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Regards de vérité, tome 1 : La candeur entachée

Léa, jeune mère courage n’a qu’une obsession: trouver un nouveau papa pour Moya sa petite orpheline et ainsi fonder un foyer, symbole de respectabilité et synonyme de réussite dans la plupart de nos sociétés africaines.
Au nom du mariage, Léa accepte brimades et humiliations. Au nom de l’amour, elle est aveugle. 
Si aveugle et préoccupée à lécher ses propres blessures, qu’elle ne voit pas ce père trop entreprenant à l’égard de Moya.
Cette histoire, c’est la candeur entachée d’une fillette de 12 ans qui se raconte. C’est le regard de Moya qui découvre douloureusement un monde d’adultes dans toutes ses perversités, ses fragilités et son hypocrisie. C’est l’échec de nos sociétés, l’incohérence de notre justice, le poids de nos traditions…

l'Afrique écrit

Lamazone Wassawaney était l’invitée de Livresque 30. Pendant une heure, nous avons échangé avec elle sur les thèmes de ce premier roman qu’elle offre au public et qu’elle a auto-édité.

Edité au format poche, La candeur entachée _ 1er tome de la trilogie Regards de vérité_ semble avoir été imprimé par un éditeur étranger. L’impression est de qualité, la police d’écriture est assez petite mais pas gênante. 

J’ai désiré avoir ce roman autant pour son aspect visuel que pour son contenu. 

 

L’auteure ne se revendique pas féministe, elle mène un autre combat : dénoncer les violences physiques et psychologiques faites aux femmes, la pédophilie passée sous silence dans notre société en particulier en Côte d’Ivoire et mener des actions concrètes pour qu’elles cessent.

L’auteure par ses mots choisis avec soin nous invite à mener ce combat avec elle. 

La candeur entachée à travers les confidences de Moya et sa mère Léa dresse avec exactitude le portrait de notre société. Une société où le mariage est celui qui donne un sens à l’existence de la femme, une société où la femme doit tout supporter, n’a que des devoirs et aucun droit.

la candeur entachée

 

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Ça a été un réel plaisir de faire la connaissance de Yowl, l’amie de Léa. J’aime parfois dans mes lectures rencontrer des personnages qui me ressemblent. Yowl a la même vision de la vie que moi. Elle n’a ni homme ni bébé mais cela ne l’empêche pas d’être heureuse. 

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La candeur entachée est un roman à lire et à faire lire pour les thèmes d’actualité qu’il aborde avec finesse. Le cliffhanger donne sans contredit l’envie de lire le tome 2. J’espère qu’il ne tardera pas.

Je n’ai noté qu’un bémol durant ma lecture : narré à la 1ère personne, j’ai trouvé que le langage soutenu de Moya était inapproprié même si c’est une jeune fille très mûre pour son âge.

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Devine qui est mort – Frédérique Hoy

Roman concourant au Prix des Auteurs Inconnus 2019, catégorie « littérature blanche »

 

Devine qui est mort ? par [HOY, Frédérique]

La flûtiste renommée Albane de Morange a tout pour être heureuse : un homme qui l’aime et qui partage sa passion, un appartement chic à Paris, une vie réglée comme du papier à musique. Si elle n’a pas d’enfant, c’est pour une raison bien précise : cette raison même qui fait qu’elle a rompu avec la famille de Morange il y a plusieurs années.
Le jour où, en plein concert, la musicienne frôle la mort, son monde intérieur est bouleversé. Albane éprouve le besoin de renouer les liens, et surtout de régler ses comptes avec les acteurs de ce passé douloureux qu’elle n’a jamais eu le courage d’affronter. 

 

l'Afrique écrit

J’ai l’habitude de donner mon avis en commençant par le fond mais ce roman m’intime l’ordre de changer l’habitude. 

La plume de Frédérique Hoy est très travaillée et nous rappelle que l’écriture est un art. Chaque phrase est ciselée, soutenue par la poésie. Peut-on d’ailleurs se passer de poésie lorsque l’âme tourmentée décide de s’épancher ? 

L’auteure l’a bien compris et cite un vers de Baudelaire dès les premières pages :

Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.

