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TTL 122: La trahison de Désiré Atsain

C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : une couverture verte.

En Afrique, dit-on ‘’ce sont les deux mains qui se lavent’’, faisant ainsi allusion au soutien sans faille dans un couple entre l’épouse et l’époux. Ce qui ne sera pas le cas lorsque Bako, un fonctionnaire compétent, va perdre brusquement son emploi. En effet, sa femme, manipulée par sa mère, va employer tous les moyens pour briser le couple malgré leurs deux enfants. Ceci, dans le seul but que sa fille se trouve un autre homme aisé…

Caricaturiste, auteur de bandes dessinées, illustrateur de livres pour enfants, scénariste et metteur en scène de photos romans, Désiré Atsain a travaillé dans plusieurs journaux et magazines tels que Fraternité Matin le quotidien gouvernemental, Gbich ! le journal d’humour, Go Magazine, Allo Police, Go mag Love ; et a participé à plusieurs ouvrages collectifs dont Côte d’Ivoire, on va où là ? Volume 1 et 2. Il a par ailleurs représenté la Côte D’Ivoire au salon de la Bande Dessinée au Congo Kinshasa « 2002 », et obtenu à deux reprises la 2e place du prix de la caricature organisé par l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire « UNJCI ». Il est auteur de plusieurs bandes dessinées que vous pourrez lire sur Youscribe.

J’ai découvert ses dessins dans les journaux et magazines précités. Ayant obtenu un abonnement gratuit à Youscribe, il y a quelques mois, j’ai décidé de lire quelques unes de ses BD disponibles sur la plateforme.

Prenez une belle-mère matérialiste à souhait, une femme sous l’influence de sa mère, un homme qui perd son emploi et vous aurez un scénario digne d’un film d’action.

Le titre de la BD est bien choisi car il y a de multiples trahisons.

Dire que j’ai détesté la belle-mère de Bako est un euphémisme. Son machiavélisme, son ingratitude donnent envie de la smither*.

La BD se lit vite, elle ne s’étale que sur 68 pages. L’histoire est captivante, l’auteur parvient à nous faire ressentir les émotions des différents personnages. J’ai été très heureuse du sort final réservé à Bako et à sa belle-mère.

Le seul bémol se situe au niveau de la colorisation. Je ne suis, en effet, pas fan des BD en noir & blanc.

*Nouvelle expression ivoirienne, synonyme du verbe gifler, en référence au fâcheux incident des oscars.

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TTL 118: Envers et contre tout de Fatou Bintou B Fall

C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Amour

Couverture Envers et contre tout

Stupéfaction ! Malick Guèye, du groupe Sunu Meew a été retrouvé inanimé, au siège de la compagnie dont il est le PDG. Il semblerait qu’il soit tombé du balcon jouxtant son bureau. Aussitôt transféré à l’Hôpital Général, il a été admis en soins intensifs. Pour l’heure, une seule question obsède les esprits.
Aurait-il tenté de se suicider ou a-t-on voulu l’assassiner ?

Quand on lit le résumé, on se demande bien quel est le lien avec l’amour. Le roman a l’étiquette de roman policier sur Youscribe mais l’enquête est très légère ; le lecteur sait dès le 1/4 du livre qui sont les coupables. L’intérêt du récit ne se trouve pas dans la résolution de l’enquête mais dans la relation entre Malick et son épouse.

Malick n’aime plus sa femme, en fait, il ne sait plus comment l’aimer. Quand il a son accident au siège de son entreprise, des doigts accusateurs se tournent vers son épouse.

Sa famille, ses amis pensent qu’ils devraient se séparer. Pour eux, l’épouse de Malick lui fait plus de mal que de bien. Elle est son ennemie n°1. Et Malick commence à y croire. Il ne laisse passer aucune occasion pour la blesser, la rejeter mais son épouse reste à ses côtés, s’occupant de lui, veillant sur ses intérêts en particulier sur son entreprise. Elle ne ménage pas ses efforts pour démasquer les véritables ennemis de son mari.

J’ai trouvé admirable et émouvant l‘amour que cette femme porte à son mari. Et on ne souhaite qu’une chose : que Malick se rende compte de la perle qu’il a et qu’il la rende heureuse.

J’ai passé un sympathique moment de détente avec ce roman de moins de 150 pages. La plume est fluide, sans descriptions superflues.

