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TTL 73 : La dernière épouse – Bernadette Sanou Dao

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque.
TTL grâce minlibé
Cette semaine, le thème est Un personnage d’une gentillesse à toute épreuve.
J’ai pensé à l’une des femmes du recueil de nouvelles la dernière épouse de Bernadette Sanou Dao.
Résumé de l'oeuvre
Les nouvelles de ce recueil s’imprègnent des réalités de notre société. Elles décrivent, avec un ton empreint d’humour, la sottise des hommes et des femmes, leur cupidité, et même leur cruauté… Dans ce vaste tableau de la psychologie humaine, l’amour des personnages crée le rêve, la vie et l’espoir malgré tout.

l'Afrique écrit

Vous savez Kady, elle est presque bête à force de bonté et de douceur. Elle rit tellement qu’on se demande parfois si elle n’est pas un peu sotte, incapable de comprendre les choses de la vie

Kady a été unie de force à Saliya. Une union traditionnelle car Saliya est allergique au mariage civil.

Saliya ne lui donne que 3 mille francs (environ 4 euros) pour nourrir, soigner et habiller toute la famille. Kady use de tous les tuyaux du petit commerce pou faire vivre ses enfants. Elle encaisse les mauvais traitements, ce mariage sans amour sans jamais se plaindre. Elle garde le sourire dans la douleur. Elle garde sa bienveillance dans le malheur.

Infidélité notoire des époux, violences conjugales, polygamie, déresponsabilisation des pères de famille, détermination à avoir un héritier mâle, sacrifice humain pour accéder au pouvoir, tels sont les thèmes de ce recueil de nouvelles.

J’ai bien apprécié la nouvelle Mère Zizanie qui a l’allure d’un conte et celle intitulée hommes tout-puissants qui dénonce les violences faites aux femmes et dont l’un des personnages est Kady.

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

fleur v1

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Nouvelles du monde #7 : Réunion

« Miniatures » fait escale sur la Route des Indes, en plein océan Indien, dans les Mascareignes, dans l’ancienne Île Bourbon. Le monde entier est passé par là pendant cinq siècles. Tout comme la Guadeloupe ou la Martinique, La Réunion a été le lieu d’un vaste brassage. Témoignant de tous les trafics qui s’y sont pratiqués, sa population es issue de Madagascar (les Malgaches), de l’est de l’Afrique (les Africains), de l’ouest et du sud-est de l’Inde, le Gujarat (les Zarabes) et le Tamil Nadu (les Tamouls) ainsi que du sud de la Chine, notamment de Guangzhou (Canton) et bien sûr d’Europe. Cela fait de cette île un concentré de tout, une planète-terre miniature où l’Europe, l’Asie, le monde arabe et l’Afrique co-existent. Cette position indianocéanique, au carrefour des routes commerciales d’autrefois, en a fait ce qu’elle est aujourd’hui. Insularité, discriminations raciales, famille, maternité, adultère : tels sont les thèmes vitaux abordés dans les six nouvelles de ce recueil. Avec pour toile de fond la nature spectaculaire de cette île : son volcan, ses forêts, ses plaines et plateaux d’altitude, sa flore et sa faune exceptionnels.

La Réunion est une île-monde. Sa littérature est aussi, d’une certaine façon, une littérature-monde.

Mon tour du monde littéraire continue. Aujourd’hui, Cap sur l’île de la Réunion avec ce recueil de nouvelles reçu dans mon swap sur le thé.

Ce recueil de six nouvelles est majoritairement composé de plumes féminines. Commençons par celle qui a été mon coup de cœur tant au niveau de la forme que du fond.

Meurtre dans un jardin – Isabelle Hoarau-Joly

Irma est mariée à Romain, un homme addict à l’alcool. Son mariage tourne au vinaigre, leur amour s’est perdu dans les vapeurs du rhum. Irma se plaint à sa belle-mère mais cette dernière qui a élevé son fils au rang de Dieu rejette l’addiction de son fils sur sa bru.

Irma songe à quitter son mari, mais sans travail et revenu, où irait-elle ?

Sa famille la traiterait d’idiote et refuserait de l’héberger. Combien rêvaient d’un mari fonctionnaire ? Personne ne comprendrait ! Il y avait tant de femmes, dont sa mère qui avait enduré toute une vie un homme qu’elle n’aimait plus, pour qui il ne restait que l’habitude du quotidien: une laisse à laquelle on est attaché ! On s’y accroche par peur de l’inconnu ou du qu’en-dira-t-on !

Irma subit son mariage et s’évade dans son jardin. Son jardin est son paradis, en opposition à l’enfer de la maison. Mais dans ce paradis, un être va mourir.

Une nouvelle alliant français courant et familier. Une nouvelle olfactive et visuelle. On se projette dans le jardin d’ Irma.

Avant le cri, il y a la faute – Jean-François Samlong

« Si le bonheur s’arrête en chemin, se dit-il, le malheur jamais ; il fonce droit sur vous. »

Un fiancé déshonoré par sa promise, un père qui tente d’éviter la survenance du pire, du malheur. Mais je ne suis pas sûre d’avoir compris le fin mot de cette nouvelle.

