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TTL 133: Le SIDA tue, et alors ?

C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : V comme…

Virus, celui du SIDA.

C’est le thème central de la bande-dessinée John Koutoukou de l’écrivain ivoirien Benjamin Kouadio.

Abstinence, fidélité à son partenaire ? Complètement démodé. Le sexe libre est à l’honneur. John Koutoukou, le moralisateur, avertit les hommes et les femmes qu’il croise des dangers des rapports sexuels non protégés mais personne ne veut manger le bonbon avec son emballage.

Il interpelle à cor et à cri mais autour de lui n’est perceptible que la voix des rapports sexuels non protégés. Le SIDA se propage comme une traînée de poudre dans la cité. Des victimes font d’autres victimes.

Il est scandalisé par ces jeunes filles qui troquent leurs corps contre de l’argent, encouragés par des parents qui ne voient que le gain facile. John Koutoukou est choqué et le lecteur aussi.

Cette BD est intéressante pour sensibiliser contre le SIDA. Par contre, j’ai trouvé inutile l’introduction de l’aspect religieux à travers l’évangélisation.

Quel livre auriez-vous choisi pour ce thème ?

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Lecture commune Signé Poète X – Elizabeth Acevedo

A Harlem, dans un monde qui ne veut pas l’entendre, Xiomara, 15 ans, refuse de rester silencieuse.

Laisser parler ses poings ou écrire, écrire, encore écrire, slamer et enfin trouver sa voix.

Un texte révolté et bouleversant ; un roman en vers magnifiquement traduit qui croit au pouvoir de la littérature ; un livre qui donne à lire un monde où chaque voix peut être entendue et où les mots changent la vie.

 

l'Afrique écrit

J’ai lu ce livre en lecture commune avec Audrey du blog Light and Smell. Nous avons échangé quotidiennement pendant 5 jours nos impressions de lecture. Une expérience enrichissante. Pour lire son avis, cliquez ICI

Je n’en ai pas l’habitude mais je débuterai ma note de lecture par la couverture qui est magnifique. Une couverture artistique, contraste de couleurs mettant en exergue les mots. C’est un bel livre-objet. 

 

Entrons dans l’histoire qui débute au 24 mai. De quelle année ? Rien n’est spécifié mais il semble que l’époque soit contemporaine. 

Première agréable surprise : découverte des strophes, des rimes. Un roman en vers. Original et déconcertant à la fois.

Récit singulier, la narratrice nous embarque dans un beau voyage poétique, elle se raconte comme on lit un poème.

Xiomara, adolescente de 15 ans, nous livre un aperçu de son quartier, ces regards adressés aux filles qui s’habillent trop court, à son corps avec des formes.

Les rapports de notre narratrice avec sa mère sont tendus.

Et cette femme-là, qui me fait si peur,
cette femme à la fois mère et monstre,

 

La mère lui interdit d’avoir tout rapport avec les garçons, l’oblige à être assidue à l’Eglise. Xiomara trouve que sa mère est enfermée dans l’Eglise, elle, elle aimerait pouvoir ne pas porter le poids de l’Eglise, de la dévotion. 

Elle a des doutes sur la Bible, le christianisme, elle ne se retrouve pas dans les femmes de la Bible. 

C’est comme si en prenant de l’âge
              je m’étais aperçue
                                    que l’Église
traite les filles différemment.

 

J’ai été très agacée par le comportement de la mère. Je suis pour qu’on encadre l’adolescent, qu’on lui fixe des limites, qu’on l’oriente mais pas pour qu’on l’enferme dans un schéma de pensée, une vie qu’on aurait voulu vivre.  

Xiomara aimerait qu’on arrête de décider pour elle, elle aimerait pouvoir faire ses propres expériences surtout en ce qui concerne les garçons. Son histoire avec Aman est tendre. Je n’ai pas compris son silence face à une scène d’attouchements au lycée mais j’ai apprécié sa sagesse en ce qui concerne les relations sexuelles. Il n’obéit pas à son désir, sait écouter sa partenaire et n’interprète pas à sa guise ses NON. 

Xiomara est une rebelle, elle se défend avec ses poings, va apprendre à se défendre avec des mots grâce à sa prof d’anglais et le club de poésie. 

 

Dans ce roman singulier, les personnages tant principaux que secondaires apportent de la valeur de l’histoire.

Je me suis retrouvée en Caridad, l’amie de Xiomara. C’est mon personnage coup de cœur pour sa douceur, sa tolérance. 

Un autre personnage secondaire m’a également touchée. Le prêtre Sean. Pour une fois, que l’image d’un prêtre ne renvoie pas à des abus sexuels, que ce dernier assume avec brio son rôle de pasteur, je n’ai pas boudé mon plaisir.

Ce roman Young Adult est plaisant à lire. Il est fluide, évoque des sujets d’actualité tels que l’éducation de la jeune fille différente de celle du jeune garçon, les métiers sexués…

Il me sourit, hausse les épaules. « Je suis venu beaucoup,
pour m’entraîner. Mon père a jamais voulu me payer des cours.
Il dit que c’est un truc de meuf. »
Il a un sourire triste. Et je pense à tout ce qu’on pourrait être
si on nous disait pas que nos corps sont pas faits pour.

