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Pour la peau – Zac Deloupy et Sandrine Saint-Marc

Mathilde et Gabriel se rencontrent dans une fête. Lui est marié et père de famille, elle, est mariée, sans enfant. Dès le premier regard, les corps s’enflamment. Une relation illégitime démarre très vite pour tenter d’assouvir l’envie et le désir. Les rencontres sont d’abord purement sexuelles, animales, pleines de risque. Mais les sentiments naissent vite et le cadre de la relation devient trop restreint…

Le sexe peut être dangereux quand il vire à l’obsession, à l’addiction.

Quand le corps, le désir prennent trop de place dans la vie, on aboutit à l’histoire de Mathilde et Gabriel.

Mathilde a un époux, Gabriel une femme mais dans le bureau de Gabriel, là où ils passent une heure charnelle une fois par semaine, plus rien n’existe en dehors de leurs corps. Mathilde et Gabriel sont insatiables.

Leur fascination à trouver dans la peau de l’autre un accomplissement m’a interrogée. Je n’ai jamais vécu chose pareille, ce n’est pas ma vision du couple. Le corps de l’autre est une drogue. La peau, le toucher, le charnel peuvent-ils être le centre d’une relation ?

Je n’ai pas cru aux sentiments qui ont commencé à poindre. Pour moi, ils ont juste voulu se convaincre qu’ils pouvaient avoir autre chose au-delà du lien sexuel qui les unit.

Dans l’ensemble, cette BD à 4 mains est une sympathique découverte mais je n’ai pas été très fan des dessins, de la colorisation.

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Une nuit à Rome – Jim

Comme tous les gens heureux en couple, Raphaël aurait pu avoir une vie sans histoire. Mais deux jours avant son 40e anniversaire, il reçoit une vieille VHS accompagnée d’un simple numéro de téléphone. Sur l’image, il reconnaît Marie. Elle a vingt ans et ils sont nés le même jour.

Dans la vidéo, ils se font la promesse de se retrouver à Rome la nuit de leurs 40 ans. Raphael a toutes les bonnes raisons de ne pas céder à la tentation: il a Sophia dans sa vie. Et parlant de Marie, elle l’avait trompée à plusieurs reprises. Tout plaquer pour la retrouver deux jours plus tard en Italie ? Ce serait tellement stupide et immature.
Mais il cogite. Il n’est jamais parvenu à dire non à Marie dans leur passé commun

Je déteste Marie, ça s’est dit. 

Impulsif comme il y a 20 ans, Raphael plaque son anniversaire dans sa belle-famille et Sophia, sa compagne pour prendre un avion pour Rome. Pour rejoindre Marie et être au rendez-vous.

Ils sont heureux de se retrouver tandis que leurs compagnons respectifs sont en proie au désespoir.

Le désir est égoïste.

J’aurais vraiment aimé que Sophia ne lui pardonne pas.

Mais on dit que l’amour pardonne tout.

J’ai eu envie de donner des baffes au couple adultérin quand ils se font la promesse de se retrouver dans 10 ans. De vrais gosses!

Mon héros c’est Arnaud, l’ami de Raphaël, qui a décidé de résister à la tentation. Il prouve qu’on peut refréner le désir par respect pour sa compagne, l’histoire écrite ensemble.

Raphael prend de l’âge mais n’est pas mature. Le tome 3 fait déprimer sur la fidélité conjugale. J’aurais aimé que l’auteur montre des couples qui sont restés fidèles. Là, on a une vision très pessimiste de la fidélité.

Côté illustration, Marie à 50 ans est la même qu’à 40, c’est-à-dire aucun changement. Le temps n’a pas d’emprise sur elle apparemment.

Dès le début, je n’ai pas adhéré au couple Marie/Raphael parce que les bases n’étaient pas bonnes selon moi. J’ai bien été contente du dénouement final.

Dans l’ensemble, j’ai trouvé cette saga de 4 tomes sympathique. J’apprécie le coup de crayon de Jim. Les illustrations et couleurs sont belles avec cette ambiance de Rome en arrière plan qui donne envie de voyager.

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La tentation – Axel

Gérard et Françoise, couple de cinquantenaires, prennent quelques jours de vacances sur la côte méditerranéenne. Ils y font la rencontre de Fred, jeune femme libérée dont le charme et la fraîcheur ne laissent pas Gérard indifférent, et de son petit ami Mathieu. Au contact de ce couple impudique, Gérard et Françoise font l’expérience du voyeurisme, avant de succomber à la tentation échangiste. Mais cette parenthèse hors du temps a un prix…

Cette BD évoque la sexualité des cinquantenaires, l’impact de l’échangisme dans un couple. Comme bien souvent, la femme reste, c’est l’homme qui part.