Le gouffre – Monique Merabet

Le récit a pour cadre spacio-temporel, l’étang-salé, une commune de la Réunion, en 2001. Le narrateur s’appelle Garou. Brebis galeuse, il a été mis au rebut par le reste de sa famille après la mort de sa mère, expatrié dans un orphelinat de la Creuse. C’est un jeune homme que la guigne poursuit. Sympathique histoire avec une chute digne d’une nouvelle.

Le pays paille-en-queue – François Dijoux

La faune, la flore de l’île de la réunion, les villages de l’île de la Réunion sont présentés au lecteur. Ce dernier a même droit à un rappel historique sur l’Îlet-à-Cordes.

Léontine est le personnage principal de cette nouvelle. Elle a conservé la tradition immémoriale des brodeuses venues de Bretagne et son unique motif est la paille-en-queue. Elle évoque sa vie avec Vivian, sa solitude après sa mort et le départ de ses enfants, une fois, adultes.

Madame sans-langue – Monique Séverin

Une nouvelle qui débute par un prologue où une femme demande pardon aux femmes qui ont perdu un enfant. Elle les supplie de pardonner celle qui pleure un fils vivant.

Madame-sans-langue est le personnage central du récit. Une femme à qui l’on a arraché un enfant. Une histoire sur la maternité, la discrimination raciale. Je ne suis pas sûre d’avoir compris tous les contours du récit. J’espère qu’il y aura d’autres avis de lecture sur ce recueil pour découvrir ce qui m’a échappé.

Une sauvageonne chez Molière – Monique Agénor

Une jeune femme se voit refuser un rôle dans un théâtre car elle n’a pas la gueule de l’emploi. Ses cheveux sont frisés, son teint soutenu, son nez inexistant, son accent qui vient de je ne sais où pour reprendre les dires du Directeur.

Une jeune femme qui va prendre sa plus belle revanche. Le lecteur a droit à un rappel historique sur la semaine sanglante.

Nouvelles de la Réunion a été une lecture moyenne dans l’ensemble mais j’ai apprécié ce voyage virtuel de la Réunion. La nature spectaculaire de cette île est très bien décrite.

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Nouvelles du monde #6 : Cuba

L’histoire de l’île de Cuba est tumultueuse, conçue par tous les étrangers qui l’ont successivement envahie pour en faire leur « chose » et la ployer avec la force de leurs désirs. Elle n’a pas rompue, réinventant son identité aux rythmes entraînant de la musique métisse qu’elle a su installer pour elle-même dans les cœurs de ses habitants. Ce grand mélange des influences venues d’Europe, d’Afrique, d’Asie et du puissant voisin américain s’est solidement constitué sur les ruines autochtones, balayées par les violences de l’Histoire. Ce melting pot débarqué de l’extérieur s’est mué en une culture à part entière, aisément repérable, avec ses codes et ses douleurs, son charme et ses plaisirs. Elle aurait pu ne jamais advenir. Qu’on en juge !

Depuis le débarquement de Christophe Colomb qui s’imagine en Chine, autour de ces mers agitées, les pirates, les corsaires et tous les flibustiers s’en donnent à cœur joie. Le trafic maritime est tel qu’il laisse l’imagination et la cupidité des plus téméraires se débrider. Les cales des bateaux sont pleines, dans les deux sens. Un coup de chance peut rapporter gros. Le Jolly Roger, le pavillon noir orné d’une tête de mort, et L’Île au trésor (1883) de Robert Louis Stevenson sont nés dans ces parages, donnant encore d’autres couleurs au mythe cubain qui se constitue.

Après la colonisation espagnole, après la domination américaine, après poigne de Fidel Castro, une identité cubaine s’est affirmée qui donne aux textes proposés ici une résonance particulière, ancrée clairement dans la modernité du monde.

Mon tour du monde littéraire grâce à la collection Miniatures des Editions Magellan et Cie continue. Aujourd’hui, cap sur Cuba ! C’est une île qui fait partie de mes endroits à découvrir. En attendant, je l’explore via la littérature.

Neuf nuits avec Violeta Del Rio – Leonardo Padura

Un homme se souvient d’une chanteuse qu’il a aimée et avec qui il a passé neuf nuits d’amour. A l’époque c’est un jeune provincial catholique et révolutionnaire fraîchement arrivé à la Havane pour s’inscrire à l’université. Une nouvelle qui m’a donné l’envie d’écouter des boléros cubains

Danser avec l’ennemi de William Navarrete

Des Pancraciens exilés à Paris, ayant fui la république bananière de San Pancracio se retrouvent chez Bibiblue. La petite fête a pour but de chasser l’ennui du sombre hiver parisien. Mario figure parmi les invités. Il voue une haine farouche à la Momie, surnom donné au dictateur qui règne sur San Pancracio. A ce dîner, Mario fait la connaissance d’une jeune femme, Graciela. Une femme qui lui réserve bien des surprises.

Le chasse-neige par Wendy Guerra

La narratrice évoque l’enterrement de son oncle mort en ayant pris part à la guerre d’Angola. Une nouvelle qui ne m’a pas convaincue.

