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Throwback Thursday Livresque 35 avec Serge Bilé

Coucou par ici !

On se retrouve pour le THROWBACK THURSDAY LIVRESQUE. Il est géré par Carole du blog My BoOks depuis quelques semaines.

C’est ma 2e participation depuis le changement. La première a été faite sur Facebook.

 

Thème de cette semaine : Maltraitance

J’ai tout de suite pensé à la maltraitance d’enfants ou d’animaux et je n’en avais pas dans mes lectures non récentes. J’ai failli passer mon tour quand une petite voix m’a proposé d’aborder le thème sous un autre angle.

Je vous présente donc Blanchissez-moi tous ces nègres de Serge Bilé

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En France, on les plongeait dans un bain d’acide oxymuriatique, au Québec, on les bombardait de nitrate d’argent, alors qu’aux Etats-Unis, on les décapait aux rayons x, provoquant, chez les cobayes, de graves brûlures et souffrances. 
Ces expériences ont, au fil des siècles, laissé croire à certains Noirs, déboussolés par l’esclavage, qu’ils pouvaient réellement changer de peau pour changer de vie, en s’enduisant le corps avec de miraculeuses crèmes éclaircissantes.
Ce livre retrace l’incroyable histoire du blanchiment, et dévoile comment ce fléau, soutenu par la propagande occidentale, s’est imposé à des millions de gens, accrocs désormais d’une drogue inquiétante qui leur empoisonne la vie.

 

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Avant de lire ce livre, j’ignorais que le blanchiment de la peau était une expérience scientifique dès le XVIIIe siècle.

La peau noire intrigue l’homme blanc. Peut-elle devenir blanche ? De nombreuses expériences vont s’en suivre afin de confirmer ou infirmer l’hypothèse. 

En Europe comme aux États Unis des actes de trempage dans des acides, lotions, fumigations, séances de rayon X, injection du germe de l’albinisme. Des expériences imposées pour certains patients sans résultats….

Un « vieux docteur » de Philadelphie expérimentait les rayons X sur des patients. En multipliant les expositions jusqu’à la limite permise par la force du sujet, il serait parvenu à décolorer complètement la peau par plaques.

Certains Noirs se pressaient dans son cabinet et étaient prêts, quitte à endurer de graves brûlures, à dépenser des fortunes pour se décolorer, dans l’espoir d’être acceptés dans la société blanche et ne plus souffrir du racisme.

L’esclavage, la colonisation, le statut social des métis a engendré le culte de la blancheur. Le Blanc n’est-il pas associé à la pureté et le Noir aux ténèbres ?

En Afrique, la dépigmentation est monnaie courante. Hommes et femmes se blanchissent la peau. Prêts à tout, ils utilisent tout et n’importe quoi et finissent par maltraiter leur peau et mettre leur santé en danger.

 

En achetant ce livre, je m’attendais à lire des recherches plus poussées sur les expérimentations qui étaient faites sur les noirs pour leur blanchir la peau, des témoignages de ces personnes là mais je reste sur ma faim. L’auteur énonce cela sans aller en profondeur.

Il retranscrit des interviews de personnes qui se dépigmentent la peau. Certaines réponses m’ont fait éclater de rire.

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Quel livre auriez-vous choisi pour ce thème ? Faites-moi sortir des sentiers battus ! 

 

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BONI, pont culturel entre la Côte d’Ivoire et la Guyane

Mai 2018 – Salon International du livre d’Abidjan.

Serge Bilé reçoit pour sa dernière oeuvre publiée « Boni », le Grand Prix national Bernard Dadié.

J’aime acheter les œuvres qui ont reçu des prix littéraires. Je pense que c’est un exercice nécessaire pour tout auteur débutant.

Je me rends au stand où l’oeuvre est en vente et j’y achète deux autres œuvres de l’auteur au lieu de BONI. Je n’ai pas de coup de foudre immédiat avec l’oeuvre alors je remets mon achat à plus tard.

Au stand des Prix Nationaux Bernard Dadié, j’entends l’auteur parler de sa dernière oeuvre, ce pont culturel entre la Côte d’Ivoire et la Guyane via les Boni. J’entends la mélodie de sa passion pour les faits méconnus de l’Histoire des peuples noirs.

