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TTL 112: Le retour en France d’Alphonse Madiba dit Daudet

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: Résolutions

Pour la prochaine année livresque, j’ai décidé de lire davantage de BD. En 2020, j’en ai lu 19 grâce à Youscribe. Cette année, 18 en majorité grâce à mon abonnement gratuit à Youscribe.

Avec mes obligations professionnelles, ce format me permet d’avoir au moins une lecture par semaine.

Puisqu’on parle de BD, j’en profite pour vous en présenter une : le tome 2 des Tributations d’Alphonse Daudet.

Pour ma chronique du tome 1, c’est par ici

Couverture Les Tribulations d'Alphonse Madiba dit Daudet, tome 2 : Le retour en France d'Alphonse Madiba dit Daudet

Madiba, si je ne te tue pas aujourd’hui, un cadavre va mourir !

Immigré expulsé de France, Alphonse Madiba dit Daudet est de retour au pays. Coincé en Balaphonie, État imaginaire et miroir de l’Afrique, il est prêt à tout pour repartir au pays de ses rêves. Une comédie grinçante et désopilante qui finit bien, mais pas pour tout le monde…

Un plaisir de retrouver Alphonse Daudet dit Madiba. Il n’a pas du tout changé: toujours oisif et obsédé par sa vie en France. Il est prêt à tout pour y retourner quitte à truander. Quand l’un de ses stratagèmes foire, il ne désespère pas, il remet en place un autre. J’ai ri mais pas autant que dans le 1er tome. Y aura-t-il un tome 3 ? C’est ce que l’auteur semble nous dire à la fin de la BD. On attend donc la suite des aventures de Madiba.

Cet article est probablement le dernier de cette année 2021. Je vous souhaite de passer un beau réveillon et j’espère de tout cœur qu’on se retrouvera en 2022 pour de nouvelles lectures et aventures livresques.

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TTL 109: Du miel sous les galettes – Roukiata Ouédraogo

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: O comme…

Ouedrago. Roukiata Ouedraogo.

Couverture Du miel sous les galettes

Roukiata est née au Burkina-Faso. De sa plume, légère et nostalgique, elle raconte avec tendresse et humour ses années d’enfance, son pays, ses écrasantes sécheresses et ses pluies diluviennes, la chaleur de ses habitants, la corruption et la misère.
Elle raconte sa famille, sa fratrie, ses parents, l’injustice qui les frappe avec l’arrestation de son père. Mais, surtout, elle raconte sa mère.
Cette femme, grande et belle, un  » roc  » restée seule pour élever ses sept enfants, bataillant pour joindre les deux bouts, en vendant sur le pas de sa porte ses délicieuses galettes. Des galettes au miel qui, pour la jeune Roukiata, auront toujours le goût de l’enfance et du pays natal.

Cette autobiographie de plus de 200 pages est un bel hommage à la résilience de la femme, épouse et mère. La mère de la narratrice ne courbe pas l’échine face à la difficulté, elle n’hésite pas à clamer haut et fort ce qu’elle pense.

La narratrice navigue entre son passé où la mère est racontée et son présent où l’artiste française d’origine burkinabè qu’elle est, est la marraine de la Journée internationale de la Francophonie.

On lit sa fierté d’être marraine d’un tel événement, son attachement à la Francophonie et à la langue française

Je suis le prototype de la francophone qui a réussi grâce au français, grâce à la France aussi. Sans la maîtrise de cette langue, je n’aurais jamais pu avoir un public et j’aurais dû me limiter à mon pays. Sans la puissance des réseaux culturels et des médias français, je n’aurais jamais eu cette audience.

Dans son discours précédant la lecture de la dictée de cette journée internationale, elle évoque ce que représente la Francophonie pour elle : union, communion, outil de partage, héritage commun à faire fructifier.

La narratrice évoque également son expérience personnelle et son engagement face à l’excision en fin d’ouvrage. Hélas, de façon très brève. Ce thème fort et important aurait mérité un développement.

Du miel sur les galettes est un roman accessible à tous. Le niveau de langue est courant, le style sans fioritures.

