En Afrique, dit-on ‘’ce sont les deux mains qui se lavent’’, faisant ainsi allusion au soutien sans faille dans un couple entre l’épouse et l’époux. Ce qui ne sera pas le cas lorsque Bako, un fonctionnaire compétent, va perdre brusquement son emploi. En effet, sa femme, manipulée par sa mère, va employer tous les moyens pour briser le couple malgré leurs deux enfants. Ceci, dans le seul but que sa fille se trouve un autre homme aisé…
Caricaturiste, auteur de bandes dessinées, illustrateur de livres pour enfants, scénariste et metteur en scène de photos romans, Désiré Atsain a travaillé dans plusieurs journaux et magazines tels que Fraternité Matin le quotidien gouvernemental, Gbich ! le journal d’humour, Go Magazine, Allo Police, Go mag Love ; et a participé à plusieurs ouvrages collectifs dont Côte d’Ivoire, on va où là ? Volume 1 et 2. Il a par ailleurs représenté la Côte D’Ivoire au salon de la Bande Dessinée au Congo Kinshasa « 2002 », et obtenu à deux reprises la 2e place du prix de la caricature organisé par l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire « UNJCI ». Il est auteur de plusieurs bandes dessinées que vous pourrez lire sur Youscribe.
J’ai découvert ses dessins dans les journaux et magazines précités. Ayant obtenu un abonnement gratuit à Youscribe, il y a quelques mois, j’ai décidé de lire quelques unes de ses BD disponibles sur la plateforme.
Prenez une belle-mère matérialiste à souhait, une femme sous l’influence de sa mère, un homme qui perd son emploi et vous aurez un scénario digne d’un film d’action.
Le titre de la BD est bien choisi car il y a de multiples trahisons.
Dire que j’ai détesté la belle-mère de Bako est un euphémisme. Son machiavélisme, son ingratitude donnent envie de la smither*.
La BD se lit vite, elle ne s’étale que sur 68 pages. L’histoire est captivante, l’auteur parvient à nous faire ressentir les émotions des différents personnages. J’ai été très heureuse du sort final réservé à Bako et à sa belle-mère.
Le seul bémol se situe au niveau de la colorisation. Je ne suis, en effet, pas fan des BD en noir & blanc.
*Nouvelle expression ivoirienne, synonyme du verbe gifler, en référence au fâcheux incident des oscars.
Mystère : Silence, obscurité volontaire faits sur quelqu’un, en particulier…
Synonyme : secret
J’ai pensé à un livre où des vies cachent bien des secrets …
Une femme a disparu. Sa voiture est retrouvée au départ d’un sentier de randonnée qui fait l’ascension vers le plateau où survivent quelques fermes habitées par des hommes seuls. Alors que les gendarmes n’ont aucune piste et que l’hiver impose sa loi, plusieurs personnes se savent pourtant liées à cette disparition. Tour à tour, femmes et hommes prennent la parole et chacun a son secret, presque aussi précieux que sa vie.
Elle s’appelle Evelyne Ducat. Femme d’un notable du coin parti faire fortune à la capitale et revenu s’installer au patelin, elle a mystérieusement disparu. Elle était partie en randonnée solitaire. A-t-elle fait une mauvaise rencontre ou a-t-elle été emportée par la tourmente qui sévit sur le causse ?
Dans ce roman atypique, on ne suit pas une enquête policière. Tel un psychologue, on voit passer sur notre divan cinq personnages différents les uns des autres qui ont envie de dire quelque chose. Quelque chose en lien avec la disparition d’Evelyne ? Ils nous regardent l’air de dire, laissez les disparus, écoutez ceux qui sont présents. Alors comme un spécialiste, on prend carnet et stylo, on prête l’oreille et on laisse Alice, Joseph, Maribé, Armand et Michel, le mari d’Alice dévoiler les mystères de leurs vies.
De l’assistante sociale en passant par des paysans, une gosse de riche couturière à temps partiel et un aigrefin.Deux femmes, trois hommes qui manipulent ou se font manipuler. Des humains avec des manques à combler. Une solitude qui colle à la peau, une recherche effrénée de l’amour, de l’aisance sociale.
Et parce qu’au fond de nos vies, il y a toujours un morceau de la vie d’un (e) autre, ces cinq voix éclaircissent le mystère de la disparue.
Chacun a eu un contact direct ou indirect de quelques secondes à plusieurs jours avec elle. Un l’a touchée, l’autre l’a goûtée. Un l’a vue, l’autre l’a entendue. Un autre l’a sentie…
Seules les bêtes est un très bon roman choral. J’ai apprécié la fluidité de la plume et le clin d’œil inattendu à ma patrie même s’il est plutôt négatif. Je ne m’attendais pas à un tel retournement de situation. Ca parait de premier abord un peu tiré par les cheveux mais on se laisse prendre au jeu.
Les thèmes abordés sont intéressants: la solitude, les challenges des agriculteurs, la routine conjugale et ce qu’elle entraîne, trahisons et manipulations.
J’ai apprécié la capacité d’adaptation de l’écrivain, le registre littéraire adapté au background de chaque personnage. Je me suis même demandé s’il ne s’était pas fait aider pour la narration d’Armand tant le langage colle à l’histoire et au contexte géographique de ce dernier. 😀
Embarquez dans un voyage vers des terres sombres et dangereuses, peuplées de villes hantées et de bois affamés, de monstres bavards et de golems en pain d’épices, où la voix d’une sirène peut invoquer une tempête mortelle, où les rivières font de terribles promesses d’amour…
Ayama et le bois aux épines: Une jeune fille est envoyée négocier l’avenir de son royaume avec un terrible monstre.
