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TTL 90 : Seules les bêtes de Colin Niel

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: Mystère

Mystère : Silence, obscurité volontaire faits sur quelqu’un, en particulier…

Synonyme : secret

J’ai pensé à un livre où des vies cachent bien des secrets …

Couverture Seules les bêtes

Une femme a disparu. Sa voiture est retrouvée au départ d’un sentier de randonnée qui fait l’ascension vers le plateau où survivent quelques fermes habitées par des hommes seuls. Alors que les gendarmes n’ont aucune piste et que l’hiver impose sa loi, plusieurs personnes se savent pourtant liées à cette disparition. Tour à tour, femmes et hommes prennent la parole et chacun a son secret, presque aussi précieux que sa vie.

Elle s’appelle Evelyne Ducat. Femme d’un notable du coin parti faire fortune à la capitale et revenu s’installer au patelin, elle a mystérieusement disparu. Elle était partie en randonnée solitaire. A-t-elle fait une mauvaise rencontre ou a-t-elle été emportée par la tourmente qui sévit sur le causse ?

Dans ce roman atypique, on ne suit pas une enquête policière. Tel un psychologue, on voit passer sur notre divan cinq personnages différents les uns des autres qui ont envie de dire quelque chose. Quelque chose en lien avec la disparition d’Evelyne ? Ils nous regardent l’air de dire, laissez les disparus, écoutez ceux qui sont présents. Alors comme un spécialiste, on prend carnet et stylo, on prête l’oreille et on laisse Alice, Joseph, Maribé, Armand et Michel, le mari d’Alice dévoiler les mystères de leurs vies.

De l’assistante sociale en passant par des paysans, une gosse de riche couturière à temps partiel et un aigrefin. Deux femmes, trois hommes qui manipulent ou se font manipuler. Des humains avec des manques à combler. Une solitude qui colle à la peau, une recherche effrénée de l’amour, de l’aisance sociale.

Et parce qu’au fond de nos vies, il y a toujours un morceau de la vie d’un (e) autre, ces cinq voix éclaircissent le mystère de la disparue.

Chacun a eu un contact direct ou indirect de quelques secondes à plusieurs jours avec elle. Un l’a touchée, l’autre l’a goûtée. Un l’a vue, l’autre l’a entendue. Un autre l’a sentie…

Seules les bêtes est un très bon roman choral. J’ai apprécié la fluidité de la plume et le clin d’œil inattendu à ma patrie même s’il est plutôt négatif. Je ne m’attendais pas à un tel retournement de situation. Ca parait de premier abord un peu tiré par les cheveux mais on se laisse prendre au jeu.

Les thèmes abordés sont intéressants: la solitude, les challenges des agriculteurs, la routine conjugale et ce qu’elle entraîne, trahisons et manipulations.

J’ai apprécié la capacité d’adaptation de l’écrivain, le registre littéraire adapté au background de chaque personnage. Je me suis même demandé s’il ne s’était pas fait aider pour la narration d’Armand tant le langage colle à l’histoire et au contexte géographique de ce dernier. 😀

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

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L’accordeur de silences – Mia Couto

« La première fois que j’ai vu une femme j’avais onze ans et je me suis trouvé soudainement si désarmé que j’ai fondu en larmes. Je vivais dans un désert habité uniquement par cinq hommes. Mon père avait donné un nom à ce coin perdu: Jesusalèm. C’était cette terre-là où Jésus devrait se décrucifier. Et point, final.
Mon vieux, Silvestre Vitalicio, nous avait expliqué que c’en était fini du monde et que nous étions les derniers survivants. Après l’horizon ne figuraient plus que les territoires sans vie qu’il appelait vaguement l’Autre-Côté. »
Dans la réserve de chasse isolée, au cœur d’un Mozambique dévasté par les guerres, le monde de Mwanito, l’accordeur de silences, né pour se taire, va voler en éclats avec l’arrivée d’une femme inconnue qui mettra Silvestre, le maître de ce monde désolé, en face de sa culpabilité.
Mia Couto, admirateur du Brésilien Guimares Rosa, tire de la langue du Mozambique, belle, tragique, drôle, énigmatique, tout son pouvoir de création d’un univers littéraire plein d’invention, de poésie et d’ironie.

Trois grands livres forment la charpente du roman. Dans la première partie, Mwanito, le narrateur, présente ce qui fait son monde. A 11 ans, il vit dans un désert habité uniquement par cinq hommes. Son humanité n’est composée que de son père Silvestre, son frère Ntunzi, Zacaria, le militaire et son oncle Aproximado qui leur rend visite de temps en temps. Mwanito présente chaque membre de son humanité dans les premiers chapitres. Au début, on rit de l’étrangeté du père qui vit replié sur lui-même, oublieux de son passé puis on est assez choqué de son extravagance et de l’affection qu’il accorde à son ânesse.

J’ai ressenti de la lassitude due à la lenteur du rythme jusqu’à l’apparition de Marta. La venue de cette femme portugaise va provoquer des remous dans la vie des habitants du désert. A travers elle, c’est la thématique de la condition féminine qui est introduite.

