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Le silence des collines – Béatrice Uwambaje

Une Rwandaise témoin du génocide revient, 23 ans après, sur les lieux du drame. Entourée de son fils survivant et de ses deux enfants métis, elle tente de rétablir la relation avec ceux qui sont désormais les acteurs d’une société transformée. Le personnage-narrateur, un double qui regarde l’auteur, observe, se souvient, scrute, analyse. A la fois intime et pudique, son récit oscille entre évocation, litanie, métaphore passé, présent. Un témoignage sensible et puissant sur ce que peut la littérature après l’irréparable.

l'Afrique écrit

Elle s’appelle Mutesi. Témoin, victime du génocide des Tutsi en 1994. Son mari et sa mère n’y ont pas survécu. Elle retrouve son pays 23 ans après la tragédie. Comme un pèlerinage, elle revient sur les lieux du drame.

Si avec Scholastique Mukasonga, les collines murmurent, avec Béatrice Uwanbaje, elles sont sous silence. 

Et toutes ces collines de Buhoro, Kabali, Mvuyekure ? Celles-là auraient pu dire quelque chose tout de même ! Elles lui appartenaient comme on appartient à une mère bienveillante ! Elles ont aussi brillé par leur silence…

Mutesi fait la rencontre d’un Rwanda transformé. D’un Rwanda moderne qui ne se lamente pas, est allé de l’avant.

Si au début de ma lecture, j’ai eu l’impression que Mutesi en voulait à ceux qui avaient décidé d’aller de l’avant après le génocide des Tutsi de 1994,  détestait ce que son pays était devenu, j‘ai compris par la suite que ses mots cachaient une grande douleur. Mutesi n’avait pas encore réglé ses comptes avec le passé.

– Mana we, Mon Dieu, je crois que nulle part ailleurs dans le monde, les tueurs n’ont été plus efficaces dans leur « travail ». Tuer n’aura été aussi bien fait que dans cette ville.

A ce niveau de tueries, de barbarie, ce n’était plus vraiment le « travail » ! C’était purement et simplement de « la haute couture ». Méticuleux comme il faut ils étaient.
Méthodiques, studieux, nous les avons vus aller de maison en maison, de quartier en quartier comme si un trophée les attendait à la fin de la saison… On aurait dit qu’aucune négligence, aucune légèreté, ne leur était permise. C’est avec une précision exemplaire qu’ils ratissaient quartier par quartier, colline par colline. Aucune ruelle n’a été oubliée…Les finitions étaient parfaites.

En plus, comprendre signifierait peut-être pardonner,
Et je n’ai pas la force de pardonner, qui que ce soit.
Tant pis, je serai de ceux qui ne sauront jamais pardonner.
De ceux qui se contentent de faire semblant.

Aller de l’avant ne signifie pas oublier. Je suis admirative de ce Rwanda qui a réussi à relever la tête, a décidé de penser en nation et non en clan ethnique. 

– Mais non Mutesi, quelle question ! Les cartes d’identité « ethniques» n’existent plus, la seule réalité reconnue aujourd’hui est qu’il n’y a pas d’ethnies au Rwanda, il n’y a que des Rwandais.

Ce roman témoignage ne figure pas dans mes lectures mémorables mais j’ai beaucoup apprécié l’évocation de la culture du Rwanda, ses rites, l’organisation des familles et l’insertion des proverbes.

« Ne te lasse pas de crier d’être en vie et tu n’entendras plus d’autres cris ».

« Les enfants élevés par une femme seule doivent avoir l’intelligence de n’importe quel autre enfant, à laquelle il faut ajouter l’intelligence des orphelins. »

La plume de l’auteure est une première fois pour moi. J’ai découvert une plume lyrique, un style accessible, descriptif qui m’a parfois lassée en raison des répétitions et de la baisse d’intensité dans les péripéties narrées.

Christmas

Éditeur : Sépia

Date de publication : Mars 2019

Nombre de pages : 262

Disponible aux formats papier et numérique 

Roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020

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Un soleil en exil – Jean-François Samlong

