Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Le Destin d’Orïsha, tome 1 : De Sang et de Rage de Tomi Adeyemi

Il fut un temps où la terre d’Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l’a faite disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n’était alors qu’une enfant. Aujourd’hui, elle a le moyen de ramener la magie et rendre la liberté à son peuple ; même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer. Dans une Afrique imaginaire où rôdent les léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s’élance dans une quête périlleuse…

Pour une fois, je vais d’abord parler de l’auteur. Tomi Adeyemi est née aux USA et est d’origine nigériane. Ses parents ne lui ont jamais appris sa langue maternelle. C’est à l’âge adulte qu’elle va effectuer ce voyage en esprit vers sa terre natale. Elle a étudié la mythologie et la culture de l’Afrique de l’Ouest à Salvador, au Brésil, grâce à une bourse. C’est cette expérience qui l’a inspirée à écrire Children of Blood and Bone. Son histoire personnelle me montre combien la transmission culturelle est importante. Combien il est important de valoriser notre culture africaine et la transmettre aux générations actuelle et future.

Cendre a initié une lecture commune sur ce roman via Livraddict et ce fut une belle opportunité pour moi d’aller à la rencontre de ce roman de 500 pages. La fantasy n’est pas mon genre favori mais la littérature africaine je l’explore de fond en comble. L’Afrique, j’aimerais qu’elle soit présente, vivante dans chaque genre littéraire alors je lis chaque auteur qui exploite ces genres.

Commençons par l’univers créé. J’ai beaucoup apprécié cette mise en avant de la mythologie yoruba. Le mysticisme africain a souvent une connotation négative. Le fait de l’insérer dans la fantasy donne un autre angle d’appréciation. L’auteure a également rendu crédible son univers via les mets présentés, les tenues vestimentaires. Elle n’insiste pas assez sur les paysages à mon sens mais ce n’est pas gênant. Je n’aime d’ailleurs pas les longues descriptions de paysage.

Quid de la romance ? Le lecteur a droit à deux romances prévisibles. Si celle de Zélie est très précipitée, celle d’Amari a le mérite de s’installer progressivement. J’ai trouvé la romance de Zélie très mièvre, j’avais hâte d’en finir. Puisqu’on parle des personnages, j’ai eu un coup de cœur pour Roën, il apporte une fraîcheur dans le récit.

Quid de la quête ? L’histoire se déroule à Orishä, un vaste royaume dont les villes portent pour certaines les noms des villes du Nigéria actuel. A Orishä, la magie a disparu, les devins sont persécutés, discriminés. Le roi Saran, père d’Amari et d’Inan a éradiqué la magie mais notre héroïne Zélie a pour objectif de la faire revenir. Une quête qui s’avère périlleuse.

Roman choral, narration alternée car le lecteur vit le récit à travers 3 narrateurs : Amari, Zélie et Inan. Le récit est très fluide, les chapitres courts donnent du rythme à l’histoire. J’ai peur des pavés en général mais celui-là se lit aisément.

Les rebondissements sont nombreux mais il faut avouer qu’il y a certaines péripéties invraisemblables. J’ai eu du mal à me représenter cette arène avec des bateaux qui se livrent bataille. La scène avec les mercenaires sur les bateaux était trop surréaliste à mon goût.

Je me demande bien ce qui a motivé le choix de l’auteur pour le choix du prénom de Zélie. L’histoire met en avant la culture des yoruba mais Zélie est la seule à avoir un prénom d’origine latine.

Si le roman se déroule dans un pays imaginaire, il tire son inspiration d’événements réels. Selon Adeyemi, le mouvement Black Lives Matter était au premier plan de son esprit, elle fait un parallèle entre les violences policières aux USA contre les Afro-Américains et le traitement des gardes envers les devins.

De ce que j’ai compris devin et kosidan ont la même couleur de peau à quelques nuances près, ce serait donc plutôt du tribalisme ou de la xénophobie et non du racisme. L’utilisation du terme cafard a confirmé mes propos car les hutu avaient l’ignoble habitude de désigner les tutsi de la sorte. La dénonciation de l’injustice, de la discrimination véhiculée dans ce roman est un message qui me touche.

J‘ai passé un bon moment de lecture dans l’ensemble et je lirai certainement le tome 2 pour découvrir la suite des aventures de Zélie et Amari.

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Auteur :

En décembre 2014, j’ai publié mon recueil de poèmes «Chimères de verre» aux Editions Edilivre. En 2015, finaliste au prix Littérature et musique 2015 organisé par les éditions Souffle Court, je deviens co-auteure du recueil de nouvelles «Une nuit avec Baker » En 2017, mon 1er roman "Tristesse au paradis" voit le jour aux éditions Vallesse et me permet d'avoir plusieurs prix dont le Prix Horizon 2018. Je lis, j'écris et je n'oublie pas de vivre !!!

4 commentaires sur « Le Destin d’Orïsha, tome 1 : De Sang et de Rage de Tomi Adeyemi »

  1. Depuis sa sortie VO, il me fait de l’oeil. Sa superbe couverture et son inspiration africaine si rare en fantasy me font vraiment envie.
    Le fait que l’ai aimé malgré quelques critiques me conforte dans l’idée que je l’ajouterai bientôt à ma PAL 🙂

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