…mais j’aurais voulu qu’ils soient plus développés notamment celui de l’homosexualité.

 

Christmas

 

Roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020

 

Éditeur : Nathan

Date de publication :  2019

Nombre de pages : 384

Disponible aux formats papier et numérique 

 

fleur v1

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Éros dans un train chinois – René Depestre

J’ai eu envie de découvrir ce roman après avoir assisté virtuellement aux cours au collège de France de Yanick Lahens.

eros train chinois

«Ce divertissement pourrait s’appeler « neuf histoires d’amour ». Le narrateur de ces fictions libertines a assez d’esprit et de malice pour commencer par le récit non d’un fiasco mais d’un échec : la jolie guide qui lui fait parcourir la Chine ne veut rien savoir. Toutes les autres rencontres se terminent à la joie contagieuse des deux participants. Il y a aussi la Haute-Savoie et les sports d’hiver, l’express Paris-Prague, la Yougoslavie, un Japon de rêve, et Cristina, ardente Brésilienne infidèle. La fête de l’érotisme solaire se termine à perte de vie en Haïti, comme il se doit, par le « conte de sorcier », feu d’artifice final.
Ces textes débordants d’ivresse de vivre, de rires et de conquêtes sont parallèlement nourris par les problèmes qui secouent notre pauvre univers : racisme, guerres, captivités, terrorismes et autres infamies d’État.»

l'Afrique écrit

Appétit, ivresse, passion, jouissance, plaisir habitent chaque page de ce recueil de nouvelles. 

10 nouvelles où des hommes en Haute-Savoie, à Haïti, au Brésil, en Yougoslavie, au Japon, en Chine racontent leur soif de désir, leur envie de jouissance avec des femmes qu’ils trouvent belles à l’extérieur comme à l’intérieur.

Des hommes convoitent des femmes dans des pays comme la Chine ou la Yougoslavie où les femmes n’ont pas le droit de se donner à des étrangers. Des couples partagent leurs biens érotiques. Un homme avec un roi-mage* a du mal à trouver une cheminée pour son ramoneur. 

Ces nouvelles sont érotiques mais on tombe rarement dans la vulgarité. L’auteur enrobe chaque mot de poésie, de subtilité. C’est pour moi la définition même de l’érotisme. L’érotisme suggère, il donne des pistes, il ne montre pas le chemin…

 

Voilà trente-six-mois que ma flamberge n’a pas fait oeuvre de chair – page 37

 

De plus en plus raide, il redescendit en marteau de plus en plus fou de son enclume de chair. Mais au lieu d’exercer son métier de forgeron, il caressa le somptueux bloc de vie, millimètre après millimètre carré, de toute sa force contenue. – page 70

 

Ces nouvelles sont racontées par des hommes, j’aurais également voulu quelques narratrices, lire le désir du point de vue des femmes.

 

Le glossaire des termes qui désignent les sexes masculin et féminin dans ces fictions m’a bien fait rire. Puisque vous le valez bien, je vous partage quelques termes :

 

Sexe de la femme

fourrure : c’est du belge pour désigner le sexe de la femme

Tigre : aime jouer avec le dragon

 

Sexe de l’homme

Alumelle : le sexe des bourgeois

Homme-de-bien : sexe du mâle en créole haïtien

Mat de cocagne : sexe d’homme dans le langage des marins

Roi-mage : quand la dimension du sexe inspire un respect religieux

 

 

Au-delà de l’érotisme, l’auteur évoque également l’atmosphère politique dans les années 40-50 en Chine et Yougoslavie ainsi que le racisme notamment au Brésil.

J’ai passé un sympathique moment de lecture et ai hâte de découvrir l’autre recueil de nouvelles érotiques de l’auteur.

 

GM signature

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Volcaniques, une anthologie du plaisir interdite aux moins de…

Douze femmes, auteures du monde noir, évoquent le plaisir féminin. Comment s’écrivent aujourd’hui le corps, la sensualité, la sexualité ?

« Volcaniques : une anthologie du plaisir » est un ensemble riche. Les nouvelles dévoilent des figures féminines et des environnements variés. Les âges de la femme y sont également divers, ce qui est heureux. Certains textes ébranleront par leur puissance poétique et / ou érotique. D’autres séduiront par le ton, le phrasé, l’humour ou par une capacité analytique qui a su ne pas prendre l’ascendant sur la narration. Bien des femmes se reconnaîtront dans ces pages, d’où quelles soient. Quant aux hommes, ils trouveront peut-être la clé du grand mystère que semble être, pour certains, le plaisir féminin.

Collectif : Léonora Miano, Hemley Boum, Nafissatou Dia Diouf, Marie Dô, Nathalie Etoke, Gilda Gonfier, Axelle Jah Njiké, Fabienne Kanor, Gaël Octavia, Gisèle Pineau, Marie-Laure Endale & Elizabeth Tchoungui.

mon-avis-de-lecture

Après le désir, place au plaisir !

Nos narratrices ne sont pas des prudes. Ce sont des femmes sexuellement expérimentées, libres, à l’aise avec leurs corps et leur sexualité. Ce sont des femmes avides de plaisir qui n’attendent pas l’homme pour jouir. Cunnilingus, masturbation, coït. Tous les chemins mènent à Rome, pardon au plaisir.