Je me rends compte du travail colossal, de l’énergie que demandent tous ses livres et j’ai envie de l’encourager à ma façon. J’achète donc Boni.

pont culturel entre la Côte d'Ivoire et la Guyane

 

Cette fresque romancée qui va de l’Afrique à l’Amérique du Sud a pour fil conducteur une femme que la mémoire des hommes a oubliée : la mère de Boni.

La première de couverture l’illustre assez bien. Pagne noué autour de la poitrine, son regard est orienté dans le même sens que celui de son fils victorieux. Derrière un grand homme se cache une femme dit l’adage. Derrière un grand homme se trouve une mère exceptionnelle.

A partir des archives et d’éléments d’anthropologie, Serge Bilé imagine la vie de la mère de Boni. Il la fait naître à Kumasi, lui donne le nom d’Adjoua. Elle est la servante d’Akwa Boni, nièce d’Abla Pokou.

Abla Pokou est une princesse Ashanti. A la mort d’Osei Tutu en 1717 se profile une querelle de succession entre ses neveux Opokou Ware et Dakon, le frère d’Abla Pokou. La querelle vire à la tragédie. Dakon est assassiné. Craignant d’être massacrée, Abla Pokou fuit avec sa famille, leurs esclaves et les soldats restés fidèles à son frère. Adjoua fait partie du cortège.

Un nouveau peuple se forme en Côte d’Ivoire : celui des Baoulé et des Agni. Il fait perdurer les traditions Akan.

Hélas, l’exil en Côte d’Ivoire ne va pas durer pour Adjoua. Elle est enlevée par des hommes, va être vendue, sa liberté sera confisquée. Avec elle, on plonge au cœur du système négrier…

Je remercie l’auteur de lui avoir redonné vie à travers cet ouvrage.

J’ai apprécié sa force de caractère, son courage, sa détermination à ne pas oublier d’où elle vient et à l’inculquer à chacun de ses enfants.

Je m’interroge. Combien de jeunes mères aujourd’hui en Côte d’Ivoire font cette transmission de leurs cultures à leurs enfants ? Je constate qu’on a une profonde rupture avec notre passé.

 

Ce livre raconte également le parcours du fils aîné d’Adjoua et celui de son peuple auquel il a donné son nom.

Boni est un chef rebelle qui a marqué l’histoire du Surinam et de la Guyane au XVIIIe siècle. Avec ses hommes, déportés de différentes contrées africaines (Loango d’Angola, des Ewé du Togo, des Fon du Dahomey, des kikongo du Congo ou encore des Akan du Ghana et de la Côte d’Ivoire), il mène la révolte contre l’esclavage, infligeant de lourdes pertes aux colons européens.

Les Boni forcent l’admiration. C’est un peuple panafricaniste sur qui l’Afrique d’aujourd’hui devrait prendre exemple : fondre les cultures pour n’en faire qu’une seule, s’unir pour défendre la liberté commune. Les Boni sont accrochés à leur héritage culturel, ils l’honorent.


 

Ce voyage culturel de l’Afrique de l’Ouest à la Guyane est plaisant tant au niveau du fond que de la forme. J’ai redécouvert via ce livre les coutumes et traditions du peuple Akan. En le fermant, j’ai eu envie de faire des recherches approfondies afin de savoir s’il y a eu des déportés issus de mes deux groupes ethniques.

J’ai apprécié cette biographie romancée, ce mélange de réalisme et de fiction.

Le niveau de langue est accessible, le livre peut se lire dès le collège. Les descriptions des lieux, de l’atmosphère, des personnages sont suffisamment claires pour nous permettre de bien nous les représenter, les transitions sont réussies. La plume de l’auteur est entraînante.

Les amateurs de culture devraient avoir ce livre dans leur bibliothèque.


 

QUELQUES INFOS UTILES

Roman édité par : Kofiba Editions

Nombre de pages : 196

Prochain événement littéraire : l’association point de lecture organise un café littéraire autour de BONI le mercredi 3 octobre 2018 à l’Institut Français d’Abidjan de 16h 30 à 18h.

