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Zébu Boy – Aurélie Champagne

Madagascar, mars 1947, l’insurrection gronde. Peuple saigné, soldats déshonorés, ce soir, l’île va se soulever, prendre armes et amulettes pour se libérer. Et avec elle, le bel Ambila, Zébu Boy, fierté de son père, qui s’est engagé pour la Très Grande France, s’est battu pour elle et a survécu à la Meuse, aux Allemands, aux Frontstalags. Héros rentré défait et sans solde, il a tout perdu et dû ravaler ses rêves de citoyenneté. Ambila qui ne croit plus en rien, sinon à l’argent qui lui permettra de racheter le cheptel de son père et de prouver à tous de quoi il est fait. Ambila, le guerrier sans patrie, sans uniforme, sans godasses, sans mère, qui erre comme arraché à la vie et se retrouve emporté dans les combats, dans son passé, dans la forêt.

Roman de la croyance, du deuil et de la survie, Zébu Boy fait naître les fleurs et se changer les balles en eau. Tout entier traversé d’incantations, ce premier roman qui oscille entre destin et pragmatisme, est porté par une langue puissante et fait entendre la voix mystérieuse qui retentit en chaque survivant.

l'Afrique écrit

Le récit débute par un rappel historique. Le narrateur évoque ces 70 mille indigènes de diverses nationalités qui furent parqués dans des Frontstalags sur le sol métropolitain ainsi que ces rumeurs sur les tirailleurs malgaches.

Vingt-cinq mille hommes succombèrent et tous les contingents furent décimés. Tous, à l’exception des Malgaches. Au recensement suivant, les Allemands s’aperçurent même qu’ils étaient plus nombreux qu’à l’arrivée. On suspecta les soldats des registres d’avoir bâclé le travail. Mais dans le secret des cabanons nègres courait une tout autre rumeur. On disait qu’une poignée de tirailleurs malgaches avait acquis le pouvoir de se multiplier.

Le lecteur découvre ensuite celui qui sera le personnage central du récit : Lahimbelo appelé encore Ambila. De retour à Madagascar après avoir combattu dans la Meuse, Ambila  a été prié d’embarquer prestement pour son île natale, sans la citoyenneté promise, sans un sou, avec juste de vagues promesses de paiement d’arriérés de solde et de primes, des promesses qui ne seront pas tenues. Ambila retrouve son statut misérable d’indigène. Fauché, il se donne pour but de s’enrichir et de reconstituer le cheptel de son défunt père. Pour ce faire, il va vendre des aodys, des amulettes qui protègent les guerriers. Ses amis malgaches en ont besoin en pleine insurrection pour l’indépendance. Déterminé à s’enrichir, il n’a aucun scrupule, il arnaque tout le monde sans aucune distinction.

Cet ouvrage m’a permis de découvrir une partie de l’histoire Malgache : l’insurrection de 1947 et la violente répression militaire.

Et ça permet d’oublier une seconde qu’on sera peut-être les prochains en « salle de réflexion ». C’est comme ça qu’ils surnomment la salle de torture.

On raconte qu’ils balancent des rebelles vivants des avions. Les corps en touchant terre explosent, défoncent le toit des maisons. Ils appellent ça des « bombes démonstratives».

Ce roman a le mérite d’évoquer des faits historiques absents des manuels scolaires notamment le massacre de Thiaroye et ces tirailleurs sénégalais qui ont participé à la répression des rebelles malgaches.

Zébu boy est également l’histoire des croyances ancestrales malgaches. Quelques légendes  sont insérées dans le récit.

Zébu boy c’est l’histoire des combattants des colonies mal remerciés, du peuple malgache aspirant à la liberté.

C’est l’histoire de ceux qui survivent au pire, ceux qui restent et doivent vivre avec l’absence d’un être cher. Si j’ai eu du mal à m’attacher au personnage d’Ambila en raison de sa cupidité et malhonnêteté, j’ai trouvé émouvant les passages où la mort de sa mère est évoquée. 