Le renard trop rusé: un renard compense son apparence disgracieuse par une intelligence hors du commun, qui pourrait bien lui jouer des tours.
La sorcière de Duva: Dans un village frappé par un hiver perpétuel, les jeunes filles se mettent à disparaître mystérieusement.
Petite lame: Une jeune fille découvre que les souhaits de son père à son encontre et ses propres envies prennent deux directions opposées.
Le prince soldat: Une réécriture inquiétante de Casse-Noisette.
Quand l’eau chantait le feu: deux Sild aux voix merveilleuses quittent leur royaume marin pour la terre où elles rencontrent les mystérieux Grisha.
Si mes souvenirs sont bons, j’ai découvert ce recueil de contes fantasy sur le blog de Light and Smell. Il a passé un bout de temps dans ma wishlist avant qu’une belle âme du Canada ne me fasse la belle surprise de le choisir pour le swap Père Noël Secret 2020. Encore une fois merci Marie ❤
Parlons d’abord de la couverture qui est magnifique. Un sublime objet-livre qu’on a envie d’acheter rien que pour sa couverture.
Je n’ai pas l’habitude de la fantasy mais j’aime bien les contes. Je n’ai donc pas eu de mal à entrer dans les différentes histoires avec des univers où se mêlent magie et sorcellerie. Le grand plus de ces récits ce sont les illustrations qui les accompagnent. Elles se dévoilent par petite touche au fur et à mesure que le conte évolue, donnent un effet de surprise et attisent la curiosité. On a hâte de voir à quoi ressemble le dessin intégral.
Chaque conte renferme des leçons pleines de sagesse notamment celle de voir au-delà des apparences. On se rend compte combien l’on tombe bien souvent dans le jugement hâtif. C’est ce qui m’est arrivé avec le conte la sorcière de Duva qui est l’un des 3 meilleurs contes de ce recueil soit dit en passant. J’ai apprécié l’ambiance glauque, l’atmosphère oppressante de ce conte, une réécriture très originale de Hansel et Gretel. J’ai apprécié que l’auteure offre un regard nouveau sur cette histoire qui a bercée mon enfance. Je me confesse: j’ai envié son imagination débordante.
Ce recueil a été une belle découverte. Mention spéciale au renard trop rusé et la sorcière de Duva qui offrent de superbes retournements de situation, à Ayama et le bois d’épines qui rappelle les contes des mille et une nuits et Petite lame qui rappelle qu’utiliser une chose ne signifie pas la posséder.
Malheureusement, je ne peux pas en dire autant des deux derniers contes qui ne m’ont pas du tout emportée.
Bonus : les photos du super colis que m’a préparé Marie pour le swap. Le swap devait contenir :
1 livre de la WL
1 marque-page
1 petite surprise
1 gourmandise
1 lettre dans laquelle vous révélez votre identité.
Avez-vous déjà découvert ce recueil de contes ou êtes-vous en train de courir vers la librairie la plus proche pour l’acheter ?
Je n’ai toujours pas fait le deuil de Callum. En commençant le tome 2, j’ai encore sa mort en mémoire. Le jeune homme me manque et j’imagine qu’il doit encore plus manquer à Sephy, à sa mère, son frère Jude.
Sephy m’a fait de la peine. Élever une enfant métisse dans un tel environnement de haine, de rancœur n’est pas aisé. J’ai salué son désir de garder son enfant.
Elle porte le lourd fardeau du jugement des autres sur son état de mère d’un enfant métis, de femme amoureuse d’un Néant. Elle y fait face avec courage mais chaque humain a un niveau de tolérance. Celui de Sephy ne va pas tarder à osciller vers le rouge.
Je n’ai pas compris certains de ses choix comme vivre avec Meggie ou protéger Jude. J’ai trouvé ses réactions parfois exagérées, immatures. Oups ! Suis-je en train de me ranger du côté de ses juges ? 😉
Passons à Jude, autre personnage central de ce deuxième tome. Sa famille a été brisée en mille morceaux. Tout son être réclame vengeance pour la mort injuste de son frère et l’injustice des Primas.
Des injustices superficielles pour certains mais qui ont une grande importance pour ceux qui les subissent.
Je trouve injuste que quand un Nihil sort un disque et qu’un Prima en fait une adaptation, la seule version qui passe sur les ondes est la version prima.
Jude déteste les Primas. Lorsqu’il rencontre Cara, une jeune Prima, j’ai l’espoir qu’il change sa perception du monde.
Cara a hoché la tête. Elle était si compréhensive, et c’était pire que tout, parce que je savais qu’elle me comprenait vraiment. Elle était comme la partie calme et saine de moi-même.
Hélas, la haine de Jude est sa seconde peau et il ne peut s’en défaire…
Après avoir pleuré Callum, je pleure maintenant Cara. Je n’ai jamais ressenti autant de douleur à la mort d’un personnage de livre. Malorie Blackman m’a fait du mal, les amis.
La couleur de la haine est une lecture fluide, pleine d’émotions qui montre encore combien le vivre ensemble est difficile, combien la fraternité n’a de valeur qu’en théorie.
