérieusement, je n’ai pas encore rencontré l’homme qui me fera changer d’avis.

Que dirais-tu aux femmes qui vivent mal leur célibat ?

On ne reste pas célibataire à vie ce n’est qu’une phase qui passera. Je vais vous dire ce que mes copines et moi nous disons à chaque anniversaire : qu’est-ce que 29 ans sur une vie de 80 ? Prenez patience votre tour viendra.

Nouvelle réforme de l’orthographe : le mot célibat est banni. Par quoi le remplacerais-tu ?

Période durant laquelle on n’est pas en couple.

Si tu croisais la femme que tu étais hier dans la rue qu’est-ce que tu lui dirais ?

N’aie pas peur de faire tes choix, de commettre tes erreurs, de te tromper, de rebrousser chemin, de ne pas toujours écouter les autres. La différence au final ça a du bon et tu ne deviendras jamais celle que tu veux être si tu n’oses pas.

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Propos recueillis par Grâce Minlibé – reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteure et de l’interviewée

Publié dans Quand on est célib'

Le psychologue, pasteur et professeur du célibataire

Connaissez-vous la situation la plus éprouvante à vivre ?

LE CÉLIBAT

Tu es criblée de questions à chaque fois que tu dis que tu es célibataire.

Pris en pitié, tu es.

Jugée incomplète, tu es.

Tu es souvent obligée de te justifier. Gare à toi si tu ne le fais pas avec le sourire et en douceur, on dira : « je sais pourquoi elle est célibataire, tu as vu sa façon d’être ? Quel homme voudra épouser une telle femme ? »

N’ose même pas dire que tu es célibataire et épanouie ! Tabernacle ! (à lire avec l’accent québécois) Tu vas créer une effervescence hors-norme, un séisme magnitude 9 !

Tu alerteras les 3 P : le psychologue, le pasteur et le professeur !

psychologue

  • Le psychologue, c’est celui qui t’analyse, te questionne. Il cherche à comprendre la source de ton célibat. Il te donne quelques pistes théoriques pour en sortir du type : « as-tu essayé les sites de rencontre ? » Il te fait des recommandations qui ne sont en aucun cas des obligations. Le psychologue n’est pas virulent, ce qui l’intéresse vraiment ce n’est pas de te sortir du célibat mais de vérifier et exercer ses capacités de réflexion, d’analyse. Tout ce qu’il veut c’est trouver la cause racine de ton célibat avant toi.

 

 

le pasteur

  • Le pasteur, c’est celui qui veut te ramener sur la bonne voie, te demande de revoir ta position. Il te sortira à coup sûr cette phrase : « Il n’est pas bon que l’Homme soit seul. » Le célibat n’est pas fait pour l’homme, tu dois le comprendre, l’assimiler et réagir. Le pasteur est assez doux au premier contact, il peut être très virulent si tu persistes sur ta voie.

 

 

le professeur

  • Le professeur, c’est le plus virulent. Il te suivra jusqu’au bout. Non, tu ne te débarrasseras pas de lui. Non, tu n’iras pas loin avec ton célibat. Il t’en fera sortir, c’est son sacerdoce.  Il est impossible qu’on soit épanouie en tant que célibataire, il l’affirme haut et fort et il trouvera la faille dans ton épanouissement. C’est un expert dans les relations homme-femme, la pyramide de Maslow, il la connaît mieux que toi. Tais-toi et apprends. Suis ses instructions et le célibat ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Tu le remercieras quand tu seras une épouse et mère de cinq enfants.

 

 

Ces 3 P en substance ne veulent aucun mal au célibataire mais ce qu’ils oublient c’est que le bien mal adressé peut faire mal

 

Le célibataire n’a pas besoin de pression morale, de stress ; il n’a pas besoin du manque de tact, de la prétention ou suffisance qu’ont certaines personnes. Il n’a pas besoin qu’on le toise, qu’on le juge. Ça ne l’aide ni à sortir du célibat, ni à se sentir bien.

 

La 1ère quête de ces 3P ne devrait pas être de faire sortir le célibataire de cet état mais de l’aider à être attentif à ce qu’il doit apprendre à travers le célibat et qui lui sera nécessaire pour sa vie après le célibat.