 

GM signature

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Sombres bourreaux de Serge Bilé : mon avis

Serge Bilé, le nom d’auteur cité au moins une fois par mois par un collègue. Il m’a souvent conseillé ses livres, m’a incité à aimer sa page d’auteur, participer à ses dédicaces.

J’ai repoussé l’échéance mais au SILA 2018 impossible de me défiler surtout que l’auteur est très sympathique. 😀

Serge Bilé

Serge Bilé est l’auteur de seize ouvrages sur le monde noir, africain, antillais et sud-américain. Il se concentre sur l’Histoire des Noirs. Pourquoi ?

Parce qu’il manque des chapitres dans l’histoire qu’on nous a racontée jusqu’ici. (Source : Interview de Serge Bilé, Jeune Afrique, 18 mars 2018)

 

Sombres bourreaux comporte 134 pages. Rendez-vous quelques lignes plus bas pour savoir ce que j’en ai pensé.

l'Afrique écrit

 

Je savais l’existence des Tirailleurs sénégalais, ces colonisés se battant pour l’honneur du colon lors des guerres mondiales. A l’école, j’ai appris les grandes lignes de ces guerres mais j’ignorais qu’il y avait eu des noirs collabos, des fascistes. J’ignorais que des Noirs travaillaient aux côtés des Allemands. L’enseignement ivoirien n’a pas jugé utile de l’inclure dans ses programmes. Je remercie Serge Bilé pour le travail accompli.

 

En Allemagne et en Italie, où les Noirs étaient menacés, certains ont également joué le jeu des nazis et des fascistes, par instinct de survie ou patriotisme.

J’ai découvert comment des africains ont embrassé le fascisme italien à l’instar de Peter, l’ex-prisonnier africain converti au fascisme en 1943 et l’ingénieur métis Adolfo qui a intégré l’armée italienne et participé à l’invasion de l’Ethiopie en octobre 1935. Il l’a fait  sans état d’âme malgré le sang éthiopien qui coule dans ses veines.

L’auteur nous livre des micro-récits d’afro-allemands qui ont souffert des lois raciales : enrôlement dans les zoos humains, stérilisations; des micro-récits d’espion surinamais, milicien martiniquais et gestapiste réunionnais comme le tortionnaire René Hoareau mais le personnage qui sert de fil conducteur au livre est Norbert Désirée.

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Norbert Désirée au milieu

Né en 1909 à Pointe-à-Pitre, il va en 1941 rejoindre la légion des volontaires français (LVF). On le décrit comme un brave soldat. On suit son évolution, ses exploits, son expédition au Stutthof non pour avoir refusé de devenir SS, mais pour avoir au contraire cherché à l’être avec force, malgré sa couleur de peau.

Ma lecture a été intéressante mais il m’a manqué quelque chose que j’ai eu du mal à décrire. Je crois que je suis restée sur ma faim.

Multiples personnages et plusieurs expériences du fascisme, de la Gestapo, de l’espionnage sont présentés mais j’ai eu l’impression de ne pas être allée en profondeur.

Il y a assez de zones d’ombre sur le parcours de Norbert Désirée notamment. J’aurais voulu lire davantage sur lui mais vu les rares archives le concernant et l’absence de ses mémoires, ce serait demander l’impossible à l’auteur.

Un passage a retenu vigoureusement mon attention, c’est une phrase dite par Henry Lémery :

La France ne se négrifie pas, Monsieur le chancelier. L’humanité noire se francise.

Une phrase qui ne ferait plaisir ni aux kemites ni aux panafricanistes…

 

A bientôt les amis, j’ai encore deux livres de Serge Bilé dans ma PAL.