Il s’achève sur un gros suspense qui donne des raisons de s’alarmer mais le résumé du tome 3 défait toute inquiétude.Merci à l’éditeur 🙂
Qui vais-je pleurer dans le troisième tome ? Affaire à suivre…
Cette 5e participation à ce rendez-vous des blogueuses afro métissées est spéciale parce que c’est mon thème qui a été retenu !!!
Je voulais « déconstruire » la traditionnelle saint-valentin. Sans rire, je voulais faire un clin d’œil à tous ceux qui vivent une relation d’amour compliquée comme le chante Rihanna
Pour ce thème, je vous partage des extraits de ma troisième publication Dieu voulant. Je dois le retravailler alors n’hésitez pas à me dire si un passage vous gêne ou est incompréhensible.
**Je t’aime… moi non plus**
Le lieu le mieux indiqué pour torturer un autre être humain l’air de rien, en continuant d’inviter la famille au repas du dimanche et en souriant aux voisins, l’espace idéal pour le briser en morceaux, lui faire crier grâce et étouffer ses cris, c’était à l’intérieur du mariage. Hemley Boum
J’ai soupçonné le désir de mon mari de s’éloigner des chemins de notre vie commune dès la 10ème année de notre mariage. Cette année-là, il avait oublié notre anniversaire de rencontre. Ce n’était pas anodin pour lui et chaque année il se soumettait au même rituel : m’envoyer un message d’amour et me dédier une chanson sur l’une des stations radios ivoiriennes. Cette année-là, je ne reçus ni l’un, ni l’autre.
Je ne lui avais rien dit, préférant fermer les yeux et ne pas donner de suite à mes suspicions. «J’avais choisi de ne pas me plaindre de ces légers nuages qui détruisent tout dès qu’on les regarde, et qui n’étaient rien quand on les laissait passer.»
L’année d’après, il s’en était souvenu, j’avais donc conclu que je m’étais fait un sang d’encre pour rien et que ce n’était qu’une fausse alerte.
Hélas, ça n’en était pas une. Ce n’était pas qu’une étourderie, cet oubli était un signal, il était là pour sonner le glas. Au fil des mois qui passaient, je le sentais de plus en plus désintéressé de ma personne. Il était de plus en plus absent.
Il ne s’enquérait plus des nouvelles de ma journée au boulot. Pour ne pas l’enquiquiner, je ne faisais aucune remarque, je continuais à lui demander si tout allait bien de son côté, il me répondait toujours de la même façon : « oui et j’espère qu’il en est de même pour toi ». Cédric avait toujours aimé bavarder, parler de lui. S’il ne me parlait plus de lui, il devait sûrement en parler à une tierce personne. Mon intuition me disait qu’il y avait anguille sous roche mais je ne voulais pas m’installer dans la spirale du doute. J’ai continué à être la femme qui l’aimait, celle qui se vouait à son couple. J’avais une cuisinière mais je cuisinais les plats de mon mari. Je ne voulais pas que son odorat perde la trace de mes fumets. Je le massais quand il rentrait, fatigué du boulot. Je faisais abstraction de ma fatigue pour prendre soin de lui. Je veillais à sa satisfaction sexuelle. Je faisais mon devoir et lui remplissait-il le sien ? Le respect du devoir conjugal était-il assigné uniquement aux femmes ? Les hommes ne devaient-ils pas aussi respecter leur engagement ?
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Ma robe fourreau cousu dans un pagne wax « l’œil de ma rivale » et mon chignon headband me sublimaient. Mon mari me regarda avec une lueur de désir quand je le rejoignis dans le salon. Nous n’arrêtâmes pas d’échanger durant tout le trajet. Cela faisait si longtemps que nous n’avions pas eu ce genre de conversation. Nous franchisâmes la porte du restaurant bras dessus, bras dessous. Il commanda du Moët & Chandon Brut Impérial. Les yeux pétillants, nous trinquâmes à nos 11 ans de mariage. De belles années de mariage se profilaient à l’horizon. J’avais espoir. – L’année prochaine, ce serait bien qu’on se fasse un petit voyage, peut-être le Sénégal ou le Cap Vert. suggérai-je enjouée – Pourquoi pas. – Déjà 11 ans, tu te rends compte ! Deux adorables garçons et deux parents qui s’aiment encore malgré le poids du temps.
J’évoquai nos souvenirs de jeunesse, nos projets. Je parlais et il n’y avait que moi que cela émoustillait. Je le voyais sur son visage, il avait envie d’être ailleurs. La lueur de désir avait disparu.
Il me souhaita à nouveau un heureux anniversaire de mariage quand nous rentrâmes sans me prendre dans ses bras, m’embrasser. Tellement de choses commençaient à manquer dans notre vie. J’ai enroulé mon corps autour du sien en attendant que le sommeil vienne alourdir mes paupières. En pleine nuit, mes yeux se mirent à me démanger, l’envie de prolonger mon sommeil était forte mais j’avais l’impression que mes pores ne respiraient pas. Je devais me démaquiller. J’allai dans la salle de bain, je m’aperçus en sortant que Cédric n’était pas dans la chambre. Il était peut-être au salon en train de regarder un match de foot en différé.
