Publié dans Panaché

Livresque 17 : championne, l’enjailleuse, provocation

Livresque 17

Livresque ?! Qu’est-ce que c’est ?

Un événement littéraire organisé par une promotrice culturelle ivoirienne Yehni Djidji.

Soucieuse du rayonnement de la littérature à travers la lecture et l’écriture, elle a mis en ligne en Septembre 2012 le site 225nouvelles, plateforme où les écrivains débutants ou confirmés peuvent publier leurs nouvelles.

Elle a décidé de passer du virtuel au réel et d’accroître l’impact de l’action, en créant un espace d’expression pour ceux qui ont déjà la fibre littéraire : Livresque. Il permet également de susciter l’envie chez les autres en proposant des activités sortant des pratiques usuelles.

 

Livresque 17 est ma 3ème participation à cet événement qui a lieu tous les deux mois, j’ai eu envie de vous la faire vivre en mots et images. 

 

Tout a commencé par le mot d’introduction de la promotrice, mot qui a précédé la lecture du 1er chapitre de Championne l’enjailleuse.

Que dirais-je de ma 1ère rencontre avec cette oeuvre ? J’ai apprécié sa façon de venir à moi avec ses mots simples, son ton léger. 

Stéphane, fondateur du blog Des mots, des images a fait chanter les mots en lisant deux poèmes écrits en hommage à l’attaque terroriste de Bassam : Ivoirien va vous décourager et Se taper mille vierges

La présentation de Wakili Alafé, l’invité de ce Livresque 17 et auteur de Championne l’enjailleuse, a été faite par Yehni Djidji et a servi d’introduction au moment d’échange avec l’auteur. De nombreuses questions lui ont été posées : 

 

D’où lui vient son inspiration ? 

Des faits observés, vécus par des proches. 

Pourquoi l’usage du nouchi  (argot ivoirien) quand on connaît le niveau de langue de l’auteur ? 

Pour faire un clin d’œil à ce langage local ou de rue qui caractérise la Côte d’Ivoire. 

L’enjailleuse, pourquoi le choix d’un tel prénom pour l’héroïne ? 

Pour ne pas avoir de problème avec les femmes. Pour ne pas qu’en nommant l’héroïne  Estelle ou  Catherine, des femmes portant ces prénoms se sentent indexées. 

Quels auteurs ont inspiré Alafé Wakili ? 

André Brinks, Jean-Paul Sartre 

Quand a-t-il fini d’écrire l’oeuvre ? 

En 2009. Une première relecture qui d’ailleurs n’a pas abouti a été faite en 2010-2011.

Il a décidé de faire sortir cette histoire du placard après sa rencontre avec l’éditeur Yahn Aka

 

Que doit-on retenir de l’oeuvre ? 

Il est bien de vouloir être champion encore faut-il l’être dans le droit chemin.

Il y a certaines catégories de champion qu’il vaut mieux ne pas envier, vers lesquelles il ne faudrait pas se tourner. 

Comment devient-on écrivain ? 

On écrit parce qu’on a quelque chose à dire. 

3 mots qui définissent l’oeuvre  ? 

Championne – L’enjailleuse – Provocation

Si l’on propose 50 millions à l’auteur et qu’on lui demande en échange de brûler l’un de ses ouvrages,que ferait-il ? 

Il préfère garder son livre. La somme proposée n’est pas très significative pour lui. 

L’amitié a t-elle plus de valeur que l’amour ? 

Non mais il faut savoir que l’amour ne suffit pas au bonheur. 

 

 

Un intermède musical nous a permis de digérer le fructueux  échange  avec l’auteur et a été une belle transition pour le… Book Blind Date

Cet instant, je l’adore. Un livresque sans Book Blind Date c’est comme boire du Perrier sans les bulles.

En quoi consiste-t-il ?  Chaque participant doit  venir avec un livre neuf ou en bon état à offrir. C’est le droit d’entrée à Livresque. Un numéro lui est attribué. Il motive son choix pendant un court speech tout en ne mentionnant ni le titre ni le nom de l’auteur de l’œuvre. Au moment de l’échange, les participants, par ordre d’arrivée, choisissent un livre sur la base du résumé des « speakers ».

J’ai offert Drôle de printemps et reçu Histoires à lire lumières toutes allumées de Hitchcock ! Je compte le lire en juin, je me ferai un plaisir de vous partager ma note de lecture. 

Livresque 17 s’est achevé par un doux cocktail. Devant soutenir ma réputation, je n’ai malheureusement pas pu me goinfrer. 

J’ai pu faire dédicacer mon exemplaire de Championne l’enjailleuse qui m’a été offert par une amie et celui d’Exode Moral, le recueil de poèmes de l’éditeur de Championne l’enjailleuse, Yahn Aka

 Voili, voilou, j’espère que votre premier rapport Livresque vous a plu. 

 Pour voir des photos de l’événement, cliquez ici et

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Brutal

brutal

Ce téléphone qui sonne,

Mon cœur qui détonne.

« A tout de suite » ! Tu as dit,

« Encore ? » Je me suis dit

Cette eau qui te mouille,

Ma vue qui se brouille ;

Cette tenue dans laquelle tu jubiles,

Ma soyeuse nuisette, sur moi, désormais inutile

Ces clés qui virevoltent entre tes mains,

Mon programme télé qui, compagnie me tient

Cette porte du salon que tu franchis,

Mon canapé dans lequel je me blottis ;

Cette voiture qui déchire la nuit,

Ma soirée à tes côtés qui s’enfuit…

 

Brutal revisite différentes facettes du quotidien en mettant en lumière la tumultueuse inconstance de la vie, de la société, des sentiments, et de toutes ces successions de montagnes et vallées, qui rythment les jours dans l’attente de la brusque éclosion du bonheur.

Brutal est un recueil d’histoires  rythmées, relatées avec simplicité et dextérité.

Brutal, c’est plus de 80 poèmes qui s’imprimeront dans la mémoire des hommes, trouveront refuge dans le cœur de femmes.

Brutal, c’est l’exposition de maux qui nous font fléchir

La révélation des mots qui  nous font sourire, rire, réfléchir

Je pourrais passer la journée à exposer mon impression sur cette œuvre mais vous ne m’accordez en général que 10 minutes au maximum, chers abonnés, je vais donc m’efforcer d’aller à l’essentiel. 🙂

J’ai passé ma soirée à dévorer ce livre. Ai-je besoin de souligner qu’il est captivant ?

Ce n’est pas de la poésie classique, l’œuvre ne traite pas de thèmes qui sont antérieurs à notre siècle, extérieurs à notre vécu, il reflète notre passé et notre présent.

On ne lit pas ce livre, on se lit, on lit notre autre.

J’ai adoré les images et rimes utilisées pour transcrire les ruptures, les abus physiques et moraux, les espoirs déçus, les conflits…

J’ai eu de gros coups de cœur pour:

  • La prétentieuse
  • La pétasse du coin
  • La fin des temps
  • Le silence des anneaux
  • Bris de nuit
  • La princesse de glace

Avec la magnifique entrée et la sortie parfaite que nous offre Brutal, on ne peut qu’aimer davantage la poésie.

Le regard d’autrui est la lumière qui fait ombre

Il n’est point de sentiment que ne tue le temps

L’art unanime est injure aux goûts

Une dernière phrase à ajouter: Brutal est LE recueil qu’il faut absolument à votre bibliothèque après le mien bien sûr 🙂

Bonne lecture,

Grâce Minlibé

Auteur de Chimères de verre