De la rue Cardenas on voit le capitole de Véronica Vega

Retrouvailles d’un homme et d’une femme après 7 ans. L’homme est désormais expatrié aux USA. Une nouvelle qui ne m’a pas convaincue.

Un air de guaguanco transatlantique à deux voix de Teresa Dovalpage

Le North Star, un paquebot transatlantique, s’est perdu entre Miami et Barcelone. Il semble que Peter Estrella qui s’appelle Pedro Perez en réalité ait sombré avec le bateau? Qui était Peter Estrella ? C’est Maryoli, une jeune fille devenue femme qui le raconte. Une nouvelle pleine d’humour.

Tel est l’avenir d’Ivan de la Nuez

Un essai sur l’avenir de Cuba, l’avenir de la jeunesse cubaine. J’ai été tellement déçue de lire un essai au lieu d’une nouvelle que je n’ai pas la force d’en dire plus sur les lignes d’Ivan de la Nuez.

Ce recueil est pour le moment l’une de mes grandes déceptions de la collection Miniatures. Je m’attendais à des récits plus enivrants, colorés, surprenants. J’attendais une véritable immersion dans le Cuba d’hier mais aussi d’aujourd’hui : ses traditions, sa culture. Je ne retiens que le boléro et le conga de ce recueil.

Je remercie chaleureusement la plateforme Youscribe qui m’a permis de lire ce recueil gratuitement. J’aurais été verte de rage si je l’avais acheté.

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Nouvelles du monde #5 Colombie

Les écrivains américains, en général, sont des raconteurs d’histoires, des « storytellers ». Les écrivains latino-américains en particulier. Les cuentos y tiennent donc une place de premier plan dans la littérature et dans l’histoire du « boom latino-américain », qui a donné au monde tant de géants. Preuve, s’il en est, que dans les processus d’écriture de fiction, et même de fiction au long cours, la nouvelle joue un rôle essentiel. Les conditions politico-économiques d’un pays ont fréquemment favorisé l’écriture de ces formats courts : la pauvreté, la censure, l’absence de maisons d’édition pouvant l’expliquer… Sous les dictatures, la nouvelle se porte généralement assez bien car la littérature se réfugie dans l’écriture de textes brefs mais denses. Du nord au sud de l’Amérique latine, on est à l’aise avec cette forme d’expression. Pour l’écrire et pour la lire. La Colombie ne déroge pas à cette règle. Les Français disent souvent, et cela date de Maupassant et de Marcel Aymé, qu’une bonne nouvelle est une nouvelle qui a une bonne chute. Ce n’est pas faux, mais peut-être aussi qu’une bonne nouvelle est un texte qui déploie le potentiel d’un univers de roman. Dans la densité des personnages et des décors mis en scène, dans l’action qui s’y déroule. Univers de romans, densité des personnages et des décors, intrigue forte et puissante : on retrouve un peu tout cela dans les six nouvelles colombiennes, exclusivement d’auteurs masculins… successeurs assumés de leurs grands aînés, sélectionnées avec Marianne Millon dont nous tenons à souligner ici l’apport important à la collection « Miniatures » pour tous les titres hispaniques déjà parus. Un jour, peut-être, publierons-nous un titre 100 % féminin…

6 auteurs, 6 univers à découvrir…

Le coffre de tes misères d’Andrès Candela

Nano et Chepe, deux hommes unis par les liens du mariage. Ils sont le grand-père maternel et paternel d’une fille qu’ils évoquent sans donner son prénom. Ils évoquent leur histoire commune qui semble être baignée dans le sang. Malheureusement, je ressors frustrée de ce récit car les mystères restent en suspens. Le fond de l’histoire baignée dans le sang n’est pas révélée au lecteur. On ignore ce qui est réellement arrivé à cette famille.

La planète boiteuse de Juan Diego Méija

Elle s’appelle Estefania, c’est une jeune coureuse noire. On la découvre à travers les yeux d’un soldat qui l’admire. Un soldat qui a perdu une jambe après l’explosion d’une mine. Elle ne le remarque pas mais cela ne l’empêche pas de courir à ses côtés, de graviter autour d’elle comme une planète autour du soleil. En toile de fond de cette nouvelle, un bref aperçu des guérilleros vivant dans les forêts.

L’habit fait le moine par Juan Esteban Constàin Croce

Le bref récit d’une bataille navale pour venger après tant d’années la mort du plus grand des souverains espagnols, Charles V. Une mort causée selon Don Juan d’Autriche par un moine. Un moine à la splendeur brune, turque qui rampait tel un serpent sur les chairs du souverain en susurrant à chacun de ses pores les miracles de la tentation...

Portrait-robot par Mauricio Vargas Linares

Un homme vient trouver un journaliste et lui annonce qu’il a été payé pour le tuer. Une nouvelle captivante avec de l’action qui fait passer un très bon moment de lecture. J’ai deviné dès les premières pages la chute mais cela n’a rien enlevé à l’intérêt de l’histoire.