La première nouvelle aborde la sensation du plaisir à travers les livres et les mots.

Certains ont besoin d’images pour nourrir leurs fantasmes, films, photos, gros plans de nus. Depuis toujours, seuls les mots nourrissent mon imaginaire.

Me croiriez-vous si je vous disais qu’une mamie de 85 ans, mariée, a eu plusieurs amants mais n’a connu que le plaisir du cunnilingus ?

Me croiriez-vous si je vous disais que le plaisir peut être donné par un djinn ?

Le plaisir explose. Certaines femmes ne veulent que caresse, sensation. Peu importe s’il vient d’une femme ou d’un homme

Page 78 : ni déesse, ni maitresse. Point de verge intrusive, juste quatre seins à nous deux

 

Les femmes fantasment. L’une désire fortement un homme qu’elle ne peut avoir. Elle tente de le retrouver dans d’autres hommes.

Une autre non comblée avec son mari cherche la jouissance ailleurs.

“Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse…”

Le plaisir c’est deux solitudes qui se rencontrent. Plaisir cicatrisant, plaisir violent.

Le plaisir c’est deux désirs qui se conjuguent.

Ces nouvelles sont très sensuelles, érotiques. J’ai beaucoup apprécié la plume de Silex. Langue habile, style captivant. Si j’ai apprécié la forme, je ne suis pas sûre d’avoir compris le fond. La narratrice a-t-elle été violée ?

J’ai apprécié l’humour de Fabienne Kanor, le langage châtié de Marie Dô. La plume d’Axelle Jah Njiké a été une belle découverte. Elle a décrit le plaisir à petite goutte. C’est très cru mais joliment écrit. 

Léonora Miano

 

volcaniques axelle jah njike

 

Volcaniques invite les femmes à être, à libérer leur volcan. Ça a été une sympathique séance de lecture. Merci à Léonora Miano pour ce projet qui a réuni des femmes noires. Pour tenter l’expérience, cliquez ICI

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Ai-je apprécié Black Pearl de Lise Marcy?

En préparant mon article pour le prix des auteurs inconnus, j’étais tombée sur Black Pearl. Aimant bien les couples mixtes en littérature, j’avais noté ce roman dans ma wishlist. L’auteure a bien voulu m’offrir son roman. Merci Lise Marcy !

cavani lit

Alana et Christopher vivent à Londres et se rencontrent un soir dans un pub alors qu’ils sont de sortie avec leurs amis respectifs. Alana cède à un pari de ses amies et aborde 
Christopher d’une manière très directe. Son tempérament plaît au jeune homme. Elle est PDG d’une grosse société à Londres. Elle regorge d’assurance sur le plan professionnel. Cependant, sur le plan personnel, elle manque quelque peu de confiance en elle. Jeune femme noire de trente-deux ans, elle a des rondeurs, n’en déplaisent à certains… 

Chris, lui, dirige l’affaire familiale. Il essaie de la redresser à cause des choix désastreux de sa mère, qui a conduit l’entreprise au bord du gouffre. Beau brun aux yeux verts de trente-trois ans, il ressemble aux mannequins des magazines. 

Tous deux ont vécu des histoires d’amour compliquées et ne cherchent pas particulièrement à s’engager. Le soir de leur rencontre, après une nuit torride, ils scellent un pacte : celui de devenir des sex friends. Ils profitent de bons moments ensemble, sans avoir de compte à rendre à l’autre. Chris qui est habitué à sortir avec des blondes de taille mannequin, n’assume pas cette relation. Saura-t-il voir en elle, ce qu’elle vaut vraiment ?

 

l'Afrique écrit

J’ai été un peu perdue au début. L’histoire se déroule selon les points de vue des deux protagonistes qui ne sont pas alignés chronologiquement.

Je m’attendais à une histoire sensuelle mais pas à autant d’érotisme. Alana et Chris sont des sexfriend et ils honorent ce mot. Leur sexualité est débridée, un peu trop pour moi. J’ai  sauté les scènes de sexe. Elles ne m’apportaient aucune information.

Je n’ai pu m’empêcher de penser à 50 nuances de Grey quand j’ai lu ce dialogue :

–  Quel âge avais-tu , la première fois que tu as couché avec une fille ?

– Je crois que j’avais quinze ans. C’était avec une amie de ma mère. Elle avait une quarantaine d’années. Une femme d’expérience.

Alana est noire et c’est une déesse du sexe. J’ai un peu grincé des dents du fait que ce cliché sur la performance sexuelle des noires soit mis en avant.

J’ai beaucoup apprécié Alana, la working girl, vivace d’esprit, incontournable dans le domaine qu’elle exerce.

J’ai moins apprécié Alana, la femme amoureuse qui accepte les miettes de celui qu’elle aime. Heureusement, elle s’est ressaisie et lui d’ailleurs.

Chris est beau mais con. Il m’a agacé avec son contrat de sexfriend, son libertinage. Il a tellement insisté sur ce contrat que ses sentiments envers Alana ne me semblaient pas crédibles.

J’ai poussé un ouf de soulagement lorsqu’ils sont passés de sex friend à sex lover. Mon intérêt pour l’histoire s’est accentuée. Les gestes d’affection, les moments tendres, les mots doux ont réjoui la fleur bleue que je suis.