«On ne nous aimait pas, enfermés dans un milieu clos, sans marques d’affection ni la possibilité de fixer des repères. Nous étions dans le même guêpier, égarés dans un tunnel ou une voie sans issue, et à mesure que nous avancions, la neige effaçait les empreintes de nos bottes pour prouver que nous n’existions pas.»
Dans chacun de ses romans, Jean-François Samlong ne cesse d’interroger la violence qui secoue La Réunion. Cette fois-ci, dans un style percutant et concis, il nous convie à découvrir l’histoire des enfants de la Creuse. En fait, une véritable tragédie s’est déroulée entre 1962 et 1984, avec l’exil forcé en métropole de plus de deux mille mineurs réunionnais. Mensonges. Fausses promesses. Trahisons. Harcèlement sexuel. Viols. Tentatives de suicide, et suicides. Séjours en hôpital psychiatrique. Une catastrophe invisible. Enfin, le 18 février 2014, l’Assemblée nationale a reconnu la responsabilité morale de l’État français dans la terrifiante transplantation des enfants. Ici, deux jeunes garçons, Tony et Manuel, et leur sœur courage, Héva, qui témoigne des vies séparées, suspendues, piégées au cœur du froid et du racisme.

 

l'Afrique écrit

La 4e de couverture ne nous cache rien. On sait à quoi s’attendre avant d’ouvrir ce roman. Je n’avais pas envie de voir face à face la douleur, l’injustice alors j’ai repoussé ma lecture jusqu’à ce que j’ai besoin de ce livre pour valider une case de mon challenge Westeros.

Le roman comporte 3 parties, chacune composée de 4 chapitres. 

L’auteur énonce d’abord des faits historiques de 1945 à 1962 puis s’efface pour que la voix d’Héva s’impose. 

Héva débute son récit en 2014, elle vit à Guéret et nous partage ses souvenirs

Après des années à noircir des pages, puis à relire le récit de ma vie dans la Creuse,
j’aimerais partager mes souvenirs. Et surtout qu’on n’oublie rien de moi, ni de mes frères, ni des mineurs qui ont eu à pâtir de l’injustice sociale, comme si une chose aussi scandaleuse que la déportation d’enfants pouvait s’oublier avec un détachement à l’égard de ce qui a été, page 19

C’est vraiment quand on s’écrit que le livre est essentiel à soi, voilà pourquoi j’ai voulu raconter mon histoire. À l’époque, j’étais jeune et la loi archaïque. J’étais désarmée et la loi armée. Suffisamment armée pour encourager les politiciens à propager la légende d’une France aimable et aimante.
J’avais seize ans. Mes frères étaient plus jeunes que moi : Tony, quatorze ans ; Manuel, onze ans. D’autres des bébés. D’autres encore, des fantômes. Des gosses sans visage ni
âge, sans voix ni parole, comme absents d’eux-mêmes. Eux, des orphelins, des pupilles de la Nation, des analphabètes, des brouillons de vie dans l’ordre inique des choses, page 20

 

 

Elle nous raconte la vie dure qu’elle menait avec sa mère et ses deux frères, une vie de misère mais imprégnée d’amour jusqu’à ce que le député de l’île qui, souhaitait repeupler le Limousin déporte les enfants de l’île vers les départements de la région du Limousin. 

Des parents analphabètes signaient des actes dont ils ignoraient le contenu. 

Sous la pression des politiciens, on alignait les gosses deux par deux, puis on les empilait dans un même avion, un même train, une même tragédie. page 69

Dans le limousin, ces enfants sont placés soit dans des familles d’accueil, soit dans des fermes où ils sont surexploités, logés dans des conditions précaires, victimes d’abus. Dans ce pays étranger, ces enfants subissent le racisme. 

 

Comme j’avais beaucoup écouté le vieil homme, je savais que, dans la France policée de l’après-guerre, il existait une protection sociale de l’enfance, oui, mais elle ne s’appliquait pas à tous.

 

Avec un langage maîtrisé et soutenu, un ton loin du pathos, Un soleil en exil est un livre mémoire, un livre témoignage qui dénonce la déportation des enfants de l’île de la réunion et le mensonge d’Etat. Un livre qui rappelle l’injustice, la souffrance ignorée, oubliée de ces enfants.

Je méconnaissais cette partie de l’histoire française. Je remercie l’auteur qui refuse que ce drame tombe dans l’oubli. 

Christmas

 

Éditeur : Gallimard

Collection : Continents noirs

Date de publication : Janvier 2019

Nombre de pages : 256

Disponible aux formats papier et numérique 

 

Roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020

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TTL 52 : Buildings sur fondation de sable

Thème de cette semaine : Livre dédicacé

Buildings sur fondation de sable de l’apôtre professeur Tchotche Mel Félix a été une évidence pour ce thème.