La profondeur de l’histoire s’accentue au fil des pages, les révélations au dernier livre éclaircissent les raisons de la solitude de Silvestre.

L’accordeur de silences, c’est un style très imagé, philosophique. La saudade, omniprésente dans le roman, donne une atmosphère particulière au texte. J’ai apprécié les thèmes abordés: poids du passé, culpabilité, relation père-fils, relation homme-femme, expression de la féminité, solitude.

Ce roman a été choisi par Sarah, ma fidèle libraire dans l’aventure Kube. Dans ma commande Kube de décembre dernier, je lui ai indiqué que je remplissais ma carte des auteurs africains et aimerais bien lire un auteur de l’une des nationalités suivantes: centrafricain, namibien, tanzanien, mozambicain ou érythréen.

Dans cette Kube, j’ai également reçu un marque-page Kube, deux sachets de thé de la route des comptoirs, un extrait de Le sixième sens de L.P.Hartley paru en janvier dernier aux éditions La Table Ronde, un calendrier 2021 et des fiches de lecture bristol de la marque foglietto.

Et je remercie l’équipe Kube pour leur diligence car je ne m’attendais pas à recevoir la Kube fin décembre. Ca m’a fait du bien de l’avoir pour mon anniversaire 🙂

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Nouvelles du monde #5 Colombie

Les écrivains américains, en général, sont des raconteurs d’histoires, des « storytellers ». Les écrivains latino-américains en particulier. Les cuentos y tiennent donc une place de premier plan dans la littérature et dans l’histoire du « boom latino-américain », qui a donné au monde tant de géants. Preuve, s’il en est, que dans les processus d’écriture de fiction, et même de fiction au long cours, la nouvelle joue un rôle essentiel. Les conditions politico-économiques d’un pays ont fréquemment favorisé l’écriture de ces formats courts : la pauvreté, la censure, l’absence de maisons d’édition pouvant l’expliquer… Sous les dictatures, la nouvelle se porte généralement assez bien car la littérature se réfugie dans l’écriture de textes brefs mais denses. Du nord au sud de l’Amérique latine, on est à l’aise avec cette forme d’expression. Pour l’écrire et pour la lire. La Colombie ne déroge pas à cette règle. Les Français disent souvent, et cela date de Maupassant et de Marcel Aymé, qu’une bonne nouvelle est une nouvelle qui a une bonne chute. Ce n’est pas faux, mais peut-être aussi qu’une bonne nouvelle est un texte qui déploie le potentiel d’un univers de roman. Dans la densité des personnages et des décors mis en scène, dans l’action qui s’y déroule. Univers de romans, densité des personnages et des décors, intrigue forte et puissante : on retrouve un peu tout cela dans les six nouvelles colombiennes, exclusivement d’auteurs masculins… successeurs assumés de leurs grands aînés, sélectionnées avec Marianne Millon dont nous tenons à souligner ici l’apport important à la collection « Miniatures » pour tous les titres hispaniques déjà parus. Un jour, peut-être, publierons-nous un titre 100 % féminin…

6 auteurs, 6 univers à découvrir…

Le coffre de tes misères d’Andrès Candela

Nano et Chepe, deux hommes unis par les liens du mariage. Ils sont le grand-père maternel et paternel d’une fille qu’ils évoquent sans donner son prénom. Ils évoquent leur histoire commune qui semble être baignée dans le sang. Malheureusement, je ressors frustrée de ce récit car les mystères restent en suspens. Le fond de l’histoire baignée dans le sang n’est pas révélée au lecteur. On ignore ce qui est réellement arrivé à cette famille.

La planète boiteuse de Juan Diego Méija

Elle s’appelle Estefania, c’est une jeune coureuse noire. On la découvre à travers les yeux d’un soldat qui l’admire. Un soldat qui a perdu une jambe après l’explosion d’une mine. Elle ne le remarque pas mais cela ne l’empêche pas de courir à ses côtés, de graviter autour d’elle comme une planète autour du soleil. En toile de fond de cette nouvelle, un bref aperçu des guérilleros vivant dans les forêts.

L’habit fait le moine par Juan Esteban Constàin Croce

Le bref récit d’une bataille navale pour venger après tant d’années la mort du plus grand des souverains espagnols, Charles V. Une mort causée selon Don Juan d’Autriche par un moine. Un moine à la splendeur brune, turque qui rampait tel un serpent sur les chairs du souverain en susurrant à chacun de ses pores les miracles de la tentation...

Portrait-robot par Mauricio Vargas Linares

Un homme vient trouver un journaliste et lui annonce qu’il a été payé pour le tuer. Une nouvelle captivante avec de l’action qui fait passer un très bon moment de lecture. J’ai deviné dès les premières pages la chute mais cela n’a rien enlevé à l’intérêt de l’histoire.

Résidence 101 par Ricardo Silva Romero

Don Luis, gardien de la résidence 101, fait un état des lieux au gérant. Il faut dire qu’il s’est passé des choses mystérieuses dans cette résidence. Les confidences du gardien sont l’occasion pour le lecteur de découvrir les habitants de cet immeuble de 9 étages. Une nouvelle intéressante mais dont j’attendais plus de surprises.