 

GM signature

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Nostalgie du Salon International du Livre d’Abidjan

Il y a des moments qui marquent la carrière littéraire d’un jeune auteur comme la première participation à un salon.  
Du mercredi 16 au dimanche 20 mai 2018 dernier s’est tenu le Salon International du Livre d’Abidjan (SILA).
Aucun texte alternatif disponible.
C’était ma première participation en tant qu’auteure.
Le mercredi 16 mai, le destin de Tristesse au paradis, mon premier roman, a changé. 
Il a reçu le PRIX SILA DE L’EDITION. Ce prix récompense l’éditeur pour la qualité de fabrication du livre : la couverture qui invite à la lecture, la qualité du papier utilisé. N’est-ce pas que la couverture de Tristesse au paradis est magnifique ?!
Impression
Tristesse au paradis a également reçu la mention spéciale du Prix national Bernard Dadié du jeune écrivain.
Deux récompenses pour la jeune écrivaine que je suis !
happy fresh prince GIF by Nick At Nite
Vous n’imaginez pas ma joie, les amis, de recevoir ces distinctions au début de ma carrière d’auteure. Elles m’engagent à encore plus de rigueur dans mes prochains ouvrages.
J’ai reçu des commentaires positifs de lecteurs, des encouragements de ministres présents au Salon.  4 ministres ont en effet fait le déplacement :
  • Le ministre de la culture et de la Francophonie : M. Maurice Bandaman. Il a acheté mon oeuvre et je lui ai renvoyé l’ascenseur. 🙂

 

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  • Le ministre de l’éducation nationale : Mme Kandia Camara
  • Le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste : M. Bruno Nabagné Koné
Grâce Minlibé et le ministre Bruno Koné
En plein résumé du roman avec le Ministre Bruno Koné
  • Le ministre de l’agriculture : M. Sangafowa Coulibaly qui a acheté des exemplaires de mon roman pour ses filles.

 

Ces cinq jours ont été des moments merveilleux. J’ai dédicacé énormément d’exemplaires, j’ai eu mal au doigt mais cette douleur était joie.

Le SILA c’était aussi des panels littéraires qui gravitaient autour du thème principal : le livre vecteur des identités culturelles. Je n’ai pas pu assister aux différents panels mais j’en animé un avec une consœur : Fatou Diomandé sur les jeunes écrivains et la culture.

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes assises

 

Je suis auteure mais avant tout lectrice. Je me suis échappée par moment du stand de ma maison d’édition pour acheter des livres. 

J’ai acheté « La veste de Grégoire » qui a obtenu le le Prix Jeanne de Cavally (littérature enfantine), « Boni » qui a reçu Le Grand Prix national Bernard Dadié de la littérature et « Toutankhamon, la légende de l’enfant pharaon » qui a obtenu le Prix national Bernard Dadié du jeune écrivain.

livres ayant reçu des prix au sila 2018

 

J‘ai également acheté ces œuvres 

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J’ai été heureuse de trouver ces 3 livres que j’ai longtemps cherché dans les librairies.

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J’ai aussi acheté les œuvres de la Box Aïkan pour les petits et les grands.

 

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Au SILA, j’ai rencontré des auteurs. Ma plus belle rencontre est Serge Bilé, auteur de nombreux ouvrages dont :

  • Noirs dans les camps nazis 
  • La légende du sexe surdimensionné des Noirs 
  • Sur le dos des hippopotames
  • Quand les Noirs avaient des esclaves blancs
  • Le miracle oublié: chronique des apparitions de la Vierge Marie en Martinique 
  • Et si Dieu n’aimait pas les Noirs: enquête sur le racisme aujourd’hui au Vatican 
  • Au secours, le prof est noir!: enquête sur le racisme dans l’Éducation nationale 
  • Blanchissez-moi tous ces nègres 
  • Sombres Bourreaux – collabos africains, antillais, guyanais, réunionnais et noirs américains, dans la deuxième guerre mondiale 
  • La Mauresse de Moret – La religieuse au sang bleu 
  • Singe, les dangers de la banalisation des esprits (avec Audifac Ignace) 

 

C’est un homme simple, profondément humain. 

 

Serge Bilé

 

Le SILA 2018 à travers son thème et toutes les personnes rencontrées a été une leçon pour moi. Je vais tenter d’écrire sur la mémoire noire. 

J’ai été émue de voir autant d’enfants, de collégiens visitant les différents stands. J’espère que cela ne sera pas une parenthèse dans leur vie mais le début d’une aventure éternelle avec les livres.

Mon seul regret : l’absence de la FNAC à cette célébration du livre. J’espère que sa présence sera effective l’année prochaine. Le SILA 2019 se tiendra du 15 au 19 Mai et aura pour invité d’honneur la France. 

 

signature coeur graceminlibe