Le 25 mai dernier, j’ai été invitée à la cérémonie de dédicace de ses cinq livres spiritualo-religieux à dimension sociale et fondés sur le Bonheur Partagé :

  • Ma Marche avec Israël : une Grâce pour le Bonheur Partagé,
  • Belle épopée du Silence Spirituel,
  • Espérance pour une Afrique au Bonheur Partagé,
  • L’Ultime Alliance ou la Pâque Nègre,
  • Buildings sur Fondation de Sable

 

Ma mère a acheté l’espérance pour une Afrique au Bonheur Partagé et mon père Ma Marche avec Israël : une Grâce pour le Bonheur Partagé. L’Ultime Alliance ou la Pâque Nègre étant déjà dans la bibliothèque familiale, j’ai acheté Buildings sur Fondation de Sable et j’ai bien entendu eu mon exemplaire dédicacé.

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Depuis quelques temps déjà, l’atmosphère politico-sociale s’est alourdie dans le carré éburnéen. D’incessants et persistants bruits courent, relatifs à un exceptionnel remaniement ministériel Toute cette ébullition est savamment entretenue par « Radio Treichville  » qui a donné au pays, l’habitude de se positionner en précurseur des grandes et dignes nouvelles régissant la vie nationale. Aussi, toute la population dans cette psychose, commençait-elle à traduire en sourdine au seuil suffisamment perceptible, une naturelle et compréhensible impatience. Et un matin, les nouvelles se sont amplifiées à telle enseigne que l’heure du remaniement a fini par être su de façon officieusement sûre. Ainsi, tous les postes de radio ont été mis en marche dans les champs, dans les usines, dans les bureaux, dans les écoles, etc. Chacun des habitants du pays béni de DIEU qui est lent à la colère et riche en bonté, veut être témoin oculaire et historique de ce qui est annoncé comme du jamais vu depuis dix-huit ans d’indépendance nationale. Ce matin donc du 20 Juillet 1977, la Radio Diffusion Nationale, Radio d’Etat, a volé la vedette à sa consœur Radio Treichville qui n’a ni studio, ni équipement technique, ni techniciens, ni journalistes, ni reporters, ni programme, mais qui demeure sa très vive concurrente circonstancielle n’existant que grâce à la prégnance des rumeurs sur les sujets d’importance capitale diffusés de bouche à oreille.

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La 4e de couverture est trompeuse. Ce n’est pas le résumé de l’histoire en elle-même mais plutôt un préambule au récit. Par conséquent, j’ai été un peu déçue.

Je m’attendais à des remous par rapport au remaniement ministériel annoncé mais ce récit est plutôt celui de Bibem Obognes.

Ce jeune homme, originaire d’un village du sud de la Côte d’Ivoire va être recruté comme tirailleur lors de la 2e guerre mondiale. De retour au pays, il s’installera en ville, aura une ascension sociale bien au-delà de ses compétences. Il va se révéler cupide, ingrat envers sa communauté et se croyant maître des destins de ses enfants. La vie lui donnera une belle leçon….

L’un des personnages secondaires intéressants de ce livre est Ton-n’obouel, l’ami du fils  aîné de Bibem Obognes. Ton-n’obouel, double littéraire de l’auteur, va expérimenter des difficultés, des coups bas, embûches tout au long de son parcours. Il sera victime d’accusations mensongères, de rejet mais va faire preuve de persévérance, d’abnégation et d’un optimisme sans faille. Une force de caractère qu’on ne peut qu’admirer.

« Il compte avec force en l’irréversibilité du triomphe de la vérité sur le mensonge, du bien sur le mal.. ». – page 167

 

 

Ce n’est pas la lecture de l’année mais tout de même une sympathique lecture. Il me tarde de lire les autres œuvres de l’auteur.

Pour en savoir plus sur lui, cliquez ICI

 

Quel livre auriez-vous choisi ? Faites-moi sortir des sentiers battus ! 

 

 

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La tueuse – Guy des Cars

Venue sans un sou de Hongrie, Sabine a une volonté farouche de réussir sa vie.
Tous les moyens sont bons pour y parvenir, et elle n’hésite pas à épouser à dix-neuf ans un milliardaire, Joseph Kelmann, pour qui elle n’éprouve pourtant pas le moindre sentiment. Épaulée dans sa folle ascension par son demi-frère Paco, elle devient l’une des personnalités les plus en vue de la Côte d’Azur. Qui pourrait alors se douter de la face cachée de cette jeune femme respectée à qui tout semble sourire ?

l'Afrique écrit

Abandonné en 2017, à cause de la taille de la police très petite et du rythme lent du récit, je l’ai repris cette année dans le cadre d’un challenge et j’avoue avoir eu un autre regard sur cette oeuvre.

