Publié dans Panaché

Swap Le livre qui voulait faire le tour du monde

Holà ! 

Il y a presque deux ans, j’ai souhaité embarquer dans l’aventure d’un swap plutôt original sur Livraddict: le livre qui voulait faire le tour du monde.
Le principe: faire voyager un livre autour du monde. Ce livre sera accompagné d’un carnet dans lequel chaque personne rédigera son avis sur sa lecture. Et, petit plus, ajoutez une photo du livre quelque part dans votre ville (devant l’hôtel de ville, dans un parc, etc.) afin de faire de ce carnet un véritable carnet de voyage. Vous pouvez même vous amuser à écrire une partie journal où le livre nous racontera ses plus beaux souvenirs en votre compagnie. 

En plus du livre et du carnet (que vous ne garderez pas), le colis doit contenir au moins :
– Des marque-pages
– 1 ou 2 surprises
– 1 ou 2 gourmandises
– Un petit mot

Le livre ET le carnet voyagent ensemble, d’une personne à l’autre.

L’aventure s’est étirée dans le temps pour diverses raisons mais le livre et le carnet ont enfin marqué une halte à Abidjan en décembre dernier !

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J’ai reçu de Tshuna du thé vert bio et une bougie qu’elle a confectionnée.

Le carnet

J’ai été ravie d’en savoir un peu plus sur les participantes à ce swap et de découvrir leurs avis sur le livre. 

Le livre 

Couverture Le restaurant de l'amour retrouvé

Une jeune femme de vingt-cinq ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour, revient malgré elle chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, et découvre ses dons insoupçonnés dans l’art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière. Rinco cueille des grenades juchée sur un arbre, visite un champ de navets enfouis sous la neige, et invente pour ses convives des plats uniques qui se préparent et se dégustent dans la lenteur en réveillant leurs émotions enfouies.

Mon avis

Vous désirez me poser une colle? Posez-moi une question sur la littérature japonaise. Comme auteur japonais, je ne connais qu’Aki Shimazaki et encore je n’ai lu qu’une œuvre de cette auteure.

C’est ce presque vide qui m’a poussé à découvrir le restaurant de l’amour retrouvé à travers le swap.

Dès les premières lignes, on se laisse porter par la douceur de la plume de la narratrice qui a perdu la voix depuis un chagrin d’amour. On assiste à son retour chez sa mère, avec qui la relation n’est pas au beau fixe. On est curieux de voir comment les choses vont évoluer entre sa mère et elle et surtout pour le restaurant qu’elle veut ouvrir.

L’Escargot est un restaurant très spécial. La cuisine de Rinco, notre héroïne, est personnalisée en fonction du client. Elle ne sert qu’un repas par jour. Et les repas cuisinés avec discernement, de façon généreuse ont un certain pouvoir sur les convives: ils soignent l’âme.

Rinco nous entraîne dans une aventure thérapeutique culinaire. La lecture est très gourmande. Les plats imaginés, concoctés mettent l’eau à la bouche.

Le rythme de narration est très lent mais les pages se tournent grâce à la fluidité de la plume de l’auteure.

J’ai apprécié les divers thèmes abordés notamment le partage, la confiance en soi. L’amour est au centre du récit et sous ses diverses formes. Amour de la cuisine, premier amour, amour filial etc…

J’ai passé un bon moment avec ce livre.

Ma lecture terminée et après avoir rempli le carnet de voyage, j’ai passé la main à Julie qui vit en Allemagne. Elle m’avait suggéré de lui faire découvrir mon beau pays à travers le colis. Je crois que c’est chose faite. 🙂

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En bonus numérique, elle a reçu un autre exemplaire du magazine cordon bleu

L’image contient peut-être : nourriture

Si vous avez envie de découvrir ces incontournables, faites-le moi savoir 😉

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Publié dans Arrêt sur une oeuvre

S’IL VOUS PLAÎT, SAUVEZ-MOI ! HELEN CALLAGHAN

 

helen callaghan

 

« Chère Amy, J’ai été enlevée, je ne sais pas où je suis retenue prisonnière. Mais s’il vous plaît, sauvez-moi… » Quand Margot, qui tient la rubrique du courrier des lecteurs dans un journal local, reçoit cette étrange lettre, elle n’en croit pas ses yeux. Le courrier est signé Bethany Avery, une jeune fille kidnappée vingt ans auparavant et dont le corps n’a jamais été retrouvé.