Et vous, à quel livre pensez-vous quand on vous dit amour ?

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TTL 100: Passion dévorante – Luisiano N’dohou

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est:  Péchés capitaux

J’ai tout de suite pensé à Passion dévorante de Luisiano N’Dohou

Depuis qu’il a obtenu une promotion, Karelle ne reconnait plus Olivier, son compagnon depuis 5 ans. Prétextant la célébration de sa réussite professionnelle, Olivier renoue peu à peu avec ses anciennes habitudes de célibataire: virées nocturnes, soirées alcoolisées, brochettes de conquêtes féminines…
Pour couvrir ses incartades, Olivier invente mensonges sur mensonges qui sont autant de coups de poignard dans le cœur de Karelle. Rongée par la jalousie et la colère, elle est bien décidée à répliquer. Alors, quand le romantique Mustafa lui déclare sa flamme, Karelle se dit qu’elle tient enfin sa vengeance.

La vie de couple est loin d’être un long fleuve tranquille. Karelle Doguéi et Olivier Djoman vont en faire l’expérience.

Olivier est un père célibataire lorsqu’il rencontre Karelle. Très vite le courant passe entre eux. Ils s’installent ensemble, vivent passionnément leur amour jusqu’à ce qu’Olivier soit promu au rang de chef du département commercial. Dès cet instant, Olivier redevient l’homme qu’il était avant sa rencontre avec Karelle.

Il multiplie les virées nocturnes, s’éloigne de Karelle. Cette dernière tente de sauver son couple, sans obtenir de résultats durables.

Elle prenait toutes sortes d’initiatives, le gratifiant de toutes les caresses imaginables, à la limite de la luxure.

Lorsque Mustafa, jeune cadre dynamique commence à lui faire la cour, Karelle se jette dans ses bras, avide d’attention et habitée par la colère envers Olivier.

Passion dévorante expose les tourments de la vie de couple, là où l’infidélité des hommes est tolérée et celle de la femme condamnée. J’ai un peu grincé des dents face à la justification de l’infidélité de l’homme par certains personnages. L’infidélité n’est pas normale, elle n’a pas de genre.

Le cheminement du couple et leurs travers sont intéressants à suivre. Côté psychologie des personnages, j’aurais voulu que le tempérament de Karelle soit plus affirmé.

Le récit est sentimental mais pas romantique à souhait. J’ai plus lu un livre avec une histoire d’amour qu’une romance. Les mâles ne m’ont pas fait vibrer. Je n’ai pas eu d’étoiles dans les yeux. A aucun moment, je n’ai envié Karelle, rêvé d’être à sa place.

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

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Et m***! – Richard Russo

Au lendemain de l’élection de Donald Trump, David et sa femme Ellie reçoivent à dîner deux couples d’amis et anciens voisins partis vivre dans une banlieue plus cossue. Ils se sont tous connus à l’université où ils enseignaient et sont désormais à la retraite. La question que chacun se pose, c’est comment le pays a pu en arriver là. Après le départ des Schuulman et des Miller, Ellie s’attarde à ranger les restes du dîner et, au moment d’éteindre les lumières et d’aller se coucher, détecte une drôle d’odeur dans l’air du jardin. David, depuis la fenêtre de leur chambre, la voit s’arrêter près du jacuzzi et se figer en apercevant dans l’eau une offrande des moins ragoûtantes. Éternel optimiste, David n’en fait pas une affaire et cherche à rassurer sa femme. Quand l’incident se reproduit quelques jours plus tard, il propose à Ellie un voyage chez leur fille à Los Angeles pour se changer les idées, et à leur retour tout semble normal dans la maison. Jusqu’au jour où une grosse chaleur les pousse à allumer la clim. Quelques heures plus tard, la maison est envahie de mouches à m***. Ellie repart aussi sec à Los Angeles, laissant à David le soin d’élucider l’affaire et de vendre la maison. Leur pancarte de soutien à Hillary Clinton avant les élections y serait-elle pour quelque chose ? Ou bien un ancien étudiant qui chercherait vengeance ? La réponse est encore plus banale. Une erreur, aux conséquences dévastatrices dans la vie de David. L’humour noir imprègne cette fable politique qui explore les failles – aussi discrètes que profondes – qui peuvent fracturer l’amitié, la famille, la communauté.

Couverture Et m*** !