Poème Recueillement

 

Douleur, mélancolie, sombre, triste sont les maîtres-mots de ce roman. Il y règne une atmosphère lugubre qui amène un malaise durant la lecture.

L’hiver qui me traverse et qui ne me quitte plus, j’apprends à faire sa connaissance : c’est le signe de l’amour qui s’en va.

 

Albane a eu un choc émotionnel en plein concert suite à une rencontre inopinée. Cette dernière l’oblige à faire un saut dans le passé, 36 ans plus tôt.

 

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Adolescente, Albane a connu l’amour. Un amour que ses parents, des aristocrates froids et distants ont interdit. 

Dans l’insouciance que favorise l’émoi amoureux, la jeune fille commet une imprudence. Je lui en ai voulu pour ce manque de vigilance mais aurais-je eu la même réaction que ses parents ? Je les ai trouvés assez sévères.

Albane va recevoir une lourde punition, connaître la solitude, perdre une partie d’elle-même. Malgré les événements bouleversants endurés, elle va tenter de se reconstruire en couvrant ses blessures.

Le passé devient muet jusqu’au jour où le présent lui exige des comptes…

Quand la blessure ne nous tue pas, son souvenir revient finir le travail.

 

Je pensais avoir toutes les clés du coffre-fort du passé d’Albane. Je pensais que ce n’était qu’une histoire d’amour juvénile qui avait mal tourné. Loin de là, l’histoire d’Albane est beaucoup plus profonde. Elle est faite d’abus, de trahisons, de malentendus, de mensonges. J’ai été choquée par toutes les révélations. Maquillées à outrance par Albane et sa famille, je n’ai su les discerner. 

Devine qui est mort ?

Le titre du livre prend tout sens au fur et à mesure qu’on avance dans la lecture.

Si j’ai éprouvé de la peine pour Albane, je n’ai pu m’empêcher de la trouver égoïste envers son mari. Elle fait ses choix sans se soucier de lui, se rend justice elle-même. Est-ce un besoin de revanche sur le passé, un moyen d’affirmation ? 

En conclusion

Devine qui est mort est un roman bien écrit qui aborde des thèmes percutants. Il s’inspire d’événements réels ayant eu lieu en Flandre entre 1950 et 1980 et fait réfléchir sur la protection des enfants. 

 

 

Christmas

Date de publication : Mai 2018

Existe en version kindle et broché.

Lien d’achat : ICI

GM signature

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Des cris sous la peau – Fatimata DIALLO BA

Une voix extérieure présente une petite fille de 45 ans qui s’apprête à prendre l’avion pour la 2eme fois de sa vie.

Être une petite fille à 45 ans ? Cette femme n’est donc pas mature ? Elle est mariée, a deux filles, un travail. Pourquoi se considère-t-elle comme une petite fille ?

Son voyage à Dakar apporte des éléments de réponse, permet de mieux faire connaissance avec elle. On découvre une femme qui a manqué d’amour maternel. Elle n’a pas connu sa mère, a été élevée par la sœur de cette dernière. Une tante qui a toujours préféré sa fille.

On découvre l’horreur qu’elle a subie enfant, son mariage à un cousin lointain à 18 ans, les nombreux coups qu’il lui porte fréquemment l’obligeant à devenir invisible, inodore et muette.

Des souffrances de femme qui ne sont pas un cas isolé. Sa voisine du vol Paris-Dakar lui raconte la polygamie qu’elle vit, son absence de maternité.

La fille de Saran, masseuse traditionnelle originaire du Mali, a aussi été victime de la jalousie perverse d’une coépouse et de la violence aveugle d’un époux manipulé.

Arame, la cousine de la petite fille de 45 ans, a aussi des malheurs cachés sous sa peau. Elle est énorme comparée à la petite fille qui est maigre. Boulimie contre anorexie. Rejet ou consommation excessive de la nourriture pour cacher un mal-être.

Toutes ces femmes acceptent leurs souffrances, c’est leur seconde peau. 

Le surnaturel intervient, la petite fille qui était figée dans l’adolescence va entrer en contact avec sa mère. Cela m’a fait penser à De l’autre côté du regard de Ken Bugul.

La petite fille _appelons la maintenant par son prénom Yandé _va entendre des mots d’amour, guérir de ses blessures, devenir une femme. 