La quiscale à longue queue apprend à chanter de Juan Gossain

L‘architecte Vicente Roman vit dans une profonde solitude avec sa femme. Leur cercle de camarades les a abandonnés, idem pour sa famille. Il se contente de la compagnie affectueuse des animaux en particulier Caruso, une quiscale à longue queue. Vicente est profondément touché par l’ingratitude, la perfidie humaine. La chute de cette nouvelle m’a fait de la peine. J’ai éprouvé de la compassion pour ce bon vivant très entouré dans sa jeunesse et presque tout seul dans ses derniers jours.

Nouvelles de Colombie est un sympathique recueil où le lecteur entrevoit la Colombie, sa situation politico-sociale. J’aurais voulu la découvrir à travers la description approfondie des paysages, de la gastronomie. J’aurais voulu un voyage intégral des sens.

Encore une fois, merci à Youscribe qui m’a permis de lire ce recueil gratuitement.

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Rentrée littéraire chez JC Lattès : Pourquoi tu danses quand tu marches

Un matin, sur le chemin de l’école maternelle, à Paris, une petite fille interroge son père : « Dis papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? ». La question est innocente et grave. Pourquoi son père boite-t-il, pourquoi ne fait-il pas de vélo, de trottinette… ? Le père ne peut pas se dérober. Il faut raconter ce qui est arrivé à sa jambe, réveiller les souvenirs, retourner à Djibouti, au quartier du Château d’eau, au pays de l’enfance. Dans ce pays de lumière et de poussière, où la maladie, les fièvres d’abord puis cette jambe qui ne voulait plus tenir, l’ont rendu différent, unique. Il était le « gringalet » et « l’avorton » mais aussi le meilleur élève de l’école.
Abdourahman Waberi se souvient des figures qui l’ont marqué à jamais : son père, sa mère, sa grand-mère, la bonne Ladane. 

 

l'Afrique écrit

Fièvre, douleur, colère, tristesse ont été les vieilles amies d’Aden durant l’enfance. Toute sa vie, on s’est moqué de sa démarche chaloupée due à la poliomyélite qu’il a contractée suite à une blessure et en l’absence du vaccin qu’il aurait dû recevoir lorsqu’il était enfant.

Il s’épanche avec douceur et délicatesse, empreintes de l’innocence. Il utilise le ton et les mots qu’on utilise pour parler à une enfant.

J’ai éprouvé beaucoup de peine pour l’enfant qu’il était. L’enfance doit être une période gaie et non une période de solitude.

J’ai eu envie de le cajoler lorsque sa mère lui refusait toute tendresse, j’ai eu envie de le défendre lorsque Johnny et tous les camarades du quartier le brimaient, l’excluaient. Les enfants peuvent être si méchants entre eux.

Heureusement, il va savoir tourner à son avantage cette solitude. Elle sera le lieu de son amitié exclusive avec la littérature.

Je désirais découvrir Djibouti. Avec ce roman, je l’ai entraperçu. J’ai découvert de manière succincte l’histoire coloniale de ce pays et la condition des femmes.

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Il m’a manqué dans ce roman la voix de la mère, personnage qui occupe l’espace de ce roman mais est en même temps si absente. J’aurais voulu connaître les raisons de sa distance avec son aîné.

 

Je remercie Net Galley et les éditions JC Lattès pour cette opportunité de lecture. 

Si vous avez envie de découvrir cette autofiction émouvante, vous pouvez l’acheter ICI

Ravie par l’écriture simple et poétique de Waberi, j’ai rajouté l’un de ses livres à ma longue wishlist. 🙂

 

GM signature

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Un ailleurs à soi – Emmelie Prophète

Tout un peuple se prépare à fuir, s’inventant un ailleurs à défaut d’un avenir. Partir est un mythe auquel personne n’échappe. Au Ayizan, chic restaurant de Pétion-Ville, se font et se défont les voyages. Lucie sert les clients le jour et vend son corps la nuit. Maritou fuit la haine de Jeannette et la pitié de Clémence ses demi-sœurs. Elle vomit son angoisse et sa solitude jusqu’à sa rencontre avec Lucie. Elles s’apprivoisent jusqu’à s’aimer. Un ailleurs à soi, miroir où se tissent illusions et vœux de départ.

l'Afrique écrit

Ses cheveux sont crépus et courts comme les hommes, ses seins menus. Maritou ne porte pas de vêtements féminins, elle est un garçon manqué. Elle est attirée par les femmes en particulier Lucie.

Lucie est grande et mince avec des fesses généreuses. Sa relation charnelle avec Maritou est à l’opposé de celle qu’elle vit avec les hommes. Elle leur donne son corps en échange de l’argent.

Les deux femmes sont issus d’univers familiaux difficiles.

Maritou est le fruit d’une infidélité conjugale, sa demi-sœur Jeannette la hait. Elle est marginalisée dès l’enfance à cause de ses vomissures récurrentes et son surpoids.  

Lucie a eu un père odieux et violent qui vraisemblablement la battait, voire la touchait. Un contexte familial où elle vivait une vie résignée.