Narration à la 1ère personne. Je me retrouve tout de suite dans mon élément. David est le narrateur principal. Sa femme, Ellie, est plus atteinte que lui par la déprime post-électorale. Donald Trump a été élu et l’entourage de David et sa femme _entendons par là des amis et anciens amis_ n’arrivent toujours pas à comprendre comment ils ont pu en arriver là.

On a élu ce type. Il se vante « d’attraper des femmes par la chatte » et on a voté pour lui. Des femmes ont voté pour lui.

Les quatre années vont être longues, se disent-ils mais il est inutile de paniquer.

L’atmosphère tendue causée par le nouveau climat politique s’éclipse un instant pour laisser la place à une situation saugrenue. Une longue et impressionnante merde orangée flotte à la surface du jacuzzi. Selon Ellie, c’est une merde humaine. Qui a donc pu entrer dans leur demeure pour faire cette chose dégoûtante ? Pourquoi répète-t-il l’acte ? Est-ce leur punition pour avoir soutenu Hillary ?

L’acte prend une coloration politique. Les convictions politiques des amis sont soupçonnées, interrogées, remises en question. Les amitiés de longue date, les couples vacillent.

L’idée de départ était bonne mais j’ai été déçue par le dénouement de cette nouvelle d’une cinquantaine de pages. La cause de l’incident, qui est l’une des péripéties principales de la nouvelle, est assez banal comme dit dans le résumé. Je m’attendais à une raison plus élaborée.

Une lecture en demi-teinte qui ne restera pas très longtemps en mémoire.

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Les richesses du cœur de Lise Marcy

Jeff, riche homme d’affaires anglais, est attiré par les femmes noires pulpeuses. Après sa déconvenue avec Alana, il décide de quitter Londres et part s’installer à Yaoundé. Il espère y rencontrer la femme de sa vie, qui ne saura pas qui il est avant qu’il soit sûr de sa sincérité.
Bénévole sur le chantier de construction d’une école et employé de libre service, tout laisse donc à penser que Jeff est un homme ordinaire. Il est attiré par Lydie, la fille de son patron. D’autant plus qu’elle est drôle, intelligente et belle.
Cependant, une histoire avec elle s’annonce compliquée. En effet, cette dernière s’avère vénale, méprisante et est attachée aux traditions familiales.
Sa rencontre avec Sally, la femme idéale selon ses critères va le bouleverser.

De Lise Marcy, j’ai déjà lu trois œuvres. L’une de mes règles en lecture est de ne pas lire plus de trois livres par auteur. Règle que je prends plaisir à transgresser lorsque le 4e livre que l’on me suggère semble être une tuerie ou entre dans mes envies de lecture.

Lorsque Lise Marcy m’a proposé sa prochaine parution en service presse, je n’ai pas su dire non parce que c’est de la romance et qu’il s’agit d’un couple mixte. Je suis formatée, je ne peux pas laisser passer un livre évoquant un couple mixte 😀

De qui est-il question dans cette romance ?

Jeff, le personnage principal, préfère les femmes noires, pulpeuses. Amoureux d’Alana, héroïne de la romance Black Pearl, il est obsédé par l’idée de se caser depuis qu’il l’a rencontrée. Son obsession envers la femme noire m’a un peu gênée car elle renvoie aux préjugés notamment sur la performance sexuelle des noires. Ces échanges avec son ami Phil à ce propos ont accentué ma gêne et m’ont agacée.

Il décide donc de se rendre au Cameroun pour trouver la femme de sa vie. Pour ne pas qu’on le confonde avec les blancs, ayant à leur actif plusieurs dizaines d’âge de vie, se rendant dans ces contrées pour chercher des femmes avec qui finir leurs vieux jours, Jeff désire également améliorer le cadre de vie des populations. Bel élan d’humanité, n’est-ce pas ?

J’avoue, j’ai trouvé ses motivations calculées et fausses. Que dire de la raison sous-jacente au choix du pays ?

– Pourquoi le Cameroun ?

– C’est un pays du Commonwealth, pas particulièrement ancré dans une relation esclavagiste avec l’Angleterre à l’époque.

Il est mignon, le Jeff mais la violence de l’histoire coloniale de l’Angleterre, ça ne compte pas ?

Mes réflexions mises en parenthèse, faisons un focus sur l’histoire d’amour.