Résidence 101 par Ricardo Silva Romero

Don Luis, gardien de la résidence 101, fait un état des lieux au gérant. Il faut dire qu’il s’est passé des choses mystérieuses dans cette résidence. Les confidences du gardien sont l’occasion pour le lecteur de découvrir les habitants de cet immeuble de 9 étages. Une nouvelle intéressante mais dont j’attendais plus de surprises.

La quiscale à longue queue apprend à chanter de Juan Gossain

L‘architecte Vicente Roman vit dans une profonde solitude avec sa femme. Leur cercle de camarades les a abandonnés, idem pour sa famille. Il se contente de la compagnie affectueuse des animaux en particulier Caruso, une quiscale à longue queue. Vicente est profondément touché par l’ingratitude, la perfidie humaine. La chute de cette nouvelle m’a fait de la peine. J’ai éprouvé de la compassion pour ce bon vivant très entouré dans sa jeunesse et presque tout seul dans ses derniers jours.

Nouvelles de Colombie est un sympathique recueil où le lecteur entrevoit la Colombie, sa situation politico-sociale. J’aurais voulu la découvrir à travers la description approfondie des paysages, de la gastronomie. J’aurais voulu un voyage intégral des sens.

Encore une fois, merci à Youscribe qui m’a permis de lire ce recueil gratuitement.

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Snapshots – Nouvelles voix du Caine Prize

Six auteurs, six longues nouvelles saluées par le Caine Prize pour la littérature anglophone d’Afrique – émanation du fameux Booker Prize – nous démontre superbement l’originalité et la puissance d’invention de cette toute jeune génération d’écrivains.

Noviolet Bulawayo est une auteure zimbabwéenne qu’il me tardait de découvrir.

Sa nouvelle Snapshots est l’histoire d’une famille zimbabwéenne qui va se disloquer à la suite de la mort du père. La nouvelle est racontée à la deuxième personne du singulier, narration découverte grâce à Emmanuel Dongala et que j’apprécie énormément. « Tu » est une enfant, « tu » est une jeune fille. Appelons-là Sunrise du nom dont elle a été baptisée par Givemore. Cet homme qui a l’âge d’être son père et qu’elle va rencontrer sur Mainstreet à l’âge de 14 ans et demi. Un homme qui va mettre fin à sa triste carrière de vendeuse d’œufs durs. Appelons-là Sunset, cette jeune fille qui a 14 ans et trois quart et qui n’atteindra pas l’âge adulte.

Snapshots c’est l’histoire d’une jeune fille avec en toile de fond les réalités sociales du Zimbabwe, inflation, précarité, grève du personnel soignant, manque d’équipements dans les établissements hospitaliers, les coupures d’eau et d’électricité fréquentes etc…

Hunter Emmanuel de Constance Myburgh

Hunter est bûcheron. Un jour, il découvre une jambe suspendue à une branche de pin, aux trois quarts du tronc. A qui appartient cette jambe ? Pourquoi a t-elle été coupée ? Si l’on obtient une réponse à ces interrogations, d’autres restent sans réponse. J’ai apprécié l’allure policière de cette nouvelle.

America de chinelo okparanta

L’histoire de Gloria et Nena, deux femmes qui s’aiment.

La maman de Nena en est toute triste: sa fille n’aura pas de mari, donc elle pas de petits-enfants. Gloria a l’opportunité d’aller en Amérique où un poste lui est offert. Si Nena a partagé son identité homosexuelle à ses parenrs, Gloria, elle, n’a pas osé le faire car ses parents sont très ancrés dans la foi, Un an plus tard cette dernière est en visite au Nigéria et toutes deux décident qu’elle essayera de la rejoindre là-bas. Nena émet sa demande de visa. Son désir de partir contrarie sa mère. Elle a peur que sa fille ne revienne jamais et peu à peu Nena partage sa peur. Entre partir et rester, quelle est la meilleure option pour elle ?

J’ai été un peu déçue car j’avais déjà lu cette nouvelle dans le bonheur comme l’eau de la même auteure.

Miracle de Tope Folarin

Une église nigériane au Texas qui reçoit la visite d’un pasteur nigérian. Des hommes, des femmes dans l’attente de divers miracles financiers, sociaux, familiaux, etc… Une nouvelle qui évoque la foi des uns, les réalisations mensongères de miracle des autres.

Jours de baston d’Olufemi Terry

Raul est un adolescent de 13 ans qui vit sur une décharge. Raul est un combattant et cette nouvelle relate ses jurs de combat avec d’autres garçons c’est la violence également, la misère des enfants qui est relaté.

La république de Bombay de Rotimi Babatunde

Récit de l’engagement du peuple africain dans la seconde guerre mondiale en particulier celui de Bombay. Ces hommes arrivent en terre inconnue, pour défendre une cause qui n’est pas vraiment la leur, auréolés de multiples croyances. Les préjugés sur les combattants africains m’ont fait penser à Frère d’âme de David Diop. Revenu dans sa ville natale du Nigéria après avoir combattu sur le Front Oublié de Birmanie, Bombay s’installe dans l’ancienne prison de sa ville et y fonde la République de Bombay dont il sera l’unique Président et citoyen. Une nouvelle qui allie avec dextérité sérieux et drôlerie.