Maritou conte ses envies d’ailleurs à Lucie. Elle aimerait aller là-bas, n’importe où. Elle aimerait être là où elle ne serait pas marginalisée, serait capable de faire ce qu’elle veut, d’être ce qu’elle veut.

Le ton du roman est très mélancolique. On sent un peuple complètement désabusé. Les haïtiens veulent être partout sauf chez eux. Comment tout un peuple en est arrivé là ?

Julien, barman au Ayizan essaie de dissuader les jeunes via des dévotions et des offrandes aux ancêtres mais ils continuent de s’en aller jour après jour voir ailleurs. Le quartier se vide. Les ténèbres de nos vies illuminent les ailleurs…

Julien était triste et ne savait pas comment l’exprimer, comment expliquer à Bernadette, à Mario, à ceux qui travaillaient à la cuisine, au bar, dans son quartier, dans le pays, qu’ils avaient eux aussi de bonnes raisons d’être tristes. On ne devait pas avoir pour but dans la vie de quitter son pays, d’abandonner les loas, la terre, sans essayer, sans trouver une formule, créer du rêve. 

Le roman traite de l’immigration et milite pour la libre circulation des personnes.

Personne au final ne devrait être forcé de rester sur un seul territoire, fixé à sa communauté de naissance. Il faudrait toujours pouvoir choisir, vivre après tout est un grand mouvement.

Il est facile pour des occidentaux d’immigrer et d’être chez eux sur la terre qui les accueille comme c’est le cas pour Quentin, le propriétaire  du Ayizan et amant de Lucie. Cela devrait être le cas pour tout le monde.

La condition féminine est également évoquée. L’indépendance vis-à-vis des stéréotypes liés aux devoirs et rôles des femmes (soumission des épouses, la cuisine comme job des filles) est revendiqué.

Un ailleurs à soi c’est le carrefour des solitudes, des regrets, des rancunes contenues. C’est également le désir de liberté géographique, sexuelle. Ça a été une rapide et sympathique lecture. L’histoire est un bloc, il n’y a aucun chapitre. Le vocabulaire est varié. Il n’y a pas assez de descriptions des lieux, on est concentré sur les sentiments des personnages.

Emmelie Prophète est une plume à découvrir. Son style est fluide, tendre. 

Pour plus d’informations sur le roman, cliquez ICI

 

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L’Ombre d’une différence de Sefi Atta

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Soucieuse de son confort et de son indépendance, Deola vit à Londres, tenant ainsi à distance son pays, le Nigeria, et sa famille installée à Lagos. Marquée par une jeunesse ballottée entre deux mondes, elle manoeuvre, dans ses relations professionnelles et amicales, pour éviter de s’exposer, de cristalliser sa différence. Sous ses dehors impassibles, rires, indignations, espoirs, affections et doutes se bousculent en une émouvante effervescence. De retour au Nigeria dans le cadre d’une mission, elle retrouve sa famille, qui commémore le décès de son père, et elle cède à la tentation d’une aventure amoureuse. Cette rencontre, véritable grain de sable dans la vie bien rodée de Deola, l’amène à se libérer du carcan qu’elle s’était imposé, à dépasser son insidieuse frustration pour s’engager dans une voie risquée, mais choisie.
Avec une sobriété ciselée, une tenue remarquable, un humour incisif, une vraie tendresse pour ses personnages et pour les villes de Lagos et de Londres, Sefi Atta explore les questions de l’exil, de la famille, de l’amitié, de la féminité, de l’altérité, restant au plus près du bruissement entêtant de la vie.

l'Afrique écrit

Ce roman dresse le portrait de la société nigériane où le christianisme moderne occupe une place importante. Deola n’est pas pratiquante, elle croit en Dieu un jour sur deux. Ses réflexions parfois judicieuses sur le christianisme hypocrite, tapageur m’ont beaucoup fait rire :

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Deola, fille de bourgeois, est une immigrée à Londres. L’immigration…  Les occidentaux sont toujours des expatriés, des émigrés donc et les Africains des immigrés. Je me demande quand est-ce que la tendance va s’inverser…

Deola à travers sa propre expérience et celle de son amie Subu nous montrent comment se vivent l’immigration nigériane en Angleterre ou aux USA, l’ostracisme et le racisme. Certains nigérians en immigrant se comportent comme des Anglais, d’autres tiennent à préserver leur origine. Dans le milieu professionnel, parfois, le plafond de verre est brisé, parfois non.

Deola travaille dans une ONG qui audite des projets humanitaires dans le monde, le Nigéria y compris. Une nation riche de pétrole, pleine de potentiel qui tend encore la main. Jusqu’à quand ?

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La narratrice nous expose les habitudes hilarantes et paradoxales des nigérians à Lagos comme à Londres. Elle dresse surtout le portrait de femmes indépendantes. Des femmes qui choisissent qui elles veulent aimer, refusent de se plier aux directives des autres quand il s’agit de leurs vies. Elles font le choix de rester seule, de quitter un mariage où l’homme ne les respecte pas. 