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La ronde des ombres de Philippe N. Ngalla

Tourmenté par l’apparition d’ombres mystérieuses et par l’éventualité d’un soulèvement populaire, le dictateur Sylvestre redoute sa chute. Il espère néanmoins triompher de cette sombre perspective grâce à de sûrs recours. Le réveil est, hélas, brutal. Ses féticheurs n’arrêtent pas les ombres, ses méthodes d’apprivoisement de l’opposition ne fonctionnent plus. S’ouvre alors un gouffre de désespoir sous le vieux potentat. Au milieu de sa détresse, la réflexion, naguère absente de sa conduite du pays, lui paraît le secours idéal pour infléchir le destin.

De coloration dramatique nuancée de touches d’humour, La ronde des ombres explore les effets de la peur sur les enjeux du pouvoir.

Nous sommes en Afrique, vraisemblablement au Congo. Politique brillant jusqu’aux premières années de son principat, très vite gagné par l’obsession de perdurer aux affaires, Sylvestre s’était défait de ses dispositions à bien gouverner. Il leur avait préféré d’autres armes. Parmi celles qu’offre l’ingénierie de la conservation du pouvoir, il choisit la désorganisation, la corruption, l’avilissement du peuple et le bâillonnement de son expression.

Ce roman retrace son parcours mais aussi celle de sa féticheuse Mamou Cocton.

A travers ce roman de 200 pages, Philippe N. Ngalla dénonce l’avidité du pouvoir des dirigeants sous les cieux africains. Il donne l’impression de vouloir revaloriser la tradithérapie, le mysticisme/occultisme africain mais je trouve qu’il dessert sa cause. En effet, il présente l’occultisme comme un moyen de manipulation, au service de l’injustice. Par conséquent, l’aspect négatif de l’occultisme ressort plus.

Les courts chapitres ont tenté de donner du rythme à l’histoire mais le style d’écriture était bien trop lourd pour pouvoir m’embarquer. La fin du récit donne un air d’inachevé.

La ronde des ombres aborde un thème d’actualité. Le thème central de cette œuvre a maintes fois été abordé en littérature. J’attendais donc un angle d’étude, de description singulier de la part de l’auteur. Hélas, mes attentes n’ont pas été comblées.

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La ligne verte de Stephen King à lire et faire lire

Résumé de l'oeuvre

Paul Edgecombe, ancien gardien-chef d’un pénitencier dans les années 30, entreprend d’écrire ses mémoires. Il revient sur l’affaire John Caffey – ce grand Noir au regard absent, condamné à mort pour le viol et le meurtre de deux fillettes – qui défraya la chronique en 1932.
La ligne verte est le reflet d’un univers étouffant et brutal, où la défiance est la règle. Personne ne sort indemne de ce bâtiment coupé du monde, où cohabitent une étrange souris apprivoisé par un Cajun pyromane, le sadique Percy Wetmore avec sa matraque et Caffey, prisonnier sans problème. Assez rapidement convaincu de l’innocence de cet homme doté de pouvoirs surnaturels, Paul fera tout pour le sauver de la chaise électrique.

 

Couverture La Ligne verte
Edition lue en epub

 

L’an dernier, j’ai demandé à une férue de lecture quels étaient les livres de Stephen King qu’elle me recommandait. Elle m’a cité deux ou trois titres parmi lesquels figurait la ligne verte

Je l’ai téléchargé, le résumé étant assez alléchant. Après lecture des premiers chapitres, des souvenirs sont remontés à la surface. J’avais déjà vu ce John Caffey, ce géant. Une recherche sur Internet l’a confirmé. Il y a 15 ou 20 ans, j’ai regardé la ligne verte.  Ce film poignant m’a marquée puisque j’ai encore en mémoire l’acteur qui jouait le rôle de John Caffey.

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Après avoir lu le livre, je peux vous dire qu’il a interprété ce rôle à la perfection. 

 

Revenons à l’origine, au livre. Les premiers chapitres se déroulent à l’automne 32 au Pénitencier à Cold Moutain. Paul Edgecombe est un garde-chef pénitencier. Il travaille au bloc E, dans le couloir de la mort qu’on appelle la ligne verte à Cold Mountain à cause du lino par terre. Il nous présente l’univers du bloc E, les pensionnaires actuels :  ceux qui vont être au cœur de cette histoire en particulier John Caffey, ce noir accusé d’avoir violé et tué deux fillettes. 

Stephen King nous livre une bouleversante histoire avec de l’émotion, des réflexions pertinentes et des personnages attachants.