Je passai toutes les pièces de la maison au peigne fin, Cédric n’était dans aucune pièce. Il s’était éclipsé durant la nuit. Était-ce une nouvelle habitude ? Une nuit engendrant une autre, une sortie furtive en pleine nuit en engendrait une autre. C’était la même chose chaque soir, je connaissais le scénario par cœur. Il allumait sa lampe torche, mettait sa chemise et son jean, portait ses chaussures, prenait sa clé et partait. Y avait-il encore un nous ? Un soir, il n’était pas rentré du tout. C’était la première fois qu’il le faisait. Ce soir-là, je partageai mon lit avec mes souvenirs de femme mariée, aimée, épanouie et heureuse. Je parcourus notre album de mariage, relus les quelques lettres qu’il m’écrivait à l’époque où il me faisait encore la cour. Mon Cédric allait me revenir, ce n’était qu’une passade. On ne pouvait pas oublier un si bel amour comme le nôtre, impossible. Le mariage était une course d’endurance, on rencontrait beaucoup d’obstacles mais il ne fallait pas cesser de se battre pour préserver ce que l’on chérissait. Ma décision était prise, j’allais reconquérir le cœur qui était à moi.
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La maison était plongée dans un silence total, je voulais qu’on ait l’impression de n’être que tous les deux, seuls au monde. J’avais étalé les bougies odorantes sur le sol de la chambre, mis une nouvelle nuisette. Il sortit de la douche, sa serviette nouée autour de ses solides reins. Il était sexy mon Cédric du haut de ses 37 ans. Je m’étais allongée dans une position assez provocante et il me regardait abasourdi. – Comment tu me trouves ? – Magnifique… euh… Je veux dire que tu es séduisante. bredouilla-t-il – Tu es sûr ? Comme il ne répondait pas, je m’avançai de manière langoureuse vers lui – Ça te dit de vérifier de plus près ? chuchotai-je à son oreille en détachant sa serviette.
Il ne se fit pas prier à mon grand bonheur… mais ce bonheur ne fut pas éternel. Les jours s’étaient succédé emportant avec eux nos moments de tendresse, de caresse, me laissant avec mon cœur meurtri et l’esprit rempli d’incompréhension. Nous étions passés du statut de couple à celui de colocataire. J’avais mal mais je tenais le coup. J’avais toujours été une femme forte, celle qui ne montrait jamais ce qu’elle avait au fond du cœur. J’avais des morceaux de verre dans le cœur mais à la face du monde il baignait dans un lit de roses sans épine.
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Son silence m’énervait, pressait mon cœur. Je luttai en vain. Des larmes descendirent lentement sur mes joues.
– Je vais demander le divorce, Cédric. Je ne peux plus continuer comme ça.
Il quitta prestement son siège quand il entendit ma voix tremblotante, vit les larmes qui ruisselaient sur mes joues.
– Désolé de t’embarquer dans cette situation. Je ne vais pas te promettre que je vais arrêter de la voir mais je ferai tout pour préserver notre foyer. Je le repoussai de toutes mes forces.
– Il te manque un boulon ou quoi ? Tu me trompes et c’est tout ce que tu trouves à me dire !
– Je t’ai déjà dit que c’est compliqué !
– Rien à foutre ! Tu arrêtes ou on divorce !
– Je ne divorcerai jamais Laeti.
– Alors je dois te regarder me tromper ? demandai-je éberluée. Mais oui, vous avez sûrement besoin de quelqu’un pour tenir la chandelle. Tu n’as pas de cœur, Cédric. Je ne représente rien pour toi.
– Mon attitude peut te pousser à penser le contraire mais je t’aime Laeti. Ma vie ne sera plus la même sans toi.
– Tu as une drôle de façon de m’aimer. Tu es en train de rechercher mon bien-être quand tu entretiens cette relation ?
– Tout ce que je sais c’est que je t’aime.
– Mais pas assez pour la laisser elle ! Que vous vivez-vous de si singulier pour que tu la préfères à notre couple ? Qu’est-ce qui vaut la peine de détruire 11 années de mariage ! criai-je la voix étranglée
– Je ne suis pas en train de détruire notre mariage. Je suis embrouillé, Laeti. Tu peux comprendre ça ? J’ai l’impression de vivre dans deux mondes parallèles. Je suis tombé sous le charme de sa personnalité et je n’arrive pas à m’en défaire.
Je l’ai giflé et je n’ai pas retiré ma main de sa joue. Combien j’aurais aimé que ce toucher soit une caresse et non la conséquence de sa maladresse, le signe de ma détresse.
Je n’étais plus celle dont il avait besoin. Je devais rendre les armes. L’amour que j’avais pour lui devait se soustraire, se retirer pour le laisser vivre.
Je continue ma découverte des prix littéraires africains. Aujourd’hui, je vous fais découvrir le prix Ahmadou Kourouma.
Le prix Ahmadou-Kourouma est un prix littéraire décerné par le Salon international du livre et de la presse de Genève portant le nom de l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma. Il récompense un ouvrage de fiction ou un essai consacré à l’Afrique noire, sous la présidence du professeur Jacques Chevrier.