J’ai trouvé que Françoise a trop bien réagi face à la décision de Gérard. Mais bon, on dit qu’aimer c’est savoir laisser partir.

La fin du récit semble dire: seul compte l’instant présent. J’aurais voulu que le couple Fred et Gerard soit exposé à l’épreuve du temps.

Visuellement, les dessins accrochent le regard.

L’auteur estime qu’il est loin du sexe outrancier que vend la pornographie. Je trouve qu’il est plus près qu’il ne le pense. Environ 46% des planches comportent des scènes de sexe très explicites.

L’avez-vous déjà lu ?

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Collaboration horizontale- Navie et Carole Maurel

Premières planches

Une dame discute avec sa petite-fille. Cette dernière est amoureuse mais a peur. Rose, sa grand-mère se rappelle de la galère que c’est d’être amoureuse….

18 juin 1940 puis deux ans plus tard

Paris, Passage de la Bonne Graine

Un officier allemand entre dans un immeuble à la recherche d’une femme juive, Sarah. A part les habitants de l’immeuble, personne ne sait qu’elle est encore là. On ne doute d’aucun d’entre eux jusqu’à cette lettre dans les dernières planches…

C’est Rose qui va ouvrir la porte et découvre Mark, l’officier. C’est le coup de foudre. La dessinatrice l’illustre fort bien.

Le résumé de l’éditeur dit que Rose, décide d’intervenir auprès de l’officier chargé de l’enquête mais on ne le perçoit pas vraiment dans les planches. On ne voit également pas par quel moyen ils se donnent rendez-vous par la suite. J’ai trouvé dommage qu’on prive le lecteur de ces instants là.

Rose est mariée à un prisonnier de guerre, avec qui elle a un enfant mais elle se lance dans cette passion amoureuse. Elle s’envole puis tombe très bas.

L’histoire aura duré 2 ans…

Je suis sortie de cette BD en ayant l’envie de me documenter sur ce qu’est la collaboration horizontale, le sort qui était réservé à ces femmes des pays occupés qui ont eu, durant la Seconde Guerre mondiale, des relations sexuelles avec les Allemands.

Il faut un peu de temps pour bien différencier les personnages mais j’ai passé un bon moment de lecture. La tristesse vogue sur cette BD.

Tristesse pour Rose. Je ne peux m’imaginer ce que ça doit être de vivre le reste de sa vie avec les souvenirs d’une histoire d’amour contrariée, court-circuitée.

Tristesse pour Joséphine, malmenée par les hommes.

Il n’y a pas que de la tristesse, il y a aussi la trahison des amies.

Les dessins sont agréables à regarder. Il y a pas mal de planches sans dialogue et j’avoue qu’il m’a été difficile d’interpréter certaines. J’ai bien aimé les représentations du coup de foudre et des pensées d’un homme aveugle.

Avez-vous déjà lu cette BD ? Vous fait-elle envie ?

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TTL 154: Betty – Arnaldur Indridason

Cette semaine, le thème du Throwback Thursday Livresque est :  un seul point de vue

Et j’ai choisi

Dans ma cellule je pense à elle, Bettý, si belle, si libre, qui s’avançait vers moi à ce colloque pour me dire son admiration pour ma conférence. Qui aurait pu lui résister… Ensuite, que s’est-il passé ? Je n’avais pas envie de ce travail, de cette relation. J’aurais dû voir les signaux de danger. J’aurais dû comprendre bien plus tôt ce qui se passait. J’aurais dû… J’aurais dû… J’aurais dû…
Maintenant son mari a été assassiné et c’est moi qu’on accuse. La police ne cherche pas d’autre coupable. Je me remémore toute notre histoire depuis le premier regard et lentement je découvre comment ma culpabilité est indiscutable, mais je sais que je ne suis pas coupable.

J’ai beaucoup aimé être surprise par le genre du personnage principal.

Alerte spoiler

J’ai eu de la peine pour le narrateur, trompé par ses sentiments d’amour. J’ai été choquée par le machiavélisme de Betty qui rend l’atmosphère du récit assez lugubre.

J’ai apprécié la fluidité du style d’écriture. J’aurais aimé une autre fin mais la vie dans son ensemble n’est-elle pas injuste ?

De ce récit, je retiens 2 choses: faire attention à ceux qui s’invitent dans nos vies, ne jamais se laisser guider par la passion.