L’histoire débute en 2021 et ça m’a mis un baume un cœur car j’ai hâte d’être à l’année prochaine.

Des romances lues de Lise Marcy, je pense que les richesses du cœur est celle que j’ai le plus apprécié. Il est vrai qu’il y a certains faits qui seraient invraisemblables dans la vraie vie comme le fait qu’un riche britannique devienne maçon ou épicier au Cameroun mais on ferme les yeux. Dans la romance, tout est permis…

J’ai apprécié les prémices de la relation de Jeff avec l’élue de son cœur. Le résumé de l’oeuvre nous lance sur une fausse piste, chose que j’ai appréciée car cela permet au lecteur d’hésiter jusqu’aux dernières pages. L’auteure nous fait l’économie des tergiversations qu’induit le triangle amoureux et je lui en suis reconnaissante. J’ai également apprécié que le sexe intervienne tardivement entre eux et que les scènes sexuelles soient brèves.

Au-delà de la romance, l’auteure nous offre un voyage au Cameroun à travers les mets, les paysages. Elle évoque également le poids des traditions, le choc des cultures, les préjugés raciaux et les a priori sur autrui.

L’oeuvre se lit vite. Parfait quand on veut sortir d’une panne de lecture ou tout simplement pour s’évader. Le style est très simple et accessible.

J’ai eu l’impression que les derniers événements narrés étaient précipités. J’aurais voulu que l’auteure prenne davantage son temps sur la fin pour que le lecteur profite lentement des derniers instants passés avec les personnages.

Date de publication : 06 Octobre 2020

Auto-édition

Disponible en format numérique et papier

Prix : 2,99€ au lieu de 4,99€ à partir du 6 octobre 2020

Lien d’achat : ICI

Petit bonus : un petit mot de l’auteure

Ma new romance montre les différents clichés que l’on peut avoir sur une culture qui n’est pas la notre et tente de les casser.
En effet, cette histoire change de celles auxquelles nous sommes habitués en général en France et elle mélange les cultures.
J’ai beaucoup de plaisir à faire voyager mes lecteurs dans mes romans.
J’espère que cela leur donnera donc envie de lire le roman, d’une part mais aussi de découvrir ce beau pays.

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Reste avec moi – Ayobami Adebayo

Yejide espère un miracle. Un enfant. C’est ce que son mari attend, ce que sa belle famille attend, et elle a tout essayé. Mais quand une délégation familiale se présente à sa porte escortant une jeune femme, son univers vacille. Accepter une seconde épouse, c’est au-dessus de ses forces.

l'Afrique écrit

Le récit débute à Jos en décembre 2008. Une femme s’adresse à un homme. Elle évoque le passé, un passé commun. 

Au 2e chapitre, le lecteur est projeté vers ce passé. Saut en arrière de 23 ans à Ilesha. La narratrice raconte son histoire à la première personne. Un moyen pour permettre au lecteur d’être au plus près de ses sentiments et pensées. 

Yejide est mariée à Akin. Elle n’arrive pas à concevoir et c’est un drame pour sa famille. Un jour, Iya Martha_l’une des quatre mères_ et Baba Lola, l’oncle de son mari viennent lui présenter Funmi, sa co-épouse. Ils sont persuadés qu’une fois que Funmi tombera enceinte, Yejide pourra, elle aussi, connaître les joies de la maternité.

L’atmosphère du récit est sombre même s’il y a quelques instants de rire. Le rythme du récit est lent mais les drames successifs de Yejide sont tellement poignants qu’on s’accroche à son histoire jusqu’au point final.

J’ai trouvé que les rebondissements étaient dignes d’un scénario de Nollywood. 😀

Akin est le narrateur secondaire. Il nous présente par moment ses pensées, les difficultés que traverse son mariage en raison de l’absence d’un être capital dans une famille : un enfant.

Je suis tombé amoureux de Yejide dès le premier instant. Aucun doute là-dessus non plus. Mais même l’amour est impuissant face à certaines choses. Avant de me marier, je croyais que l’amour était capable de déplacer des montagnes. Je ne tardai pas à comprendre qu’il ne pouvait pas supporter le poids de quatre années sans enfant. Si le fardeau est trop lourd et demeure trop longtemps, même l’amour ploie, se fend, manque de se briser et parfois se brise. Mais ce n’est pas parce qu’il est en mille morceaux à vos pieds que ce n’est plus de l’amour.
Au bout de quatre ans, j’étais le seul à accorder encore de l’importance à l’amour. Ma mère s’en fichait. Elle n’avait que mon devoir de fils aîné à la bouche.