J’ai eu beaucoup de mal avec la charpente du roman. Il n’y a pas de chapitre et cette absence rend le texte touffu, parfois confus. Le ton est fluide mais il y a de nombreux mots malgaches dont on ignore la signification. Un glossaire aurait été judicieux.

Deux types de narration sont utilisés dans le roman : point de vue externe et interne (lorsque Ambila devient le narrateur) et je n’ai pas compris ce choix de l’auteure. 

Zébu boy ne figure pas parmi mes meilleures lectures de l’année mais reste un livre à découvrir ne serait ce que pour les faits historiques qu’il met en lumière.

Christmas

Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture

Date de publication :  2019

Nombre de pages : 256

Disponible aux formats papier et numérique 

Roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020

fleur v1

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L’utopie des fous de Anthony Boucard

Roman concourant au Prix des Auteurs Inconnus 2019, catégorie « littérature blanche »

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« Pas un seul jour n’est passé sans que je ne vienne à toi, que je ne te fasse la cour, que je me jette à tes pieds pour éprouver ton amour et me faire aimer. Si je ne le faisais pas, c’est toi qui m’approchais. Lorsque nous nous croisions, nos yeux se retrouvaient et disaient ce que ton raisonnement ne pouvait comprendre. C’est ainsi, c’était inscrit dans ton sang et dans ta peau, comme cela l’était dans la mienne. Nous étions condamnés à nous aimer comme tu l’étais à m’oublier.»

C’est sur ces notes d’amour tendres que débute le roman. Ces mots, Marius Dupont, septuagénaire, les adresse à Jeanne Roland, l’amour de sa vie depuis l’adolescence.

Ils sont au foyer psychiatrique des Landes depuis près de 45 ans. Jeanne est amnésique. Quant à Marius, il affirme qu’il est fou sans donner de précision sur son mal.

Un soir, ils quittent le foyer. Marius est en possession de ciseaux de couture qui lui ont été donnés par Angèle, employée dans l’établissement depuis les années 60.  

Qu’est-ce qui a bien pu pousser Angèle à faire cela ? Que compte faire Marius avec ces ciseaux ?

Les questions du présent ont leurs réponses dans le passé.

On fait un bond en arrière, à l’été 44.

La France est occupée. Sur les terres séquestrées du sud Touraine, certains comptaient les jours avant la libération en priant que rien ne leur tombe sur la tête. D’autres se battaient, pour ou contre, en uniforme ou en civil, avec plus ou moins de conviction. Ils étaient français ou allemands, embarqués dans la même guerre.

Dans ce climat hostile de la seconde guerre mondiale, Jules Bréhant, 16 ans et Jeanne Roland, 14 ans s’aiment. Le père de Jeanne ne veut pas entendre parler de cette relation car le père de Jules est un collabo. Nos deux tourtereaux s’aiment donc en secret dans ce climat de suspicion et de méfiance instaurés par la guerre.

Dans l’horreur, jaillit l’écho de cet amour juvénile, vécu avec impétuosité. Un amour arrêté en plein élan à cause des affres de la guerre puis repris sous une autre forme.

 

A travers les yeux de Jeanne et Jules, l’auteur décrit les conséquences de la guerre sur le plan individuel, familial, communautaire et national.

Je lui racontai comment les habitants des villages redistribuaient leur amitié en fonction de leurs convictions ou de leurs intérêts, comment les amis du passé devinrent des ennemis pour de la viande, pour du beurre, pour un salut à l’occupant ou pour une résistance porteuse de représailles.

 

Chacun des bourreaux s’affairait à sa tâche comme si les rôles avaient été distribués et répétés longtemps à l’avance. Tous opéraient comme dans un rituel religieux au nom d’une patrie, d’un devoir ou de la morale.

