Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Washington Black – Esi Edugyan

La Barbade, 1830. À onze ans, Washington Black n’a d’autre horizon que le champ de canne à sucre de la plantation où il travaille avec d’autres esclaves. Quand le destin frappe à sa porte, c’est sous les traits de Titch, un scientifique anglais, jeune frère de son maître qui le choisit comme serviteur. Wash montre un talent inné pour le dessin et une curiosité d’esprit telle qu’il est promu assistant pour le projet fou de l’extravagant inventeur: construire un ballon dirigeable. Lorsqu’un vent mauvais les oblige à quitter précipitamment l’île à son bord, l’aventure prend un cours inattendu. Du pôle Nord à la Nouvelle-Écosse, de Londres à Amsterdam, plus qu’un voyage, c’est un parcours initiatique qui attend le jeune Wash, en ce siècle de découvertes. Mais le chemin le plus dur à parcourir sera celui qui le conduira vers la liberté, une liberté assumée et entière.

 

Mon avis

L’histoire débute à Faith Plantation, la Barbade. De mémoire, je n’ai jamais lu un récit se déroulant à la Barbade en particulier sur l’esclavage. J’ai par conséquent développé un intérêt spécial pour le récit.

Washington est un jeune esclave de la plantation. Le maître vient de mourir mais sa mort ne signifie pas la fin de leurs souffrances. Un nouveau maître arrive et celui-là est pire que le défunt.

Un être qui a toujours appartenu à un autre apprend très tôt à observer les yeux de son maître ; ce que je vis dans ceux de cet homme me terrifia. Il me possédait, comme il possédait tous ceux parmi lesquels je vivais, il possédait nos vies mais nos morts aussi, et il en tirait trop de plaisir. Il s’appelait Erasmus Wilde.

 

Un homme violent qui n’hésite pas à administrer les pires punitions à ses esclaves : brûlé vif, lange coupée, forcé à manger le contenu d’un pot de chambre. 

 

Washington est un « nègre des champs ». Un soir, il est appelé à la Grande maison pour servir, devenir un « nègre de maison ».  Il peut maintenant lécher les assiettes du maître.

« Tu n’y touches pas, nègre », me dit vivement Maria en voyant mon œil se poser sur un plat de pâtisseries près de la porte.
Je la regardai, percé à jour, apeuré. Quelque chose changea dans son expression, s’adoucit.
« Plus tard tu pourras, dit-elle d’une voix moins dure. Quand tu débarrasses, tu peux lécher ce qui reste.
– C’est vrai ? demandai-je.
– Mais seulement ce qu’ils ont laissé, seulement quand tu racles leurs assiettes, ajouta Gaius. Pas question pour toi de manger du frais.
– On a le droit de lécher les assiettes, Kit », dis-je en lui souriant, émerveillé.

 

C’est dans la grande maison qu’il va être choisi par Titch le jeune frère de son maître pour être son assistant. Débute alors une aventure humaine et scientifique de la Barbade en passant par la Virginie, l’Arctique, la Nouvelle-Ecosse, Londres et Marrakech. Des voyages intéressants même si le passage au Pôle Nord m’a légèrement ennuyée. Les descriptions des endroits sont réalistes et nous permettent de nous y projeter.

Wahsington Black c’est le récit d’un jeune homme en quête de son identité, d’une liberté, en recherche d’un avenir sûr.

« Liberté, Wash, est un mot qui possède des sens différents selon les personnes », dit-il, comme si je ne savais pas mieux que lui à quel point c’était vrai.

 

 « Il y a plusieurs sortes de bonheur, Washington. Parfois ce n’est pas à nous de choisir, ni même de comprendre, celui qui nous est accordé. »

 

On suit les pas de Wash, son passage d’enfant esclave à celui de jeune homme scientifique.

On découvre des personnages intéressants comme le capitaine Benedikt. J’ai apprécié le lien d’amitié entre Titch et Washington.

La structure narrative simple, la fluidité du ton employé m’ont permis de lire ce pavé de 432 pages en moins d’une semaine. 

Il y a assez de termes scientifiques mais pas au point de lasser le lecteur,  l’ouvrage reste accessible. Ce fut une sympathique lecture, originale dans sa façon d’aborder l’esclavage mais il m’a manqué quelque chose : j’aurais voulu que la reconnaissance de Washington dans le milieu scientifique soit plus développé dans le roman.  

 

détails ouvrage

Roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020

Éditeur : Liana Levi

Date de publication : Avril 2019

Nombre de pages : 432

Disponible en grand format, format poche et numérique 

 

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Auteur :

En décembre 2014, j’ai publié mon recueil de poèmes «Chimères de verre» aux Editions Edilivre. En 2015, finaliste au prix Littérature et musique 2015 organisé par les éditions Souffle Court, je deviens co-auteure du recueil de nouvelles «Une nuit avec Baker » En 2017, mon 1er roman "Tristesse au paradis" voit le jour aux éditions Vallesse et me permet d'avoir plusieurs prix dont le Prix Horizon 2018. Je lis, j'écris et je n'oublie pas de vivre !!!

2 commentaires sur « Washington Black – Esi Edugyan »

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