Est-ce une mauvaise plaisanterie ? Intrigué par l’affaire, le criminologue Martin Forester confirme que l’écriture de la lettre est bien celle de l’adolescente disparue il y a vingt ans. Plus effrayant encore : alors que les secrets du passé refont surface, une nouvelle adolescente disparaît dans des circonstances similaires.

Margot tente de comprendre ce qui est arrivé aux deux jeunes filles kidnappées. Mais en essayant de sauver ces deux vies, elle va aussi risquer la sienne…

l'Afrique écrit

Au départ, Katie Browne voulait fuguer, donner une leçon à sa mère et au copain de sa mère mais elle est enlevée et subit des outrages d’un homme torturé.
Margot Lewis, enseignante, tient une rubrique dans un journal. Elle reçoit une lettre de Bethan Avery qui réclame de l’aide. La jeune fille dit avoir été enlevée par un homme bizarre qui la retient prisonnière dans sa cave.
Chose étrange, la jeune fille a disparu depuis plus de 20 ans. On la croit morte. Est-ce Katie qui se fait passer pour elle ?
Le processus de réflexion commence. Les 200 premières pages, l’intrigue est assez linéaire, il y a peu de rebondissements. L’histoire se concentre sur Margot Lewis, son mariage qui s’achève sur une trahison, sa solitude et son rapprochement avec le beau Dr. Forrester. L’enquête pour retrouver Bethan ou Katie n’avance pas, je commence à m’ennuyer et je sermonne ma fée liseuse qui n’a pas su me guider vers un livre palpitant.
Soudain, un revirement, l’auteure semble avoir entendu mon soupir d’ennui. Des choses surprenantes se passent enfin !! Les morceaux du puzzle commencent à s’assembler. La vérité se dévoile à petites doses. J’ai pris une grosse claque en apprenant ce qu’était devenue Bethan. L’auteure s’est bien jouée de moi et j’ai adoré !
L’histoire devient très captivante. Elle distille un parfum de tension et de peur qui n’est pas déplaisant.

Ce récit est une belle lecture qui s’achève en douceur. Les vies volées sont remises à leurs places respectives.

J’ai apprécié le ton prude de l’auteure. Les fans de narration descriptive seront également ravis.

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Publié en Grande-Bretagne sous le titre Dear Amy par Michael Joseph, une division de Penguin Random House UK.

Traduit de l’anglais par Maryline Beury

© City Editions 2017 pour la traduction française
Dépôt légal : Mars 2017

L’extrait philosophique

Il m’écoutait sans rien dire.
– Notre esprit est futé, dis-je en regardant le paquet. Mais nos sens…, nos sens ont une mémoire, eux aussi, et ils sont plus durs à duper.

GM signature

Publié dans Ma poésie

Les mots bien choisis guérissent les maux

Par ses sonorités, ses rythmes, ses images, la poésie exprime l’état le plus achevé de la “maison de l’être” Jacques de Coulon.

L’homme se construit et se reconstruit aussi par la poésie. Les mots bien choisis guérissent les maux.

C’est exactement ce que j’ai ressenti à l’écriture des poèmes de Chimères de verre.

La poésie peut nous transformer en profondeur et devenir un véritable outil de développement personnel. En quatre séances…. poétiques, Jacques de Coulon (professeur de philosophie ) nous en apporte la preuve.

Pour vous recentrer

Si la psychanalyse et la poésie ont un point commun, c’est de proposer un voyage dont nul ne peut connaître les étapes à l’avance. Quelles émotions en jailliront ? Quelles associations d’images ? Pour l’entreprendre, vous pouvez vous replonger dans un poème de votre enfance (Jacques Prévert, Paul Éluard, Jules Supervielle…). En le relisant à haute voix, en laissant ses images prendre forme et sa musicalité vous envahir, sensations et souvenirs vont remonter à la surface. À la manière d’un détective ou d’un analyste, vous pouvez alors les noter, les compléter, les interroger…

L’exercice : « Château de cartes, château de Bohême, château en Espagne, telles sont les premières stations à parcourir pour tout poète », écrit Gérard de Nerval (In Petits Châteaux de Bohême – Gallimard, “Poésie”, 2005). La métaphore du château – ses dédales, ses pièces fastueuses, comme ses pièces obscures et secrètes – est souvent utilisée pour décrire le cheminement, à tâtons, de celui qui décide de remonter à la source. Pour prendre conscience de cer taines de nos prisons intérieures édifi ées dans le passé, et vous en évader, imaginez-vous dans la peau d’un pèlerin arrivant au pied d’un château, au sommet d’une montagne. Sur la plus haute tour, à la fenêtre, une femme (ou un homme) vous demande de la (le) délivrer. Visualisez précisément cette manifestation de votre être profond : ses traits, son expression, ses vêtements… Et l’ayant libérée, rédigez un dialogue entre elle et vous.