La mère de Chris est raciste et j’ai apprécié le fait qu’elle campe sur sa position. Ça aurait fait un peu mièvre qu’elle accepte Alana et que tout soit beau dans le meilleur des mondes. Dans la vraie vie, le racisme des uns est leur seconde peau et ils ne la quittent jamais.

La plume de l’auteure est très simple, à la portée de tous. Elle accorde beaucoup d’importance au détail. Elle veut raconter tous les moments de la vie du couple Chris / Alana : enterrement de vie de jeune fille, mariage, lune de miel, baby shower. Les idées de  l’enterrement de vie de jeune fille et du baby shower sont plutôt originales mais on aurait pu se passer de certains détails.

Black Pearl est un récit gentillet. Je garderai Alana en souvenir. Femme indépendante, intelligente, entière quand elle aime.

Pour tenter l’expérience Black Pearl, cliquez ICI

 

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J’ai lu Parlez-moi d’amour ! Prix Ivoire 2014

Couverture Parlez-moi d'amour !

(…) Je l’ai rencontrée sur Facebook. Tous les deux geeks et paranos, nous affichions des profils sous pseudos. j’étais Vulva Cochonne de l’Espace et elle capitaine Flam (…)

(…) de commentaires en tchats, nous avons fini par dévoiler nos identités respectives et tomber amoureux l’un de l’autre sans nous connaître. Agrégée de philosophie, elle a commencé par m’impressionner avec ses longues tirades lyriques, bourées de références, son éloquence verbale pour développer un raisonnement aussi foireux soit-il, et son mépris des conventions.  j’ai toujours été un réfractaire. Génération Punk, no future, j’écoutais en boucle les Sex Pistols, et avais un profond mépris pour l’humanité et ses conformismes bourgeois. Marion, quant à elle fait partie de la génération Mangas, autrement plus complexe, c’est une bishojo passionnée par les jeux vidéo. Biberonnée à la Nintendo et à la play station, les stratégies n’ont pas de secrets pour elle. Nous avons en commun le cynisme sous-jacent à l’esprit de nos deux générations, Nietzche, un côté destroy que nous cultivons un peu pour le look, beaucoup par désespoir. (…)

mon-avis-de-lecture

Promenons-nous dans les bois, Rousse, entre amies, un anneau à l’orteil, je suis un homme, j’ai besoin d’amour, la plus belle femme du monde, un pacte avec le diable, l’héritage, l’empreinte, seule.

11 nouvelles qui décrivent la perception du sexe, du désir au Maroc.

J’ai vécu 3 ans dans ce pays et j’ai vu comment le sexe était une obsession pour les hommes.

Sexualité mal expliquée, mal encadrée, crainte du regard extérieur, morale psychorigide, foi hypocrite, tant de raisons qui ont poussé des hommes et des femmes à réprimer leurs désirs. Des désirs enfouis qui vont produire en eux des fantasmes, des amours interdits, illicites. 

Les différents personnages de ce recueil de nouvelles expriment leurs envies, leur  sexualité, leur désir. Ils dévoilent la vie sexuelle qu’ils auraient aimé avoir s’ils évoluaient dans une autre vie. 

Les femmes ont toutes cette envie de posséder cette liberté d’aimer différemment, de choisir, d’être entièrement ce qu’elles sont, d’être femme avant d’être mère. Elles ont envie d’être l’unique femme d’un homme mais 

Tous les hommes sont comme ça. C’est dans leur nature d’être polygames. Ce sont des chasseurs.

 

La lecture de ce recueil est très fluide. J’ai lu les 122 pages en moins de 3 heures.

La lecture a été plaisante mais aucune nouvelle ne m’a particulièrement bouleversée. Je m’attendais à beaucoup plus d’émotions, des chutes brutales. Oui, je sais, je suis une lectrice exigeante 😛

Ce recueil a reçu le Prix Ivoire 2014. Si j’étais membre du jury, j’aurais plutôt choisi Le grand masque a menti

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Avez-vous récemment lu un recueil de nouvelles ? 

 

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Throwback Thursday Livresque #4 : Livre doudou ou Feel good

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C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque !

J’aime bien ce rendez-vous parce qu’il me permet de vous parler des livres que j’ai lus avant la création du blog.

Le thème de cette semaine est : Candy Cane (Sucre d’orge) – Livre doudou ou Feel good 

 

candycane

 

J’ai pensé aux livres qui ont été un délice pour moi, j’ai fait un voyage dans mon passé livresque et regardez ce que je vous ai ramené

 

ONZE MINUTES de PAULO COELHO !

Toute jeune Brésilienne du Nordeste, Maria n’aspire qu’à l’Aventure, au grand amour. Elle travaille comme vendeuse dans un magasin de tissus et s’offre une semaine de vacances à Rio de Janeiro. Sur la plage de Copacabana, un Suisse lui propose de devenir danseuse de cabaret à Genève. Elle voit là le début d’un conte de fées, mais la réalité sera tout autre. Maria en vient à se prostituer – sans honte, puisqu’elle apprend à son âme à ne pas se plaindre de ce que fait son corps, et qu’elle s’interdit de tomber amoureuse. Après tout, la prostitution est un métier comme un autre, avec ses règles, ses horaires et ses jours de repos. Mais le sexe – tout comme l’amour – reste pour elle une énigme. Pour découvrir le sens sacré de la sexualité, Maria devra trouver le chemin de la réconciliation avec elle-même. Paulo Coelho décrit pas à pas l’initiation d’une jeune femme, un parcours qui montre les limites de la prétendue libération sexuelle et s’achève par un retour romantique aux valeurs de cœur et de l’esprit.