 

Chaque saison de la vie y compris le célibat porte de bons fruits, il suffit de savoir les cueillir…

 

 

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Vaudace – Fighting Temptation – Tome I

Eloïse Valentine, riche héritière gabonaise de 32 ans, fume des cigarillos à la vanille, jure comme un charretier et ne se laisse pas marcher sur les pieds. Bien qu’assumant pleinement sa féminité, Eloïse, comme tant d’autres jeunes femmes africaines modernes, ne veut avoir pour destinée celle qui lui est imposée par la société. Lorsque son père, à la veille de la retraite, refuse de lui confier la gestion de l’entreprise familiale, sous prétexte qu’il est grand temps pour elle de fonder une famille, Eloïse refuse d’entendre le tic-tac de l’horloge biologique et voit rouge. Elle quitte l’entreprise sur un coup de tête et intègre une école de stylisme, faisant ainsi sien le rêve de sa mère disparue. Eloïse y retrouve l’énigmatique Monsieur Mugusi, un professeur que la rumeur présente comme un talentueux styliste nigérian déchu, venu cacher sa disgrâce aux raisons mystérieuses au Gabon. Dur, froid et cynique, le séduisant M. Mugusi, ainsi que ses costumes à la coupe irréprochable, ne laissent pas indifférente notre impétueuse héroïne. Entre deux personnalités aussi fortes, l’atmosphère ne peut être qu’électrique, totalement torride. Il suffirait d’un instant d’abandon, d’une étincelle, pour tout enflammer.

Vaudace

Eloïse, tu es ma petite princesse et tu le sais mieux que quiconque. Je t’ai donné tout ce qu’un père peut offrir à son enfant, et bien plus encore. Mais les princesses sont destinées à se marier avec des rois, ma chérie pas à gouverner ou à succéder surtout lorsqu’il y a des héritiers.

Des phrases qui ne laisseraient aucune féministe indifférente. En débutant le récit sur ces notes, l’auteur joue une belle carte et pique l’intérêt du lecteur sensible à tout ce qui touche au féminisme et à l’image de la femme.

J’ai apprécié tout au long du roman ces réflexions sur la définition de la valeur intrinsèque de la femme. Ces réflexions ont parlé à la jeune « célibatante » que je suis et qui croit de tout son cœur qu’un statut matrimonial ne peut en aucune manière constituer la base de la définition de la femme.

Oups ! L’engouement pour le sujet me fait oublier ma routine générale pour les chroniques. Je reviens donc à ces vieilles habitudes qui ne me font pas de mal.

L’histoire est une romance et rien qu’en y pensant, on est tenté de dire qu’on va encore retrouver le schéma classique  du genre harlequin  :

  1. Rencontre des héros
  2. Répulsion – Attirance
  3. Lutte contre les sentiments – Aveu des sentiments
  4. Obstacle sur le chemin – Résolution des obstacles
  5. Happy End

Ces histoires à l’eau de rose insipides, sans aucune surprise et originalité où on connait déjà la fin avant même d’avoir commencé à lire.

En découvrant les profils des personnages principaux, on est tenté de dire qu’on va encore retrouver les clichés de la fille riche qui ne sait rien des difficultés de la vie, du mec riche mais qui n’est pas né avec une cuillère en or dans la bouche. On soupire d’ennui puis de plaisir en découvrant le mets plein de saveur que l’auteur a su concocter à partir d’ingrédients basiques.

Tout commence avec la personnalité d’Eloise, son côté rebelle, pas lisse, indépendante qui ne colle pas à celui de Blanche-Neige ou Cendrillon. Son caractère bien trempé, son audace, ses répliques cinglantes donnent du peps à l’histoire, on est sûr de ne pas s’ennuyer.

Vaudace

Le point de départ de la romance m’a agréablement surprise. N’ayant pas lu la 4ème de couverture, je pensais que Mugusi serait le nouveau Directeur Général de Savannah et qu’on aurait eu droit à un amour de bureau. (mon scénario est carrément tombé à l’eau)

J’ai adoré la toile de fond de l’oeuvre : l’univers de la mode et pourtant je suis loin d’être une fashionista. Ce qui a suscité mon admiration c’est la passion qu’on pouvait lire dans les mots de Mugusi, l’esprit artistique et créateur qui planait au-dessus de cette oeuvre.

Cette oeuvre est inspirante pour tous ceux qui n’ont pas confiance en eux, ceux qui doutent de leur potentialité, ceux  qui ont peur de vivre leur rêve.

Et la romance en elle-même, qu’en ai-je pensé ?

La relation de Mugusi et Eloïse est physique, très érotique. Mugusi est la version très légère du cher Christian Grey.