Sabine Kelmann de son vrai nom Nadia Homir a eu trois proies durant sa vie : la proie qui rapportait gros, la proie qui coûtait cher et la proie qui s’est enfuieLe roman s’articule autour de ses trois proies.

La première proie est son époux Joseph Kelmann qui va faire d’elle une femme de la haute société. Sabine est satisfaite financièrement. Comment ne pas l’être quand on a, à 19 ans, un mari qui vous a offert un yacht, vous a couverte de bijoux et de fourrures ?

Mais cette jeune dame n’est pas une femme comblée. L’argent ne lui suffit pas tant que ça. Sabine voulant allier luxe et luxure a des amants. 

Sa première proie s’éteint grâce à l’action de son frère avec qui elle a une relation qui n’est pas loin de l’inceste. Ce dernier l’aime à en mourir. Il n’a pas de femme, se dévoue corps et âme à l’épanouissement de sa sœur. 

L’histoire devient très prenante à partir de l’entrée en scène de Thierry, la 2e proie. Thierry est l’homme-objet, le jouet de luxe. Il lui appartient. Du moins le croit-elle, jusqu’au jour où… 

Sabine est superficielle, cupide, orgueilleuse. Elle n’hésite pas à se rendre justice quand elle l’estime nécessaire. Sabine est capricieuse et a toujours le dernier mot jusqu’au jour où elle croise M. Pernaud, la 3e proie… Qu’est-ce que j’ai ri dans cette partie !

 

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La tueuse a été un sympathique moment de lecture. La prochaine fois où je n’arrive pas à entrer dans un récit, je le réserverai pour mes lectures des prochaines années. 

L’avez-vous déjà lu ? Avez-vous l’habitude d’abandonner un livre lorsque la lecture vous ennuie ?

 

 

fleur v1

 

 

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Devenez un héros – Kambiré Sié Gérard

N’eût été le fait que l’auteur de ce livre de développement personnel soit un collègue, je n’aurais pas acheté ce livre. Il faut dire que mes envies de lecture actuelles sont la fiction, le roman contemporain.

 


 

Kambiré Sié Gérard a bravé tous les obstacles devant lui pour être, à 25 ans, cet écrivain qui veut éclairer la jeunesse ivoirienne et africaine, leur dire à travers sa propre vie que tout est possible.
Cette vie, Kambiré Sié la raconte dans son premier livre, une autobiographie non romancée.
Un ouvrage écrit dans un langage simple et courant afin de motiver et inspirer la jeunesse ivoirienne.

 


 

Scindé en 3 parties, ce livre évoque la vie de l’auteur, les leçons à tirer de son parcours et des clés pour passer du zéro à un héros.

Son parcours de vie est émouvant et montre qu’il y a toujours pire que soi, qu’il ne faut jamais se plaindre et être déterminé à réussir sa vie peu importe les conditions dans lesquelles elle a débuté.

J’ai beaucoup apprécié ces quatre accords de Don Miguel Ruiz

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Les clés pour passer de zéro à un héros concernent les lois de l’univers : La loi de l’unité divine, La loi de vibration, la loi des correspondances, la loi de cause à effet, la loi de l’attraction, la loi de transmutation de l’énergie, etc…

Les ayant déjà lus et relus dans d’autres livres de développement personnel, il n’y a pas eu de valeur ajoutée pour moi dans cette 3e et dernière partie du livre mais cela pourrait être utile à quelqu’un qui n’a jamais lu de livre de développement personnel.

 

 

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Throwback Thursday Livresque 51: Raid-emption

Thème de cette semaine : SPORT

 

J’ai reçu ce livre reçu suite à ma participation à Vendredi Lecture. Merci encore à Vendredi Lecture qui envoie des lots à l’étranger. 😀

J’ai choisi ce livre pour ce Throwback Thursday à cause de la biographie de l’auteur.

l'auteur du mois

David Nguyen est passionné de rollers et d’écriture depuis son plus jeune âge. Il est devenu un homme accompli, en partie grâce au sport

Connu pour ses raids à rollers, il a relié de nombreuses villes comme Paris-Amsterdam, Le Havre-Montpellier, Marseille-Milano, Lausanne-Lyon, Paris-Marseille, Lyon-Bordeaux et sillonné les routes à travers toute la France. 

Devenu éducateur sportif, il utilise son passé sportif pour enseigner à ses publics les valeurs du sport et celle du dépassement de soi.

 

Raid-Emption par Nguyen

 

Dévasté par les événements, David se laisse envahir par la haine et voit sa vie devenir un enfer. La force des choses lui impose une solution : fuir Paris et avec elle les démons qui le hantent. Quoi de mieux que de revenir dans sa ville natale, Marseille ? Afin de se reconstruire et retrouver sa fierté, David embarque dans un raid à rollers et s’apprête à défier la route au bout de laquelle il espère prendre un nouveau départ.