Notre héroïne, elle, fait face à plusieurs choix : quitter Londres pour Lagos, abandonner la solitude pour un compagnon, garder un enfant non désiré ou pas.

 

Ce roman m’a séduite par son humour, sa fluidité, ses personnages pittoresques, les thématiques qu’il aborde. J’ai passé un agréable moment de lecture. Etant dans ma période « romance » j’aurais voulu vivre davantage le nouvel amour de Deola. Il a été plutôt bref pour moi. 

Vous avez une amie immigrée, trentenaire ou quadragénaire célibataire ? Ce livre est top pour son cadeau de Noël.

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Éditeur : ACTES SUD

Date de publication : Mai 2014 

Nombre de pages : 368 

Traduit de l’anglais (Nigeria) par : Charlotte WOILLEZ

Existe aussi en format numérique. Voir ICI

 

 

 

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Publié dans Interviews, Quand on est célib'

L’amitié: une ressource pour vivre le célibat au quotidien

Attendre l’homme de sa vie… Et si l’on traversait les années sans le trouver ? Et si l’on se retrouvait seule jusqu’au dernier soir de la vieillesse ? Le célibat… et si c’était pour la vie ?

J’imagine déjà certaines femmes s’évanouir en lisant cela, d’autres toucheraient sûrement du bois. Le célibat, personne ne veut y rester mais… et si pour certaines c’était pour la vie ?

J’ai lu un article de Chantal en mai dernier sur TopChretien.

Chantal est une française de 61 ans et elle a toujours été célibataire. Son article sur ce thème m’a touchée et j’ai eu envie qu’elle partage avec nous son expérience de célibataire. Elle a accepté et je lui suis reconnaissante pour ce bout de chemin de vie qu’elle partage avec nous.

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Quels sont les 3 mots qui te décrivent parfaitement ?

Patiente, sociable, très ordonnée.

A quoi pourrais-tu associer le célibat ?
Une gestion à mettre en place.

Nouvelle réforme de l’orthographe : le mot célibat est banni. Par quoi le remplacerais-tu ?
Solibataire.

Te retrouver seule, c’est… :
Un mode de vie épanouissant.

 

Peut-on être célibataire et heureuse ? 
Oui, sans aucun doute, on peut être célibataire et heureux(-se), en voyant les bons côtés de la solitude (grande liberté, plus grande disponibilité spirituelle, on est à l’abri des aléas du mariage).

Comment gères-tu le poids de la solitude ?
Pour moi, la solitude n’a jamais été un poids trop lourd à porter, même si j’ai parfois des regrets quand je vois des couples heureux d’être ensemble.

Te sens-tu différente des autres femmes parce que tu es célibataire ?
Il m’arrive d’envier les femmes heureuses en ménage, mais la plupart du temps, je ne me sens pas différente des autres.

 

Comment ta famille ou tes amis perçoivent-ils ton célibat ? 
Je n’ai pas eu l’occasion de leur poser la question, mais je sais qu’ils voient en moi « une femme au cœur joyeux », et je pense que ça les étonne.

 

Qu’est-ce qui a changé en toi depuis que tu es célibataire ?
Mes longues années de solitude ont fait que je suis beaucoup plus introvertie que quand j’étais jeune, mais ça me convient bien, car j’ai découvert chez moi un côté contemplatif que je ne soupçonnais pas.

Qu’est-ce que tu apprends pendant cette période de célibat ?
À mieux goûter l’instant présent, à être reconnaissante de tout ce que Dieu me donne, à apprécier l’amitié à sa juste valeur.

Quel mot d’encouragement adresserais-tu aux femmes qui souffrent de la solitude, du célibat ?
Je suis convaincue que le mariage aussi comporte sa part de souffrances, elles sont seulement différentes de celles du célibat, pas forcément plus faciles à vivre. Souvenons-nous aussi qu’on sort du célibat plus facilement et plus agréablement que du mariage !

Y a-t-il une question que tu aurais envie que je te pose ? 
Oui : Y a-t-il quelque chose qui t’a aidée à bien vivre ton célibat ?

En 2002, j’ai participé à un camp chrétien pour les solos. Nous étions une trentaine et il s’est passé entre certains d’entre nous quelque chose qui tient du miraculeux : nous avons vécu une sorte de « coup de foudre collectif », si bien que des liens d’amitié très forts se sont tissés entre nous. Grâce au courrier électronique, un petit noyau est resté en contact. La composition du groupe s’est un peu modifiée au fil des ans : les uns sont partis (décès, mariage, etc…), d’autres se sont ajoutés. Seulement deux se sont mariés (en dehors du groupe, d’ailleurs) mais une est restée attachée à notre petite communauté et revient avec son mari chaque fois qu’elle le peut. Nous sommes très dispersés géographiquement mais, quinze ans plus tard, nous continuons à nous réunir une à deux fois par an : au moins une semaine l’été et quelques jours au Nouvel An.
La plupart d’entre nous sont (encore ? ou de nouveau) seuls, mais cette amitié nous aide à vivre le célibat au quotidien : nous nous soutenons moralement et prions les uns pour/avec les autres. Sans eux, je pense que ma solitude serait beaucoup plus difficile à supporter. Je remercie Dieu de les avoir mis sur ma route.