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Ma 1ère rencontre avec Paulo Coelho a eu lieu en 2013 via ce livre et ça a été une belle rencontre. 
La vie de Maria, l’héroïne, nous est contée. On découvre une jeune adolescente qui s’interroge sur le sexe, le plaisir ; elle se sert de tous les moyens en sa possession pour le découvrir.

Bien que mon objectif soit de comprendre l’amour, et bien que j’aie souffert par ceux auxquels j’avais livré mon cœur, je constate que ceux qui ont touché mon âme n’ont pas réussi à éveiller mon corps, et que ceux qui ont touché mon corps n’ont pas réussi à atteindre mon âme.

Dans sa quête de l’amour, dans toute son innocence, elle emprunte un  chemin qu’elle n’a pas souhaité, un chemin qu’elle accepte et dont elle veut en tirer le meilleur.

Décision étrange mais on n’ose pas la juger. J’ai été touchée par son parcours, j’ai beaucoup aimé son duo avec Ralf, cet homme désintéressé par le sexe. Leur initiation à l’amour est pure, trop attendrissante ! 

« Tu sais, Maria. Apprends-moi. Peut-être que cela me sauvera, te sauvera, nous fera retrouver la vie. Tu as raison, je n’ai que six ans de plus que toi, et cependant j’ai déjà vécu l’équivalent de plusieurs vies. Nous avons eu des expériences complètement différentes, mais nous sommes tous les deux désespérés. La seule chose qui puisse nous apporter la paix, c’est être ensemble. »

Ralf voulut savoir qui était Maria. « Il y a trois personnes en moi, cela dépend de qui vient me voir. La Petite Fille ingénue, qui regarde l’homme avec admiration et feint d’être impressionnée par ses histoires de pouvoir et de gloire. La Femme fatale, qui attaque d’emblée ceux qui se sentent le moins sûrs d’eux et, agissant ainsi, prend le contrôle de la situation et les met à l’aise puisqu’ils n’ont plus besoin de s’inquiéter de rien. Et enfin, la Mère affectueuse, qui dorlote les hommes avides de conseils et écoute d’un air compréhensif des histoires qui entrent par une oreille et ressortent par l’autre. Laquelle des trois veux-tu connaître ? — Toi. » Maria raconta tout, elle en avait besoin. C’était la première fois qu’elle le faisait depuis qu’elle avait quitté le Brésil. A la fin de son récit, elle se rendit compte que, en dépit de son métier peu conventionnel, elle n’avait pas éprouvé de grandes émotions après la semaine passée à Rio et son premier mois en Suisse. C’était seulement maison, travail, maison, travail.

Le récit est « érotico-philosophique », il tente de répondre au pourquoi et comment de la sexualité. Certaines scènes peuvent déranger la pudeur mais il ne faut pas s’y arrêter. Dans ce roman, Paulo Coelho décrit avec délicatesse la désacralisation du sexe dans notre société et notre impatience, notre incapacité à attendre, il  peint la tristesse et la beauté de la sexualité, nos égarements et nos retrouvailles. 

Elle se rendit dans une librairie qu’elle avait remarquée lors de sa promenade avec Ralf sur le chemin de Saint-Jacques, et elle demanda à consulter des titres sur ce thème. « Il y en a énormément, répondit la libraire. En vérité, on dirait que les gens ne s’intéressent qu’à ça. En plus du rayon spécialisé, dans tous les romans que vous voyez là il existe au moins une scène de sexe. Même si c’est dissimulé derrière de touchantes histoires d’amour ou des traités arides sur le comportement humain, le fait est que les gens ne pensent qu’à ça. »

A force de fréquenter les gens qui viennent ici, j’en arrive à la conclusion que l’on se sert du sexe comme de n’importe quelle autre drogue : pour fuir la réalité, oublier ses difficultés, se détendre. Comme toutes les drogues, c’est une pratique nocive et destructrice. Si quelqu’un veut se droguer, que ce soit au sexe ou à toute autre substance, libre à lui ; les conséquences de ses actes seront plus ou moins heureuses selon les choix qu’il aura faits. Mais, quand il est question d’avancer dans la vie, il y a un fossé entre ce qui est « assez bon » et ce qui est franchement « meilleur ». Contrairement à ce que pensent mes clients, le sexe ne se pratique pas n’importe quand. Il existe en chacun de nous une horloge intérieure et, pour que deux personnes fassent l’amour, il est nécessaire que leurs aiguilles marquent la même heure au même moment. Ça n’arrive pas tous les jours.

Onze Minutes est un livre écrit avec de jolis mots plein d’émotions que vous prendrez plaisir à lire. 

Quelle lecture proposeriez-vous en rapport avec ce thème ?

