Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Rentrée littéraire 2020: Sublime royaume – Yaa Gyasi

No home, le premier roman de l’auteure, figure parmi mes plus belles lectures de 2018. C’est donc avec beaucoup d’excitation que j’ai débuté la lecture de ce roman.

Gifty est chercheur scientifique. D’origine ghanéenne, elle est née aux USA après l’immigration de ses parents. Elle a 28 ans quand débute le récit. J’ai beaucoup apprécié le fait que l’héroïne soit dans les STEM (STIM en français), ça change de mes lectures habituelles.

Dès le 1er chapitre, Gifty évoque sa mère qui semble être malade. L’on découvre en alternant présent et souvenirs du passé, le portrait d’une femme ghanéenne pieuse, mariée à 31 ans et qui a décidé d’immigrer aux USA via la loterie de la carte verte pour offrir le meilleur à son fils Nana. A travers sa vie, on découvre les défis de l’immigré aux USA: les boulots qu’on enchaîne, le racisme auquel l’on fait face, etc…

Croire en Dieu est-il compatible avec croire en la science ? Ce débat aussi vieux comme le monde est le thème central du récit. Gifty partage de façon très intime ses réflexions qui ne m’ont pas apporté grand chose. Ce sont en effet des questions déjà entendues.

Gifty nous partage ses recherches en neurosciences. Si j’ai apprécié ce partage au début du récit, j’ai trouvé certains passages très soporifiques.

Abordons la partie religion, foi, christianisme.

« Si tu mènes une vie pieuse, une vie morale, alors tout ce que tu accomplis sera prière, disait ma mère. Au lieu de prier toute la journée, vis ta vie comme une prière. »

J’ai apprécié cette présence spirituelle et les sous-thèmes religieux : la rigidité de certaines institutions religieuses, l’hypocrisie au sein de la communauté chrétienne, les jugements, rumeurs, le respect de la croyance de l’autre, etc… Et là, je profite de cette lucarne pour dire ceci : aucune assemblée chrétienne n’est parfaite. Si vous cherchez la perfection à l’Eglise, vous! L’Eglise est composée d’hommes imparfaits qui aspirent à être des hommes de bien. Ce sont des êtres faillibles, pouvant vous offenser. Gravez-le dans votre cabeza. Par ailleurs, la foi c’est d’abord et avant tout une relation avec Dieu avant d’être une histoire partagée avec une communauté.

D’autres thèmes sont également abordés à savoir la difficulté d’intégration dans un pays, une culture différente de la nôtre, l’addiction, la gestion du deuil, la dépression, la grossesse tardive, la venue d’un enfant non-désiré, la relation mère-fille.

Autant de thèmes qui rendent l’histoire familiale de Gifty touchante mais pas au point de verser une larme et de marquer l’esprit.

Les personnages sont peu nombreux et évitent toute confusion au lecteur. Gifty est un personnage difficile à cerner, je n’ai d’ailleurs pas compris ses choix sentimentaux. J’aurais voulu avoir le point de vue de la mère pour connaître le côté pile de l’histoire.

Les chapitres courts permettent au lecteur de supporter la cadence très lente du récit. La plume est fluide mais la structure complexe du récit m’a parfois un peu perdue.

Ecrire un deuxième roman après le succès du premier n’est pas du tout évident. En tant qu’auteure, j’en sais quelque chose. Je n’ai pas été subjuguée par Sublime royaume mais je salue l’auteure pour son courage tout en espérant que la prochaine oeuvre ait plus de puissance.

Auteur :

En décembre 2014, j’ai publié mon recueil de poèmes «Chimères de verre» aux Editions Edilivre. En 2015, finaliste au prix Littérature et musique 2015 organisé par les éditions Souffle Court, je deviens co-auteure du recueil de nouvelles «Une nuit avec Baker » En 2017, mon 1er roman "Tristesse au paradis" voit le jour aux éditions Vallesse et me permet d'avoir plusieurs prix dont le Prix Horizon 2018. Je lis, j'écris et je n'oublie pas de vivre !!!

Un p'ti mot pour me faire plaisir ?

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