J’ai apprécié cette alternance de points de vue inégale même si j’aurais aimé qu’elle soit indiquée et que le lecteur n’ait pas à se demander à chaque fois qui est le narrateur dans ce chapitre.

Les thèmes abordés dans ce roman sont divers et variés: la figure de la mère dans la société nigériane, le caractère sacré de la descendance, le désir de maternité mais aussi de paternité vécus sous différents angles, les secrets de famille/couple, les maladies génétiques héréditaires avec pour toile de fond les troubles politiques qui secouent le pays dans les années 80-90. 

L’ouvrage accessible offre un récit vivant avec beaucoup de dialogues. Sa fluidité m’a permis de le lire en 16 heures. 

Christmas

Éditeur :Editions Charleston

Date de publication : Janvier 2019

Nombre de pages : 315

Disponible aux formats papier (grand format et poche) et numérique 

Roman finaliste du Prix les Afriques 2020

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L’amour contre toute attente – T.S N’Guetta

Murielle Amian, après avoir surpris son fiancé dans les bras d’une autre, sur un coup de tête, passe une nuit d’amour avec Alexandre Djeket, un ami dont elle ne partage pas les sentiments.
Pauvre Murielle ! Elle est loin d’imaginer ce que le destin lui réserve comme tours !

 

l'Afrique écrit

Finir l’année en douceur, en ayant les paillettes dans les yeux et du rose bonbon dans le cœur…

J’étais en pleine crise d’overdose de romance, il y a deux ou trois mois mais grâce au soutien de Cupidon, la crise est derrière moi 😀 😀

J’ai retrouvé ce livre dans la bibliothèque familiale. Faisant moins de 120 pages, je me suis laissé tenter.

 

 

Alexandre Djeket est un homme épanoui professionnellement. Côté cœur, par contre, c’est la disette. Il est amoureux de Murielle depuis le lycée mais l’élue de son cœur est amoureux d’un autre.

Franchement, j’ai admiré son courage. Garder un amour de lycée aussi longtemps dans le cœur, il faut le faire. Moi, je serais passée à autre chose 😀 

Un soir, Murielle, le cœur choqué par l’infidélité de son fiancé, va s’abandonner dans les bras d’Alexandre. Vont s’ensuivre des péripéties auxquelles nos personnages ne s’attendaient pas…

C’est une romance classique et loin d’être originale par conséquent pas de grosse surprise en ce qui concerne les rebondissements. J’ai néanmoins pris plaisir à lire cette romance car elle a une trame que j’apprécie: le mariage de raison qui se transforme en mariage d’amour. Par ailleurs, j’aime beaucoup les récits où l’amour s’installe progressivement.

 

Les romances ADORAS ont une exigence : faire voyager le lecteur virtuellement. J’ai apprécié les excursions au Sénégal qui m’ont rappelé mon voyage à Dakar en 2017.

 


 

Cet article est le 656e du blog et le dernier de l’année. J’ai été ravie de partager cette année en lecture avec vous. Plaise à DIEU que cette joie perdure en 2020.

Je vous souhaite de passer de très belles fêtes de fin d’année. 

signature coeur graceminlibe

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Éros dans un train chinois – René Depestre

J’ai eu envie de découvrir ce roman après avoir assisté virtuellement aux cours au collège de France de Yanick Lahens.

eros train chinois

«Ce divertissement pourrait s’appeler « neuf histoires d’amour ». Le narrateur de ces fictions libertines a assez d’esprit et de malice pour commencer par le récit non d’un fiasco mais d’un échec : la jolie guide qui lui fait parcourir la Chine ne veut rien savoir. Toutes les autres rencontres se terminent à la joie contagieuse des deux participants. Il y a aussi la Haute-Savoie et les sports d’hiver, l’express Paris-Prague, la Yougoslavie, un Japon de rêve, et Cristina, ardente Brésilienne infidèle. La fête de l’érotisme solaire se termine à perte de vie en Haïti, comme il se doit, par le « conte de sorcier », feu d’artifice final.
Ces textes débordants d’ivresse de vivre, de rires et de conquêtes sont parallèlement nourris par les problèmes qui secouent notre pauvre univers : racisme, guerres, captivités, terrorismes et autres infamies d’État.»

l'Afrique écrit

Appétit, ivresse, passion, jouissance, plaisir habitent chaque page de ce recueil de nouvelles. 

