Aux Antilles, « identité » est un terme souvent utilisé. Il en est souvent question dans les écrits ou les discours des Antillais, des Guadeloupéens en particulier, ce dont témoigne la riche littérature de l’île. D’identité, d’âme, de l’île et de son peuple, chacune des nouvelles ici réunies s’en fait l’écho. L’appel de l’île et ses sortilèges parcourent ces textes de l’un à l’autre, que tel personnage soit à Paris ou que tel autre revienne de Montréal.
Ta mission de Gisèle Pineau
Marny, une jeune Guadeloupéenne vait été rondelette dans le passé. Au collège, on la surnommait Bouboule. A Pointe-à-Pitre, elle avait appartenu à un groupe : les Pretty Girls qui aimaient remplir la bouche qu’on voit et aussi celle qu’on ne voit pas.
Lors d’une nuit de carnaval, Marny entend des voix, commence à regarder la nourriture d’un autre œil. Trois ans plus tard, elle se retrouve en métropole. Devenue anorexique, elle entend toujours ces voix mystérieuses qui semblent lui indiquer une mission…
Le coq rouge Jaffar ou le maléfice de Satan de Fortuné Chalumeau
Croyances populaires et rites chrétiens se répondent sous l’œil soi-disant maléfique du coq Jaffar.
Du fond des casseroles de Simone Schwarz-Bart
L’âme de la Guadeloupe s’exhale du fond des casseroles. L’auteur évoque ce que représente la cuisine créole, cuisine de partage, acte de communion avec la nature et les hommes. Une nouvelle bien trop courte. J’aurais voulu saliver, avoir un réel dépaysement culinaire.
La femme-fleuve d’Ernest Pépin
Koan l’orphelin à la patte folle, constructeur de pirogues aime en silence Moimanman, une jeune élève qui s’est rapprochée de lui dans le cadre d’un exposé sur la construction de pirogues. Koan lui apprend qu’il y a science et science, que l’on peut connaître avec d’autres yeux que ceux de l’école. Koan raconte la mémoire du fleuve.
Le récit évoque la Guyane notamment à travers les Boni et les différents peuples de la Guyane. Je n’ai pas saisi la place de ce récit dans un recueil de nouvelles évoquant la Guadeloupe.
L’odeur de la terre humide de Dominique Deblaine
C’est la nouvelle la plus longue du recueil. Elle est subdivisée en 5 parties. Honoré, un peintre exilé à Montréal, retourne en Guadeloupe. Il est en pleine quête de soi, du retour à sa terre, et à soi-même. En racontant son parcours de vie, il nous présente ceux qui l’ont côtoyée. Des personnes qui ont pour commun le fait d’être affranchis du regard de l’autre. La parentalité est également évoquée.

Dominique Deblaine utilise un langage imagé qui plaira sûrement aux amateurs des belles lettres.
Cette 13e étape dans mon tour du monde littéraire à travers la collection miniatures a été intéressante mais pas mémorable. Je suis encore à la recherche de la perle rare, de la lecture éblouissante.