 

As-tu déjà pensé à avoir un enfant juste pour ne pas être vieille fille ?

Non, jamais ! En plus de transgresser la loi de Dieu (Deutéronome 22.21), il aurait fallu que j’élève un enfant toute seule… non merci !

 

Est-ce que tu as toujours en toi l’espérance du mariage ?

Le mariage ? Je ne sais pas. Le désir de connaître un jour un amour partagé est toujours là, mais j’envisage sans peine de finir ma vie seule.

 

Propos recueillis par Grâce Minlibé – Reproduction interdite sans la permission de l’auteure et l’interviewée.

 

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Throwback Thursday Livresque 24 : Mon époque préférée

Cette semaine, notre rendez-vous préféré du jeudi a pour thème : Mon époque préférée.

J’aime bien l’époque de la monarchie française. Je m’imaginais souvent invitée au bal au palais du roi, faire les longs voyages en calèche 😀

Côté littérature ou peinture, mon époque préférée est celle du 19e siècle, celle qui a vu naître mon cher   Alfred de Musset et des peintres talentueux comme Van Gogh.

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J’ai été impressionnée par ses œuvres lors de ma visite au musée d’Orsay en 2011. J’ai même acheté une reproduction de son tableau la Nuit étoilée. Un ami cher à mon cœur m’a offert ce jour-là le livre qui regroupe les correspondances du peintre à son frère Théo.

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Quatrième de couverture

Traduit du néerlandais par Louis Roëdlant Introduction et chronologie par Pascal Bonafoux La première lettre de Vincent Van Gogh à son frère Théo, datée d’août 1872, est envoyée de La Haye. Il a dix-neuf ans. Il ne sait pas qu’il va peindre. La dernière lettre, inachevée, Théo la trouve dans la poche de Vincent qui s’est tiré une balle dans la poitrine le 27 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise. Des dizaines de toiles encombrent sa chambre. Presque quotidiennement, dix-huit ans, Vincent a écrit à Thëo. Et Vincent écrit à propos de tout à Théo comme il lui envoie toutes ses toiles. Il lui montre ce qu’il peint comme ce qu’il est. Ces lettres incomparables – des récits, des aveux, des appels – sont nécessaires pour découvrir le vrai Van Gogh devenu mythe… Il n’est pas un peintre fou. Au contraire, solitaire, déchiré, malade, affamé, il ne cesse d’écrire, lucide, comme il traque la lumière.

 

J’ai lu ce livre de plus de 500 pages avec beaucoup d’engouement. Je l’ai savouré à petites doses. Il m’a servi de compagnon lors de mes trajets en RER.

Il est émouvant.

Le souffle d’espérance qu’il porte est beau et touchant.

On devient l’intime du peintre. Van Gogh dévoile sa sensibilité, ses doutes, ses espoirs, ses sources d’inspiration, sa profonde mélancolie engendrée par les échecs, les vicissitudes de la vie, son envie de jours meilleurs. 

On est ébloui par sa nécessité d’être aimé, soutenu par ceux qui comptent pour lui, la puissance de son amour fraternel, l’importance qu’il accorde à une affection profonde, sérieuse.

J’ai refermé ce livre avec un pincement au cœur. 

Cette correspondance de plus de 652 lettres a été une source d’inspiration pour moi. L’un des poèmes de Chimères de verre a pour titre SORROW, le nom de l’un des tableaux du peintre.

Je recommande ce livre à tous les passionnés d’art, aux âmes sensibles, à ceux qui perçoivent la beauté dans la tragédie.

 

Contemple les belles choses le plus possible, la plupart n’y prêtent guère attention

 

Ayez plus d’espérance que de souvenirs ; ce qu’il y a eu de sérieux et de béni dans votre vie passée n’est pas perdu

 

Tenir le présent et ne pas le laisser s’envoler sans s’efforcer d’en extraire d’abord quelque chose

 

Il doit être bon de mourir avec la conscience d’avoir fait quelque chose de bien dans sa vie, d’être assuré de survivre au moins dans le souvenir de quelques personnes, et de léguer un exemple à ceux qui viendront ensuite

 

Il n’ y a rien de plus réellement artistique que d’aimer les gens.

 

Aimez-vous les tableaux de Van Gogh ? Quel roman auriez-vous proposé pour le thème de cette semaine ?

 

signature coeur graceminlibe

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S’IL VOUS PLAÎT, SAUVEZ-MOI ! HELEN CALLAGHAN

 

helen callaghan

 

« Chère Amy, J’ai été enlevée, je ne sais pas où je suis retenue prisonnière. Mais s’il vous plaît, sauvez-moi… » Quand Margot, qui tient la rubrique du courrier des lecteurs dans un journal local, reçoit cette étrange lettre, elle n’en croit pas ses yeux. Le courrier est signé Bethany Avery, une jeune fille kidnappée vingt ans auparavant et dont le corps n’a jamais été retrouvé.