10 nouvelles où des hommes en Haute-Savoie, à Haïti, au Brésil, en Yougoslavie, au Japon, en Chine racontent leur soif de désir, leur envie de jouissance avec des femmes qu’ils trouvent belles à l’extérieur comme à l’intérieur.

Des hommes convoitent des femmes dans des pays comme la Chine ou la Yougoslavie où les femmes n’ont pas le droit de se donner à des étrangers. Des couples partagent leurs biens érotiques. Un homme avec un roi-mage* a du mal à trouver une cheminée pour son ramoneur. 

Ces nouvelles sont érotiques mais on tombe rarement dans la vulgarité. L’auteur enrobe chaque mot de poésie, de subtilité. C’est pour moi la définition même de l’érotisme. L’érotisme suggère, il donne des pistes, il ne montre pas le chemin…

 

Voilà trente-six-mois que ma flamberge n’a pas fait oeuvre de chair – page 37

 

De plus en plus raide, il redescendit en marteau de plus en plus fou de son enclume de chair. Mais au lieu d’exercer son métier de forgeron, il caressa le somptueux bloc de vie, millimètre après millimètre carré, de toute sa force contenue. – page 70

 

Ces nouvelles sont racontées par des hommes, j’aurais également voulu quelques narratrices, lire le désir du point de vue des femmes.

 

Le glossaire des termes qui désignent les sexes masculin et féminin dans ces fictions m’a bien fait rire. Puisque vous le valez bien, je vous partage quelques termes :

 

Sexe de la femme

fourrure : c’est du belge pour désigner le sexe de la femme

Tigre : aime jouer avec le dragon

 

Sexe de l’homme

Alumelle : le sexe des bourgeois

Homme-de-bien : sexe du mâle en créole haïtien

Mat de cocagne : sexe d’homme dans le langage des marins

Roi-mage : quand la dimension du sexe inspire un respect religieux

 

 

Au-delà de l’érotisme, l’auteur évoque également l’atmosphère politique dans les années 40-50 en Chine et Yougoslavie ainsi que le racisme notamment au Brésil.

J’ai passé un sympathique moment de lecture et ai hâte de découvrir l’autre recueil de nouvelles érotiques de l’auteur.

 

GM signature

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Dix-neuf secondes – Pierre Charras

Sandrine et Gabriel se connaissent depuis vingt-cinq ans. Pour éviter l’usure irréparable de leur couple, ils imaginent ensemble un jeu. Ils se donneront rendez-vous dans la rame du RER de 17h43, nom de code Zeus, à Nation. Sandrine décidera de descendre ou non de la porte arrière de la troisième voiture. 19 secondes, 18 secondes, 17 secondes : Pierre Charras déroule son intrigue au fil d’un impitoyable compte à rebours. Dix-neuf secondes suffiront pour que le train quitte le tunnel, émerge dans les lumières du quai, stationne et reprenne sa course. Dix-neuf secondes au terme desquelles on bascule sans préavis d’une banale affaire de rupture à une tragédie brutale, irréversible…

 

l'Afrique écrit

 

Un résumé alléchant, un livre de moins de 200 pages, conditions parfaites pour que j’embarque.

J’ai été charmée par la poésie des mots, les réflexions des personnages exécutent un ballet plaisant à regarder, lire.

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Il ne s’agit pas que de Gabriel et Sandrine dans ce court roman de 145 pages, cinq autres personnages interviennent. 3 femmes et 4 hommes qui se croisent dans les rames du RER à Nation, nous ouvrent leurs intimités et content brièvement leurs vies sentimentales.

Absence de plaisir, désamour, amour routinier, fantasme, séparations, amour juvénile…

Dans les transports en commun, j’ai l’habitude d’imaginer la vie des co-passagers. J’ai donc pris plaisir à partager en quelque sorte la trame de RER avec Ludo, Sophie, Emmanuel, Christelle, Gilbert et écouter leurs confessions et leurs impressions les uns sur les autres. On se demande quel sera le point de chute de ces rencontres jusqu’au moment du drame. 

