Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Drôle de printemps suivi de miniatures

Drôle de printemps

D’une séquence à l’autre, l’auteur nous plonge dans le « printemps arabe » avec ses espoirs, ses enjeux, ses dérives et ses folies. Dans un mélange de réalisme, d’humour, de dérision et de fantaisie, Youssouf Amine Elalamy raconte, dans son style bien à lui, les révolutions qui ont bouleversé le monde arabe. 

La révolution était en marche. A la télé, on avait annoncé 200 mille personnes pour la manif de vendredi. Un homme y va pour vérifier si la télé dit vrai. Il y trouve beaucoup de monde mais pas de révolution. Les 200 mille personnes étaient-elles vraiment venues pour faire une révolution ? N’étaient-elles pas venues vérifier si la télé disait vrai et s’il y aurait effectivement 200 mille personnes à la marche ?

Et ce pauvre gars qui répétait toujours le même mot : »rêve, rêve, rêve… » Savait-il pourquoi il était là ?

Ce pauvre gars nous explique à la deuxième séquence du livre pourquoi il répétait ce mot. Le ton frais avec lequel il s’exprime nous fait esquisser un sourire, ce sourire se mue en rire au fur et à mesure que l’on avance dans les séquences.

Drôle de printemps c’est 330 micro-récits, des récits quelquefois liés (la séquence suivante est une réplique à la séquence précédente), très souvent dissociés.

Les gens du peuple, les forces de l’ordre, le Leader politique à qui le peuple crie: « Dégage », s’expriment tour à tour et dévoilent leurs fantasmes, leurs frustrations.

Les personnages qui se succèdent dans ces récits sont loufoques, un peu schizophrènes sur les bords. Jugez-en par vous-même :

Tous les jours, je fais la tournée des librairies et je leur prends un exemplaire de mon livre comme ça mon éditeur ne pourra pas dire que c’est un bide. Heureusement qu’on n’a pas publié ma photo sur la 4ème de couverture. Les vendeuses m’auraient reconnu sinon.

Ce n’est pas parce qu’on est barbu qu’on est castré. Si Dieu avait voulu qu’on s’abstienne de regarder les femmes, il nous aurait fait pousser la barbe sur les yeux. Et puis il n’ y a pas que les hommes qui ont de la barbe. Les femmes la portent ailleurs, c’est tout.

Que Dieu bénisse Apple, Blackberry, Samsung, Nokia et tous les smart phones de la Terre. Aujourd’hui, avec une bonne charge d’explosifs et un téléphone portable qu’on actionne à distance, chacun de nos hommes est une bombe à distance, chacun de nos hommes est une bombe à usage illimité. On n’arrête pas le progrès.

A mon arrivée là-haut, personne ne savait où me caser. Mon coeur méritait le paradis, mon appareil génital l’Enfer et d’autres morceaux le Barzakh. A la fin, il a fallu recourir à l’arbitrage de Dieu en personne.

Pour ma carrière de pick-pocket, je ne pouvais pas espérer mieux. Avec ce voile intégral, ils me prennent tous pour une femme. J’ai fait coudre plein de poches à l’intérieur pour le rangement. Des grandes pour les Galaxy Note, des plus petites pour les i-phone.

99% ? Quand on me l’avait annoncé, je n’arrivais pas à y croire. Pas la peine d’être voyant pour voir qu’on avait truqué les résultats. J’avais donné mes ordres pour qu’on me retrouve les 1% et qu’on me les ramène tous ici, les poings liés.

Le désir de révolution ne se ressent pas seulement au niveau politique, il se ressent à l’intérieur de la cellule familiale, dans les rapport homme-femme.

L’abus, la duperie n’ont pas que pour cadre le domaine politique, ils existent également à l’échelle le plus bas de la société.

J’ai apprécié ce livre pour sa fraîcheur, pour les éclats de rire qui effacent les éclats d’obus. Avec ce livre, on imagine ce qui a dû se passer dans les foyers arabes lors de la révolution, tous les non-dits… J’ai apprécié voir le printemps arabe sous cet angle.

Les séquences sont assez courtes  mais on est un peu perdu quand elles sont dissociées.

Beaucoup de séquences tournent autour du sexe, cet aspect m’a un peu gênée.

L’auteur à travers ces micro-récits nous rappelle ceci : il vaut mieux en rire qu’en pleurer…

 

 

Drôle_de_printemps[1]

Miniatures 

« Miniatures » est un recueil de  cinquante portraits dont les histoires se recoupent et forment une fresque de la société marocaine contemporaine. De la petite bonne à tout faire au golden boy de la bourse de Casablanca, du cyberdragueur au professeur intégriste religieux, les personnages miniatures dessinés par Youssouf Amine Elalamy se racontent…

Ils nous exposent des fragments de leur vie et nous laissent y lire leur pauvreté, leur dépit, leur foi, leur compassion théorique, leur fatalité…

Leurs points de vue et attitudes sont souvent hilarants. Prenez pour exemple cet homme qui pense que les techniques de reproduction que sont les pratiques sexuelles en multipliant les exemplaires à volonté, remplacent une oeuvre unique, exclusive, par un phénomène de masse ou encore cette femme qui ne mange plus rien (viande ou céréale) parce qu’étant mère, il est inconcevable pour elle de manger les enfants des autres.