Il n’y a pas de bons ni de mauvais dans les guerres. Il y a seulement des hommes qui font des choix. Et eux ont choisi d’être des assassins. Lorsqu’ils tirent sur nos soldats, ce n’est pas pour se défendre, c’est juste pour tuer de l’Allemand, des hommes qui font seulement leur devoir.

L’auteur nous fait réfléchir en nous plongeant dans l’horreur de la guerre, la violence sans nom. Dans une guerre, la bonté et le mal ne se trouvent-ils que dans un seul camp ?

Il nous fait également réfléchir sur les conséquences des choix que nous faisons sous l’influence de la colère, la frustration.

Très sceptique sur ce roman lors des présélections du prix, je l’ai finalement apprécié. C’est une sympathique découverte. 

Le procédé narratif rend l’oeuvre agréable à lire malgré son côté dramatique, mélancolique. L’auteur fait des allers-retours entre le présent et le passé et alterne les narrateurs. Les 32 chapitres formant la charpente du livre sont plutôt courts et donnent du rythme à l’histoire. Le niveau de langue est approprié au contexte de l’œuvre, le vocabulaire varié mais il  y a malheureusement énormément de descriptions pour la plupart inutiles qui alourdissent le récit.

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GM signature

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Code Rebecca, ma première fois avec Ken Follett

Couverture Le code Rebecca

En 1942, l’Africakorps du général Rommel vient d’investir Tobrouk. À son tour, l’Égypte est menacée par les Nazis qui disposent au Caire d’une « taupe » chargée de les renseigner sur les défenses britanniques. Cet espion allemand, Alex Wolff, caché chez Sonja El-Aram, une danseuse égyptienne devenue sa maîtresse, adresse quotidiennement des messages par radio à Rommel en utilisant un code secret contenu dans un exemplaire de Rebecca, le roman de Daphné du Maurier. Un major du contre-espionnage britannique, décidé à neutraliser définitivement l’espion nazi, se lance à sa recherche en compagnie d’une jeune et belle juive égyptienne. Une formidable course poursuite s’engage.

 

l'Afrique écrit

C’est Telesia qui m’a fait découvrir ce livre dans le cadre de notre swap. Je la remercie car j’ai passé un bon moment de lecture.

Deux camps sont opposés : le duo Sonja/Alex et le duo Elene/Vandam.

Chaque camp a un objectif : empêcher l’autre d’atteindre son but.

Chaque camp a une stratégie particulière avec un point commun : le corps de la femme est considéré comme un appât. J’ai grincé des dents face à cette image de la femme-objet que renvoie le roman mais cela est conforme au contexte social.

Chaque camp fait monter notre adrénaline à chaque point remporté dans ce duel et nous offre une belle histoire d’espionnage avec de nombreux rebondissements. Il n’y a pas de temps mort dans l’histoire, le rythme est haletant.

 

Adepte de la romance, je n’ai pas laissé passer la discrète romance d’Elene et William. Ils ont légèrement le profil de Max de Winter et sa deuxième épouse, je trouve. Ils m’ont fait sourire et rire notamment lors de leur première fois 

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Les personnages du roman sont bien construits, une vraie personnalité qui les rend vivants. Par contre, j’ai jugé le dénouement assez rocambolesque, la fin assez hâtive. L’auteur a coûte que coûte voulu faire triompher le gentil.

Un autre bémol noté : Je n’ai pas assez ressenti la présence de Rebecca dans le roman. On y fait allusion, la clé du code est expliquée et c’est là que j’ai été un peu déçue. Je m’attendais à lire quelques morceaux de messages codés et jouer un peu au détective, essayer par moi-même de déchiffrer le code en faisant le parallèle avec le roman.  😦

 

En conclusion ? 

Quelques bémols qui n’engloutissent pas tout le plaisir que procure ce roman. J’ai maintenant envie de découvrir un autre one-shot de l’auteur. Lequel me recommandez-vous ?