C’est avec ce témoignage intense et authentique que l’auteur nous entraîne dans une véritable immersion physique, philosophique et poétique saisissante. Nul doute que cet ouvrage ne manquera pas d’inspirer aussi bien les lecteurs qui, confrontés à une brutale perte de repères, pourront effectuer ce même voyage initiatique et salvateur que ceux qui aiment les récits de vie et d’aventure hors du commun.

 


 

Cette autobiographie est le témoignage émouvant d’un homme accusé à tort par son ex-compagne et qui a été victime d’un viol collectif. Un homme qui se sent souillé et va se laisser engloutir par cette souillure.

En une réponse à une question sur ses occupations de vacances, il annonce qu’il va faire Paris-Marseille à rollers.

Il va relever le défi et nous livrer un journal de bord à travers ce roman écrit dans un langage simple, mêlant prose et poème en vers.

 

A quoi bon vivre sans savoir ce qu’est la souffrance,

Puisqu’il n’ y a que d’elle que naît l’espérance

J’ai gravé sur mon corps ses plus belles caresses

Et sur chacune de mes feuilles lui ai dévoué ma tendresse

Parce que j’ai rêvé un jour rendre ses lettres d’or à l’amour,

Mais c’est au prix du mien qu’il s’est envolé ce jour…

Un pied devant l’autre et ainsi de suite.

Qu’importe la douleur, aucune n’était plus forte que celles qui m’avaient transpercé cette nuit-là

Qu’importe l’état de la route, c’était toujours plus propre que mon corps sali

 

On écoute ses doutes, ses angoisses. On participe aux rencontres qu’il fait et on se rend compte que les bonnes âmes sont encore dans ce monde. 

On est fier de lui lorsqu’il arrive enfin à Marseille. On a envie de le prendre dans nos bras et de lui souhaiter des lendemains meilleurs.

 

Vous pouvez écouter l’auteur ICI

 

Quel livre auriez-vous choisi ? Faites-moi sortir des sentiers battus ! 

 

 

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Regards de vérité, tome 1 : La candeur entachée

Léa, jeune mère courage n’a qu’une obsession: trouver un nouveau papa pour Moya sa petite orpheline et ainsi fonder un foyer, symbole de respectabilité et synonyme de réussite dans la plupart de nos sociétés africaines.
Au nom du mariage, Léa accepte brimades et humiliations. Au nom de l’amour, elle est aveugle. 
Si aveugle et préoccupée à lécher ses propres blessures, qu’elle ne voit pas ce père trop entreprenant à l’égard de Moya.
Cette histoire, c’est la candeur entachée d’une fillette de 12 ans qui se raconte. C’est le regard de Moya qui découvre douloureusement un monde d’adultes dans toutes ses perversités, ses fragilités et son hypocrisie. C’est l’échec de nos sociétés, l’incohérence de notre justice, le poids de nos traditions…

l'Afrique écrit

Lamazone Wassawaney était l’invitée de Livresque 30. Pendant une heure, nous avons échangé avec elle sur les thèmes de ce premier roman qu’elle offre au public et qu’elle a auto-édité.

Edité au format poche, La candeur entachée _ 1er tome de la trilogie Regards de vérité_ semble avoir été imprimé par un éditeur étranger. L’impression est de qualité, la police d’écriture est assez petite mais pas gênante. 

J’ai désiré avoir ce roman autant pour son aspect visuel que pour son contenu. 

 

L’auteure ne se revendique pas féministe, elle mène un autre combat : dénoncer les violences physiques et psychologiques faites aux femmes, la pédophilie passée sous silence dans notre société en particulier en Côte d’Ivoire et mener des actions concrètes pour qu’elles cessent.

L’auteure par ses mots choisis avec soin nous invite à mener ce combat avec elle. 

La candeur entachée à travers les confidences de Moya et sa mère Léa dresse avec exactitude le portrait de notre société. Une société où le mariage est celui qui donne un sens à l’existence de la femme, une société où la femme doit tout supporter, n’a que des devoirs et aucun droit.

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Ça a été un réel plaisir de faire la connaissance de Yowl, l’amie de Léa. J’aime parfois dans mes lectures rencontrer des personnages qui me ressemblent. Yowl a la même vision de la vie que moi. Elle n’a ni homme ni bébé mais cela ne l’empêche pas d’être heureuse. 