[…] Marcel a perdu, en l’espace d’un mois, son père, puis son fils Aimé. Depuis, Marcel, qui n’a pas perdu la foi pour autant, ne se signe plus qu’Au nom du Saint Esprit.

 

A la maison, son père n’a d’yeux que pour  sa sœur, sa sœur n’a d’yeux que pour son frère, son frère n’a d’yeux que pour sa mère, sa mère n’a d’yeux que pour lui qui n’a plus d’yeux du tout. Une chance que la balle qui l’a touché ne l’ait pas tué.

Il y a du rire dans « Miniatures » mais aussi des larmes. Comme dans la vraie vie, tout n’est pas rose…

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Symphonies de l’enfer

En observateur attentif et avisé du spectacle du monde, Camara Nangala, dans les quatre nouvelles, met en exergue son art consommé de la narration, son sens de l’humour et son goût pour la beauté du langage. Chaque nouvelle est construite de façon méthodique et maîtrisée. L’auteur entraîne le lecteur dans des méandres dont lui seul a le secret. Il fait subtilement de lui un complice, voire un acteur de l’intrigue. Puis vient le point de chute de la manière la plus inattendue, soulevant inévitablement une foule de questions chez le lecteur.

symphonies de l'enfer

Camara Nangala est un auteur ivoirien que j’ai découvert à l’école primaire. Son roman « le cahier noir », une histoire bien triste qui relate la maltraitance de deux enfants par leur belle-mère m’avait énormément touchée.

Au secondaire, j’ai lu d’autres œuvres de l’auteur. Je ne me rappelle malheureusement plus de leurs titres et contenus mais je garde en mémoire de bons moments de lecture.

Ces bons moments, j’ai voulu les revivre en lisant «Symphonies de l’enfer», un recueil de 4 nouvelles. Y suis-je parvenue ?

Oui mais… Je n’ai pas intégralement trouvé dans ma lecture ce que la quatrième de couverture promettait. J’ai trouvé l’art de la narration, la beauté du langage, l’humour dans la 4ème nouvelle  mais pas l’inattendu du point de chute, la surprise.

Ne restons pas à la surface du livre. Découvrons le contenu des nouvelles par ordre de préférence croissant (du moins apprécié au plus apprécié) :

Instinct atavique écrit en 1983

Le Syndicat des Mineurs Noirs en Afrique du Sud tiendra son ultime meeting, en vue du mot d’ordre de grève générale. La police et l’armée seront immanquablement au rendez-vous. Oswald aussi.

Sa fille Gladys, jeune étudiante, est sous le choc, ne comprend pas pourquoi son père fait partie de la soldatesque des tenants de l’apartheid, accepte de matraquer et de tirer sur des êtres humains, ses semblables, ses frères de race, dont le seul crime est de réclamer leur droit imprescriptible à la liberté. Elle ne comprend pas pourquoi des Noirs massacrent d’autres Noirs pour le compte des Blancs.

Elle use de stratagèmes pour empêcher son père de se rendre à l’esplanade de la mine sans succès. Il s’y rend et comme ses collègues ouvre le feu sur la foule. Le père de Wilfried, un ami de classe de Gladys se trouvait dans la foule et a été assassiné…

J’ai apprécié le contexte historique de cette nouvelle, je pense que l’apartheid comme toutes les autres luttes du peuple Noir pour accéder à la liberté ne devraient pas être oubliées.

 J’ai apprécié le courage dont a usé Gladys pour défier son père mais je n’ai pas approuvé ce qu’elle a fait de leur relation (je le dis en ces termes pour qu’il vous reste une part de mystère dans l’histoire 🙂 )

La maxime «Œil pour œil, dent pour dent » a été observée et c’est ce qui m’a dérangée dans cette histoire.

L’histoire d’amour entre Gladys et Wilfried m’a également dérangée parce qu’elle n’a pas conduit à quelque chose de constructif.

En lisant la fin de l’histoire, on est tenté de dire que le sang n’arrêtera jamais de couler. On n’arrêtera jamais de tuer …

 

Rififi sur la bande F.M, écrit en 1999

Bientôt, l’entrée dans le 3ème millénaire. Kobenan surfe sur le fluide des fréquences modulées, découvre une station de radiodiffusion : Radio Trouble-Fête. L’animateur de ladite radio fait l’éloge du zouglou (style musical ivoirien), le présente comme un instrument de prise de conscience.

Le Zouglou est la parole des sans-grades, la parole des sans-voix. Le Zouglou est la pâte qui gonfle, gonfle, gonfle encore sous l’effet de la levure que constituent injustices sociales et frustrations.

Il incite ses auditeurs à laisser fleurir la conscience morale, l’éthique, à se révolter contre les brigands semi-cultivés qui président aux destinées de leur pays.