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Publié dans Quand on est célib'

Ta personnalité crée ton célibat ?

Certaines personnalités favorisent-elles plus le célibat que d’autres ? C’est la question qui m’est venue à l’esprit en cherchant le thème du prochain article de ma rubrique « Célib à terre« 

J‘ai fouiné dans google pour voir les sujets traités en rapport avec ma question et je suis tombée sur…

les troubles de la personnalité ou personnalités pathologiques.

Les termes ne m’étaient pas inconnus mais je ne savais pas vraiment ce qu’ils renfermaient. J’ai donc continué à fouiner sur google pour avoir des informations précises. Après les définitions de base de la personnalité et des troubles de la personnalité :

La personnalité renvoie à un système stable et répétitif; elle désigne l’intégration stable et individualisée d’un ensemble d’émotions, de cognitions et de comportements. Elle correspond aux modes de réactions (à l’environnement) émotives, cognitives et comportementales qui caractérisent chaque individu.

Les troubles de la personnalité constituent une modalité durable de l’expérience vécue et des conduites qui dévient notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu.

je suis arrivée au point essentiel : les descriptions détaillées de ces personnalités pathologiques.

personnalité pathologique

personnalité pathologique

schizorypique

personnalité pathologique

personnalité pathologique

personnalité pathologique

personnalité pathologique

personnalité pathologique

personnalité pathologique

personnalité pathologique

En lisant ces descriptions, je me rends compte qu’un :

  • célibat de répulsion (peur des relations sexuelles ou de la maternité/paternité),
  • célibat de démission (peur de ne pas être à la hauteur, de s’ engager, confiance en soi instable),
  • célibat résigné (celui qui n’a pas trouvé son partenaire idéal et qui pense qu’il ne le trouvera jamais parce que l’être humain est menteur et manipulateur)

peuvent être synonymes d’un trouble de la personnalité.

Dans le 1er article sur le célibat que j’ai écrit, j’ai insisté sur le fait qu’il était important de mettre un nom sur son célibat, faire une introspection et désigner la source de son célibat. 

Posez-vous ces questions : « Où suis-je ? » Qui suis-je ? et répondez-y avec sincérité.

 Le célibat est une opportunité inédite pour apprendre à se connaître. Ne la ratez pas.

 

Je vous confie une expérience personnelle. En lisant la description de la personnalité évitante, j’ai eu  un doute. Ai-je cette personnalité ?

  • J’ai choisi le célibat
  • la solitude ne me fait pas peur,
  • la place de l’imagination est grande,
  • il m’arrive de temps en temps d’avoir des doutes sur mes capacités et de dire quand je fais une bourde que je suis nulle

mais

  • j’ai de bonnes relations sociales,
  • je n’ai pas peur du jugement et des critiques,
  • je ne suis ni indécise, ni anxieuse.
  • Je n’ai pas choisi un emploi obscur

Pour me rassurer, j’ai fait un test de personnalité et j’ai appris que je suis une IFSJ – A. 😀

Pour les ISFJ, le défi est de faire en sorte que l’on remarque ce qu’ils font. Ils ont tendance à minimiser leurs accomplissements et, même si leur bonté est souvent respectée, des personnes plus cyniques et plus égoïstes sont susceptibles de profiter du dévouement et de l’humilité des ISFJ en leur confiant un travail dont ils récolteront plus tard le mérite. Il faut que les ISFJ sachent dire non et se défendre s’ils veulent conserver leur confiance et leur enthousiasme.

Naturellement sociables, qualité étrange pour des Introvertis, les ISFJ utilisent leur excellente mémoire non pas pour retenir des données et des futilités mais pour se souvenir des gens et des informations relatives à leur vie. Quand on en vient au don de cadeaux, les ISFJ n’ont pas leur pareil, car ils utilisent leur imagination et leur sensibilité naturelle pour exprimer leur générosité de façons qui touchent le cœur de leurs destinataires. Même si cela s’applique certainement à leurs collègues, que les gens qui ont le type de personnalité ISFJ considèrent souvent comme leurs amis personnels, c’est dans la famille que leurs expressions d’affection s’épanouissent pleinement.

 

Vous pouvez faire ce test en cliquant ici.

J’aime beaucoup les tests de psychologie, ceux qui portent sur la personnalité m’ont permis de mettre des mots sur qui je suis, trouver le sens de réactions qui me paraissaient anodines. 

 

Je vous mets les liens de tests psychologiques que j’ai faits. Je me retire, je vous laisse avec vous-même. Bonne découverte ! 

 

Quel(le) célibataire êtes-vous ?

Vous connaissez-vous ?

Savez-vous être authentique ?

Quel égoïste êtes-vous ?

Ce que révèle votre vie intérieure

Quelle est votre part d’ombre ?

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Drôle de printemps suivi de miniatures

Drôle de printemps

D’une séquence à l’autre, l’auteur nous plonge dans le « printemps arabe » avec ses espoirs, ses enjeux, ses dérives et ses folies. Dans un mélange de réalisme, d’humour, de dérision et de fantaisie, Youssouf Amine Elalamy raconte, dans son style bien à lui, les révolutions qui ont bouleversé le monde arabe. 