Quelle lecture auriez-vous choisi pour ce thème ?

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TTL 100: Passion dévorante – Luisiano N’dohou

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est:  Péchés capitaux

J’ai tout de suite pensé à Passion dévorante de Luisiano N’Dohou

Depuis qu’il a obtenu une promotion, Karelle ne reconnait plus Olivier, son compagnon depuis 5 ans. Prétextant la célébration de sa réussite professionnelle, Olivier renoue peu à peu avec ses anciennes habitudes de célibataire: virées nocturnes, soirées alcoolisées, brochettes de conquêtes féminines…
Pour couvrir ses incartades, Olivier invente mensonges sur mensonges qui sont autant de coups de poignard dans le cœur de Karelle. Rongée par la jalousie et la colère, elle est bien décidée à répliquer. Alors, quand le romantique Mustafa lui déclare sa flamme, Karelle se dit qu’elle tient enfin sa vengeance.

La vie de couple est loin d’être un long fleuve tranquille. Karelle Doguéi et Olivier Djoman vont en faire l’expérience.

Olivier est un père célibataire lorsqu’il rencontre Karelle. Très vite le courant passe entre eux. Ils s’installent ensemble, vivent passionnément leur amour jusqu’à ce qu’Olivier soit promu au rang de chef du département commercial. Dès cet instant, Olivier redevient l’homme qu’il était avant sa rencontre avec Karelle.

Il multiplie les virées nocturnes, s’éloigne de Karelle. Cette dernière tente de sauver son couple, sans obtenir de résultats durables.

Elle prenait toutes sortes d’initiatives, le gratifiant de toutes les caresses imaginables, à la limite de la luxure.

Lorsque Mustafa, jeune cadre dynamique commence à lui faire la cour, Karelle se jette dans ses bras, avide d’attention et habitée par la colère envers Olivier.

Passion dévorante expose les tourments de la vie de couple, là où l’infidélité des hommes est tolérée et celle de la femme condamnée. J’ai un peu grincé des dents face à la justification de l’infidélité de l’homme par certains personnages. L’infidélité n’est pas normale, elle n’a pas de genre.

Le cheminement du couple et leurs travers sont intéressants à suivre. Côté psychologie des personnages, j’aurais voulu que le tempérament de Karelle soit plus affirmé.

Le récit est sentimental mais pas romantique à souhait. J’ai plus lu un livre avec une histoire d’amour qu’une romance. Les mâles ne m’ont pas fait vibrer. Je n’ai pas eu d’étoiles dans les yeux. A aucun moment, je n’ai envié Karelle, rêvé d’être à sa place.

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

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Cinq petits cochons – Agatha Christie

Couverture Cinq petits cochons

Cinq témoignages accablants ont fait condamner à la détention perpétuelle Caroline, la femme d’Amyas Crale, peintre renommé, mort empoisonné. Seize ans après, Hercule Poirot, le détective belge qu’Agatha Christie a rendu célèbre, prend l’affaire en main. Ne s’arrêtant pas aux évidences, tirant parti du moindre indice, il fait éclater une vérité à laquelle personne ne s’attendait.

Agatha Christie est une valeur sûre quand j’ai envie de lire des romans policiers. Lire à la folie ayant bien aimé Cinq petits cochons, je l’ai ajouté à ma PAL.

Amyas Crale a été assassiné et sa femme a été désignée comme coupable il y a seize ans. Carla Lemarchant, fille unique du couple est sûre de l’innocence de sa mère et demande à notre célèbre détective belge d’enquêter sur cette affaire.

Il va donc rencontrer ceux qui peuvent encore témoigner de cette affaire à savoir les avocats de la défense et de l’accusation, les avoués des Crale, le superintendant de police et les proches de la victime et l’accusée. A ces derniers, Hercule Poirot va demander de rédiger un compte-rendu exact de qui s’est passé les jours qui ont précédé le meurtre ainsi que le jour du meurtre.

Le lecteur découvre les récits de Philip Blake, Meredith Blake, Lady Dittisham, Cecilia Williams et Angela Warren et ces récits ont un caractère répétitif qui peut lasser.

Agatha Christie donne des mobiles à chacune de ces personnes, elle conduit le lecteur vers de fausses pistes, lui donne l’illusion d’avoir trouvé le coupable et finalement apporte la touche de surprise avec la révélation du coupable.

J’ai passé un bon moment de lecture avec cette enquête mais ce n’est pas ma meilleure enquête d’Hercule Poirot. Il m’a manqué un rythme plus prenant.