Kobenan est sous le charme de cet éveilleur de conscience qui n’est autre que Romuald  dont la mère se servait de sa grande beauté pour être à l’abri du manque financier jusqu’au jour terrible de son accident qui la condamna à être en chaise roulante. Son nouvel état fit fuir tous ses prétendants, le père de Romuald, Ministre de l’Agriculture à l’époque, y compris.

Les propos de Romuald dérangent fortement le gouvernement en place. Son activisme est brutalement mis à terme. L’annonce est faite au journal télévisé par le Ministre de l’Intérieur qui n’est que …. (à vous de le découvrir dans votre lecture)

J’ai apprécié la poésie qui émanait de cette nouvelle et l’évolution humaine de Romuald mais j’aurais préféré une chute plus époustouflante.

Au fil du flot de sang de Soweto, écrit en 1979

N’kosinati raconte l’apocalypse de son village, le village noir de Rietfontein orchestré par la soldatesque des tenants de l’apartheid.

J’ai redécouvert à travers cette nouvelle le monstrueux système de l’apartheid. Cette nouvelle est pleine d’émotion et de proverbes africains. J’ai apprécié la tristesse qui se lit et se vit dans cette histoire. J’ai également apprécié ses notes poétiques.

La voix de N’kosinati devient plus puissante, plus poignante, plus bouleversante. Et s’élèvent de la gargote de tante Maggy les voix enflées de l’assistance ; les voix grosses du bonheur en devenir. Et scintillent sur les visages les larmes, intempérie qui précède le beau temps ; les larmes qui dissolvent la peur, l’angoisse et la tétanisation ; les larmes qui donnent l’élan vital à la révolte.

Va l’esprit foudroyant de Chaka

Puis il revient

Comme bulle d’air soufflée

Par la mer écumeuse

Va la voix de Biko

Puis elle revient

Amplifier le sac et le ressac

Du tourbillon des jours d’émeute

Va le regard de Moloïse

Puis il revient

Eclairer le flux et le reflux

De la vague des agitations.

Symphonies de l’enfer, écrit en 1999

Un homme  vient tout juste de sortir de prison dans laquelle il a passé 10 ans. Si c’était à refaire, il referait exactement ce pourquoi il a été injustement jeté au trou pour 10 ans.

Sur une note pleine d’humour, il nous raconte ce qu’il a fait depuis sa sortie de prison et ce qui l’y a conduit.

On découvre un homme qui s’est laissé conduire par le destin auquel il croit, un homme dont la quiétude a été brisée par de terribles symphonies : des vendeurs de CD aux églises de réveil en passant par la gérante de maquis.

Ces symphonies créent un vacarme aussi bien extérieur qu’intérieur, un vacarme qui va le pousser à commettre l’irréparable.

J’ai beaucoup ri grâce à cette nouvelle. J’ai aimé son côté vivant, le style détaché du narrateur. J’ai d’ailleurs bien aimé sa personnalité, son côté responsable, bon père de famille qui pense toujours au bien-être de sa famille.

Ces quatre nouvelles ont bien un thème en commun : l’égocentrisme.

 

 

Quelle histoire lue sur l’Apartheid vous a le plus touché ?

A quelle nouvelle lue donneriez-vous le titre de meilleure histoire comique ?

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Obsession

L’Attente fortement ressentie par le personnage de la nouvelle Obsession… – qui a inspiré le titre de ce recueil – est un leitmotiv partagé par plusieurs autres nouvelles. Dans Marie-Espoir, Comment choisir ? et Tic-tac, après maintes déceptions, la vie s’annonce  enfin prometteuse pour Marie, Sakhine et Aboua. Quant à la cupidité, véritable gangrène sociale, elle fait prendre des risques à Betty, Elisa et Aby, trois jeunes dames pourtant pleines de vie dans Les attaquantes, et même à Jacob pour qui l’argent semble plus précieux que sa santé dans Le matelas. Ainsi va la vie, entre déboires et rayonnements, vices et innocences…

Dans ce recueil de quinze nouvelles, des travers de notre société  comme l’inceste, le mariage forcé, l’escroquerie, côtoient des sentiments nobles tels que l’Amour et le Don de soi, pour montrer que l’Espoir est toujours et encore permis.

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En parcourant la quatrième de couverture, on peut penser que ce recueil est banal, qu’il vaut un autre livre et pourtant …

L’on ferait un «Reading–faux-pas » en sous-estimant la force de cette œuvre.

En parcourant mon blog, vous pourrez voir que j’ai lu plus d’une dizaine de recueil de nouvelles, si vous me demandez celui qui m’a le plus marquée,  je vous dirais : Obsession de Komara Constance Mariam.

J’ai l’habitude de lire des nouvelles avec des chutes brutales, inattendues, Komara Constance Mariam m’a fait découvrir des nouvelles aux belles ouvertures et forts goûts d’inachevé.

La majorité des nouvelles se termine avec une action en suspens, l’auteur donne la liberté au lecteur de trouver la fin qui lui convient.