J’ai souvent l’habitude de dire que certains criminels méritent la peine de mort mais Stephen King m’a donné l’envie d’être plus tolérante, il les a humanisés. Au bloc E, j’ai trouvé l’incendiaire, violeur et meurtrier Delacroix touchant et les conditions dans lesquels il a quitté ce monde m’ont touchée.

« Ils vous touchent, vous savez; vous ne voyez pas le pire en eux, ces pulsions qui martèlent leurs horreurs comme des démons à la forge. » – Paul Edgecombe

 

Mais il y a d’autres criminels très dangereux aussi bien en dehors qu’à l’intérieur de la prison. Je parle notamment de ceux de la trempe de William Wharton — qui se surnomme lui-même « Billy the Kid »

« William Wharton. Il avait un tatouage sur le bras : Billy the Kid, pour qui il se prenait. Rien qu’un gosse, mais dangereux. Je me souviens encore de ce que Curtis Anderson, il était alors sous-directeur, avait écrit à son sujet : « Un vrai frappadingue, et fier de l’être. Il a dix-neuf ans, mais ce type n’en a plus rien à foutre . » Il avait souligné la dernière phrase. »

Que faut-il faire pour cette tranche de criminels, maintenir la peine de mort pour protéger le monde de leur pouvoir de destruction ?

Que faut-il faire de ces mauvais hommes comme les appelle John Caffey ?

 

J’ai vraiment été touchée par l’innocence de John Caffey. Son pouvoir de guérison apporte un côté surnaturel au récit qui n’est pas déplaisant. Les miracles apportent une touche d’espérance à la vie…

Ce livre soulève également les conditions de travail difficiles des gardes pénitenciers qui côtoient souvent des personnalités dangereuses et de l’accompagnement psychologique qui leur fait souvent défaut. Des conditions de travail qui aujourd’hui encore laissent à désirer dans certaines parties du monde. 

J’ai été émue par la facilité avec laquelle on a condamné John Caffey, c’était tellement plus facile de condamner les noirs à cette époque….

J’ai pensé aux innocents accusés à tort et aux coupables laissés en liberté.

J’ai pensé aux innocents passés sur la chaise électrique et aux coupables morts paisiblement dans leur sommeil.

J’ai pensé aux injustices de cette vie et j’ai été émue aux larmes. 

 

 

 

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« J’suis fatigué de toutes les fois où j’ai voulu aider et que j’ai pas pu. J’suis fatigué d’être dans le noir. Dans la douleur. Y a trop de mal partout. » – John Caffey

 

Si vous n’avez pas encore lu ou regardé l’adaptation, je vous encourage à le faire. 

 

GM signature

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The Hate U Give – Angie Thomas

Couverture The Hate U Give : La Haine qu'on donne / La Haine qu'on donne

 

Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. 
Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic ; tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. 
Mais tout vole en éclats le soir où son ami d’enfance Khalil est tué. Sous ses yeux, de trois balles dans le dos. Par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s’embrase, tandis que la police cherche à enterrer l’affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu’elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête.

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Ce livre me faisait de l’œil depuis l’an dernier. Heureusement, ma binôme du Swap Carnet de bord l’a mis dans mon colis. 

On entre très vite dans le vif du sujet, ce jour où Khalil a été lâchement tué. On assiste impuissant à cette scène et on réalise combien la vie de l’un est jugée parfois superficielle pour l’autre. On réalise combien la vie est fragile.

J’ai ressenti la douleur de la famille de Khalil, la révolte de Starr lorsque l’opinion publique en particulier les citoyens blancs justifient le meurtre de Khalil et que la police tente de classer l’affaire.

LA VIE D’UN NOIR NE VAUT PAS MOINS QUE CELLE D’UN BLANC !

J’ai repensé à tous ces meurtres relevés par le mouvement Black Lives Matter et j’ai encore une fois ressenti de l’indignation. 

 

Notre voix est notre arme. Ne jamais se taire, faire bouger les lignes, lutter pour l’égalité, la justice, voici la leçon que nous enseigne Starr lorsqu’elle décide de parler, dire ce qu’elle a vu lors de cette nuit atroce.

 

A travers ce roman, Angie Thomas nous fait découvrir ou redécouvrir le message du rappeur Tupac. 

Thug Life, ça voulait dire : « The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody ». La haine qu’on donne aux bébés fout tout le monde en l’air.

Il faudrait que la société arrête de fabriquer ces propres monstres.