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La candeur entachée est un roman à lire et à faire lire pour les thèmes d’actualité qu’il aborde avec finesse. Le cliffhanger donne sans contredit l’envie de lire le tome 2. J’espère qu’il ne tardera pas.

Je n’ai noté qu’un bémol durant ma lecture : narré à la 1ère personne, j’ai trouvé que le langage soutenu de Moya était inapproprié même si c’est une jeune fille très mûre pour son âge.

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Les jeunes mortes de Selva Almada

Après le Mexique, cap sur l’Argentine avec Les jeunes mortes !

Couverture Les jeunes mortes

Années 80, dans la province argentine : trois crimes, trois affaires jamais élucidées qui prennent la poussière dans les archives de l’histoire judiciaire. Des “faits divers”, comme on dit cruellement, qui n’ont jamais fait la une des journaux nationaux.

Les victimes sont des jeunes filles pauvres, encore à l’école, petites bonnes ou prostituées : Andrea, 19 ans, retrouvée poignardée dans son lit par une nuit d’orage ; María Luisa, 15 ans, dont le corps est découvert sur un terrain vague ; Sarita, 20 ans, disparue du jour au lendemain.

Troublée par ces histoires, Selva Almada se lance trente ans plus tard dans une étrange enquête, chaotique, infructueuse ; elle visite les petites villes de province plongées dans la torpeur de l’après-midi, rencontre les parents et amis des victimes, consulte une voyante… Loin de la chronique judiciaire, avec un immense talent littéraire, elle reconstitue trois histoires exemplaires, moins pour trouver les coupables que pour dénoncer l’indifférence d’une société patriarcale où le corps des femmes est une propriété publique dont on peut disposer comme on l’entend. En toute impunité.

À l’heure où les Argentins se mobilisent très massivement contre le féminicide (1808 victimes depuis 2008), ce livre est un coup de poing, nécessaire, engagé, personnel aussi. Mais c’est surtout un récit puissant, intense, servi par une prose limpide.

 

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Je suis fan des émissions Chroniques criminelles et Enquêtes impossibles. A chaque fois, je me demande comment un être humain peut s’armer d’un couteau, d’un pistolet et décider froidement de tuer un autre être humain. 

A travers ce livre, j’ai découvert des meurtres de jeunes femmes en Argentine, des meurtres jamais élucidés. Les femmes sont violées, étranglées, c’est chose courante dans le pays. Ces jeunes femmes ne feront jamais de fête pour leurs 25, 30 ans, elles n’auront jamais de beau mariage, d’enfants, de petits-enfants. Leurs bourreaux, eux, continueront à vivre. Ils mourront certainement vieux, sans une once de culpabilité pour se livrer à la police.

Ce récit de plusieurs vies est dur à lire émotionnellement, j’ai mis plusieurs fois des pauses à ma lecture. La condition des femmes dans ce pays fait mal au cœur. Elles travaillent très tôt, obligées par leur mari à se prostituer quand ils sont pauvres. Cette domination des hommes écœure.

Nombreuses sont celles qui subissent humiliations, viols, assassinat. Des crimes qui restent impunis. La société argentine ne se soucie pas des maux des femmes, ces êtres n’ont aucun droit…

C’est révoltant de voir que leurs morts sont banalisées, ces jeunes filles n’obtiendront jamais justice, leurs familles devront vivre avec cette fracture toute leur vie. 

Si j’ai été touchée par le fond du livre, j’ai été un peu déçue par la forme : l’auteure revient à plusieurs reprises sur des détails, il y a beaucoup de redondances et quand on sait que ces trois crimes ne sont pas élucidés même en passant chez une voyante, ça enrage ! 

De plus, ce récit a le côté brouillon d’un carnet de notes. L’auteure passe très vite du récit du crime d’une jeune fille à une autre, relate ses souvenirs d’enfant, revient à l’histoire d’autres jeunes filles agressées. Cela porte très vite à confusion. 

Malgré ces bémols, il faudrait que je sois atteinte de folie pour vous déconseiller ce livre. Le sujet qu’il traite est plus que d’actualité. LES FEMMES NE SONT PAS DES OBJETS. ELLES MÉRITENT UN RESPECT TOTAL. La mentalité, les cultures doivent évoluer dans ce sens.

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Throwback Thursday Livresque 25 : C’est la guerre !

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Le TTL est de retour, ça faisait longtemps ! Il revient surtout à la date anniversaire de ce rendez-vous littéraire ! Je tiens à remercier BettieRose, l’initiatrice de cette sympathique lucarne littéraire. J’ai fait de belles rencontres de blogs et de livres.