La plume de l’auteur est simple, sans fioritures ce qui permet au lecteur de se projeter facilement dans les scènes décrites.

L’auteur ne veut pas ennuyer son lecteur et on le sent dans les moindres détails. Chaque héros de nouvelles a une profession différente ce qui nous permet de voyager dans des décors distincts : expert en développement durable, banquière, entrepreneur, professeur à domicile, policier…

Il en est de même pour les sujets évoqués : inceste, recherche d’une ascension sociale, cupidité, corruption, pauvreté, chômage, mariage consanguin…

 Quelles sont les nouvelles que j’ai préférées ?

Marie-Espoir

Je parie qu’avec un prénom pareil, vous m’imaginez pleine d’espoir ! Je vis sur une « Terre d’Espérance »  mais hélas, je ne peux être la mascotte de mon pays tant je suis le pessimisme personnifié !

L’emploi de Marie-Espoir est en-dessous de son niveau d’études, sa vie sentimentale est un désastre.  Désespérée de sa situation, elle se réfugie dans la prière et les veillées à l’église. Là-bas, elle recevra une prophétie qui désignera son mari, un homme auquel elle ne s’attendait pas et le lecteur non plus…

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle pour la mise en exergue d’un fait que l’on rencontre souvent dans les églises évangéliques où des couples sont formés sur la base de prophéties divines. Révélation divine ou calcul sentimental effectué par les pasteurs ? Seul DIEU, le pasteur et le couple formé le savent … 😀

Cette nouvelle se termine sur un gros dilemme et j’avoue avoir élaboré plusieurs scénarii pour la suite de cette histoire.

J’y suis, j’y reste

J’y suis et j’y reste ! Vous les jeunes d’aujourd’hui vous êtes ingrats. Comment comprendre que vous voulez me faire quitter la maison qui vous a vu naître ? Dans cette maison, j’ai été pauvre. Dans cette même maison, j’ai eu ma fortune.

Un père de famille refuse de quitter sa maison située dans un bidonville et pourtant sa situation financière lui permet de le faire. Pour quelle raison est-il si attaché à cette maison ? La réponse est à la fin de cette nouvelle

J’ai bien aimé  le côté mystique de cette nouvelle qui fait 10 pages. Là encore, l’histoire s’achève sur un choix que doit opérer l’un des protagonistes de l’histoire et l’on ne peut en tant que lecteur s’empêcher de vouloir choisir pour lui.

Tic Tac parce que j’ai connu la période de chômage et toutes les interrogations qui en découlent.

Comment choisir ? Rester dans une vie de maîtresse frustrée d’un homme marié ou épouser un étranger et vivre une union longue distance avec son corollaire de contraintes, ou alors me mettre en couple avec un collègue avec tout ce que cela impliquera comme déconvenues professionnelles et racontars sur notre compte ?

A la place de l’héroïne, qu’auriez-vous fait ? Moi, je cherche encore … 😀

 

Et pourtant c’est lui. Un homme est accusé d’avoir volé le portefeuille d’un autre. L’accusatrice est formelle mais le portefeuille ne se retrouve pas sur l’accusé. Où se trouve-t-il donc ? Cette nouvelle s’étale sur 2 pages. J’ai beaucoup apprécié sa touche d’humour.

Veuf mais pas trop  Un homme perd sa femme. En plein deuil, il s’aperçoit que celle qu’il a épousé n’était pas vraiment sa femme… J’ai été agréablement surprise par la fin. Là encore, on ne peut s’empêcher de s’imaginer la suite des événements de l’histoire.

Fatalité qui dénonce les conséquences du mariage consanguin. L’histoire m’a beaucoup émue.

Quelques nouvelles ne m’ont pas séduite. Il s’agit de :

Renoncer.  Le récit d’un policier qui se laisse entrainer dans la corruption et décide d’y renoncer. La moralité est forte mais je n’ai pas été transportée émotionnellement.

Mes yeux ont vu. Un amoureux de la nature au point de voir en elle une femme… L’histoire se lit aisément mais elle ne m’a pas emportée.

Le matelas.  Un homme à l’apparence très pauvre et pourtant très riche. J’ai déjà entendu une histoire de ce genre avec le même début, le même corps et la même fin. Je m’attendais à une autre tournure de l’histoire, plus originale.

La grenouille du Marabout. Le début de la nouvelle ressemble à un conte. Je n’arrivais pas à entrer dans l’histoire. J’ai relu les premières pages à deux reprises.

Garba le Jouisseur veut officier comme marabout afin d’assouvir ses fantasmes démesurés. Il utilise donc un subterfuge pour arriver à ses fins. Son manège fait rire, la fin de l’histoire aussi mais je m’attendais à une autre tournure, à une fin plus explosive.

Je vous souhaite une très belle découverte de l’œuvre.

Quel recueil de nouvelles lu vous a marqué ?