Je ne suis pas tombée amoureuse de Mugusi, je n’ai pas jalousé Eloïse. Il a une forte personnalité, ce brin mystérieux qui me fait d’habitude chavirer mais je n’ai pas succombé à son charme. Il a manqué ce quelque chose pour que je désire m’abandonner à lui. Vu qu’il n’est pas né pour moi, concentrons-nous sur sa relation avec Eloïse.

Ils forment un duo de feu dynamique et très touchant, leur romance est un beau spectacle. On en vient à se demander si ce couple connaîtra un jour la routine.

Que dire de la forme de l’oeuvre ? Il obéit aux règles du roman psychologique. L’auteur s’est attachée à l’analyse psychologique de ses personnages, a mis en second plan la narration pour favoriser la description des états d’âme, passions et conflits psychologiques des personnages.

Leila Marmelade a un style limpide, ne fait aucune digression, use d’un vocabulaire varié, les dialogues sont présents en quantité suffisante.

En résumé, Vaudace est une oeuvre très agréable à lire pour les sujets qu’elle aborde. Je n’ai pu rester indifférente au passé de Mugusi et à la violence domestique qu’a connue Eloïse.

Ce Tome I s’achève sur des questions en suspens qui font germer en nous le désir de lire avec hâte le tome II.

Laissez-vous séduire par Fighting Temptation, cliquez ici.

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Ps : j’aurais vu une autre couverture pour ce tome I, un cigarillo qui brûle légèrement pour évoquer la tentation, le danger 😀

Et vous, quel aurait été votre choix de couverture pour ce tome I ?

GM signature

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Ce que murmurent les collines

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Une forte envie de lire des nouvelles, 4 recueils achetés mercredi dernier. Parmi eux figure « Ce que murmurent les collines » de Scholastique Mukasonga.

C’est en recherchant des informations sur les prénoms rwandais pour mes projets d’écriture que je suis tombée sur cette écrivaine née au Rwanda.

Le recueil compte six nouvelles_ La rivière Rukarara- Le bois de la croix- Titicarabi- La vache du roi Musinga- Le Malheur-  Un pygmée à l’école_.

A travers ces différents récits, Scholastique Mukasonga évoque la vie antérieure du Rwanda, les conséquences de l’arrivée des Blancs dans ce pays,  les us et coutumes de ce dernier; elle confronte pratiques et croyances africaines et Christianisme.

La première nouvelle  terminée, j’ai eu une grosse vague de déception. Avais-je fait un bon choix en achetant ce livre?

Le sentiment a persisté jusqu’à ce que je lise  «Le Malheur ». J’ai eu un gros coup de cœur pour cette nouvelle de 30 pages.

Anonciata, habite la colline et est la proie du Malheur, ses 4 enfants étaient morts. La mort des enfants ne surprenait personne, beaucoup d’enfants mouraient à la naissance sur la colline ou après le sevrage. Ce qui étonnait dans la mort des enfants d’Anonciata, c’est qu’ils ne mourraient ni à la naissance ni au sevrage, non, ils mouraient quelques années plus tard, à l’âge de six ou sept ans, alors qu’on les croyait en pleine santé.

Avec la mort du cinquième enfant d’Anonciata, tout contact fut interdi avec elle afin d’éviter que le malheur ne se propage.

La quarantaine d’Anonciata durait plus de six mois quand six femmes puissantes se réunirent pour trouver la source du malheur dont Anonciata était la proie.

Cette nouvelle a l’allure d’un roman policier, j’ai beaucoup aimé les diverses réflexions de ces femmes sur l’origine du Malheur.

Le Malheur, chez nous, il ne s’appelle pas le diable, il s’appelle la jalousie , la convoitise, le dépit, la rancœur.

Mais on ne peut abolir le nom que t’a donné ton père : ton nom, c’est ton destin

 

La fin de cette histoire m’a émue, elle m’a rappelé que le «Malheur» n’est jamais définitif, qu’elle est peut-être le début d’une histoire mais pas sa fin.

Les thèmes abordés dans la dernière nouvelle du recueil: «Un pygmée à l’école» m’ont également touchée. Dans les mots cristallins de l’auteur, j’ai trouvé une leçon de vie: on peut ralentir ta progression vers le succès mais l’on ne pourra jamais le détruire…

Je vous souhaite une belle rencontre littéraire avec cet auteur.

Ne

partez

pas

sans

me

donner

 votre lecture du moment. 🙂

Grâce Minlibé

Auteur de Chimères de verre