 

Au-delà du roman engagé, ce roman jeunesse fait le portrait d’une famille afro-américaine qui vit dans un ghetto. On fait une immersion dans une communauté, un quartier populaire avec ses gangs. J’ai passé un bon moment avec la famille de Starr. Leur cohésion et leur humour m’ont permis de passer un bon moment.

 

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J’ai trouvé trop mignon le couple que Starr forme avec Chris.

Les personnages tant principaux que secondaires sont colorés et même si le langage employé colle parfaitement à l’univers et reste accessible pour les adolescents, j’aurais voulu qu’il soit plus élaboré. J’aurais également voulu qu’il y ait plus d’actions. J’ai eu l’impression par moment que certaines réflexions étaient redondantes.

 

Maintenant, il ne me reste plus qu’à regarder le film. L’avez-vous déjà vu ?

 

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By the rivers of Babylon, Prix Les Afriques 2018

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Augustown, quartier pauvre de Kingston. En cet après-midi d’avril 1982, Kaia rentre de l’école. Ma Taffy l’attend, assise sur sa véranda. La grand-mère n’y voit plus mais elle reconnaît entre toutes l’odeur entêtante, envahissante, de la calamité qui se prépare. Car aujourd’hui, à l’école, M. Saint-Josephs a commis l’irréparable : il a coupé les dreadlocks de Kaia – sacrilège chez les rastafari. Et voilà Ma Taffy qui tremble, elle que pourtant rien n’ébranle, pas même le chef du gang Angola ni les descentes des Babylones, toutes sirènes hurlantes.

On dirait bien qu’à Augustown, Jamaïque, le jour de l’autoclapse – catastrophe aux promesses d’apocalypse – est une nouvelle fois en train d’advenir. Alors, pour gagner du temps sur la menace qui gronde, Ma Taffy raconte à Kaia comment elle a assisté, petite fille au milieu d’une foule immense, à la véritable ascension d’Alexander Bedward, le Prêcheur volant…

l'Afrique écrit

Le titre du roman en anglais est Augustown. La traduction française de Zulma a choisi comme titre : By the rivers of Babylon.

Rivers of Babylon est à l’origine une chanson populaire des communautés rasta, les percussions sont sur un rythme Nyahbinghi et les paroles proviennent du psaume 137 du Livre des Psaumes (Ancien Testament de la Bible). La chanson est devenue populaire grâce à la reprise disco de Boney M en 1978.

« By the rivers of Babylon

There we sat down

And there we wept

When we remembered Zion. »

 

Babylone dans le roman représente les policiers et les blancs, ceux qui dominent. 

By the rivers of Babylon est un roman dépaysant. Il nous transporte ailleurs, en Jamaïque, pays que je ne connais qu’à travers Bob Marley et Usain Bolt. J’ai fait un pas de plus dans la découverte de la culture rastafari.

C’est un livre sensoriel. Kei Miller nous fait découvrir les odeurs, les sons, la vision des habitants de Kingston. On goûte à l’amour, à la violence, à la colère. 

A travers l’expérience de Ma Taffy, Gina, Soft-Paw, sont exposées les inégalités sociales criantes, le clivage blanc/noir. L’esclavage aboli a pris d’autres formes, le complexe de la peau est perceptible, certains cherchent à faire disparaître toute goutte de Noir en eux.

 

Ce roman est un plaidoyer pour le respect des croyances de l’autre, ce qu’il considère comme sacré. On entend avec exactitude la voix puissante du désir d’être et de rester soi.

La traduction de Nathalie Carré est superbe. Elle a reçu le 33e prix Pierre-François Caillé de la traduction pour ce livre et elle le mérite. J’ai apprécié cette langue créatrice, poétique, musicale.

Je n’ai noté qu’un bémol dans le développement de certains personnages. Ils disparaissent aussi vite qu’ils apparaissent. On ne sait pas trop ce qu’ils deviennent à l’instar de Bongo Moody.

 

Ce livre est une sympathique découverte qui ne déplaira pas aux  amoureux des voyages littéraires.

 

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Entre chiens et loups, tome 3 : Le choix d’aimer

Couverture Entre chiens et loups, tome 3 : Le choix d'aimer

Imaginez un monde. Un monde où tout est noir et blanc. Où ce qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre, opprimé et méprisé.
Dans ce monde, une enfant métisse est pourtant née, Callie Rose. Une vie entre le blanc et le noir. Entre l’amour et la haine. Entre des adultes prisonniers de leurs propres vies, leurs propres destins. Viendra alors son tour de faire un choix. Le choix d’aimer, malgré tous, malgré tout…

l'Afrique écrit

J’ai sorti ce tome de ma PAL pour valider deux challenges Livraddict.