Yandé appelle les femmes à ne plus être silencieuses, à dénoncer haut et fort ce qui ne va pas. 

Ce roman renvoie à la condition des femmes au Sénégal où viols et meurtres des femmes sont légion. J’ai apprécié ma lecture, c’est un roman court et fluide. J’ai été contente de le finir et passer à autre chose. Le récit est bien écrit, il y a des instants d’émotion mais ce n’est pas transcendant. Par ailleurs, j’ai trouvé le style assez scolaire. Au niveau du fond, j’aurais voulu que les thèmes soient développés en profondeur. Des cris sous ma peau ne fait que les effleurer…

 

Pour en savoir plus sur le roman, cliquez ICI

 

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Journée mondiale des enfants- Allah n’est pas obligé

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J’ai voulu lire Allah n’est pas obligé parce que c’est un classique de la littérature africaine. Il a aussi reçu de nombreux prix littéraires comme le Prix Renaudot en 2000 et le Prix Goncourt des lycéens.

Résumé de l'oeuvre

 

« Allah n’est pas obligé d’être juste dans toutes les choses qu’il a créées ici-bas. » Telle est la maxime favorite du jeune Birahima pour justifier l’avalanche de malheurs qui s’est abattue sur lui depuis sa naissance. Armé d’un Larousse, d’un Petit Robert, de l’Inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire, il entreprend de conter son histoire sur un mode tragi-comique : celle d’un orphelin qui, envoyé chez sa tante au Liberia par le conseil du village, s’enfoncera dans la guerre civile en devenant enfant-soldat. En lui prêtant sa plume, Ahmadou Kourouma, l’une des plus grandes voix de la littérature africaine, fait surgir avec maestria toute l’horreur des destins arrachés à l’enfance par les affres de l’histoire contemporaine. 

 

l'Afrique écrit

 

J’ai découvert la plume satirique de Ahmadou Kourouma en Terminale avec le Soleil des Indépendances. J’avais apprécié sa plume mordante, son art de mêler français soutenu et malinke, d’évoquer des événements tragiques avec humour et je l’ai retrouvé dans Allah n’est pas obligé

Birahima a un langage cash, brut. Il nous raconte d’abord les souffrances de sa mère et nous renvoie à cette question que l’on s’est posé au moins une fois dans sa vie que l’on soit croyant ou athée : si Dieu existe, pourquoi toutes les souffrances dans ce monde ? Birahima a une réponse : « Allah fait ce qu’il veut, il n’est pas obligé d’être juste dans toutes les choses ici-bas. » Point final.

Birahima à la mort de sa mère va tenter de retrouver sa tante installée au Libéria. Là-bas, il nous fait découvrir les affres de la guerre civile, l’horreur que vivent les enfants, les femmes, les hommes.

Des enfants à qui on a ôté l’innocence, des enfants qui pour vivre n’ont d’autre choix que de faire mourir d’autres, piller, se droguer.

Et quand on n’a plus personne sur terre, ni père, ni mère ni frère ni sœur, et qu’on est petit, un petit mignon dans un pays foutu et barbare où tout le monde s’égorge, que fait-on ? Bien sûr on devient un enfant-soldat, un small-soldier, un child-soldier pour manger et pour égorger aussi à son tour; il n’y a que ça qui reste.

 

J’ai éprouvé beaucoup de tristesse pour ces enfants en particulier pour Sarah. Birahima nous présente les différents chefs de guerre du Libéria en Sierra-Leone assoiffés de pouvoir, ceux qui profitent du désordre occasionné par la guerre pour s’enrichir sur le dos des autres. Il nous présente la géopolitique des états de l’Afrique de l’Ouest, l’implication des pays limitrophes dans les guerres de ces deux pays. 

Cette lecture a été instructive, elle a aussi été un devoir de mémoire. Les guerres civiles au Libéria et en Sierra Leone, on n’en parle pas souvent. 

J’ai apprécié le tragi-comique de ce récit et les expressions de Birahima. La structure narrative du livre lasse légèrement. Je vous explique , Birahima a plusieurs dictionnaires avec lui et dans son récit, il met entre parenthèses les explications de certains mots. C’est un peu lassant quand on connait déjà la signification de ces mots 😀

Ce livre n’est pas bouleversant, j’en ai lu bien d’autres sur les guerres civiles qui m’ont fait pleurer mais il vaut le détour pour son côté tragi-comique.