Un amour interdit Alyssa Cole

Je ne badine pas du tout avec les liens du mariage. Un pays où on ne les respecte pas est un pays qui dégénère.

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La nuit derrière la porte de Cédric Murphy

« N’ouvre surtout pas la porte, Véro ! Même si c’est moi. Je t’aime. »
Véronica Vidal reconnait la voix de son mari sur le répondeur, devine sa détresse et sa douleur, mais reste incapable de comprendre son message. Pourquoi doit-elle s’enfermer chez elle ? Que risque-t-elle à sortir ? Qui peut leur en vouloir ?
Et, surtout, qui vient de toquer à sa porte ?

À mesure que la nuit avance, le cauchemar se referme sur elle…

Comment ce livre a atterri dans mes envies de lecture ? Je ne m’en souviens plus. L’unique chose dont je suis sûre c’est que le résumé promettait du suspense.

Veronica Vidal est psychologue. Elle est l’épouse de Marcus et un soir, il lui laisse un message terrifiant sur le répondeur. Que se passe-t-il ? Où se trouve son mari ? De quoi ou de qui devrait-elle avoir peur ?

Quand quelqu’un finit par toquer à la porte, la tension s’amplifie. Débute une longue nuit d’effroi…

Le roman est composé de 3 parties où Veronica, Marcus et Luis prennent à tour de rôle la parole.

Le suspense est au rendez-vous à chaque page. J’ai énoncé mille et une hypothèses quant à la raison de ce déferlement de violence dans cette ville et la raison scientifique énoncée m’a un peu déçue. Je m’attendais à autre chose.

L’horreur est omniprésent dans ce roman. Le résumé indique bien que le livre est destiné à un public averti. Sur Livraddict, le tag horreur est mentionné mais je ne m’attendais pas à un tel déferlement de violence.

L’horreur avait atteint un tel niveau qu’elle ne l’ébranlait plus. Trop. Tout était trop. Trop horrible, trop terrible, trop !

Cette affirmation extraite du livre est un avis que je partage. J’ai trouvé que la violence des scènes était excessive.

Mon avis est mitigé pour ce roman. Certaines pièces du puzzle ont manqué pour que ça soit une lecture remarquable. Maria, le double de Veronica, évoqué lors de quelques scènes du récit n’a pas été assez exploité à mon sens. De plus, certains points de l’intrigue ne sont également pas assez clairs. Je fais notamment référence à la malédiction du chat, je n’ai pas saisi le pourquoi du comment.

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TTL 94 : épouses et concubines de Su Tong

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: culture

J’ai immédiatement pensé à ce livre qui fait écho à un fait culturel : la polygamie.

Couverture Épouses et concubines

La Chine du Nord, dans les années 20. Songlian, belle étudiante de dix-neuf ans dont la famille est ruinée, accepte de devenir la quatrième épouse du riche Chen Zuoqian. Dans le huis-clos de sa nouvelle demeure, une seule loi, la séduction : la favorite de la nuit régente, le jour, la vie de la maison. Songlian, l’indépendante, sera-t-elle victime ou complice du système féodal qui commande en ces lieux ? Passion, possession, et pouvoir colorent de feu et de sang ce ballet de charmes, où les quatre épouses et concubines se livrent une danse à mort pour le plaisir du maître.

Dans ma contrée, la polygamie n’est pas un fait inédit. C’est un fait courant dans nos sociétés et une thématique très exploitée en littérature. On a le droit de ne pas l’approuver mais aussi le devoir de ne pas mépriser ceux qui la pratiquent parce qu’ancrée dans leurs mœurs et cultures.

Personnellement, ça ne cadre pas avec mes convictions spirituelles comme d’autres modes de vie mais je me dois d’avoir du respect pour la culture des autres.

Bien ! Revenons à notre livre. Lire cette thématique du côté de l’Asie et en particulier en Chine dans les années 20, c’est nouveau pour moi.

Elles s’appellent Yuru, Zhuoyun, Meishan et sont respectivement les 1ere, 2e et 3e épouses de Chen Zuoqian. A 50 ans, ce dernier prend Songlian pour 4e épouse.

Songlian n’a que 19 ans. A la mort de son père, sa belle-mère lui a indiqué qu’il fallait choisir entre travailler ou se marier. Songlian a choisi de se marier et avec un homme d’une famille riche. Sa belle-mère lui a bien signifié que cela voudrait dire qu’elle serait une « petite » épouse, une concubine, mais de ce titre un peu moins glorieux, Songlian s’en moque comme de l’an quarante. Elle veut juste trouver un bon parti.