 

signature coeur graceminlibe

 

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Sombres bourreaux de Serge Bilé : mon avis

Serge Bilé, le nom d’auteur cité au moins une fois par mois par un collègue. Il m’a souvent conseillé ses livres, m’a incité à aimer sa page d’auteur, participer à ses dédicaces.

J’ai repoussé l’échéance mais au SILA 2018 impossible de me défiler surtout que l’auteur est très sympathique. 😀

Serge Bilé

Serge Bilé est l’auteur de seize ouvrages sur le monde noir, africain, antillais et sud-américain. Il se concentre sur l’Histoire des Noirs. Pourquoi ?

Parce qu’il manque des chapitres dans l’histoire qu’on nous a racontée jusqu’ici. (Source : Interview de Serge Bilé, Jeune Afrique, 18 mars 2018)

 

Sombres bourreaux comporte 134 pages. Rendez-vous quelques lignes plus bas pour savoir ce que j’en ai pensé.

l'Afrique écrit

 

Je savais l’existence des Tirailleurs sénégalais, ces colonisés se battant pour l’honneur du colon lors des guerres mondiales. A l’école, j’ai appris les grandes lignes de ces guerres mais j’ignorais qu’il y avait eu des noirs collabos, des fascistes. J’ignorais que des Noirs travaillaient aux côtés des Allemands. L’enseignement ivoirien n’a pas jugé utile de l’inclure dans ses programmes. Je remercie Serge Bilé pour le travail accompli.

 

En Allemagne et en Italie, où les Noirs étaient menacés, certains ont également joué le jeu des nazis et des fascistes, par instinct de survie ou patriotisme.

J’ai découvert comment des africains ont embrassé le fascisme italien à l’instar de Peter, l’ex-prisonnier africain converti au fascisme en 1943 et l’ingénieur métis Adolfo qui a intégré l’armée italienne et participé à l’invasion de l’Ethiopie en octobre 1935. Il l’a fait  sans état d’âme malgré le sang éthiopien qui coule dans ses veines.

L’auteur nous livre des micro-récits d’afro-allemands qui ont souffert des lois raciales : enrôlement dans les zoos humains, stérilisations; des micro-récits d’espion surinamais, milicien martiniquais et gestapiste réunionnais comme le tortionnaire René Hoareau mais le personnage qui sert de fil conducteur au livre est Norbert Désirée.

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Norbert Désirée au milieu

Né en 1909 à Pointe-à-Pitre, il va en 1941 rejoindre la légion des volontaires français (LVF). On le décrit comme un brave soldat. On suit son évolution, ses exploits, son expédition au Stutthof non pour avoir refusé de devenir SS, mais pour avoir au contraire cherché à l’être avec force, malgré sa couleur de peau.

Ma lecture a été intéressante mais il m’a manqué quelque chose que j’ai eu du mal à décrire. Je crois que je suis restée sur ma faim.

Multiples personnages et plusieurs expériences du fascisme, de la Gestapo, de l’espionnage sont présentés mais j’ai eu l’impression de ne pas être allée en profondeur.

Il y a assez de zones d’ombre sur le parcours de Norbert Désirée notamment. J’aurais voulu lire davantage sur lui mais vu les rares archives le concernant et l’absence de ses mémoires, ce serait demander l’impossible à l’auteur.

Un passage a retenu vigoureusement mon attention, c’est une phrase dite par Henry Lémery :

La France ne se négrifie pas, Monsieur le chancelier. L’humanité noire se francise.

Une phrase qui ne ferait plaisir ni aux kemites ni aux panafricanistes…

 

A bientôt les amis, j’ai encore deux livres de Serge Bilé dans ma PAL.

 

GM signature

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La dernière des Stanfield – Marc Levy

 

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  • Mon père, j’ai quelque chose à confesser.
  • Quoi donc ma fille ?
  • Je viens de lire un roman de Marc Levy.
  • Sacrilège ! 
  • Je suis toute honteuse mon père, moi qui l’avais placé dans le top 10 des auteurs à ne plus relire parce qu’il m’avait déçue avec deux œuvres
  • Ça arrive ma fille. Mais dis-moi, regrettes-tu ta lecture ?