Snapshots – Nouvelles voix du Caine Prize est un recueil de nouvelles à lire et à faire lire. Avouons-le, la littérature anglophone africaine est excellente et regorge de talents.

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Nouvelles du monde #4 : Madagascar

Amazon.com: Nouvelles de Madagascar: Récits de voyage (Miniatures ...

Après Nouvelles de Nouvelle-Calédonie, Nouvelles du Mexique et Nouvelles du Soudan, cap sur Madagascar !

Ce recueil, avec des nouvelles inédites d’auteurs vivant à Madagascar ou en Europe, tous hantés par leur île, ses sortilèges, son histoire ancienne et tous soucieux de son devenir, est une photographie de l’île aujourd’hui. La pauvreté, celle des campagnes et celle des villes, l’exode, le tourisme et ses terribles conséquences, la corruption, l’instabilité politique, mais aussi le passé prestigieux, Antananarivo la grouillante « Ville des Mille  » : tels sont les sujets de ces textes qui permettent d’aborder la réalité malgache. Rahamirana, Jean-pierre Haga, Alexandra Malala, Johary Ravaloson, Esther Randriamamonjy et Magali Nirina Marson sont les plumes de ce recueil. Six auteurs, six histoires, un pays : Madagascar. Madagascar et ses zébus, ses épices, sa vanille.

Dans la nouvelle Ambilobe, le narrateur nous raconte son périple à Ambilobe. La ville est à deux heures de Diego Suarez où il a un entretien avec le directeur de l’Alliance française. Il va emprunter un taxi-brousse et faire face à des péripéties dignes de canulars. J’ai beaucoup apprécié la note comique de cette nouvelle.

La nouvelle Destins raconte l’histoire d’un ivrogne, héros à ses dépens.

Dans le rebelle, un jeune homme décide d’emprunter une voie professionnelle autre que celle tracée par ses parents.

Le charretier et la Mercedes est le récit de deux hommes dont l’un pense qu’il n’aura jamais besoin de l’autre. Une courte nouvelle de 8 pages qui rappelle avec humour l’importance de l’humilité.

La nouvelle de Johary Ravaloson est un ensemble de chroniques, plusieurs récits évoquant les fausses promesses des politiciens, la corruption, l’adultère, un couple au bord du divorce…

La nouvelle que j’ai énormément appréciée est celle de Magali Nirina Marson. « Je me déserte » est le titre de la nouvelle. Elle évoque la vie d’Aïna, jeune métisse franco-malgache, découvrant la misère à 11 ans, troquant son corps contre l’argent. Aïna a subi un viol et le symbole qu’elle utilise pour décrire cet acte sexuel sous la contrainte est percutant

Je me souviens encore des allers et retours de la scie dedans, encore ; puis d’un grognement d’animal ; et lourd, le poids sur moi. Il y a eu… brûlure liquide dedans. Je vais mourir, je me suis dit. J’ai cru un moment que c’était fini, mais chacun des hommes avait sa scie à lui… La douleur qui vrille, le ventre qui explose… La scie dedans qui recommence, encore… page 138.

Cette nouvelle évoque également le SIDA, conséquence de rapports non protégés.

Nouvelles de Madagascar, dans son ensemble, offre une lecture sympathique même si les nouvelles sont inégales en terme de profondeur et émotion.

Il me tarde maintenant de découvrir les autres livres de la collection Miniatures.

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TTL 66 : Témoin à charge – Agatha Christie

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est : Un roman adapté
Je me permets encore une fois de modifier le thème afin de vous présenter une nouvelle adaptée

Témoin à charge (Witness for the Prosecution) est un film américain de Billy Wilder, sorti en 1957.
Il est adapté de la pièce de théâtre Témoin à charge d’Agatha Christie, elle-même adaptée de la nouvelle Témoin à charge.
Une nouvelle intégrée dans un recueil de nouvelles policières.
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Le beau et désargenté Leonard Vole a-t-il tué la vieille et fortunée miss French, afin d’hériter? Sa femme parviendra-t-elle à le disculper?
Bien que le docteur Meynelle ait recommandé à Mrs Harper d’éviter les émotions fortes, celle-ci reçoit un choc lorsqu’elle entend la voix de son défunt époux la rappeler à lui, à travers son nouveau poste de radio.
Le jeune Jack Harrington est-il en train de perdre la raison ou fait-il l’objet d’une sombre machination ? A 9 h 25, tous les matins, il est le seul à entendre une femme crier  » A l’assassin ! « .
Quant au célèbre détective privé Hercule Poirot, à travers ces cinq nouvelles, il va avoir fort à faire : résoudre l’énigme d’un habitué du restaurant  » Gallart Endeavour  » ; déjouer l’arnaque d’une belle jeune femme ; élucider le meurtre de Valentine Chantry, morte empoisonnée sur l’Ile de Rhodes; comprendre comment le rêve prémonitoire du milliardaire excentrique, Benedict Farley, a pu se réaliser.