« Comme il ne dit rien, comme il ne fait rien, comme il ne fait que danser, je lui demande comment il s’appelle. Comme ça. Pour dire quelque chose. Il me dit Djê, Djê Koadjo, mais les copains m’appellent Babyface. Je demande Quoi ? Il répète Babyface, avec la voix de l’enfant qui s’attend à une punition, et, pour la seconde fois, je craque, je fonds, je coule… Babyface ! On dirait la caresse d’une houppette dans le creux des cuisses. Babyface ! Comment peut-on ne pas aimer un mec qui s’appelle Babyface ? «
A la lecture de la 4e de couverture, je pensais lire une comédie romantique mais les premières lignes semblaient dire le contraire. Des fragments d’un journal présentent le déclin de Président, naufragé de l’histoire, celui qui concentrait entre ses deux seules mains toute la virilité palpitante de la république démocratique d’Eburnea. Un certain Babyface apparaît comme un général d’armée. Une femme en début de chapitre évoque son nom, il est vraisemblablement son chéri.
Au chapitre suivant, on découvre qui est cette femme, elle s’appelle Mozati. Cette belle femme, avec une certaine classe naturelle, a découvert l’union charnelle très tôt. J’ai été choquée par la perversité de l’homme qui a ôté sa virginité.
Mozati se fait entretenir par un vieux blanc naturalisé Eburnéan. Jérôme-Alexandre Dutaillis de la Péronnière !
Jérôme-Alexandre Dutaillis de la Péronnière ! C’est pas plus compliqué que Pamela Agbodjamoyafê quand même.
C’est une jeune femme au caractère pétillant. Elle nous raconte les mésaventures de ses copines Pamela surnommée Joe Frazier, Mo’Akissi, surnommée Madame-conseils et Karidja surnommée Lame rasoir. On en rit gaiement.
Et Lame-rasoir ! C’est une autre copine, elle s’appelle Karidja. Pamela l’a sobriquée Lame-rasoir parce que sa langue fait mal comme si c’était une lame… Elle, de son côté, a surnommé Pamela, Joe Frazier, à cause de ses lèvres. Karidja dit que ses lèvres ressemblent à celles de Joe Frazier après son combat contre Cassius Clay. Pourtant, au début, Pamela avait une jolie bouche, une bouche tellement jolie que tu te dis que c’est pas fait pour manger, ni même pour parler, que c’est fait pour être accrochée au musée, ou quelque chose comme ça.
Mozati rencontre Djê Koadjo surnommé Babyface. Ce jeune homme timide de 23 ans est étudiant en économie dans une université parisienne. Ce jeune homme m’a agréablement surprise par ses réflexions sur les écrivains et la littérature :
Vous êtes un écrivain, vous êtes celui qui joue à Dieu, c’est-à-dire celui dont la mission maligne, sacerdoce qu’il s’est imposé à lui-même, est d’encombrer la réalité de fictions et de transformer à la fin des fins l’humanité en irréalité.
Notre pétillante Mozati, tombée éperdument amoureuse de ce beau jeune homme, quitte son vieux blanc. L’auteur met une pause à la narration de leur histoire d’amour pour nous raconter la situation politique de la république d’Eburnea qui ressemble fortement à celle de mon pays, la Côte d’Ivoire.
Un concept a été imaginé par des intellectuels pour préserver l’identité nationale : le concept d’éburnité. Qui n’était pas né et de père et de mère éburnéans eux-mêmes eburneans de naissance n’était pas eburnéan. Ce concept crée méfiance, tension, violence et drame.
On revient ensuite à l’histoire d’amour entre Babyface et Mozati, en parallèle on assiste aux problèmes de couple de Mo’Akissi et Streaker. Jérôme, l’homme doux et discret, quant à lui nous fait revivre sa rencontre avec Mozati à travers son journal et il nous offre des phrases à méditer sur l’amour.
Aimer c’est avant tout se révolter. Il n’ y a pas de grand amour sans révolte.
Tous ceux qui ont aimé, vraiment aimé, absolument aimé sont devenus fous. La folie ! C’est à ce prix-là que l’on sait qu’on aime.
L’amour est une île déserte à deux. L’enfer c’est de s’y retrouver seul.
« Quand on aime, on ne compte pas » dit-on eh bien Mozati ne compte pas les billets de banque qu’elle fait parvenir à son bien-aimé Babyface. Mais celui qui est devenu son sel et son sucre, n’a pas qu’une face d’ange, il a aussi une double face…
Les manigances politiques surgissent. La politique est une pièce de théâtre mais ça, le peuple l’ignore…
Personne ne sert une nation, c’est la nation qui se sert en énergies, en vies, en cadavres.
La mise en forme du roman est atypique. C’est un patchwork, un roman n’zassa. Extraits de correspondances, poèmes, fragments du Journal imaginé de Jérôme et proses se juxtaposent. Français familier et soutenu se côtoient. De plus, les narrateurs s’alternent sans transition, les dialogues sont présentés sans tiret. C’est assez déconcertant. Je me perdais dans le fil du récit.
Mon attrait pour ce roman s’est estompé dès la narration des problèmes de couple de Mo’ Akissi. J’ai trouvé la suite des péripéties un peu ennuyeuse, heureusement la fin de l’histoire révèle quelques surprises.
Mon avis sur ce roman est très partagé. J’ai apprécié certains faits, j’ai été déçue par d’autres. J’ai ri, je me suis également ennuyée.
L’auteur a misé sur l’originalité, un peu trop à mon goût.