La révolution était en marche. A la télé, on avait annoncé 200 mille personnes pour la manif de vendredi. Un homme y va pour vérifier si la télé dit vrai. Il y trouve beaucoup de monde mais pas de révolution. Les 200 mille personnes étaient-elles vraiment venues pour faire une révolution ? N’étaient-elles pas venues vérifier si la télé disait vrai et s’il y aurait effectivement 200 mille personnes à la marche ?

Et ce pauvre gars qui répétait toujours le même mot : »rêve, rêve, rêve… » Savait-il pourquoi il était là ?

Ce pauvre gars nous explique à la deuxième séquence du livre pourquoi il répétait ce mot. Le ton frais avec lequel il s’exprime nous fait esquisser un sourire, ce sourire se mue en rire au fur et à mesure que l’on avance dans les séquences.

Drôle de printemps c’est 330 micro-récits, des récits quelquefois liés (la séquence suivante est une réplique à la séquence précédente), très souvent dissociés.

Les gens du peuple, les forces de l’ordre, le Leader politique à qui le peuple crie: « Dégage », s’expriment tour à tour et dévoilent leurs fantasmes, leurs frustrations.

Les personnages qui se succèdent dans ces récits sont loufoques, un peu schizophrènes sur les bords. Jugez-en par vous-même :

Tous les jours, je fais la tournée des librairies et je leur prends un exemplaire de mon livre comme ça mon éditeur ne pourra pas dire que c’est un bide. Heureusement qu’on n’a pas publié ma photo sur la 4ème de couverture. Les vendeuses m’auraient reconnu sinon.

Ce n’est pas parce qu’on est barbu qu’on est castré. Si Dieu avait voulu qu’on s’abstienne de regarder les femmes, il nous aurait fait pousser la barbe sur les yeux. Et puis il n’ y a pas que les hommes qui ont de la barbe. Les femmes la portent ailleurs, c’est tout.

Que Dieu bénisse Apple, Blackberry, Samsung, Nokia et tous les smart phones de la Terre. Aujourd’hui, avec une bonne charge d’explosifs et un téléphone portable qu’on actionne à distance, chacun de nos hommes est une bombe à distance, chacun de nos hommes est une bombe à usage illimité. On n’arrête pas le progrès.

A mon arrivée là-haut, personne ne savait où me caser. Mon coeur méritait le paradis, mon appareil génital l’Enfer et d’autres morceaux le Barzakh. A la fin, il a fallu recourir à l’arbitrage de Dieu en personne.

Pour ma carrière de pick-pocket, je ne pouvais pas espérer mieux. Avec ce voile intégral, ils me prennent tous pour une femme. J’ai fait coudre plein de poches à l’intérieur pour le rangement. Des grandes pour les Galaxy Note, des plus petites pour les i-phone.

99% ? Quand on me l’avait annoncé, je n’arrivais pas à y croire. Pas la peine d’être voyant pour voir qu’on avait truqué les résultats. J’avais donné mes ordres pour qu’on me retrouve les 1% et qu’on me les ramène tous ici, les poings liés.

Le désir de révolution ne se ressent pas seulement au niveau politique, il se ressent à l’intérieur de la cellule familiale, dans les rapport homme-femme.

L’abus, la duperie n’ont pas que pour cadre le domaine politique, ils existent également à l’échelle le plus bas de la société.

J’ai apprécié ce livre pour sa fraîcheur, pour les éclats de rire qui effacent les éclats d’obus. Avec ce livre, on imagine ce qui a dû se passer dans les foyers arabes lors de la révolution, tous les non-dits… J’ai apprécié voir le printemps arabe sous cet angle.

Les séquences sont assez courtes  mais on est un peu perdu quand elles sont dissociées.

Beaucoup de séquences tournent autour du sexe, cet aspect m’a un peu gênée.

L’auteur à travers ces micro-récits nous rappelle ceci : il vaut mieux en rire qu’en pleurer…

 

 

Drôle_de_printemps[1]

Miniatures 

« Miniatures » est un recueil de  cinquante portraits dont les histoires se recoupent et forment une fresque de la société marocaine contemporaine. De la petite bonne à tout faire au golden boy de la bourse de Casablanca, du cyberdragueur au professeur intégriste religieux, les personnages miniatures dessinés par Youssouf Amine Elalamy se racontent…

Ils nous exposent des fragments de leur vie et nous laissent y lire leur pauvreté, leur dépit, leur foi, leur compassion théorique, leur fatalité…

Leurs points de vue et attitudes sont souvent hilarants. Prenez pour exemple cet homme qui pense que les techniques de reproduction que sont les pratiques sexuelles en multipliant les exemplaires à volonté, remplacent une oeuvre unique, exclusive, par un phénomène de masse ou encore cette femme qui ne mange plus rien (viande ou céréale) parce qu’étant mère, il est inconcevable pour elle de manger les enfants des autres.

[…] Marcel a perdu, en l’espace d’un mois, son père, puis son fils Aimé. Depuis, Marcel, qui n’a pas perdu la foi pour autant, ne se signe plus qu’Au nom du Saint Esprit.

 

A la maison, son père n’a d’yeux que pour  sa sœur, sa sœur n’a d’yeux que pour son frère, son frère n’a d’yeux que pour sa mère, sa mère n’a d’yeux que pour lui qui n’a plus d’yeux du tout. Une chance que la balle qui l’a touché ne l’ait pas tué.