l'Afrique écrit

Témoin à charge : Mr Vole est accusé du meurtre d’une vieille dame richissime. Mr Mayherne, son avocat, est persuadé de son innocence et décide de se battre pour le démontrer…

T.S.F – La radio : Le neveu de veuve Mrs Harter lui a offert une radio. Un soir, Mrs Harter entend la voix de son mari décédé depuis des années à travers les ondes de la radio. Ce dernier lui demande de se préparer parce qu’il va venir la chercher…

Le vase bleu : Jack Harington aime le golf par-dessus tout. Lors d’un parcours, il entend le cri d’une femme appelant à l’aide. Ce cri semble n’être entendu que de lui… 

Le mort avait les dents blanches : un client du restaurant vient dîner tous les mardis et jeudis dans un restaurant en commandant à chaque fois les mêmes mets. Une habitude qui prend fin avec la mort de ce client…

Double manœuvre : Hastings et Hercule Poirot prennent le bus afin de rendre visite à un ami sollicitant l’aide du détective. Dans ce bus, nos deux acolytes sont abordés par Mary Durrant venu apporter des figurines à un homme riche contre 500 livres. Malheureusement, les figurines lui sont dérobées…

Trio à Rhodes : Hercule Poirot en vacances voit surgir les problèmes avec l’arrivée de Mr et Mrs Gold. Monsieur Gold semble très attiré par Mrs Chantry, femme volage et mariée à un homme rustaud. Lorsque cette dernière est assassinée, Hercule n’en est pas surpris…

Le rêve : Benedict Farley, le milliardaire excentrique fait part d’un rêve récurrent étrange où il se suicide à Hercule Poirot. Une semaine plus tard, ce rêve devient réalité…

Le mystère du bahut espagnol: Mr Clayton a été découvert assassiné, gisant dans un grand bahut espagnol. Les soupçons se portent sur un ami de son épouse dont elle était très éprise….

Dans ce recueil de huit nouvelles, il n’y a pas que des crimes à élucider. Il y a des escrocs à démasquer notamment ces héritiers qui veulent hériter avant l’heure et expérimentent à leur plus grand désespoir ce que veut dire l’expression A malin, malin et demi.

Dans ce recueil …

des amants/amoureux secrets sont prêts à tout pour se débarrasser du mari gênant,

l’ésotérique et le mystère sont invoqués,

les personnages sont tout sauf des saints : cupides, menteurs, voleurs. Les maux sont divers et variés.

Ça a été un plaisir de retrouver ce cher Hercule Poirot dont les cellules grises sont toujours au paroxysme de leur activité. Sympathique lecture dans l’ensemble même si je m’attendais à plus de rebondissement, des mobiles complexes et diversifiés pour les meurtres.

Un amour interdit Alyssa Cole

– Oh, monsieur Poirot ! Je trouve qu’il n’y a rien de plus intéressant, de plus inconcevable que les humains. […] Au moment précis où l’on croit les avoir pénétrés à fond, ils font une chose complètement inattendue.

Hercule Poirot tourna la tête.

– Non, ce n’est pas exact. Il est extrêmement rare que quelqu’un commette une action qui ne soit pas dans son caractère.

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Intempor’elles – Didier de Vaujany

Suite à l’avis élogieux de Lily Un livre sur le roman Intempor’elles, j’ai décidé de l’acheter. Je l’ai reçu dans une magnifique box de la maison d’édition que je vous présentais ICI.

Intempor’elles c’est un recueil de 12 nouvelles qui s’étalent sur 327 pages. Un recueil qui mêle plusieurs genres littéraires Fantasy, Steampunk, Fantastique, Dystopie, Romance, etc…

C’est ce mélange de genres qui m’a attirée. L’envie de découvrir des genres que je ne lis pas habituellement. Ai-je été conquise ? Les lignes suivantes vous le diront…

 

  1. L’Enfant cendrée – Fantasy

Un conte raconté par un dragon-juge, une inimitié entre deux cités séparée par une frontière de cendre. Un amour interdit entre des princes héritiers des cités ennemies. Une histoire qui se lit assez vite, une sympathique entrée en matière mais qui ne m’a pas émerveillée.   

 

2. Le Korrigan ferrailleur – Fantasy/Post-Apo/Steampunk

Une machine forgée par l’ingénieux mage Voldair de Cienn _ paix à son âme_ qui donnera à qui saura l’utiliser, le pouvoir de remonter le temps. Cornaël, dernier survivant de la race humaine est en quête de cette machine et ses recherches nous font découvrir Feleron, le Gnome épris d’une Amazone qui le trouve répugnant. Une histoire qui comporte quelques surprises. Une histoire érotique également.  J’ai apprécié la chute. 

 

3. Le Lys immaculé – Dystopie/Steampunk/Post-Apo

Année 520 de l’ère post-fléau

Une bibliothèque en feu, là où Laura, la femme de Tristen Howard travaille. Tristen est combattant du feu et réussit à extirper des flammes sa jeune épouse même si elle est grièvement brûlée. A l’hôpital, son état s’aggrave, elle aimerait voir un lys immaculé, effleurer la douceur des pétales mais ces lys ont disparu. Tristan promet à sa femme de lui en ramener un et va faire une découverte assez spéciale.