Maison d’édition : Gallimard (Continents noirs) Date de publication : décembre 2005
Et tout chavirement entraîne les autres dans une tornade dévastatrice…
De Louise qui parcourt le monde pour se reconstruire. De l’obsession de Sacha Malowsky pour elle, qui le conduira à passer un point de non-retour. Il emportera dans une spirale infernale Joy, la sensuelle cambodgienne, Beth Vian-Zerger, le sosie de Louise et tous ceux qui l’approchent. Son pouvoir de séduction, allié à celui de la manipulation va se conjuguer pour alimenter une machination diabolique : manipuler les gens pour arriver au crime parfait. Sonia Conti, la bombe sexuelle qui vit de ses charmes, Arno Bruchini le mafieux, Pauline Lagarde la jeune attachée de clientèle de la banque et Mady Lebolzec, vieille dame riche et élégante, lui serviront de pions pour arriver à ses fins. Et quelles fins !
Trahison et vengeance, amour et humour, rebondissements et retournements, sexe ; la nature humaine dans tous ses états, bons et mauvais.
La 4e de couverture m’a fait de l’oeil, j’ai succombé.
Le récit débute avec l’arrière plan familial de Louise. On découvre Katia-la-Russe, sa mère qui était soit merveilleuse de tendresse envers ses enfants, soit terrifiante de colère.
Louise a pris sa vie en main très jeune, elle aime sa liberté, le mariage ne fait pas partie de son vocabulaire. C’est une femme qui aime la simplicité contrairement à son copain Sasha. Bel homme, matérialiste et carriériste, il aime les femmes qui lui résistent.
Sasha, très porté sur le sexe rompt son pacte d’harmonie avec Louise. Cette trahison rappelle à Louise, les mots de sa mère : « Les histoires d’amour finissent toujours mal. »
Pour s’oxygéner, Louise décide de partir découvrir de nouveaux horizons. L’auteure a eu la délicatesse de ne pas nous plonger dans un cours ennuyeux de géographie. 🙂
Son détour à Paris lui révèle l’existence de son sosie. Là, mon imagination se met en marche, je me demande qui ça peut bien être et comment cela peut affecter l’intrigue de l’histoire.
Louise s’éclipse et Sasha entre en scène. Au lecteur, il se présente sans masque. Il ne renie pas son obsession dévorante pour Louise, son égoisme, sa détermination à avoir ce qu’il veut sans penser aux autres.
J’éprouvais de la pitié pour lui lorsqu’il cherchait à retrouver Louise et se faire pardonner mais j’ai fini par le mépriser lorsqu’il a dévoilé son caractère manipulateur en utilisant Sonia Conti, pour arriver à ses fins. Il s’y connaît en stratagème, c’est un personnage effrayant.
Dans cette oeuvre, les personnages principaux comme secondaires prennent la parole ne serait-ce que sur quelques lignes. Rassurez-vous ce n’est pas un foutoir, le lecteur ne s’y perd pas. C’est d’ailleurs une belle occasion pour mieux comprendre les motivations des personnages.
J’ai apprécié les retournements de situation, l’enquête méthodique des policiers. J’ai apprécié la nouvelle vie amoureuse de Louise même si je juge la rencontre très romanesque.
J’ai moins apprécié le portrait du commandant Justin Braque que j’ai trouvé un peu caricatural. Il y a également quelques moments de l’histoire qui sont un peu tirés par les cheveux comme la visite de Sonia Conti à Ker Barbouille.
Ce roman policier n’est pas le top des polars mais l’histoire est assez plaisante à lire. C’est un excellent moyen pour découvrir la Bretagne sans se déplacer, observer sans conséquence la nature humaine avec ses bons et mauvais côtés.
Merci à Publishroom pour ce service presse.
Un mensonge c’est une part de liberté qui disparait disait Louise
Beth regarda l’accoutrement de Lilou avec consternation. Beth pensait qu’il fallait aider la nature à embellir les choses, Louise trouvait que la nature était naturellement belle pour la repecter telle qu’elle s’offrait. Elle portait donc un Jean propre, un pull-over irlandais en laine blanc cassé et des courtes bottes en peau de mouton retournée. Contrairement à Beth, elle ne se maquillait pas et ne portait aucun bijou. Louise ne s’encombrait jamais de superflu.
Née à Combourg, au pied du château de François-René de Chateaubriand, Edwige Decoux-Lefoul vit en Bretagne les trente-cinq premières années de sa vie. C’est dans le Pays bigouden, à Pont-l’Abbé et Loctudy qu’elle ancre sa vie et sa famille. C’est également là qu’elle découvre la joie de faire du bateau et qu’elle en fera sa première source d’inspiration.
Le goût de la lecture et de l’écriture par son lieu de naissance, celui de la mer pour ses loisirs, et ses voyages en Asie et en Indes, l’on conduit, au fil des années, à écrire des récits de voyages, des récits de croisières à bord de la Marie-Madeleine, des biographies privés et des romans meurtriers.
Une œuvre importante et privée est réservée à ses trois petits-enfants. Avant, pendant et après leurs naissances. Elle écrit leurs vies, leurs œuvres, leurs familles, le monde dans lequel ils évoluent, avec ses bonheurs et ses malheurs. Des histoires dont ils sont les héros, des contes, des spectacles et autres carabistouilles.
Elle a fait de la communication et de la formation, son principal métier, l’écriture est devenue sa passion.