Réponse dans les lignes qui suivent

 

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Ma vie a changé un matin alors que j’ouvrais mon courrier. Une lettre anonyme m’apprenait que ma mère avait commis un crime trente-cinq ans plus tôt.
L’auteur de cette lettre me donnait rendez-vous dans un bar de pêcheurs sur le port de Baltimore et m’ordonnait de ne parler de cette histoire à personne.
J’avais enterré Maman à Londres au début du printemps ; l’été s’achevait et j’étais encore loin d’avoir fait mon deuil.
Qu’auriez-vous fait à ma place ?
Probablement la même erreur que moi.

Eleanor-Rigby est journaliste au magazine National Geographic, elle vit à Londres.
Un matin, en rentrant de voyage, elle reçoit une lettre anonyme lui apprenant que sa mère a eu un passé criminel.
George-Harrison est ébéniste, il vit dans les Cantons-de-l’Est au Québec.
Un matin, il reçoit une lettre anonyme accusant sa mère des mêmes faits.
Eleanor-Rigby et George-Harrison ne se connaissent pas.
L’auteur des lettres leur donne à chacun rendez-vous dans un bar de pêcheurs sur le port de Baltimore.
Quel est le lien qui les unit ?
Quel crime leurs mères ont-elles commis ?
Qui est le corbeau et quelles sont ses intentions ?
Au cœur d’un mystère qui hante trois générations, La Dernière des Stanfield nous entraîne de la France occupée à l’été 44, à Baltimore dans la liberté des années 80, jusqu’à Londres et Montréal de nos jours.

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Les premières lignes commencent avec une note de fraîcheur, je retrouve l’ambiance et la légèreté des chick-lit. Puis, après avoir fait connaissance avec la famille folle d’Eleanor-Rigby, je me retrouve dans l’univers mystérieux des thriller, romans policiers.

L’auteur a su me communiquer l’envie d’Eleanor-Rigby, sa quête de vérité. J’ai apprécié ce jeu de piste, je ne voulais pas arrêter ma lecture sans avoir découvert ce corbeau et reconstitué la vérité. 

On avance d’interrogations en découvertes. J’ai découvert assez tôt le lien qui unissait Eleanor-Rigby et George-Harrison mais il m’a fallu un peu de temps pour découvrir le trésor que l’une des mères avait gardé et qui était le père de George-Harrison. 

J’ai apprécié ces voyages entre Londres, Baltimore, Montauban ; entre le passé et le présent.  J’ai aimé l’alternance des points de vue, le fait que plusieurs personnes révèlent un bout de la vérité. Chacun de nous détient une part de vérité 🙂

Je me suis attaché à trois personnages : Michel, le frère d’Eleanor-Rigby, pour ses interventions très « philosophiques », George-Harrison pour son pragmatisme, May pour son authenticité, ses déconvenues en amour. 

La dernière des Stanfield souligne l’importance d’une famille unie et des amitiés fortes pour se construire. 

Il se lit aisément grâce au style fluide de l’auteur. Il offre une lecture assez intéressante mais ce n’est pas une histoire bouleversante, extraordinaire. Il m’a manqué un rythme haletant, des émotions fortes, du suspens.

Pour une fois, je n’ai pas fermé un roman de Marc levy sans regretter le temps passé à le lire et rien que pour ça je dis : Bravo à l’auteur !

Continuez sur cette lancée, Marc Levy et je finirai par être votre groupie, qui sait ? 😀

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Parution : 20 Avril 2017
Maison d’édition : Robert Laffont
Nombre de pages : 480
Prix : 21,90 €

lauteur

Après avoir passé six ans à la Croix Rouge et dirigé un cabinet d’architectes, Marc Levy publie son premier roman Et si c’était vrai aux Éditions Robert Laffont en 2000. Ce roman connaît un succès immédiat en France ainsi qu’à l’étranger, et est adapté au cinéma en 2005 par Dreamworks. Depuis, Marc Levy a écrit 17 romans. Il est traduit en 49 langues, et les ventes de tous ses romans ont dépassé les 40 millions d’exemplaires dans le monde.