Une nouvelle rapide à lire mais elle ne m’a pas transportée. 

 

4. G6K – Uchronie/Steampunk

Berlin, 1884. 

G6K, une nymphe androïde appartenant à la famille Bayer a été l’arme inconsciente d’un meurtre. La victime s’appelait Luna et elle était la maîtresse de Karl Bayer. Ce meurtre est-il l’oeuvre de Sharon, la femme cocue de Karl ? Stephan, du bureau fédéral et ses deux jeunes enquêtrices essaient de découvrir le coupable. 

Sympathique histoire avec cette allure de roman policier mais la présence de l’érotisme m’a beaucoup gênée. Présence sans valeur ajoutée pour moi. 

 

5. Aurore – Fantastique/Steampunk

New York 2001,

Rêver… cela fait maintenant deux semaines qu’Aurore fait ce même rêve. Depuis qu’elle a acheté cet attrape-rêves à un vieil indien dans une brocante de Manhattan. La nuit, elle devient l’Elfe-Amazone cambrioleuse dans la cité d’Engrenacle. Aurore se constitue un butin qu’elle tente d’utiliser dans la vie réelle. Y parviendra-t-elle ?

J’ai apprécié la chute de cette nouvelle mais encore une fois la présence des scènes sexuelles m’a gênée (onanime, lesbianisme)

Pourquoi cette obsession sur le sexe ?

 

6. Diva – Uchronie/Steampunk

Une nouvelle d’une dizaine de pages. 4 années : 1866, 1966, 2012 et 2053. Une femme qui a abusé de l’amour qu’on lui donnait, une autre qui ne vivra jamais pleinement un grand amour. Deux femmes, facettes d’une même pièce ? 

Un récit lyrique, sympathique à lire mais dans ce recueil je cherche encore l’émerveillement. Je poursuis donc ma lecture. 

 

7. Between the lines (Entre les lignes) – Romance/Aventure/Historique

Ah ! Enfin un terrain que je connais, celui de la romance, de l’historique. Temps de l’esclavage, guerre de sécession. Une histoire d’amour suspendue en plein envol.

 

8. Otages  – Fantastique/SF

Une nouvelle d’une dizaine de pages. Si vous avez prévu de cambrioler, assurez-vous de frapper à la bonne porte…

Une nouvelle que j’ai apprécié pour son caractère fantastique.

 

9. Faille – Fantastique thulhuesque

Au commencement était le sexe. La nouvelle débute une fois de plus par une scène de sexe.

Explain Schitts Creek GIF by CBC

Nous sommes en 2066, Rihanna est morte et des disparitions étranges d’hommes et de femmes se font à Hong Kong, au Chili, à Los Angeles, sur les îles Fidji. Quelle est cette étrange créature qui fait disparaître ces personnes ? Quel est son but ?

Une histoire à suspense, un récit SF qui change de mes lectures habituelles. Sympathique à lire, elle éveille l’intérêt mais rien de vraiment original.

 

10. L’Arme des dieux – SF/Fantastique

2041, Sarah Jenkins nous raconte son histoire, humaine devenue ange gardien…

Un récit sur une dizaine de pages, trop court pour que je m’attache aux personnages. Cette histoire méritait d’être plus développée. J’ai le sentiment qu’elle est restée en surface, trop résumée à mon goût.

 

11. Lila – SF/Post-Apo/Ecolo

Une nouvelle portée sur l’écologie, trouver de nouveaux modes. Une chute très efficace, je n’aurais jamais pensé à la nature réelle de Lila. 

 

12. Eve, nuances de nuits – SF/Fantastique

Une courte nouvelle de 3 pages qui aurait mérité un approfondissement. Une histoire très brève qui m’a laissée sur ma faim.

 

Conclusion ?

Je découvre la plume de Didier de Vaujany : plume soignée, faisant attention aux détails.

J’ai apprécié la calligraphie des histoires. Les séparateurs de chapitres ont la forme d’un élément clé de l’histoire : navette, lys, rouage…

Ce recueil m’aura permis de sortir des sentiers battus mais j’aurais voulu plus d’approfondissement de certaines histoires, moins d’érotisme.

 

GM signature

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L’amant de ma femme – Soro Guéfala

L’amant de ma femme est un recueil de nouvelles hors du commun par le ton général des six pièces qui le composent, mais aussi par le fait que chaque nouvelle est parcourue par une tonalité résolument fantastique. Grâce à ce cocktail explosif d’histoires des ténèbres entrecoupées de retours sporadiques à la rugueuse réalité, d’analyses psychologiques sur fond de vanité mal contenue, de fureur et de frayeurs, ces nouvelles se lisent d’une traite, tant le suspense tient le lecteur en haleine.

l'Afrique écrit

J’ai trouvé ce livre dans la bibliothèque familiale. L’une de mes nièces l’a lu et l’a apprécié. J’ai donc décidé de tenter l’expérience.

Le recueil est composé de six nouvelles dont la longueur varie entre 13 et 19 pages.