Publié dans Histoires, Vingt-trois

Mystère et boule de gomme

demande en mariage

Vingt-trois – Chapitre 2

Mention de tous les destinataires ? Ok
Objet du mail ? Ok
Contenu complet ? Ok
Case «Demander un avis de lecture» cochée ? Ok

C’est ma dixième vérification du mail, je n’ai rien détecté d’anormal après ma deuxième vérification mais j’aime la perfection, état qui nécessite minutie.
Je veille à ce que mon travail soit impeccable, gage pour obtenir une promesse d’embauche à la fin de ce stage.
Je n’ai pas envie d’expérimenter le stress de la recherche d’emploi et le chômage, j’ai une famille à nourrir !
J’exagère, je n’ai aucun enfant à charge quoique mes quatre petits frères résidant en Côte d’Ivoire me donnent l’impression d’en avoir… Bref ! J’ai des projets de vie : des lieux insolites à explorer, une garde-robe à renouveler, des associations à soutenir qui nécessitent que j’aie une situation financière fixe dans les six prochains mois…

J’ai manqué un appel de Meg, mon téléphone étant en mode silencieux et mon regard rivé sur mon écran. Danie et Solena, mes collègues, ne vont pas tarder à aller prendre une bouffée d’air. Je profiterai de leur absence du bureau que nous partageons à 3 pour discuter tranquillement avec Meg.

– Salut Magué ! Comment tu vas ? Allô ! Allô !

Comprenant la raison du silence à l’autre bout du fil, j’ajoute :

– Tu vas bien, Meg ?
– Il n’y a vraiment pas une autre voie pour me taquiner ? M’adresse-t-elle en soupirant
– Ok, je te promets d’arrêter de t’appeler ainsi…
– Bien !
– Jusqu’au début de l’automne.
– Tu es incorrigible. Soupire-t-elle. Alors, t’as trouvé l’identité de ton futur mari ?
– Ce n’est pas drôle.
– Excuse-moi, je n’ai pas en ma possession un autre moyen pour te taquiner.
– Rancunière, va !
– Tu sais qui t’a envoyé la lettre ?
– Non. Fais-je en lâchant un soupir. Mes connaissances masculines m’ont assuré que cela ne venait pas d’elles. Je ne connais personne à Vernon et le message que j’ai envoyé à l’adresse mentionnée sur la lettre m’a été retourné. Je crois qu’il n’a pas donné son adresse réelle.
– Eh ben, ton futur mari est un farceur !
– Et ses blagues sont de très mauvais goût. Dis-je en manipulant mon stylo. Ecoute, je ne vais pas me prendre la tête avec ça, il y a eu une erreur de destinataire : la lettre était sûrement pour l’ancienne locataire…
– Une ancienne locataire qui a la même identité que toi ? Ne te mens pas ma belle, ce mec te connaît.

Une idée me traverse l’esprit. Et si une femme se cachait derrière ce Sekongo Tiefigué ? Neîma et Méira, mes sœurs de l’église ? Non, elles sont trop spirituelles pour faire ça. Serait-ce alors Euphrasie, Marie-Paule ou Prisca, mes amies de fac ?

– Allô ! A quoi tu penses ?
– Ce sont peut-être mes amies de fac qui me font cette blague. J’investiguerai quand je quitterai le boulot ce soir.
– Tu m’impressionnes, Miss Marple ! Je n’y avais pas pensé. Tu me feras le compte-rendu de tes investigations, ce soir. Tu passes chez moi ?
– Je ne pourrais pas, ma belle. J’ai un afterwork avec mes collègues et je suis chargée du petit-déj demain ! Je vais préparer des cakes au citron.
– Des ? Eh ben, t’es une collègue dévouée !
– Mes collègues sont des ogres. En parlant d’elles, elles ne vont pas tarder à revenir. On se rappelle ce soir.
– Ok, j’espère qu’ils t’embaucheront ou te feront une belle recommandation.

– Espère !

***

Yona s’est gentiment proposée pour me raccompagner après notre afterwork. Je referme la porte de ma résidence et là, je lâche un cri. Mes mains tremblent, mes lèvres suivent le mouvement. Il est là…
Me suit-il ou est-ce moi qui suis toujours à sa recherche?
Il a toujours ce sourire empreint de tristesse et d’impuissance. Je le supplie de me laisser tranquille. Qu’il me permette de passer définitivement à autre chose ! Ma porte fermée à double tour, je me laisse glisser contre elle. C’est encore trop frais pour oublier, trop frais…
J’inspire longuement avant de rejoindre mon espace cuisine. Cuisiner apaisera mes tourments.

***

J’ai passé mon après-midi au cinéma en compagnie de Marie-Paule mais tout ce que je trouve à faire en rentrant chez moi c’est regarder un film nigérian sur YouTube: « A piece of Flesh ».
Des larmes tracent des sillons sur mes joues au moment où le fils succombe à sa maladie et qu’on l’annonce à la famille. Le sacrifice d’Ifeoma n’a servi à rien !

Mon regard quitte mon écran d’ordinateur, fixe ma porte ; on vient de presser ma sonnette. Un deuxième coup retentit.
Qui a tant envie de me voir ? M’interrogé-je intérieurement en me dirigeant vers la porte.