Vous pouvez retrouver tous les thèmes ICI et n’hésitez pas à me dire les thèmes que vous avez beaucoup aimés. 

Le thème de la semaine est Comme un air d’automne. Ne m’inspirant pas du tout, je reprends le thème de la semaine dernière que je n’ai pas pu faire. 

C’est la guerre ! (guerre ou conflits, disputes etc). J’ai immédiatement pensé à ce livre lu quand j’étais plus jeune. 

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Ce roman est un témoignage émouvant : celui de Michelle Habiakamé, jeune adolescente rwandaise de quatorze ans qui perd ses parents dans le conflit barbare qui oppose les Hutu aux Tutsi. Ce témoignage posthume, captivant et instructif, est riche en enseignements. Il rappelle l’histoire rwandaise et africaine et apporte un éclairage nouveau sur les affres du conflit interethnique rwandais ; cet ouvrage montre toute l’importance de la recherche de la paix.

J’ai toujours un pincement au coeur quand j’évoque ce livre. Je me rappelle des larmes que mon innocence a versées en pleine lecture.

L’ONU estime qu’environ 800 000 Rwandais, en majorité tutsis, ont perdu la vie durant ces trois mois. D’une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l’histoire et celui de plus grande ampleur quant au nombre de morts par jour. 

Ce qui s’est passé au Rwanda a été terrible. Il faut aller de l’avant mais il ne faut pas oublier afin que cela ne se reproduise jamais plus.

Je vous propose la lecture d’un poème d’une jeune rwandaise trouvé sur le site Waza Online.

 

Souvenirs et paix par Annick Gikundiro

Ils ne vieilliront pas comme nous, qui sommes condamnés à vieillir,
Au coucher du soleil et au petit matin
Nous nous souviendrons d’eux.

Nous sommes en effet les chanceux et les malchanceux,
Étant ceux qui ont survécu pour raconter les histoires de ceux que nous connaissions

Nous sommes ceux qui portent ces cicatrices des choses vues, faites et perdues

Nous sommes ceux qui ne devons jamais laisser ceux qui ne sont plus là être oubliés par les nouveaux,
Nous sommes ceux à qui on n’aura jamais besoin de rappeler que « Nous nous souviendrons d’eux »

Comme nous sommes ceux qui se souviendront toujours de ceux qui sont de notre famille,

Je ne connais pas vos noms, mais je sais que vous êtes morts
Je ne sais pas d’où vous veniez, mais je sais que vous êtes morts,
C’était l’un pour l’autre, par balles et obus, la folie que vous avez endurée
Côte à côte, par les blessures et la douleur.

Je ne peux pas savoir, je n’y étais pas, c’est au-dessus de ma compréhension
De savoir le tribut qu’entraîne la bataille, l’intention résolue

De continuer, jour après jour, pour tout ce que vous aimiez et espériez
De vivre en paix une vie heureuse, loin de la guerre sanglante

Me voir défiler avec ceux dont je me souviens,
Mais ce n’est avec mes pieds que je bas le pavé de la parade,

Je me demande pourquoi pas moi
Et puis un jour une réponse
« Garde ces souvenirs et transmets-les
Pour que la jeunesse puisse apprendre et retenir »

Me voici à nouveau poussée
Devant les souvenirs d’une nation,
20 ans déjà et nous disons :
« Rappelle-toi avec courage, n’oublie pas, mais continue »

Vous resterez dans nos cœurs et nos esprits
Et dans les rochers et les collines et ruisseaux,
Aussi longtemps que l’amour et l’espoir et les rêves
Demeurent sur la terre et dans le ciel,
Même s’il ne me reste plus rien,
J’ai encore les souvenirs de ce que nous ressentions

Ils ne sont pas loin de nous,
Mais ils font partie de nous
Car l’amour est éternel,
Et ceux que nous aimons sont avec nous

Pendant toute l’éternité.

Je prie pour la réconciliation et l’unité de mon peuple, afin que nous ne nous faisions plus mal, pour que personne n’ait plus jamais peur. 

 

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ou pour le thème Comme un air d’automne ?

 

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Publié dans Interviews, Quand on est célib'

L’amitié: une ressource pour vivre le célibat au quotidien

Attendre l’homme de sa vie… Et si l’on traversait les années sans le trouver ? Et si l’on se retrouvait seule jusqu’au dernier soir de la vieillesse ? Le célibat… et si c’était pour la vie ?

J’imagine déjà certaines femmes s’évanouir en lisant cela, d’autres toucheraient sûrement du bois. Le célibat, personne ne veut y rester mais… et si pour certaines c’était pour la vie ?