 

J’ai tenu à vous le présenter aujourd’hui 20 novembre où on célèbre la Journée Mondiale de défense et de promotion des droits de l’enfant.

Un enfant est un trésor qu’il soit le nôtre ou pas. 

« Rien n’est plus important que de bâtir un monde dans lequel tous nos enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé, dans la paix et dans la dignité. »
Kofi A. Annan, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies

 

GM signature

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La cueilleuse de thé, portrait d’une femme forte

Couverture Cueilleuse de thé

Au Sri Lanka, l’ancien Ceylan, Shemlaheila est cueilleuse de thé dans une plantation. Depuis dix ans déjà, elle ploie sous les lourds sacs de feuilles de thé et sous le joug des contremaîtres, mais, à l’aube de ses vingt ans, la jeune femme a d’autres rêves. Elle est bien décidée à partir, à échapper à la condition de celles qui, dans les théiers et dans les maisons, sont au service des hommes. Elle ne sera pas cueilleuse de thé toute sa vie, comme sa mère, comme toutes ces femmes asservies qui n’ont d’autres horizons que les interminables rangées de théiers…

Du Sri Lanka à Londres, à la découverte d’un pays complètement différent du sien, Shemla va découvrir une autre culture, d’autres personnes et surtout d’autres envies. La cueilleuse de thé qu’elle a toujours été choisira-t-elle de revenir au pays, ou de se créer une nouvelle vie ?

l'Afrique écrit

J’ai éprouvé beaucoup de peine pour Pokonaruya, cueilleuse de thé, victime d’un mariage arrangé. Elle est brimée par sa belle-mère et son époux de pacotille Datu-Guemi, un homme détestable au plus haut point. J’ai adoré la punition qu’a réservé Shemlaheila à ce dernier. Cet homme méritait le pire, il a humilié tant de femmes !

J’ai admiré la force de Shemlaheila, son NON catégorique face à la fatalité. Elle sait qu’elle a le pouvoir de changer son destin, celui qu’on colle par facilité aux femmes. Elle veut vivre sa vie, ses rêves et elle s’en donne les moyens même quand le parcours est difficile.

C’est une femme attachée à ses racines, forte, courageuse, une féministe comme on les appelle aujourd’hui. Elle est déterminée et non bornée. Elle réajuste ses ambitions quand il le faut. 

Avec elle, j’ai revu mon aventure d’immigrée, le bonheur des rencontres, la richesse d’une culture différente de la mienne. 

Plus tard, viendraient l’exaltation du retour, la joie de son enrichissement, la gratitude pour ce qu’elle était devenue. Elle n’avait pas seulement appris la langue, elle n’avait pas seulement engrangé des connaissances, elle avait appris la liberté d’être femme.

Son histoire d’amour n’était pas évidente. L’auteure m’a mise sur une fausse piste, a réussi à créer la surprise. Eh oui, une histoire d’amour peut en cacher une autre.

Par contre, je suis restée sur ma faim. Il y a quelques instants d’amour mais ils sont brefs. J’aurais voulu en savoir plus sur l’histoire d’amour de Shelma et D.

J’ai moins aimé la fin, je l’ai trouvé très précipitée.

Le livre est plutôt axé sur la quête d’indépendance de Shelma que sur l’amour. Ce n’est pas de la romance mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas du romantisme. 

Cueilleuse de thé est très complet en terme de romantisme. Il en respecte les thèmes et principes à savoir la mélancolie, la nostalgie, le moi en souffrance, la nature, le désir de fuite, le voyage, le rêve et la spiritualité.

 

CONCLUSION : Ce livre nous rappelle les conditions des femmes dans le monde qui doivent être améliorées. Les femmes doivent pouvoir jouir de leurs droits, les hommes doivent arrêter de croire que le corps des femmes leur appartient, les jeunes filles doivent étudier et non se marier si tôt.

Ce roman est à lire et à faire lire à toutes les femmes qui luttent pour que d’autres femmes soient libres et heureuses. 

signature coeur graceminlibe

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Lu : Délivrances de Toni Morrison

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Dans son onzième roman, qui se déroule à l’époque actuelle, Toni Morrison décrit sans concession des personnages longtemps prisonniers de leurs souvenirs et de leurs traumatismes.