Malorie Blackman insère dans son roman toutes les situations gênantes auxquels les Noirs font face dans la vraie vie. Par exemple, être suivie de près par le vigile dans un magasin comme si le vol était inscrit dans l’ADN des Noirs. J’ai déjà vécu cette situation avec ma sœur alors personne ne pourra dire que j’exagère.

Ce troisième tome de cette sympathique saga est focalisée sur Sephy et Callie Rose, la fille qu’elle a eue avec Callum. Écrire son nom me rappelle combien ce personnage me manque. Je n’ai pas encore fait le deuil.

Callie Rose vit avec sa mère et sa grand-mère paternelle. C’est une adorable fille. Elle a l’innocence attachée à son âge. Elle perd cette innocence quand des amis de classe lui révèlent ce qu’ils croient être le parcours de vie de son père. Notre cher Jude apparaît au bon moment pour étouffer en elle les derniers restes de l’innocence.

Ce cher Jude… Je n’ai toujours pas fait le deuil de Cara mais lui s’en fout complètement. On essaie de le comprendre. Le sentiment d’injustice peut dégénérer et faire grandir une colère malsaine mais on ne peut approuver ses choix, sa froideur.

L’atmosphère de haine dans ce tome est assez perceptible dans les mots, les actes, les pensées heureusement l’amour réussit à la devancer.

De la haine à l’amour. Faire le choix d’aimer malgré tout. Qu’est-ce que ça fait du bien l’amour ! L’amour sous toutes ses formes : celui d’une mère, d’une fille, d’une grand-mère, d’un homme.

L’histoire est émouvante. Merci à l’auteure pour cette lecture fluide et agréable. J’ai hâte de lire le dernier tome et découvrir ce que devient Jude et qui Sephy épousera.

Si vous n’avez pas encore fait connaissance avec cette saga, c’est le moment. 

Retrouvez mes chroniques du 1er et 2e tome ici et .

Petite anecdote : J’ai testé Google Play et c’est top! Mes notes sont directement enregistrées dans Google Drive. Il me reste plus qu’à faire un copier coller pour la rédaction de mes notes de lecture.

Je vous partage quelques extraits du livre que j’ai médités :

La sensibilité et l’idéalisme sont une combinaison dangereuse.

 

La foi devient souvent inaccessible aux moments où on en a le plus besoin.

Ah, Callie, ton père aura toujours une place spéciale dans mon cœur. Une place que personne ne lui prendra. Mais il est utopique de penser qu’il n’existe dans le monde qu’une et une seule personne que l’on peut aimer.

 

Bon mois de Septembre les amis ! Quelles découvertes littéraires, musicales avez-vous faites le mois dernier ?

signature coeur graceminlibe

 

 

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Entre chiens et loups, tome 2 : La couleur de la haine

SAGA ENTRE CHIENS ET LOUPS, me revoilà ! 

Pour lire ma chronique du tome 1, cliquez ICI

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Je n’ai toujours pas fait le deuil de Callum. En commençant le tome 2, j’ai encore sa mort en mémoire. Le jeune homme me manque et j’imagine qu’il doit encore plus manquer à Sephy, à sa mère, son frère Jude.

Sephy m’a fait de la peine. Élever une enfant métisse dans un tel environnement de haine, de rancœur n’est pas aisé. J’ai salué son désir de garder son enfant.

Elle porte le lourd fardeau du jugement des autres sur son état de mère d’un enfant métis, de femme amoureuse d’un Néant. Elle y fait face avec courage mais chaque humain a un niveau de tolérance. Celui de Sephy ne va pas tarder à osciller vers le rouge. 

Je n’ai pas compris certains de ses choix comme vivre avec Meggie ou protéger Jude. J’ai trouvé ses réactions parfois exagérées, immatures. Oups ! Suis-je en train de me ranger du côté de ses juges ? 😉

Passons à Jude, autre personnage central de ce deuxième tome.  Sa famille a été brisée en mille morceaux. Tout son être réclame vengeance pour la mort injuste de son frère et l’injustice des Primas. 

Des injustices superficielles pour certains mais qui ont une grande importance pour ceux qui les subissent. 