Mon rythme cardiaque s’accélère quand j’entends : Samuel.

Samuel, l’ami de Dan ?! Que fait-il chez moi ?

– Euh, tu n’acceptes pas de visites imprévues, j’ai l’impression. Désolé, je n’avais pas ton numéro. Enfin, je l’ai demandé à Meg mais je voulais te faire une surprise.

« Karlise, il est toujours derrière la porte ! Ouvre donc ! » M’exclamé-je intérieurement.

Polo – Jean – Tennis c’est ainsi vêtu qu’il se présente à moi. J’ai l’impression d’être propulsé dans un nuage de douceur quand il me dévoile son charmant sourire.
Et son regard est hypnotisant, l’expression fulgurante de ces beautés viriles et brutes qui remportent le suffrage universel…

– Ça fait plaisir de te revoir.
– Plaisir partagé. Entre, fais comme chez toi.

Il prend place sur mon canapé-lit pendant que je sors des rafraîchissements de mon mini-frigo.

– J’aurais fait un cake si tu m’avais informé de ta visite.
– Je tenais à te faire une surprise, tu es contrariée ?
– Absolument pas. Dis-je en souriant aimablement.
– Ton studio est coquet. Affirme-t-il en laissant son regard traîner sur les objets décoratifs de mon coin cuisine, mes luminaires et le sticker trompe l’œil collé sur ma porte d’entrée
– Merci.

Un ange passe. Le silence transporte son odeur prononcée très profonde, une odeur qu’on ne peut oublier tellement elle est intense et magnétique.

– Alors quel bon vent t’amène ? Dis-je pour ne pas me noyer davantage dans son effluve
– Je n’ai toujours pas eu de réponse. Fait-il en clignant de l’œil droit
– Euh… On a eu des questions en suspens à l’anniversaire de Meg et Dan ?

La façon qu’il a d’appuyer son regard sur moi m’embarrasse mais je n’ose lui dire de peur qu’il sache l’effet qu’il a sur moi.

Il avale une poignée de cacahuètes salées avant de dire :
– Non, je parle de l’accusé de réception que tu as reçu il y a un mois.
– L’accu… Non, ce n’est pas toi. Dis-je en ouvrant grand les yeux. Ne me dis pas que…

Il sourit.

– J’aime beaucoup les notes de ton parfum.
– La vie est belle de Lancôme. Attends, ajouté-je en remuant la tête. Ne change pas de sujet. Tu rigoles, n’est-ce pas ? Ce n’est pas toi, Sekongo Tiefigué.
– C’est mon patronyme et mon prénom Senoufo* que Meg ne connaît pas bien entendu.

Un rire soulève ma poitrine. Je suis totalement abasourdie.

– J’ai un tempérament joueur raison pour laquelle j’ai pensé à t’envoyer cette lettre. J’ai utilisé l’adresse d’un ami à Vernon pour brouiller les pistes. Fait-il en souriant
– Ce n’était pas drôle. Réponds-je légèrement énervée. J’ai passé des heures inutiles à réfléchir à qui ça pourrait être, j’ai même soupçonné mes amies de fac.
– Désolé. C’est la faute à mon tempérament joueur. Je ne le referai plus. Suis-je excusé ?
– Oui. Déclaré-je en lui rendant son charmant sourire. Tu es un beau farceur, merci pour la fausse demande de mariage.
– Euh… La demande n’était pas une farce. Je veux vraiment t’épouser.

Mon sourire s’éteint. Il pose son verre de Sprite et me regarde. Je détourne mon regard afin de pouvoir mieux réfléchir aux phrases que je vais énoncer dans les prochaines minutes.

– Comment tu peux vouloir m’épouser, Samuel ? On ne se connaît pas !
– Nous avons le temps pour nous connaître sauf si tu veux qu’on se marie le samedi prochain. Dit-il en me prenant les mains. Est-ce que tu as fixé une année pour ton mariage ?

Je le regarde, interdite. Sait-il de quoi il parle ?

– Ne me regarde pas comme si j’avais bu. Je ne suis pas en train de délirer.

Comme je n’ajoute rien, il met un genou à terre et sort un écrin de sa poche.

– Karlise Tié, veux-tu être l’unique objet de mes pensées, l’épaule sur laquelle je me reposerai quand je serai las des responsabilités qui incombent à l’homme ?

Mes yeux fixent un instant le solitaire qui scintille avant de se poser sur le visage de Samuel.

– Pourquoi moi ?
– Parce qu’il ne peut pas en avoir une autre. Je peux te passer la bague au doigt ?

Ses mots sont un murmure, une caresse. Karlise, il veut t’embobiner, ne chavire pas !