Est-ce une mauvaise plaisanterie ? Intrigué par l’affaire, le criminologue Martin Forester confirme que l’écriture de la lettre est bien celle de l’adolescente disparue il y a vingt ans. Plus effrayant encore : alors que les secrets du passé refont surface, une nouvelle adolescente disparaît dans des circonstances similaires.

Margot tente de comprendre ce qui est arrivé aux deux jeunes filles kidnappées. Mais en essayant de sauver ces deux vies, elle va aussi risquer la sienne…

l'Afrique écrit

Au départ, Katie Browne voulait fuguer, donner une leçon à sa mère et au copain de sa mère mais elle est enlevée et subit des outrages d’un homme torturé.
Margot Lewis, enseignante, tient une rubrique dans un journal. Elle reçoit une lettre de Bethan Avery qui réclame de l’aide. La jeune fille dit avoir été enlevée par un homme bizarre qui la retient prisonnière dans sa cave.
Chose étrange, la jeune fille a disparu depuis plus de 20 ans. On la croit morte. Est-ce Katie qui se fait passer pour elle ?
Le processus de réflexion commence. Les 200 premières pages, l’intrigue est assez linéaire, il y a peu de rebondissements. L’histoire se concentre sur Margot Lewis, son mariage qui s’achève sur une trahison, sa solitude et son rapprochement avec le beau Dr. Forrester. L’enquête pour retrouver Bethan ou Katie n’avance pas, je commence à m’ennuyer et je sermonne ma fée liseuse qui n’a pas su me guider vers un livre palpitant.
Soudain, un revirement, l’auteure semble avoir entendu mon soupir d’ennui. Des choses surprenantes se passent enfin !! Les morceaux du puzzle commencent à s’assembler. La vérité se dévoile à petites doses. J’ai pris une grosse claque en apprenant ce qu’était devenue Bethan. L’auteure s’est bien jouée de moi et j’ai adoré !
L’histoire devient très captivante. Elle distille un parfum de tension et de peur qui n’est pas déplaisant.

Ce récit est une belle lecture qui s’achève en douceur. Les vies volées sont remises à leurs places respectives.

J’ai apprécié le ton prude de l’auteure. Les fans de narration descriptive seront également ravis.

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Publié en Grande-Bretagne sous le titre Dear Amy par Michael Joseph, une division de Penguin Random House UK.

Traduit de l’anglais par Maryline Beury

© City Editions 2017 pour la traduction française
Dépôt légal : Mars 2017

L’extrait philosophique

Il m’écoutait sans rien dire.
– Notre esprit est futé, dis-je en regardant le paquet. Mais nos sens…, nos sens ont une mémoire, eux aussi, et ils sont plus durs à duper.

GM signature

Publié dans Interviews, Quand on est célib'

Le célibat : un nouveau départ dans la quête de l’élu

Née en France mais d’origine réunionnaise/italienne, Nina a 25 ans et est célibataire depuis 2 ans et demi, bientôt  3 ans. Mystérieuse, drôle et passionnée, elle nous confie sa vision du célibat.      

 

A quoi pourrais-tu associer le célibat ? 

Une solitude positive.

 

Nouvelle réforme de l’orthographe : le mot célibat est banni. Par quoi le remplacerais-tu ?

Seule.

 

Te retrouver seul(e), comment l’as-tu ressenti ? 

Je dirais que je suis passée par plusieurs étapes. D’abord, un saut dans le vide, source d’angoisse ensuite une bulle d’oxygène, pas une finalité enfin un nouveau départ dans ma quête de l’élu.

 

Comment gères-tu tes complexes ? 

Oui, j’ai des complexes, j’essaie parfois de les ignorer mais ce n’est pas le bon moyen alors je fais du sport, je me rassure auprès de mes amies, je fais du shopping, j’essaie de me regarder dans le miroir et de me dire des choses positives sur moi-même. Je vais à mon cours de cabaret qui m’aide physiquement et psychologiquement à me décomplexer petit à petit, à être plus sûre de moi et de mon pouvoir de séduction, je me sens bien et plus libre, plus apaisée et je fais quelque chose que j’adore faire : DANSER.

 

Quel est le sentiment qui t’a animée les premiers jours après t’être retrouvé célibataire ?

Les premiers jours sont sans doute les pires , je suis passée par différentes émotions comme la tristesse, le désespoir, le dégoût, on a l’impression d’être anéantie et que l’on ne pourra jamais se remettre de « cette rupture, cet amour perdu » ; tout devient confus , on cherche une cause à tout ce chagrin, on remet tout en question, on broie du noir , à l’époque je passais en boucle pendant des semaines cette « fameuse scène de rupture ».

Je n’avais plus confiance en moi puis une fois cette période passée, on pense différemment, on réfléchit beaucoup sur soi-même. On recommence à se recentrer sur soi et nos projets personnels, faire des choses pour soi, s’entourer de ses proches plus que jamais, profiter davantage de nos amis, on retrouve petit à petit la joie de vivre même si l’on sait que notre cœur ne va pas guérir avant longtemps, on retrouve quand même de l’espoir et l’envie d’avancer. On sait à ce moment là que notre vie est très loin d’être finie et que de meilleures choses nous attendent. (On ne pense pas comme ça du jour au lendemain, pour moi cela a pris de nombreux mois).