Il y a du rire dans « Miniatures » mais aussi des larmes. Comme dans la vraie vie, tout n’est pas rose…

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Mille soleils splendides

mille soleils splendides

Ouvre tes oreilles en grand et retiens bien la leçon : de même que l’aiguille d’une boussole indique le nord, un homme qui cherche un coupable montrera toujours une femme du doigt. Toujours. Ne l’oublie jamais, Mariam.

Ce sont les mots que Nana adresse à sa fille Mariam, sa petite fille harami (bâtarde), fruit d’une union illégitime.

Mariam, une enfant que l’on met à l’écart, à qui l’on rappelle dès que l’on a l’occasion qu’elle n’est pas désirée.

Mariam, une enfant qui chérit un père dont l’amour ne se manifeste que lorsqu’ils ne sont que tous les deux.

Mariam, une jeune fille dont on ne considère pas la valeur, une adolescente que l’on vend, que l’on marie de force à Rachid, un homme qui peut être son père.

On assiste impuissante à ce mariage forcé, au calvaire de Mariam incapable de donner la vie, à la violence domestique qu’elle subit, à la multiplication de ses peines, à la soustraction de sa liberté.

– C’est notre lot à nous, Mariam. Les femmes comme nous ne font rien qu’endurer. On n’a pas le choix. Tu comprends ?

Le temps s’égrène, l’Afghanistan est rongé par la guerre et l’occupation soviétique. Le pays se métamorphose sans affecter positivement la vie de Mariam ;  Rachid son mari est toujours aussi méprisant.

La condition de vie de Mariam est un cas isolé ? L’entrée en scène d’une autre jeune fille afghane, Laila, nous apporte une réponse.

La vie familiale de Laila est différente de celle de Mariam. Laila est une enfant légitime, une enfant négligée par sa mère, très aimée par son père. Un père qui ne la mariera jamais de force.

« Je sais que tu es encore jeune, disait-il, mais je veux que tu comprennes une chose dès maintenant : le mariage peut attendre. Pas l’éducation. […]

Parce qu’une société n’a aucune chance de prospérer si ses femmes ne sont pas instruites, Laila. Aucune chance. »

Laila a des amies, va à l’école, s’éveille à l’amour. est amoureuse de son meilleur ami, Tariq. La vie de Laila n’est en aucun cas calquée sur celle de Mariam. L’avenir de Laila est prometteur…

Ces vies très distinctes vont pourtant s’entrecroiser. Une tragédie fera de Laila, la co-épouse de Mariam.

Deux vies très distinctes vont se mêler et créer une histoire commune, un cocktail de méfiance, de complicité, d’amour, de sacrifice…

Avant que ses parents meurent et que sa vie chavire, Laila n’aurait jamais cru qu’un corps humain puisse endurer tant de violence, tant de cruauté, et continuer malgré tout à fonctionner.

« Mille soleils splendides » est un roman vivant et plein de saveurs.

« Mille soleils splendides » est la photographie de l’Afghanistan de 1960 à 2003, son chaos politique et social engendré par ses différentes gouvernances.

« Mille soleils splendides » représente les 1000 visages de la femme. La femme brave, la femme apeurée, la femme esclave, la femme libre, la femme qui lutte, la femme qui subit, la femme qui souffre mais sourit, la femme qui aime, la femme qui hait, la femme qui donne la vie, la femme qui tue…

Ce roman dépeint toutes les formes de l’amour : amour passion, amour filial, amour-amitié… 

Ce roman attriste, révolte, effraie, émeut. Il nous révèle combien il est difficile d’être une femme en Afghanistan.

« À l’attention des femmes : Vous ne quitterez plus votre maison. Il est inconvenant pour une femme de se promener dehors sans but précis. Pour sortir, vous devrez être accompagnée par un mahram, un homme de votre famille. Si vous êtes surprise seule dans la rue, vous serez battue et renvoyée chez vous. En aucun cas vous ne dévoilerez votre visage. Vous porterez une burqa à l’extérieur de votre maison. Sinon, vous serez sévèrement battue. Il vous est interdit de vous maquiller. Il vous est interdit d’arborer des bijoux. Vous ne vous afficherez pas avec des vêtements aguichants. Vous ne parlerez que lorsqu’on vous adressera la parole. Vous ne regarderez aucun homme droit dans les yeux. Vous ne rirez pas en public. Sinon, vous serez battue. Vous ne vous vernirez pas les ongles. Sinon, vous serez amputée d’un doigt. Il vous est interdit d’aller à l’école. Toutes les écoles pour filles seront fermées. Il vous est interdit de travailler. Si vous êtes reconnue coupable d’adultère, vous serez lapidée. Ecoutez bien et obéissez. Allah-u-akbar. »

Le personnage de Mariam m’a énormément touchée. Cette femme pleine d’amour et si brave a eu une vie inachevée, a touché le bonheur du bout des doigts.

La mort est omniprésente dans « Mille soleils splendides » mais n’arrive pas à étouffer la vie, l’espoir en une vie meilleure…

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Grand merci à la chroniqueuse de Tout ce qui brille qui m’a fait découvrir ce roman.