Pour sortir des sentiers battus

Parce qu’elle propose d’autres voies que celle de la rationalité et procède par ellipses, métaphores, associations, la poésie a le pouvoir de faire de l’espace en soi pour que puisse se déployer une façon d’être au monde plus singulière. Mais pour s’ouvrir à une dimension nouvelle et se mettre en marche, agir sur le mental ne suffit pas. « Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai » (in Les Contemplations de Victor Hugo – Flammarion, “GF”, 2008), « Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées » (Ma bohème, in Les Illuminations d’Arthur Rimbaud – Librio, “Poésie”, 2004). Hugo, Rimbaud… Par essence, le poète est en mouvement. Pour lui – et à l’instar des philosophes antiques qui enseignaient en marchant –, la mobilité de l’esprit est indissociable de celle du corps.

 

L’exercice : choisissez un poème qui, pour vous, représente la liberté, l’invitation au changement ou au voyage, et récitez le à haute voix en marchant. À chaque syllabe correspond un pas. Pendant l’exercice, il s’agit de relâcher les épaules, d’inspirer et d’expirer de manière confortable, et de répéter le texte plusieurs fois jusqu’à se sentir bercé, presque hypnotisé par les mots.

 

Pour traverser les difficultés

La poésie parvient à dire les états d’âme les plus noirs, que l’on peine à formuler, et cette mise en mots de l’angoisse apaise les émotions. Lire des vers comme s’il s’agissait de méditation peut être salvateur : vers de Baudelaire – « Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille » (Recueillement, in Les Fleurs du mal – LGF, “Le Livre de poche”, 2008) – ou d’Apollinaire – « Faut-il qu’il m’en souvienne/La joie venait toujours après la peine » (Le Pont Mirabeau, in Alcools – Belin-Gallimard, 2009)… Parce qu’elle connecte au monde des symboles et rend cocréateur d’images et de sons, la poésie pousse à redevenir pleinement acteur de sa vie.

 

L’exercice : dans sa présentation de L’Art du haïku (Belfond, 2009), la journaliste Pascale Senk rappelle la recommandation du Japonais Sôseki : « Transformer sa colère ou ses larmes en dix-sept syllabes. » Si vous n’en écrivez pas vous-même, vous pouvez toujours réciter un haïku, tel un mantra, l’un du poète Hosai par exemple – « Ce coeur/qui réclame ceci ou cela/dans la mer je relâche » (In Dans la boîte à clous tous les clous sont tordus d’Ozaki Hosai – Moundarren, 1997). Magie incantatoire des mots qui, répétés en conscience, modèlent nos pensées comme de la glaise.

 

Pour enrichir votre quotidien

Dans l’une des lettres qu’il adressait au jeune Franz Xaver Kappus, Rainer Maria Rilke écrivait : « Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l’accusez pas. Accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. » (In Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke – LGF, “Le Livre de poche”, 2007). Le monde parle à celui qui fait halte pour l’écouter, tous sens déployés. On peut lire René Char pour se sentir moins à l’étroit dans le monde de la logique comptable, Emily Brontë pour vibrer à l’unisson des grands romantiques. Il est aussi possible de s’offrir des occasions de vivre en poète au quotidien : faire l’expérience de la solitude, rêver, traîner au lieu d’agir et de produire…

 

L’exercice : vous pouvez créer votre poème en suivant les cinq conseils de Rilke – rentrer en soi, observer son environnement comme si on le découvrait, faire silence, laisser émerger les images et les suivre, et se laisser porter par son propre rythme pour s’exprimer. La poésie s’adresse au coeur de l’être, à sa singularité, elle peut le révéler et le libérer. C’est en cela qu’elle est revitalisante et… subversive !

 

Mettez de la poésie dans vos vies. Et si vous commenciez par lire Chimères de verre ?

 

Chimères de verre, Grâce Minlibé

 

Article original pris sur Psychologies.com