Je trouve injuste que quand un Nihil sort un disque et qu’un Prima en fait une adaptation, la seule version qui passe sur les ondes est la version prima.

 

Jude déteste les Primas. Lorsqu’il rencontre Cara, une jeune Prima, j’ai l’espoir qu’il change sa perception du monde.

Cara a hoché la tête. Elle était si compréhensive, et c’était pire que tout, parce que je savais qu’elle me comprenait vraiment. Elle était comme la partie calme et saine de moi-même.

 

Hélas, la haine de Jude est sa seconde peau et il ne peut s’en défaire…

Après avoir pleuré Callum, je pleure maintenant Cara. Je n’ai jamais ressenti autant de douleur à la mort d’un personnage de livre. Malorie Blackman m’a fait du mal, les amis.

 

sad Keke Palmer GIF by BET

 

La couleur de la haine est une lecture fluide, pleine d’émotions qui montre encore combien le vivre ensemble est difficile, combien la fraternité n’a de valeur qu’en théorie. 

Il s’achève sur un gros suspense qui donne des raisons de s’alarmer mais le résumé du tome 3 défait toute inquiétude. Merci à l’éditeur 🙂

Qui vais-je pleurer dans le troisième tome ? Affaire à suivre…

Pour tenter l’aventure, cliquez ICI

 

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Les puissants de Vic James tome 1 : Esclaves

J’ai reçu ce tome 1 de Vic James suite à un concours organisé par Vendredi Lecture en octobre dernier. Merci aux éditions Nathan pour ce beau cadeau. Il me tarde de lire les 2 autres.

Les Puissants, tome 1 : Esclaves par James

Dans une Angleterre alternative, chacun doit donner 10 ans de sa vie en esclavage.

Seuls quelques privilégiés, les Égaux, riches aristocrates aux pouvoirs surnaturels, restent libres et gouvernent le pays.

Abi, 18 ans, et son frère Luke, 16 ans, voient leur destin bouleversé quand leurs parents décident de les emmener accomplit en famille leurs jours d’esclavage.
Abi devient domestique au service de la puisse famille Jardine. Le somptueux décor dans lequel elle évolue dissimule en réalité des luttes de pouvoir sans pitié.
Le sort de Luke n’est guère enviable, puisqu’il est exilé dans la ville industrielle de Millmoor. Dans un environnement brutal et pollué, il s’épuise à la tâche. Cependant, d’autres, comme lui, partagent ses idéaux de liberté. Il découvre alors qu’il existe un pouvoir bien plus grand que la magie : la rébellion.

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Chaque chapitre donne la parole à un personnage et donne lieu à une narration alternée. Luke et Abi sont les narrateurs principaux mais Sylien, Euterpe, Gavar et Bouda narrent également. Cette narration alternée permet de saisir les ressentis du personnage lui-même et non à travers un autre personnage. 

Au début, je n’ai pas compris le DON. J’ai eu du mal à situer l’univers dressé par l’auteure. Les éclaircissements sont venus au fil de l’eau.

Nous sommes dans une Angleterre gouvernée par les doués. Chacun d’eux a des pouvoirs surnaturels : pénétrer dans l’esprit d’autrui, effacer la mémoire, provoquer des explosions, etc…

Ces doués ont instauré l’esclavage. Les humains sans don leur donnent 10 ans de leur vie. Luke et sa famille ne seront pas une exception. Si Luke devient esclave à Millmoor, sa famille est réduite en esclavage chez les Jardine.

 

Avec Luke, je me suis rebellé contre cette injustice, cet accaparement de la liberté par une poignée d’hommes, cette inégalité où des hommes usent et abusent de leur pouvoir. J’ai été choquée par l’état de Chien, l’homme-bête. Sa condition est terrible, inhumaine.

J’ai approuvé tous les actes de rébellion orchestrés par Jackson, Renie, Ange, Oz. J’estime d’ailleurs qu’il n’y en a pas eu assez. 

Il y a quelques longueurs notamment sur la généalogie des Jardine, quelques temps morts mais la lecture reste dynamique grâce aux retournements de situation, aux conspirations de Lord Rix, lourdes de conséquences. L’auteure a réussi à me surprendre notamment sur la réelle identité de Jackson et Ange.

La fleur bleue a apprécié la touche de romance présente dans le livre. Je suis tombée sous le charme des frères Jardine et leurs personnalités distinctes. 