 

Ces sentiments t’habitent-ils aujourd’hui ?

Aujourd’hui, J’ai enfin réussi après presque 3 ans, à laisser tous les mauvais sentiments que l’on peut éprouver les premiers mois après la rupture. Je sais que ces hommes n’étaient pas faits pour moi.

J’ai « en quelque sorte » fait «  le deuil » de cette relation et des autres qui avaient échouées, j’ai beaucoup appris sur moi même, sur les hommes et les relations hommes/femmes. Retrouver confiance en moi est un combat au quotidien mais j’y arrive et je continue d’y travailler !  Il ne faut pas perdre espoir et continuer de croire en l’amour, tout le monde y a droit !

 

Te sens-tu différente des autres femmes parce que tu es célibataire ?

J’aimerais dire que « NON » mais « OUI » je me sens différente des femmes « en couple ». Ayant plusieurs amies en couple depuis plusieurs années je peux dire que nous n’avons pas le même rythme de vie, parfois pas les mêmes préoccupations. Par exemple, je n’ai pas à me préoccuper de faire à manger à mon mec ou de le traîner dans les magasins contre sa volonté, ou d’organiser des surprises et weekend ou voyages en amoureux (même si j’aimerais pouvoir m’en préoccuper). Cela n’empêche pas que l’on me demande souvent mon avis sur leurs relations. Mon « vécu » fait que je suis de « bon conseil » d’après mes amies.

 

Quelle est ta fierté en tant que femme ?

Je dirais que je suis tout simplement « fière » d’être une femme car je donnerai la vie ! Comme beaucoup d’autres l’un de mes rêves est de trouver un bon partenaire et de fonder une belle famille. Donner la vie sera sans nul doute l’acte dont je serais le plus fière !

 

Comment ta famille ou tes amis perçoivent ton célibat ? 

Ma famille me voit parfois comme « un cas désespéré » n’ayant pas de chance en amour et c’est également comme ça que je me voyais auparavant mais je ne veux plus me considérer comme un « cas désespéré », on a tous droit au bonheur et à l’amour , je pense être quelqu’un de bien alors je pense vraiment mériter de trouver l’amour, le vrai.

Je préfère ne pas me laisser influencer par leurs avis, je m’écoute moi, ma tête et mon cœur. Certes je suis devenue plus méfiante, sélective en amour pour me protéger mais je garde l’esprit ouvert et je ne suis pas fermée à faire des rencontres. Concernant mes amies, elles sont positives, me disent que je suis belle, drôle… etc ; qu’il n’y a pas de raison que je ne trouve pas quelqu’un de bien qui me correspond. Je me dis alors que j’ai envie de les croire !

 

Qu’apprends-tu pendant cette période de célibat ? 

J’apprends à prendre encore plus de recul par rapport aux choses, me débarrasser des « personnes parasites » se disant être des « amies » mais qui n’en sont pas ! J’apprends  à me poser des questions sur moi, me recentrer sur moi même, me fixer sur des objectifs personnels/professionnels ou sportifs.

J’apprends à davantage m’affirmer et dire « MERDE » quand il le faut ! Hors de question de retomber dans les mauvais schémas d’avant ! J’apprends davantage  à être positif et me valoriser et à dévoiler mon caractère sans avoir peur de jugements ! Je sais ce que je vaux maintenant ! JE ME TROUVE BIEN PLUS FORTE QU’AVANT ET CA FAIT VRAIMENT DU BIEN !

 

Quelle est ta fidèle habitude depuis que tu es célibataire ?

J’essaie de trouver mais je ne trouve pas d’habitude que je n’avais pas quand j’étais en couple.

 

Quel est ton secret pour être une célibataire heureuse ?

Je m’occupe de moi, je vois aussi souvent que possible mes amies, je vis des moments privilégiés avec elles et ma famille, je fais pas mal de sport , une remise en forme qui fait autant de bien au moral qu’au corps ! Je me sens mieux dans ma peau petit à petit ! Je pratique également ma passion : La danse de Cabaret ! Je fais des choses que j’aime faire tout simplement !

 

Que dirais-tu aux femmes qui vivent mal leur célibat ?

Ne vous renfermez pas dans votre bulle, entourez vous, vivez pour vous, amusez vous et riez avec vos amies, sortez, voyagez et profitez de la vie ! Et quand ça ne va pas, faites du sport, cela libère vraiment ! N’ayez plus peur d’être seule car vous ne serez jamais vraiment seules ! Faites des choses que vous aimez !

 

Si tu croisais la femme que tu étais hier dans la rue que lui dirais-tu ?

Je lui dirais « REVEILLE TOI MA VIEILLE » !!! Sèche tes larmes, relève la tête, tout n’est pas fini ! Tu es belle, tu as tellement de personnes qui t’aiment et qui sont là pour toi !  Tu as de la chance !

 

 

Propos recueillis par Grâce Minlibé. Copie interdite sans autorisation de l’auteure et l’interviewee.

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