– C’est nécessaire pour que tu remportes le défi, n’est-ce pas ?
– Défi ? Fait-il en écarquillant les yeux. De quoi tu parles ?
– La demande en mariage c’est bien un défi lancé par tes potes, n’est-ce pas ?
– Personne ne m’a poussé à te faire cette demande. Soupire-t-il. Karlise, sans vouloir me vanter, je suis un homme sérieux. Le mariage est une institution que je respecte. J’ai 27 ans, j’ai connu bon nombre de femmes et à aucune d’elle je n’ai proposé de m’épouser parce que je ne me voyais pas passer le reste de mes années de vie avec elles.
– Je vois… Mmh… Tu le fais par bonté alors. Tu sais que je vais bientôt être diplômée, je serai en recherche d’emploi. Tu veux me donner un statut marital qui me permettra de rester en France.
– Oh là là, tu en as de l’imagination. Rit-il. Je le répète : le mariage est une institution que je respecte, ma demande n’est pas calculée.
– C’est impossible que ça vienne de ton cœur. On ne se connaît pas.
– Ok.

Il se lève, range l’écrin dans sa poche, reprend sa place à mes côtés.

– Désolée de te frustrer mais je ne peux pas. Je ne peux pas épouser un homme que je ne connais pas, Samuel.
– Tu as prévu quelque chose ce soir ? Ne fais pas cette tête, je ne vais pas t’emmener de force devant le prêtre.
– Le pasteur. Je suis protestante.
– Ah, je comprends mieux. Ça te dérange de te marier avec un catholique.
– Pas du tout ! J’ignorais que tu étais catholique. Ecoute, je n’accepte pas ta proposition parce que je ne sais pas qui tu es.
– Apprenons à nous connaître alors, passons plus de temps ensemble.
– Samuel, ça devient de l’acharnement. Fais-je lasse
– Non, c’est de la détermination. Tu es la femme qui doit porter mon nom. Affirme-t-il la mine sérieuse
– Tes parents ont une dette envers les miens ou quoi ?

Mon rire est communicatif. Quand nous retrouvons notre sérieux, il m’annonce qu’il a réservé une table pour deux à «Des Ronds dans l’eau», une crêperie péniche à côté de l’île de Versailles.

– Tu m’ouvres les portes de ton dressing ? Je vais choisir ce que tu vas mettre.

Décidément, cet homme ne finira pas de m’étonner.

– Je t’ai entendue… Me lance-t-il l’air amusé.

Zut ! J’ai parlé à haute voix.

– Pourquoi choisir ma tenue? Tu commences vraiment à me faire peur, là ! Je crois que je vais rester chez moi.
– Je rigolais. Je voulais juste voir apparaître encore une fois la stupeur dans tes yeux. Me lance-t-il en souriant. Tu sais que ton visage se déforme quand tu es étonnée ? Tu fais une tête de …
– C’est bon. On peut y aller ? Tu as réservé pour 20h30, non ?

***

Je suis complètement sous le charme quand nous faisons notre entrée dans cette crêperie flottante. Le décor coquet et sobre crée une envie d’évasion, un désir de voguer vers l’inconnu.
Voguer vers l’inconnu… N’est-ce pas ce que je suis en train de faire en ayant décidé de suivre Samuel ?

– Ça te plaît ? Meg et Dan y viennent souvent dîner en amoureux. M’annonce Samuel quand nous prenons place à notre table dressée au fond de la salle

J’opine de la tête, jette un regard aux autres occupants de l’établissement. Un duo se regarde amoureusement, un quatuor discute politique. Un enfant occu…

– Tu préférerais être avec eux plutôt qu’avec moi, j’ai l’impression.
– J’aime ta compagnie. Dis-je en le regardant droit dans les yeux

Une phrase, rien qu’une seule… une barrière, un pont qui cède… une limite entre un avant et un après.

Avant d’entamer le plat de résistance, j’ai de plus amples informations sur son parcours secondaire et supérieur, son poste d’agent immobilier et son désir de bâtir un puissant empire dans l’immobilier quand il rentrera pour de bon en Côte d’Ivoire, ses passions que sont la batterie et le basket-ball.
A la fin de notre copieuse crêpe au caramel et beurre salé, je sais qu’il est le benjamin d’une fratrie de 3 enfants, qu’il aimerait avoir un enfant mais pas avant les 3 premières années de son mariage. Il voudrait que sa lune de miel dure 3 ans.
Il n’a pas été le seul à parler de lui. J’en ai fait de même, lui ai confié ma phobie des chats, mes intérêts professionnels et personnels, mon envie de visiter le Brésil et l’Ethiopie.

Nous avons été volubiles pendant toute la soirée mais silencieux lors de notre marche aux bords de l’Erdre après avoir quitté le restaurant. Silencieux en apparence car je sais que nos pensées s’agitent enfin c’est mon cas.

« Qu’attends-tu de moi ? » C’est la question que je lui pose au moment où nous rejoignons l’habitacle de sa voiture.