Vous avez déjà lu Marc Levy ? Lequel de ses livres avez-vous adoré ? Détesté ?

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Le sel de nos larmes – Ruta Sepetys

 

Résumé de l'oeuvre

Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées.

Chacun né dans un pays différent.
Chacun traqué et hanté par sa propre guerre.
Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l’avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes…
Tous partagent un même but : embarquer sur le Wilhem Gustloff, un énorme navire promesse de liberté…

Inspirée par la plus grande tragédie de l’histoire maritime, Ruta Sepetys lève le voile sur une catastrophe scandaleusement occultée de la Seconde Guerre mondiale, qui a fait au moins six fois plus de victimes que le Titanic en 1912.

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J’ai découvert ce livre grâce à la blogueuse Emi lors de ma balade de blog en blog il y a sept mois (il faut d’ailleurs que je reprenne). Coup de coeur d’Emi, je l’ai placé dans ma wishlist. J’ai sauté de joie quand j’ai su qu’il était disponible à la médiathèque. 

Je l’ai lu cette semaine. Ai-je eu le même ressenti qu’Emi ?

l'Afrique écrit

L’Allemagne et la Prusse Orientale ayant été envahies par l’Armée Rouge, les peuples allemands, polonais, lituaniens se retrouvent condamnés à l’exil. Luttant pour leur survie, ils espèrent être évacués d’urgence par la mer via l’Opération Hannibal.

Le récit repose sur quatre piliers : Joana, infirmière et Lituanienne, rapatriée en Allemagne qui prend plaisir à secourir les autres ; Emilia, la petite blonde au bonnet rose, apeurée, nostalgique de sa Pologne natale ; Florian, le restaurateur d’oeuvres d’art, sauveur de la jeune Emilia et Alfred, le bon soldat Allemand méprisé par ses pairs, sous-estimé et qui veut prouver au reste du monde qu’il a de la valeur. Emilia est celle qui m’a le plus émue.

Ces quatre adolescents qui s’expriment à tour de rôle parlent de leurs patries, leurs nostalgies, leurs visions de la guerre, leurs peurs, leurs fautes, leurs peines, leurs buts, leurs secrets et leur espoir de survie qui se trouve être le Wilthelm Gustloff.

A travers les yeux de ces quatre adolescents, nous observons la misère des réfugiés, la douloureuse séparation des familles, la cruauté, le lourd tribu que payent les civils lors d’une guerre et ça fait mal de lire tant de souffrance. 

Les personnages principaux comme secondaires sont attachants, si réels. On oublie qu’on est dans une fiction. On ressent les émotions qui les traversent. 

Ce roman historique est bien construit : les chapitres sont très courts et captivent, l’alternance de points de vue donne du rythme à l’histoire. On ne voit pas le temps passer.

Il est bien écrit, le style de l’auteure est épuré et simple. 

En conclusion, l’histoire est belle, remplie d’humanité et surtout instructive. Avant ce livre, j’ignorais tout de ce grand naufrage.

J’ai beaucoup aimé ce roman choral, il m’a manqué une avalanche de larmes pour qu’il soit un coup de coeur. Bravo à l’auteure pour ce roman de qualité qui mérite d’être lu.

La culpabilité n’a de cesse de vous poursuivre. (Joana)
Le destin n’a de cesse de vous poursuivre. (Florian)
La honte n’a de cesse de vous poursuivre. (Emilia)
La peur n’a de cesse de vous poursuivre. (Alfred)

Emilia

Je connais les légendes des oiseaux. Les mouettes, ce sont les  âmes des soldats décédés ; les chouettes, les âmes des femmes ; les colombes enfin, les âmes des jeunes filles vierges que la mort vient d’emporter. Existe-t-il un oiseau symbolisant l’âme des filles comme moi ? 