Dans ce foyer, elle va découvrir toute l’hypocrisie conjugale, le jeu de séduction et de pouvoir. Aimer est un art, tromper aussi…

J’ai trouvé les profils psychologiques des femmes très intéressants. Yuru est l’effacée. Zhuoyun, l’épouse conciliante et Meishan, la rebelle. Sa perfidie la rend autant intéressante qu’agaçante. Songlian, quant à elle, cherche à marquer son territoire dans cet environnement d’un lion pour 4 lionnes.

L’histoire est courte et intéressante. La fin révèle que dans de nombreux cas la polygamie a une issue dramatique pour au moins une des épouses ou leurs enfants.

Ai-je un reproche à faire au roman ? J’aurais aimé qu’il y ait encore plus de coups tordus entre les co-épouses. 😀

Dans le cadre d’un challenge Livraddict, j’en ai profité pour regarder l’adaptation cinématographique que j’ai appréciée. Le rouge est omniprésent. N’est-ce pas la couleur du désir, de la passion, du pouvoir ? On ressent cette hypocrisie entre les co-épouses, elles ne nous épargnent pas leurs mesquineries. Dans le film, le rituel suivi par le maître pour choisir celle avec qui il passera la nuit est bien décrit.

Quelques scènes ont été modifiées et cela nous permet de voir les personnages notamment la seconde épouse d’un autre œil. La relation entre le maître et l’une des servantes est d’ailleurs plus détaillée que dans le livre et dévoile l’inarrêtable appétit sexuel de l’homme.

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

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TTL 90 : Seules les bêtes de Colin Niel

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: Mystère

Mystère : Silence, obscurité volontaire faits sur quelqu’un, en particulier…

Synonyme : secret

J’ai pensé à un livre où des vies cachent bien des secrets …

Couverture Seules les bêtes

Une femme a disparu. Sa voiture est retrouvée au départ d’un sentier de randonnée qui fait l’ascension vers le plateau où survivent quelques fermes habitées par des hommes seuls. Alors que les gendarmes n’ont aucune piste et que l’hiver impose sa loi, plusieurs personnes se savent pourtant liées à cette disparition. Tour à tour, femmes et hommes prennent la parole et chacun a son secret, presque aussi précieux que sa vie.

Elle s’appelle Evelyne Ducat. Femme d’un notable du coin parti faire fortune à la capitale et revenu s’installer au patelin, elle a mystérieusement disparu. Elle était partie en randonnée solitaire. A-t-elle fait une mauvaise rencontre ou a-t-elle été emportée par la tourmente qui sévit sur le causse ?

Dans ce roman atypique, on ne suit pas une enquête policière. Tel un psychologue, on voit passer sur notre divan cinq personnages différents les uns des autres qui ont envie de dire quelque chose. Quelque chose en lien avec la disparition d’Evelyne ? Ils nous regardent l’air de dire, laissez les disparus, écoutez ceux qui sont présents. Alors comme un spécialiste, on prend carnet et stylo, on prête l’oreille et on laisse Alice, Joseph, Maribé, Armand et Michel, le mari d’Alice dévoiler les mystères de leurs vies.

De l’assistante sociale en passant par des paysans, une gosse de riche couturière à temps partiel et un aigrefin. Deux femmes, trois hommes qui manipulent ou se font manipuler. Des humains avec des manques à combler. Une solitude qui colle à la peau, une recherche effrénée de l’amour, de l’aisance sociale.

Et parce qu’au fond de nos vies, il y a toujours un morceau de la vie d’un (e) autre, ces cinq voix éclaircissent le mystère de la disparue.

Chacun a eu un contact direct ou indirect de quelques secondes à plusieurs jours avec elle. Un l’a touchée, l’autre l’a goûtée. Un l’a vue, l’autre l’a entendue. Un autre l’a sentie…

Seules les bêtes est un très bon roman choral. J’ai apprécié la fluidité de la plume et le clin d’œil inattendu à ma patrie même s’il est plutôt négatif. Je ne m’attendais pas à un tel retournement de situation. Ca parait de premier abord un peu tiré par les cheveux mais on se laisse prendre au jeu.

Les thèmes abordés sont intéressants: la solitude, les challenges des agriculteurs, la routine conjugale et ce qu’elle entraîne, trahisons et manipulations.

J’ai apprécié la capacité d’adaptation de l’écrivain, le registre littéraire adapté au background de chaque personnage. Je me suis même demandé s’il ne s’était pas fait aider pour la narration d’Armand tant le langage colle à l’histoire et au contexte géographique de ce dernier. 😀

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?