J’ai entendu parler de ce roman sans y prêter réellement attention. Lorsque je l’ai découvert dans la liste finale du Prix Orange du Livre en Afrique 2019, je n’avais plus le choix. Je devais le lire.
La rue est un lieu pour se souvenir, un lieu pour s’interroger, se rencontrer, s’étonner. C’est un lieu où le plus vieux métier du monde s’est réinventé, où la mendicité a chassé la charité.
C’est un lieu pour aller et revenir, un lieu où l’on va à l’école de la vie, où se croise le sort des chômeurs du village et des chômeurs de la ville.
Le narrateur de ce roman est aussi insolite qu’inattendu: une rue. La rue 171.
Une rue qui parle, qui raconte, en témoin privilégié, les histoires et les aventures des hommes de notre société.
La narratrice, loquace et délurée, parle sans retenue de tout : la recherche effrénée de pouvoir, de grandeur, d’honneur, d’argent, de richesse et de plaisir, les pouvoirs politiques insolents et liberticides, la débauche sociale et morale, le racket, la truanderie, l’escroquerie même spirituelle, l’exploitation et la misère des populations, bref, tout y passe.
Ce roman N’zassa nous livre un récit ingénieux, délectable. Un texte original où se côtoient et s’entrecroisent poésie, prose, théâtre. Un texte littéraire où se mêlent les registres de langue et les figures de style comme la personnification, l’ironie.
J’ai apprécié le mélange des genres et formes littéraires : écriture calligraphique, dessins, affiches et pancartes, des textes sous la forme de strophes, de coupe ou de calice.
Ce roman sociologique s’étale sur 139 pages. L’auteur dit l’essentiel et évite au lecteur la répétition et l’ennui.
Ce finaliste du prix orange du livre en Afrique 2019 a été une agréable découverte pour moi. Je pense qu’il en sera de même pour vous.
La lecture c’est le partage ! Quels livres avez-vous apprécié et souhaitez-vous partager ?