Un drame qui va entraîner d’autres drames, une injustice qui va en engendrer d’autres…

 

Pierre Charras montre l’importance de chaque décision que l’on prend. Le bonheur est fragile, il suffit d’une seconde, d’une rencontre pour changer complètement le cours de notre vie.

Je vous recommande la lecture de ce roman percutant…

Pour l’acheter, cliquez ICI

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Lu: Tar Baby de Toni Morrison

Après avoir lu Délivrances de Toni Morrison et trouvé complexe son écriture, j’ai remis la lecture de ses œuvres à plus tard. Il m’a fallu la validation d’une case du bingo hivernal sur Livraddict pour prendre mon courage à deux mains et sortir Tar Baby de ma PAL.

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Nous sommes à la fin des années 70. Deux couples, l’un blanc et l’autre noir, cohabitent dans la somptueuse demeure de l’Isle des Chevaliers en Dominique. Le premier couple emploie le second.

Valerian Street, le milliardaire et sa femme Margaret ne sont plus un couple amoureux. Ils font chambre à part, se disputent souvent. Margaret attend impatiemment l’arrivée de son fils Michael, ce qui ne semble pas être le cas de son époux.

Valerian vit en bonne intelligence avec ses deux domestiques Ondine et Sydney. Ondine, elle, semble détester Margaret, la maîtresse de maison. Les raisons demeurent un mystère au début.

Ondine et Sydney ont une nièce : Jadine. Ses études ont été gracieusement payées par les Street. Elle a 25 ans lorsque débute le récit et est mannequin à Paris. 

Le récit est linéaire jusqu’à l’arrivée d’un fugitif en vagabondage depuis huit ans : Fils.

Les langues vont se démêler lors d’un dîner. L’apparente harmonie va voler en éclats. Des secrets sont dévoilés et l’on s’aperçoit que blancs et noirs dans cette maison ne faisaient que se tolérer.

Ce roman met en exergue la difficulté de vivre ensemble, la complexité des rapports entre les races et l’héritage psychologique laissé par le passé esclavagiste. 

 

Un troisième couple va se former. Une idylle sensuelle, violente, naît entre Jadine et Fils. Ils sont tous deux afro-américains mais viennent d’univers différents.

Jadine est une bounty : noire à l’extérieur, blanche à l’intérieur. Elle est plus à l’aise avec la culture blanche. Elle préfère l’Ave Maria au gospel.
Fils est fortement attaché à ses racines et à la communauté noire. Les propos qu’il tient sont très durs.

Alors tu pourras faire exactement ce que les putes de ton genre ont toujours fait : tu pourras élever les enfants des Blancs. Tu pourras nourrir, aimer et prendre soin des enfants des Blancs. Tu es née pour ça ; c’est ce que tu attends depuis que tu es née. Alors, tu n’as qu’à avoir l’enfant de ce Blanc, c’est ton boulot. Tu le fais depuis deux cents ans, tu peux encore le faire pendant deux cents ans de plus. Il n’y a pas de mariages “ mixtes ”. Ça y ressemble, c’est tout. On ne mélange pas les races ; on les abandonne ou on les choisit.

« Cela veut dire, répondit-il en parlant la bouche dans ses cheveux, que les Blancs et les Noirs ne devraient jamais s’asseoir à la même table pour manger ensemble.

— Oh, Fils. » Jadine leva les yeux vers lui et eut un petit sourire.

« C’est vrai, dit-il. Ils devraient travailler ensemble parfois, mais ils ne devraient pas manger ensemble, vivre ensemble, coucher ensemble. Ils ne devraient faire aucune de ces choses personnelles de la vie. »

Toni Morrison avec son écriture imagée et dense expose une société oublieuse de ses racines, nous fait réfléchir sur ce qui compose notre identité.

Que peut-on considérer comme une trahison de sa communauté ? Qu’est-ce qui doit primer : l’individu ou la race ? L’identité personnelle ou communautaire ?

Toutes les femmes noires doivent-elles avoir la même logique de pensée, la même perception de la vie ? 

 

Le récit est plus fluide que Délivrances, il y a plus de dialogues mais la profusion de descriptions des lieux m’a lassée.

De ce roman, on pourrait faire une longue étude de texte tant il est chargé de symboles. Je ne vais pas me prêter à l’exercice. Je vous invite à le lire et on en discutera. 🙂

 

 

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