Elle partage sa vie entre la Bretagne sa terre natale, la Normandie sa terre d’adoption, Paris où elle habite et Saint-Vaast-La-Hougue, port d’attache de la Marie-Madeleine et de ses amis depuis plus de trente ans.
Le Throwback Thursday Livresque est un rendez-vous livresque initié par BettieRose Books.
Le but est de parler d’une « ancienne » lecture (pas la toute dernière ou l’actuelle) autour d’un thème qu’elle aura au préalable défini.
Le thème de cette semaine est : années 80 ou années 90 (date d’écriture ou date de l’action)
Très contente que Betty ait validé mon thème !!!
J’ai décidé de vous présenter un roman écrit en 1998 dont je suis fière d’avoir un exemplaire
Résumé
Enlevée par les frères du vieux Sando à qui on l’avait mariée de force il y a vingt ans, Malimouna avait fui son mari. Aujourd’hui, bien qu’adulte et mariée par amour à Karim, la tradition l’oblige à rejoindre son véritable époux de gré ou de force dans son village de Boritouni. Cet événement permet à Malimouna de regarder dans le rétroviseur pour faire la rétrospective de sa vie. Une existence de femme rebelle. Rebelle contre l’excision, le mariage forcé, la polygamie, l’infidélité conjugale, le racisme qui minent les mariages interraciaux, la violence sur les femmes. Tous ces maux qui entravent l’épanouissement des femmes.
Le pays d’où vient Malimouna est imaginaire. C’est quelque part en Afrique.
Rebelleest un livre courageux, un roman féministe qui porte haut la voix des femmes. Là où les femmes se taisent, Fatou Keita à travers Malimouna crie à gorge déployée pour dénoncer les maux de femmes. Ceux qu’on excuse… Rebelle est un roman qui dénonce les traditions qui font du mal à la femme.
Le parcours initiatique de Malimouna rappelle tous les combats de la femme : la lutte contre les discriminations, les idées reçues et les violences perpétrées contre des millions de femmes corvéables ; la lutte pour l’égalité, la liberté, l’indépendance, la justice, l’accès à l’instruction.
J’ai admiré la force de Malimouna qui n’hésite pas à dire non. Elle prend des coups, les rend autant que possible avec diplomatie. J’ai beaucoup aimé sa relation avec Philippe, à l’époque, j’étais une grande fan des couples mixtes 😀
Les nombreuses thématiques développées font de Rebelle, un roman complet. Ce roman est révoltant, touchant, plein de sensibilité. On n’en sort pas indemne de cette histoire.
Et vous, quel livre proposeriez-vous pour ce thème ?
Je participe pour la 2e fois au challenge du RDVBAM, le thème choisi pour ce mois est l’hiver. Parce que vous le valez bien, je vous partage le 1er chapitre d’un roman que j’espère publier cette année.
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Je sortis de la bouche du métro Wagram, empruntai le chemin qui menait au café «aux caves de Prony».
Je marchais les mains enfouies dans les poches de mon manteau. Un manteau à la fin du mois de mars… Pour cause, une saison hivernale qui s’allongeait, refusait de céder sa place au printemps, au renouveau.
J’ôtai mes mains de mes poches afin de pousser la porte du café qui était comble. Chacun s’y trouvait pour une raison particulière : se retirer de la vie morne qu’engendrait l’hiver, passer le temps, se réfugier, se retrouver, discuter, s’épancher.
– Bonsoir madame. me dit un serveur. Il y a une table libre juste ici, si vous êtes toute seule. – Non, merci. J’ai rendez-vous avec quelqu’une. Elle doit être déjà là.
– Très bien.
Il se dirigea vers une table, j’en profitai pour balayer la pièce du regard. Je cherchais Emi, une bonne amie. Je m’avançai vers la table où elle était assise.
– Ben dis donc, le froid ne passera pas par toi ! s’exclama-t-elle
Je souris. Je portais un col roulé, un gilet et un chandail par-dessus. J’avais deux écharpes autour du cou et un bonnet sur la tête.
– Tu sais bien que je suis frileuse. répondis-je
J’ôtai mes écharpes. Il faisait une de ces chaleurs dans ce café !
– Tu prends quelque chose ?
– Je prendrai un café
Pour me réchauffer.
– Toi et tes rimes. dit-elle en riant
Je lui fis un clin d’œil.
Ma vie est faite de rimes
Depuis qu’il m’a plongée dans l’abîme.
Elle fit signe au serveur qui vint prendre nos commandes.
– Un café…
– Allongé. précisé-je
– Un café allongé pour la jeune dame et un thé vert à la menthe pour moi s’il vous plaît.
Il repartit, Emi entama la conversation.
– Je savais très bien que cette coupe de cheveux t’irait à merveille. Mets-toi de profil s’il te plaît.Tu es magnifique, Cyrielle. ajouta-t-elle quand je m’exécutai. Tu devrais faire cette coupe plus souvent.
Je soupirai. Elle avait procédé par insinuation pour que je fasse cette coupe de cheveux. La semaine dernière, elle n’avait cessé de m’envoyer des messages :
«Cyrielle, ça va ? J’ai vu une coupe de cheveux sur l’une de mes stagiaires. La coupe est magnifique, si tu voyais ! Vous avez la même forme du visage. Je suis sûre qu’elle t’ira très bien.»