Dans Le mari de la fille du président, Yassoungo est l’époux de Mèbali, une femme très laide. Yassoungo l’a épousée en suivant son sixième sens. Ce dernier disait que Mèbali serait une femme de chance.

La chance, elle lui en a donné puisqu’elle lui permet de devenir le gendre du président, une position privilégiée, enviée. Il est obéi au doigt et à l’œil, en profite jusqu’à la lassitude. On est attentif à la belle vie de Yassoungo jusqu’à la chute imprévisible.

 

Dans l’amant de ma femme, nouvelle qui prête son titre un recueil, un époux cocu va lancer un sort au jeune homme qui osé détourner sa femme.

Au Bekanty est l’histoire la plus triste du recueil. Deux voix portent cette nouvelle. Deux habitués du maquis bar-dancing bar Bekanty. Nemin est intrigué par Bineta, une jeune fille qui passe son temps à écrire accompagnée d’une bouteille du vin. Elle n’a que la peau que sur les os, ressemble à une momie,  Lorsqu’elle lui confie son histoire, on découvre une femme que la vie n’a point épargné.

Dans Murmures dans la nuit et la piste d’atterrissage on découvre les mystères de la nuit, la sorcellerie.

Dans la boule noire, Jérôme nous raconte sa rencontre avec celle qui deviendra son épouse et la mère de ses enfants. Mais pourquoi cette dernière refuse-t-elle de lui présenter des membres de sa famille ?

Ce recueil a été une lecture rapide grâce à la plume fluide de l’auteur. C’est un concentré d’histoires drôles, qui procurent des frissons de par leur caractère fantastique mais j’ai eu l’impression de les avoir déjà lues parce qu’elles manquaient d’originalité. Les faits de sorcellerie et de revenant sont des thèmes populaires dans la littérature ivoirienne et lorsqu’ils apparaissent dans les nouvelles, les chutes sont jumelles voire siamoises…

 

 

l'auteur du mois

 

SORO Guéfala est né à Komborodougou dans le département de Korhogo (Côte d’Ivoire) en 1956 et mort en 2017. Il est l’auteur de l’ordonnance, le village de la honte, le sang de l’amour, les triplés de Kodar.

 

 

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Affection partagée – Mamadou Koblé Kamara

Un recueil de nouvelles qui présente de manière imaginaire, des circonstances dans lesquelles des personnes ont contractées le vih-sida. Les personnages mis en situation dans ce texte, dès qu’ils ressentent les effets de l’infection se retrouvent à revisiter les moments de faiblesse ou de manque de vigilance devant les tentations de l’amour (affection) ou de l’amour en tant qu’acte sexuel où ils ont contracté le virus.

 

l'Afrique écrit

J’ai acheté ce livre au SILA 2019 en mai dernier. Une sympathique commerciale de Vallesse m’a dit que c’était l’une des nouveautés de la maison d’édition. La couleur vive de la couverture m’a attirée, le résumé a attisé ma curiosité. J’ai donc sauté le pas.

Il a attendu trois mois dans ma Pile à Lire avant d’être lu. Il doit sa sortie au challenge Bookineurs en Couleurs sur Livraddict. Ce challenge consiste à lire des livres qui ont en commun la couleur de leurs couvertures pendant une session de deux mois. Le choix de la couleur est fait à l’issu d’un vote. En août dernier, la couleur choisie était l’orange. 

 


 

Infection partagée, la fête dans le bidonville, infortunes économiques, nosogomiase (la maladie que donne l’hôpital), la route qui tue autrement, haut les cœurs ! hôtesse de cérémonies, l’inspecteur de l’enseignement sont les 8 nouvelles qui se partagent les 135 pages de ce recueil. 

Zrantian, Yah Ngnan, Lesseuka, Mehdo, Glome, Dezon, Minkanin, Montonba sont les personnages principaux de ces nouvelles. Ils racontent tour à tour, en exécutant un ballet sinistre, les circonstances au cours desquelles ils ont contracté le VIH-SIDA.

Pour l’une c’est à la suite d’un viol, pour l’autre c’est à la suite de faveurs sexuelles en échange de médicaments pour soigner l’un des membres de sa famille…. 

Pour l’un, c’est lors d’un voyage routier, pour l’autre c’est lors d’une fête bien arrosée…  

 

Au-delà de la présentation de circonstances au cours desquelles ces personnages ont contracté le VIH-Sida, ce recueil expose les manquements de la société en Côte d’Ivoire : droit de cuissage, corruption qui devient une seconde nature chez les forces de l’ordre, absence de  politique sanitaire ; le corps des femmes considéré comme un objet, le viol des femmes passé sous silence.

Affection partagée a été une sympathique lecture même s’il m’a manqué un je-ne-sais quoi.

J’ai apprécié les références à la culture Dan en commençant par les prénoms des personnages.

Pour votre information, Medho signifie l’amour d’autrui, Dhewa Gui les femmes souffrent et Yah Gnan, je ne pensais pas que cela m’arriverait un jour. 

 

Je vous souhaite en avance un bon week-end en lecture. Qu’avez-vous prévu de lire ?

 

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