Au centre du récit, une jeune femme qui se fait appeler Bride. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Au fil des ans et des rencontres, elle connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une fois délivrée du mensonge – à autrui ou à elle-même – et du fardeau de l’humiliation, elle saura, comme les autres, se reconstruire et envisager l’avenir avec sérénité.

l'Afrique écrit

 

Comment se sent-on quand  :

  • on doit sans cesse quémander l’attention de sa mère ?
  • notre mère n’ose pas nous toucher et déteste notre couleur de peau ?
  • on est regardé de travers à cause de notre couleur de peau ?
  • on est la responsable du départ de son père ?
  • on abuse de nous et que notre mère reste silencieuse ?
  • notre mère se libère de sa responsabilité parentale, nous livre à nous-même ?
  • on est injustement accusée, victime de propos mensongers, et que notre vie vole en éclats ?

Comment doit-on réagir quand on vole l’innocence de notre frère bien-aimé en abusant de lui, en lui ôtant la vie ?

Comment faire le deuil de son passé ?

Qu’est-ce qu’on est prêt à faire pour être aimé ?

Ces interrogations sont l’architecture de ce roman choral. A tour de rôle Lulu Ann (ou Bride), Brooklyn, Sofia, Booker, Rain et Sweetness répondent à ces questions en exposant les fautes commises, les rancœurs. Ils ont tous un point commun : ils portent un fardeau. Un fardeau qu’ils ont choisi de porter, un fardeau qu’on leur a sommé de porter. Certains ont besoin de pardonner, d’autres ont besoin de se faire pardonner.  

J’ai été attendrie par Rain, cette petite fille débrouillarde, au caractère bien trempé qui a connu bien des misères mais les dédramatise.

Ce roman aborde des sujets difficiles comme les sévices sexuels faits aux enfants, la responsabilité parentale, la condition d’être noire.

Bien que, avec l’aide de Jeri, elle ait tiré parti de sa peau foncée en la mettant en valeur, en la rendant séduisante, elle se rappelait un échange qu’elle avait eu avec Booker un jour. Comme elle se plaignait de sa mère, elle lui avait dit que Sweetness la détestait en raison de sa peau noire. « Ce n’est qu’une couleur, avait-il dit. Une caractéristique génétique : pas un défaut, pas une malédiction, pas une bénédiction ni un péché. »

J’ai souvent été regardée de travers à Dieppe (Haute-Normandie, France) quand je me retrouvais dans les bus. Je me demandais si ces gens n’avaient jamais vu de noirs. 

J’ai apprécié la narration poétique, très descriptive de l’auteur et ces références à la musique. J’ai apprécié l’originalité de la famille de Booker et sa relation avec cette femme dont la beauté éblouit.

Ai-je noté un bémol ? Hummm… l’intrigue un peu linéaire. Le style de l’auteure est assez soutenu. Il faut être très concentré pour ne pas être perdu.

Le titre original du roman est «God Help the Child ». Je trouve que le titre en français : Délivrances » a été bien choisi. Dans ce roman, il est question de plusieurs délivrances : délivrance du deuil, de l’injustice, de la colère, de la dépendance affective, du mensonge, de parents irresponsables, du passé accusateur.   

C’est un roman à lire quand on veut être délivrée de l’ennui. 🙂

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Editeur : CHRISTIAN BOURGOIS ÉDITEUR

Format : existe en broché, kindle

Nombre de pages : Broché, 198 pages

TraducteurChristine Laferrière

Dépôt légal : août 2015

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Toni Morrison (de son vrai nom Chloe Anthony Wofford) est une romancière américaine.
Née dans une famille ouvrière, Toni Morrison s’intéresse très tôt à la littérature et se passionne en particulier pour les œuvres de Jane Austen et Léon Tolstoï.
Elle reçoit le prix Nobel de littérature en 1993 pour l’ensemble de son œuvre. L’Académie suédoise voulait ainsi récompenser celle « qui, dans ses romans caractérisés par une force visionnaire et une grande puissance poétique, ressuscite un aspect essentiel de la réalité américaine ».

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