– Que tu acceptes d’être ma femme.
– Comment tu peux vouloir épouser une femme juste après votre première rencontre ? Coup de foudre, coup de cœur, coup de tête ? Je veux comprendre, j’ai besoin de comprendre.
– Coup de cœur et d’esprit. Me répond-il en se tournant vers moi. Je t’ai vue et j’ai tout de suite reconnu ma femme comme Adam a reconnu Eve. Ecoute Karlise, je comprends que mon attitude te désarçonne mais crois-moi je n’ai aucune intention fausse envers toi. Prends le temps qu’il faut pour m’étudier, m’analyser et si après tout ça tu es convaincue que je ne suis pas l’homme avec qui tu voudrais passer le reste de ta vie, je respecterai ton choix mais sache que tu feras de moi un célibataire endurci parce que je n’épouserai aucune femme à part toi. La Providence m’en est témoin.

Il a réussi ! Il a touché ma côte sensible. Il a délicatement ouvert les portes de mon cœur et se dirige vers le point stratégique. Il m’est impossible d’ignorer ses mots empreints de finesse.

– Ça marche. Je t’accorde la permission de m’appeler régulièrement et de passer les week-ends à Nantes avec moi.
– Super !
– Avec moi mais pas dans mon lit. Soyons clairs. Ajouté-je sur un ton ferme. Je ne couche pas avant le mariage.
– Ça ne me fera pas fuir, Karlise. Je te veux avec tes convictions, tes valeurs, tes limites.

Il me veut…

Le trajet retour est ponctué d’anecdotes familiales et blagues à deux balles de tout genre. Mon cœur martèle ma poitrine quand il me raccompagne jusqu’à ma porte. Comment nous dirons-nous au revoir ? Bise légère sur la joue ou osera-t-il m’embrasser ?

Aucune de ces alternatives. Il me souhaite une excellente nuit avant de me serrer dans ses bras. Je ferme les yeux pour profiter entièrement de cette étreinte chaleureuse. J’ai envie qu’elle dure, je veux me délecter à outrance de ce plaisir : être dans les bras d’un homme avec une carrure d’athlète.
Une bise sur le front et il me quitte. En me laissant tomber sur mon canapé-lit, je n’ai qu’une envie : être à demain.

L’enthousiasme tombe au bout de quelques minutes, l’inquiétude monte. Pourquoi ce jeune homme veut m’épouser ?

Il n’est pas laid et je ne le suis pas non plus,

Il est issu d’une famille moyenne comme moi,

Je suis brillante mais je ne suis pas la seule femme noire en France à l’être.

Lit-il dans l’avenir ? A-t–il perçu que je deviendrai une référence dans le domaine du droit du travail ? Veut-il s’enorgueillir du fait d’être mon époux ?Je fixe le plafond comme si je peux y déchiffrer les réponses à mes questions.

J’ai le sentiment que sa demande cache quelque chose mais quoi ?
Je lâche un soupir d’effroi. Je crois savoir ce que cache cette subite demande en mariage…

*Senoufo : langue vernaculaire de la Côte d’Ivoire

© Grâce Minlibé – Tous droits réservés
Reproduction interdite sans autorisation de l’auteure

Publié dans Ma poésie

Ne rien retenir

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S’ouvrir aux doux souvenirs
Se lâcher, ne rien retenir
Rire…

Garder le meilleur, rejeter le pire
S’oxygéner, se rafraîchir
Rire…

Oublier la tristesse, les soupirs
Éclaircir les moments sombres
Rire…

Assourdir les fausses notes de la vie,
Décider de ne plus en souffrir
Rire…

Garder la santé de l’âme, sourire
Enchaîner les délires
Rire….

© Grâce Minlibé 03/04/15 _04h13

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Demain j’arrête!

bonne-semaine_042

Au début, c’est à cause de son nom rigolo que Julie s’est intéressée à son nouveau voisin. Mais très vite, il y a eu tout le reste : son charme, son regard, et tout ce qu’il semble cacher…

Parce qu’elle veut tout savoir de Ric, Julie va prendre des risques de plus en plus délirants…

Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour attirer l’attention de l’homme qui nous plaît ?!

Je me suis complètement retrouvée dans le profil de Julie. J’en ai fait des trucs idiots comme…

Ah non ! Ne comptez pas sur moi pour le dire, concentrons-nous sur les bienfaits à lire l’histoire de Julie.

La narration est vivante, l’intrigue soutenue, le style d’écriture frais, l’histoire est réaliste, folle et drôle.

Imaginez les expressions suivantes et assurez-moi que ça ne vous fait pas sourire :

« Dégainer un sourire comme quand on s’électrocute »

« Elle agite sa poitrine comme une danseuse du ventre électrocutée »

J’ai apprécié la douce fin de ce livre, cette image de la femme qui empêche l’homme de tomber. J’ai surtout apprécié l’exaltation de la vie faite par l’auteur. Malgré les épreuves et les injustices que nous pouvons connaître, rappelons-nous que c’est une chance d’être encore en vie.

«N’oublie jamais ma petite, que quels que soient tes malheurs, tu as de la chance parce que tu es vivante et que tout est possible. »

 

Si vous avez lu l’œuvre, je serais ravie de savoir ce que vous en avez pensé 🙂

Grâce Minlibé