«Tu as reçu la photo que je t’ai envoyée ? Bon, elle a réalisé sa coupe avec plusieurs tons de mèche. Je pense, et ce n’est qu’un humble avis, qu’une couleur uniforme t’irait à merveille.»
«Tu m’envoies une photo quand tu finis de te coiffer ? J’ai besoin de savoir si mes intuitions sont bonnes.»
Sacré Emi ! Nous nous étions rencontrées dans un club de lecture qui se tenait à deux pas de mon lieu d’habitation et à une quinzaine de minutes de son lieu de travail. Nous étions les seules africaines du club, et ivoiriennes de surcroît. Savoir que nous venions toutes les deux de la terre éburnéenne nous avait rapprochées. Nous étions inséparables depuis. Sa présence me faisait un bien fou. Je la regardai avaler quelques gorgées de son thé. Je l’enviais tellement ! J’aurai tellement aimé être comme elle ! N’avoir aucune attache sentimentale et être heureuse malgré tout.
Elle n’avait aucune attache, contrairement à moi. On m’avait attachée et les liens n’avaient pas été défaits.
«L’amour est une chose solitaire. C’est cette découverte qui fait souffrir.»
Cette découverte, je n’aurais jamais dû la faire, pas si tôt.
«L’amour est plus précieux que la vie, l’honneur plus que l’argent: mais plus précieux que tous deux, la parole donnée. »
Pourquoi n’avait-il pas respecté sa parole ?
Pourquoi toutes ces fariboles ?
– Qu’est-ce que tu racontes de beau ? me demanda Emi, écrasant ainsi la vague de souvenirs amers sur laquelle je surfais.
-Rien de bien intéressant.
Je portai la tasse à mes lèvres. Mon café était brûlant mais je ne retirais pas mes lèvres. J’aimais bien cette sensation. Puisse cette chaleur réveiller mon cœur endurci ! Emi porta également sa tasse à ses lèvres, la reposa immédiatement.
– C’est trop chaud ! Je ne sais pas comment tu fais pour boire des breuvages aussi chauds. Bref ! On dîne toujours ensemble samedi prochain ?
– Bien sûr.
– Jean-Jacques peut se joindre à nous ?
– Emi, s’il te plaît ! Je ne veux pas le voir et tu sais pourquoi. Nous dînerons toutes les deux, rien que toutes les deux.
J’avalai quelques gorgées de mon café. Je ne voulais pas voir Jean-Jacques. C’était un cousin d’Emi que j’avais rencontré lors d’un dîner organisé chez elle, nous devions avoir le même âge.
Je n’avais pas de l’aversion pour lui. Bien au contraire, je le trouvais fort sympathique. J’évitais de le voir tout simplement parce qu’il me rappelait l’autre. Je n’avais pas envie de le voir à travers lui.
Le regard d’Emi croisa le mien et ses yeux semblaient me dire: Cyrielle, fais un effort. Surmonte ta déception. Je le voulais mais n’y arrivais pas. La plaie était encore béante, des années qu’elle était ouverte et elle n’avait toujours pas cicatrisé.
Je revis mon passé, l’homme qui avait fait la jeune femme que j’étais. Je remontai dans le temps, 10 ans plus tôt…
Hyper contente de vous retrouver pour ma 2e participation au TTL entendez par là Throwback Thursday Livresque, un rendez-vous livresque initié par BettieRose books.
Le but est de parler d’une « ancienne » lecture (pas la toute dernière ou l’actuelle) autour d’un thème qu’elle aura au préalable défini.
Le thème de cette semaine est : Thanksgiving/Pardon/ Seconde chance
J’ai fait un voyage dans mon passé livresque et regardez ce que je vous ai ramené
Cent vingt millions de francs CFA ! Qui ne rêve pas d’avoir une pareille somme ? Caroline, jeune fille d’une famille modeste, menant une vie toute tracée avec son fiancé Jean-Philippe, a la main heureuse, au hasard d’un pari au PMU. Sa vie résistera-t-elle à un tel coup de chance ? Caroline, saura-t-elle rester lucide face à toutes les tentations qui l’assaillent depuis qu’elle est devenue multimillionnaire ?
J’ai d’abord voulu vous présenter un autre livre que j’ai beaucoup aimé mais après réflexion j’ai trouvé qu’il serait préférable de le laisser aux TTL des lectures bouleversantes. 🙂
Revenons à notre livre du jour.Le Pari de l’amourest une romance à l’africaine. Caroline, éblouie par son statut de multimillionnaire, se lasse de la routine dans son couple. Il lui manque l’intensité, la passion. Elle se laisse séduire par un autre et goûte à l’amour passionnel dans ses bras. Elle se donne corps et âme puis finit par se brûler les ailes. Cet amour passionnel n’était qu’une illusion…
Différents sentiments nous habitent à la lecture de ce roman. On rêve de ce qu’on ferait si on était multimillionnaire. On envie Caroline lorsqu’elle remporte le gros lot, on la déteste lorsqu’elle abandonne Jean-Philippe, on compatit lorsque le chagrin d’amour ne lui laisse aucun répit.
Combien d’hommes accorderaient une seconde chance à une femme qui les a trompés, abandonnés ? Jean-Philippe l’a fait.
Ce roman est une belle leçon d’amour, de pardon et de seconde chance. Il a d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation cinématographique à l’ivoirienne. 😀
Quel livre recommanderiez-vous sur le pardon, la seconde chance ?