Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Throwback Thursday Livresque #11 Océan, montagnes ou grand air

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Voici le Throwback Thursday Livresque ! Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d’Instagram mais vraiment concentré sur les livres !

Ce que permet ce rdv ? De ressortir des placards des livres qu’on aime mais dont nous n’avons plus l’occasion de parler, de faire découvrir des livres à vos lecteurs, de se faire plaisir à parler de livres !

Le thème de cette semaine est : Océan, montagnes ou grand air

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J’ai failli passer mon tour mais je me suis souvenue d’un beau livre qui évoquait l’océan Atlantique : Celles qui attendent 

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Résumé 

Arame et Bougna, mères de Lamine et Issa, clandestins partis pour l’Europe, ne comptaient plus leurs printemps ; chacune était la sentinelle vouée et dévouée à la sauvegarde des siens, le pilier qui tenait la demeure sur les galeries creusées par l’absence.

Coumba et Daba, jeunes épouses des deux émigrés, humaient leurs premières roses : assoiffées d’amour, d’avenir et de modernité, elles s’étaient lancées, sans réserve, sur une piste du bonheur devenue peu à peu leur chemin de croix.

La vie n’attend pas les absents : les amours varient, les secrets de famille affleurent, les petites et grandes trahisons alimentent la chronique sociale et déterminent la nature des retrouvailles. Le visage qu’on retrouve n’est pas forcément celui qu’on attendait…

 

Dans ce roman qui a pour thème central l’émigration, les voix de celles qui attendent quelque part en Afrique un homme, un mari, un fils parti à l’aventure pour l’Europe s’expriment. De jeunes sénégalais qui bravent l’Atlantique pour rejoindre l’Espagne, pour sombrer ensuite dans la clandestinité.

 

Le livre est plein d’émotions fortes. Fatou Diome nous décrit avec délicatesse l’attente cruelle, l’attente qui blesse, l’attente qui dévore. Elle décrit le fonctionnement de la communauté sénégalaise, l’illusion de l’eldorado européen, la vanité du paraître, l’amour, les sacrifices perpétuels des femmes. Son écriture est lumineuse, limpide. Les personnages sont vivants, difficiles de les effacer de la mémoire après la lecture. 
 

Issa savoura son effet. Il n’avait pas bien préparé son discours, mais le mot Europe fut son meilleur talisman. La fiancée, subjuguée, acquiesça de tout son coeur. Amoureuse et pleine d’espoir, Coumba ne sentit pas les mains calleuses du pêcheur fauché lui gratter les joues en essuyant ses larmes de joie. Elle se voyait déjà, princesse rayonnante, un soir de couronnement, parée de ses plus beaux atours, accueillant son amoureux, de retour d’Europe et riche à millions.

Les coups de fil s’étaient largement espacés. Les femmes accusèrent le coup. Mais on finit toujours par s’inventer une manière de faire face à l’absence. Au début, on compte les jours puis les semaines, enfin les mois. Advient inévitablement le moment où l’on se résout à admettre que le décompte se fera en années; alors on commence à ne plus compter du tout. Si l’oubli ne guérit pas la plaie, il permet au moins de ne pas la gratter en permanence. N’en déplaise aux voyageurs, ceux qui restent sont obligés de les tuer, symboliquement, pour survivre à l’abandon. Partir c’est mourir au présent de ceux qui demeurent.

 

 

On relate, on discourt, on commente avec tant d’emphase la pénibilité de l’accouchement, qui n’est jamais qu’une douleur éphémère. Mais nul ne songe à prévenir les futures mères de leur carrière de veilleuses de nuit, qui démarre avec les premières tétées nocturnes et dure toute la vie. Enfanter, c’est ajouter une fibre de vigile à notre instinct naturel de survie.

 

Outre leur rôle d’épouse et de mère, elles devaient souvent combler les défaillances du père de famille, remplacer le fils prodigue et incarner toute l’espérance des leurs. De toute façon, c’est toujours à la maman que les enfants réclament à manger. Féminisme ou pas, nourrir reste une astreinte réservée aux femmes. Ainsi, dans certains endroits du globe, là où les hommes ont renoncé à la chasse et gagnent à peine leur vie, la gamelle des petits est souvent remplie de sacrifices maternels.

 

Il n’est pas vrai que les enfants ont besoin de leurs père et mère pour grandir. Ils ont seulement besoin de celui qui est là, de son amour plein et entier.

Ceux qui nous oublient nous assassinent

Et vous, quel livre proposeriez-vous pour ce thème ? 

GM signature

Auteur :

En décembre 2014, j’ai publié mon recueil de poèmes «Chimères de verre» aux Editions Edilivre. En 2015, finaliste au prix Littérature et musique 2015 organisé par les éditions Souffle Court, je deviens co-auteure du recueil de nouvelles «Une nuit avec Baker » En 2017, mon 1er roman "Tristesse au paradis" voit le jour aux éditions Vallesse et me permet d'avoir plusieurs prix dont le Prix Horizon 2018. Je lis, j'écris et je n'oublie pas de vivre !!!

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