Emilia

Une mère, c’est une ancre dans la vie. Une mère, c’est un réconfort. Une mère, c’est un chez-soi. Une fille qui a perdu sa mère n’est plus qu’une minuscule embarcation sur une mer déchaînée. Il y a des bateaux qui finissent par atteindre le rivage. Et il en est d’autres, comme moi, qui semblent s’éloigner toujours d’avantage de la terre ferme. 

Alfred

Tu appartiens au sexe faible, ce dont je suis heureux. Puissent tes mains ne jamais se refermer en poings ! Puissent tes oreilles ne jamais entendre l’appel du devoir ! Avant la fin de cette guerre, tous les hommes auront l’occasion de révéler leur véritable personnalité. 

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Titre original : Salt to the sea

Publié par Philomel Books pour l’édition originale et Gallimard jeunesse pour la traduction française

Collection Scripto – Gallimard Jeunesse

478 pages

Date de publication : juin 2016

Notes de l’auteur disponibles en fin d’ouvrage

lauteur

Née à Detroit le 19 novembre 1967, Ruta Sepetys est née, dans une famille d’artistes, d’intellectuels et de musiciens. Son père réfugié lituanien, officier menacé de mort par Staline, a été emprisonné 8 ans dans un goulag.

Elle étudie la finance internationale au Hillsdale College et vit quelque temps en Europe. Puis elle part pour Los Angeles afin de travailler dans l’industrie de la musique.

Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre (Between Shades of Gray, 2011), son premier roman et moult fois primé. Son 3e roman Le sel de nos larmes est inspiré de l’histoire de la cousine de son père qui a échappé au naufrage du Gustloff.

Elle vit dans le Tennessee, à Nashville, avec sa famille.

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Tsubaki – LE POIDS DES SECRETS

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Dans une lettre laissée à sa fille après sa mort, Yukiko raconte le quotidien d’une adolescente pendant la Seconde Guerre mondiale, son déménagement à Nagasaki avec ses parents, le travail à l’usine, les amitiés et les amours naissantes avec son voisin. En révélant peu à peu une trame familiale nouée par les mensonges de son père, elle confesse les motifs qui l’ont poussée à commettre un meurtre, quelques heures avant que la bombe atomique tombe sur sa ville.

Je me suis présentée au comptoir de l’une des librairies de ma ville avec un besoin précis: avoir un livre intéressant qui se lit vite. Le libraire m’a alors présenté Tsubaki de Aki Shimazaki, premier roman d’une série intitulée le Poids des secrets.

Le livre fait 115 pages, la quatrième de couverture donne envie et c’est de la littérature nippone, littérature qui m’est étrangère. Ces facteurs combinés m’ont poussée à l’achat.

Fan de la narration à la première personne, j’ai trouvé mon compte dans ce livre. Dès les premières pages, on se laisse emporter par l’écriture délicate de l’auteur. Il nous livre plusieurs conceptions du patriotisme, de l’union maritale.

Il nous invite à écouter la conversation qu’a Yukiko avec son petit-fils et qui porte sur l’envoi des deux bombes atomiques sur le Japon. On écoute Yukiko nous donner son point de vue assez neutre sur ce conflit mondial puis nous partager son quotidien et ce terrible secret de famille qui la poussera à commettre l’irréparable.

Le secret de famille dévoilé n’est pas singulier, il est le vécu de centaines d’hommes et de femmes à travers le monde. Il part d’un sentiment égoïste, sème des grains de discorde et de chagrin, met en péril des amours, bouleverse des vies le plus souvent de façon négative…

Un mot pour résumer ma lecture: délicat.

Lisez-vous de la littérature nippone? Quel livre vous a marqué?

Grâce Minlibé

Auteur de Chimères de verre