J’ai lu un article de Chantal en mai dernier sur TopChretien.

Chantal est une française de 61 ans et elle a toujours été célibataire. Son article sur ce thème m’a touchée et j’ai eu envie qu’elle partage avec nous son expérience de célibataire. Elle a accepté et je lui suis reconnaissante pour ce bout de chemin de vie qu’elle partage avec nous.

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Quels sont les 3 mots qui te décrivent parfaitement ?

Patiente, sociable, très ordonnée.

A quoi pourrais-tu associer le célibat ?
Une gestion à mettre en place.

Nouvelle réforme de l’orthographe : le mot célibat est banni. Par quoi le remplacerais-tu ?
Solibataire.

Te retrouver seule, c’est… :
Un mode de vie épanouissant.

 

Peut-on être célibataire et heureuse ? 
Oui, sans aucun doute, on peut être célibataire et heureux(-se), en voyant les bons côtés de la solitude (grande liberté, plus grande disponibilité spirituelle, on est à l’abri des aléas du mariage).

Comment gères-tu le poids de la solitude ?
Pour moi, la solitude n’a jamais été un poids trop lourd à porter, même si j’ai parfois des regrets quand je vois des couples heureux d’être ensemble.

Te sens-tu différente des autres femmes parce que tu es célibataire ?
Il m’arrive d’envier les femmes heureuses en ménage, mais la plupart du temps, je ne me sens pas différente des autres.

 

Comment ta famille ou tes amis perçoivent-ils ton célibat ? 
Je n’ai pas eu l’occasion de leur poser la question, mais je sais qu’ils voient en moi « une femme au cœur joyeux », et je pense que ça les étonne.

 

Qu’est-ce qui a changé en toi depuis que tu es célibataire ?
Mes longues années de solitude ont fait que je suis beaucoup plus introvertie que quand j’étais jeune, mais ça me convient bien, car j’ai découvert chez moi un côté contemplatif que je ne soupçonnais pas.

Qu’est-ce que tu apprends pendant cette période de célibat ?
À mieux goûter l’instant présent, à être reconnaissante de tout ce que Dieu me donne, à apprécier l’amitié à sa juste valeur.

Quel mot d’encouragement adresserais-tu aux femmes qui souffrent de la solitude, du célibat ?
Je suis convaincue que le mariage aussi comporte sa part de souffrances, elles sont seulement différentes de celles du célibat, pas forcément plus faciles à vivre. Souvenons-nous aussi qu’on sort du célibat plus facilement et plus agréablement que du mariage !

Y a-t-il une question que tu aurais envie que je te pose ? 
Oui : Y a-t-il quelque chose qui t’a aidée à bien vivre ton célibat ?

En 2002, j’ai participé à un camp chrétien pour les solos. Nous étions une trentaine et il s’est passé entre certains d’entre nous quelque chose qui tient du miraculeux : nous avons vécu une sorte de « coup de foudre collectif », si bien que des liens d’amitié très forts se sont tissés entre nous. Grâce au courrier électronique, un petit noyau est resté en contact. La composition du groupe s’est un peu modifiée au fil des ans : les uns sont partis (décès, mariage, etc…), d’autres se sont ajoutés. Seulement deux se sont mariés (en dehors du groupe, d’ailleurs) mais une est restée attachée à notre petite communauté et revient avec son mari chaque fois qu’elle le peut. Nous sommes très dispersés géographiquement mais, quinze ans plus tard, nous continuons à nous réunir une à deux fois par an : au moins une semaine l’été et quelques jours au Nouvel An.
La plupart d’entre nous sont (encore ? ou de nouveau) seuls, mais cette amitié nous aide à vivre le célibat au quotidien : nous nous soutenons moralement et prions les uns pour/avec les autres. Sans eux, je pense que ma solitude serait beaucoup plus difficile à supporter. Je remercie Dieu de les avoir mis sur ma route.

 

As-tu déjà pensé à avoir un enfant juste pour ne pas être vieille fille ?

Non, jamais ! En plus de transgresser la loi de Dieu (Deutéronome 22.21), il aurait fallu que j’élève un enfant toute seule… non merci !

 

Est-ce que tu as toujours en toi l’espérance du mariage ?

Le mariage ? Je ne sais pas. Le désir de connaître un jour un amour partagé est toujours là, mais j’envisage sans peine de finir ma vie seule.

 

Propos recueillis par Grâce Minlibé – Reproduction interdite sans la permission de l’auteure et l’interviewée.

 

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