Commençons par Gavar, le biker. L’aîné Jardine a un côté mystérieux. Derrière son air dur, se cache sûrement un homme sensible vu sa relation avec sa fille et Daisy, la petite sœur de Luke et Abi. Son père le sous-estime, il supporte de moins en moins les stratégies politiques de ce dernier. Une révolte intérieure émerge en lui. Explosera-t-elle dans le tome 2 ? Son mariage  arrangé avec Bouda, Égale assoiffée par le pouvoir et l’ascension sociale se fera-t-il ?

Jenner, le cadet est un Égal sans don. Il se caractérise par sa douceur, sa bonté. Il est plutôt mou. S’affirmera-t-il plus dans le tome 2 ?

Silyen, le benjamin, est le plus rusé des frères, le plus sarcastique, le plus dangereux. Son don est plus puissant que celui de son frère Gavar. J’ai apprécié son côté ténébreux. Il est un réservoir de surprises. 

Ce tome 1 a été une découverte intéressante. Sa mélodie de fin se compose de notes de suspense et présage un tome 2 mouvementé, haletant. Que deviendront Luke et Abi  ? Qui abolira l’esclavage : Gavar, Silyen ou Jackson ?  

 

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D’ombre et de silence signé Karine Giebel

« Partir sans lui dire au revoir.
Parce que je me sens incapable d’affronter ses larmes ou de retenir les miennes.
L’abandonner à son sort.
Parce que je n’ai plus le choix.
(…)
Je m’appelle Aleyna, j’ai dix-sept ans.
Aleyna, ça veut dire éclat de lumière.
(…)
J’ai souvent détesté ma vie.
Je n’ai rien construit, à part un cimetière pour mes rêves.
Là au moins, on ne pourra pas me les voler. »

Si les romans de Karine Giebel sont parmi les plus lus en France et ont fait le tour du monde, celle-ci excelle depuis quelques années dans un genre tout aussi exigeant : la nouvelle, où elle condense en quelques pages seulement toute la force de ses romans. D’OMBRE ET DE SILENCE réunit huit textes, dont certains sont inédits et d’autres restés jusqu’à aujourd’hui très confidentiels. Voici l’occasion de (re)découvrir Karine Giebel intensément, grâce à ce recueil de nouvelles noires, humaines, engagées…

l'Afrique écrit

Karine Giebel est une auteure que j’apprécie même si j’ai délaissé ses dernières parutions. Envie d’une lecture rapide, j’ai sauté sur l’occasion que présentait son recueil de nouvelles. 

HUIT TEXTES : Aleyna, Aurore, Ce que les blessures laissent au fond des yeux, J’ai appris le silence, l’été se meurt, l’Homme en noir, l’Intérieur, le printemps de Juliette

Des femmes, des hommes meurtris dans leur chair. Aleyna s’est rebellée mais les coutumes de son pays détestent celles qui disent non. Alban est méprisé dans son lycée, moqué sans cesse, un jour, il en a eu marre. Kilia vit une vie misérable, agacé par un propriétaire, elle commet l’irréparable. 

La colère est mauvaise conseillère, le sentiment d’injustice aussi… Les personnages de ces huit histoires qu’ils soient principaux ou secondaires ont été des victimes.

Viol, moquerie, abus de confiance, accusation à tort, désillusion amoureuse, maladie ont été leurs maux. Acculés par ces ennemis, se construit en eux un autre ennemi : la vengeance. Les victimes deviennent des bourreaux, elles n’hésitent pas à détruire le sujet de leurs souffrances…

La misère, la précarité, les angoisses… Le chagrin aussi, sans doute. Tout ce qui vous aide à vieillir. Tout ce qui vous pousse doucement vers la tombe. 

 

Je ne savais pas que ça existait. Que ça pouvait m’arriver. Qu’une vie peut basculer, d’une minute à l’autre. Juste parce qu’on croise le chemin de l’horreur. Ma vie est devenue un long tunnel, une obscurité totale, un manque d’espoir. Ma vie est devenue une succession d’atrocités. Ma vie est finie. 

 

Ce recueil a été une lecture rapide, seules trois nouvelles ont créé un effet de surprise en moi grâce à leurs chutes : J’ai appris le silence, l’été se meurt, l’Homme en noir. Ce fut une lecture intéressante mais elle ne marquera pas mon esprit.

Vous l’avez lu ? Avez-vous apprécié ?

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